C'est donc le moment ?
Tu étais là, sur la scène,
Sur le roulement des tambours, la vibration des cœurs,
Dans l'éclat des lustres, les décors flamboyants.
Est-ce le moment, dis-moi ?
Sous ton masque, tu t'engageais
Dans la ronde des astres.
La froideur des regards
Jamais n'éclipsait tes lueurs,
Etoile dansante dans le chaos.
Toutes les glorieuses fleurs
N'ont pas chu à tes pieds.
Réjouis-toi comme tu m'as réjouie,
Sur les planches de ton théâtre.
Dois-je prendre congé ?
Te laisser à la pénombre
Sans applaudir ta révérence ?
A l'immensité ténébreuse
Sacrifier ta couronne?
Tes seuls reflets
Ranimaient l'ivresse éteinte.
Je veux encore lever
Ma coupe d'immortalité.
Ma lune noire, commanderas-tu jamais
A mes saisons, mon printemps et mon hiver ?
Chère Lune mélancolique,
Te voilà hissée
A tous nos sommets.
Puisses-tu annoncer,
Hors de notre farandole,
L'aube et ses promesses.
Derrière le rideau
Souffle-nous encore
D'heureuses prophéties.
—————