Nous, les membres de ta famille réunis ici aujourd'hui avec tes amis pour te dire au revoir, nous savons, pour avoir déjà vécu une fois ce terrible arrachement – que lorsque quelqu'un choisit de partir comme tu l'as fait, le chagrin pour ceux qui restent est double : on ne pleure pas seulement sa mort, on pleure aussi – peut-être – sa vie. Mais si grande que soit notre peine, je crois que ce serait te faire une énorme injure que de pleurer ta vie.
Ta vie, en dépit des difficultés et des épreuves qui ont pu l'obscurcir, ta vie propre, singulière, celle que tu t'es construite enfant, adolescent, ta vie de jeune parmi d'autres jeunes, était à l'image de ta personnalité : lumineuse.
On te voyait, on te remarquait, on te regardait. Toujours, partout.
Tu étais, et tu resteras toujours pour nous – un garçon brillant, très doué intellectuellement et plein de ressources artistiques et tous ceux qui sont ici présents connaissent ton immense talent pour l'écriture et le théâtre.
Tu étais brillant, et tu aimais ce qui brille : les lumières des fêtes, ces nombreuses fêtes auxquelles tu étais toujours invité parce que tu plaisais, tout simplement, les lumières des projecteurs lorsque tu étais sur la scène (cela t'es arrivé souvent lorsque tu étais plus jeune), et bien sûr aussi les lumières de Paris, son éclat, ses paillettes.
Tu étais brillant, tu aimais ce qui brille, et tu aimais briller – tu y réussissais d'ailleurs très bien, parce que tu étais beau, spirituel et infiniment drôle.
L'étoile, c'est le déguisement très symbolique que tu avais choisi pour cette dernière fête à laquelle tu t'es rendu. Aujourd'hui, à la veille de Noël et des fêtes du Jour de l'An, et en regardant vers l'avenir, nous nous demandons tous : à quoi vont désormais ressembler nos fêtes sans toi ?
Des milliers de fois, tu nous as fait rire, parfois jusqu'aux larmes. Aujourd'hui, tu nous fais pleurer. Nous t'aimons trop pour t'en vouloir. Alors, puisque tu avais choisi ce symbole qui t'allait si bien, je te demande aujourd'hui au nom de tous : continue de briller pour nous de là-haut, comme une étoile – malheureusement insaisissable de près, mais toujours, toujours visible de loin.
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