Jugement de Jacques ...
Une rue de Paris, dans la nuit. Un homme marche sur le trottoir. Il se nomme Jacques Franchois. On voit derrière lui un autre personnage au teint noir, habillé tout de noir, qui s'approche, un couteau à la main. Il poignarde Jacques dans le dos. Celui-ci se retourne ...
Franchois : toi ! J'aurais dû m'en douter !
L'homme : moi, l'éternel lâche ! Moi le garçon que tu as tant fait souffrir durant ta jeunesse ! C'est à mon tour maintenant ! Je ne t'aurai fait de mal qu'une fois, mais celle-ci t'aura été fatale !
Franchois : tu n'es qu'un lâche ! Mon âme se vengera !
Il tombe mort sur la route. L'homme le contemple quelques instants.
L'homme : demeure en paix, crapule ! On se retrouvera peut-être, certes ! Mais je mourrai quand je voudrai, et ce n'est pas ton âme, idiot, qui m'en empêchera ! Stupides croyances ! Prophéties ridicules ! Dors éternellement, Franchois ! Et que nos chemins ne se croisent plus jamais ! Va en Enfer pendant que je m'en irai au Paradis !
Il sort de la scène. Noir. Le décor change. Nous sommes au Paradis, tout est blanc, trois anges se trouvent à droite, à gauche et derrière St Pierre, qui détient dans ses mains la clef sacrée.
St Pierre : funeste destin, Franchois, que de mourir ainsi, n'est-ce pas ?
Franchois : certes, votre honneur. C'est une terrible histoire.
St Pierre : que voulez-vous ? Les hommes sont rancuniers de nos jours ! Et la lâcheté ne cesse de croître ! Tenez, par exemple, Ste Gabrielle, l'autre jour, m'a invité à manger des crêpes et des gâteaux chez elle. Et bien, une fois arrivé, je m'installe sur le canapé. Et là, que m'arrive-t-il ?
Franchois : je l'ignore, monseigneur !
St Pierre : une fée sort de derrière le canapé et réussit à m'enlever la clef sacrée des mains !
Franchois : pardonnez-moi, seigneur, mais en quoi cela est-il si lâche ?
St Pierre : figurez-vous que j'avais promis à quiconque m'arracherait la clef des mains une somptueuse villa qui se situe juste à coté du palais royal des cieux. Vous verrez la demeure en sortant. Et bien Ste Gabrielle ne m'avait invité que dans le but de me dérober la clef ! Mais intéressons-nous à l'essentiel... ( il sort un gros registre, dans lequel il lit à vois haute: ) Franchois ? Frabourg, Frafigt, Fraigron ... ah ! Franchois ! Jacques Franchois, c'est bien cela ?
Franchois : tout à fait, monsieur.
(Le saint sort du livre deux figurines, l'une d'entre elles est blanche, l'autre est rouge)
.St Pierre : ces figurines, ce sont vos bonnes et mauvaises actions. Je vais les peser sans plus attendre. Si le poids des bonnes actions est supérieur à celui des mauvaises, vous restez ici. Si il est inférieur, vous partez en Enfer. La figurine rouge symbolise vos mauvaises actions, la blanche les bonnes. ( Il pèse les figurines, leur poids est identique). Qu'est-ce que c'est que ça ? Le poids de vos bonnes actions est similaire à celui des mauvaises ! Je ne sais pas quoi faire ! Le mieux est que vous alliez voir mon opposé, M. le Diable. En sortant du palais, jetez un coup d'œil à droite. Vous verrez la villa dont je vous ai parlée. Si vous continuez tout droit, vous verrez une sorte d'ascenseur. Bonne chance, Franchois !
Franchois : merci, seigneur !
Jacques sort du palais, on voit qu'il s'arrête quelques instants pour contempler la maison, puis il sort de la scène. Noir. On l'entend crier, puis il tombe à plat ventre dans une salle affreuse : les décors sont rouges ou noirs, il y a de la fumée. Au centre de la salle, debout sur une chaise, se tient un tout petit personnage.
Franchois : vous êtes ?