Adrien Krasniqi
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Maman a écrit le : 31/12/2013 à 23:51



Est-ce qu'on change d'année là où tu es mon ange ?
Où que tu sois, prends soin de toi et ne nous oublie pas nous qui pensons à toi.

A la vie, à la mort, passent les heures, les jours et les années, je t'aime encore et pour toujours je t'aimerai.

Maman
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Maman a écrit le : 29/12/2013 à 11:49


Mon petit Bib


C'est vrai, j'avais rendez-vous avec toi, mais pas en ce 28 décembre , au lendemain de Noël.
Après la tempête du 24 décembre, je craignais que ton jardin ne soit dévasté.

En réalité tout semblait en ordre comme si Eole malgré sa force n'avait pu l'atteindre , les remparts d'amour que nous y avons dressés tout autour étant plus forts que son souffle surnaturel … Ou peut-être l'avait-il épargné en signe de reconnaissance pour le poème que tu lui as dédié .

J‘ai tout de même constaté que si tout y était bien debout , tout n'y était plus exactement à la même place, et j'ai du me rendre à l'évidence : une main bienfaitrice était passée par là mais qui n'était qu'une main humaine sans intervention des sphères de l'au-delà.

Je me suis alors assise pour te parler et te raconter un peu ce Noël , ce quatrième Noël sans toi.

J'en étais au rôti de sanglier à la sauce myrtilles de ta tante Brigitte, fondant , que ta sœur en grande gourmette nous a laissé savourer, concentrée elle-même sur la dégustation de son plat…et d'un tout petit fond de vin,un sublime Bordeaux acheté par ton père (un magnum, à l'instar de ceux que tu lui offrais pour son anniversaire et que tu aurais tant apprécié) lorsque tu m'as répondu .

Le soleil qui brillait doucement depuis mon arrivée a dardé l'un de ses rayons sur une stèle ou un objet brillant qui, en se reflétant, a totalement illuminé ton jardin aussi beau , lumineux et mystérieux alors qu'une image religieuse.

Un court moment, légèrement aveuglée, j'ai été transportée ailleurs , dans un monde parallèle où les formes et les couleurs se mélangent dans une harmonie parfaite enveloppante et bienfaisante.

Je t'aime dans l'éclat des rayons du soleil quand je perçois ta voix malgré ton grand sommeil.

Maman


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Isabelle a écrit le : 28/12/2013 à 16:38


Adrien, mon filleul bien-aimé
Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de ta maman, alors bien sûr toutes mes pensées sont pour elle. Je sais qu'après avoir confié Aude à l'association qui l'emmène en vacances pour quelques jours, elle ira te rendre visite, accompagnée de ton papa. S'il pleut comme ici, ce sera sans doute une très courte visite, le temps de rafraîchir un bouquet, de redresser une plante malmenée par le vent et d'échanger en ce jour particulier quelques mots avec toi. Et quand je m'imagine cette scène, je me dis que ce n'est pas en ces lieux ni de cette facon que ta maman aurait dû te retrouver aujourd'hui, mais dans un tout autre cadre - un café parisien, un petit restaurant exotique ou même cet appartement du Marais où tu comptais t'installer - et je dois bien t'avouer qu´en dépit de l´immense affection que j'ai pour toi je t'en veux malgré tout et malgré moi de n'être pas VRAIMENT auprès d'elle aujourd hui, les yeux plissés dans un sourire et des fleurs plein les bras.
Ta marraine qui t´aime tendrement

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Laurence a écrit le : 25/12/2013 à 09:08


Mon grand Chéri,

Hier soir, avant d'aller me coucher, j'ai scruté le ciel, à la recherche de ton étoile.
Mais il était désespérément opaque, sans la moindre lueur.
Un ciel bien différent de celui représenté dans nos petits livres d'enfants, tu sais, ceux qui racontent « la belle nuit de Noël », avec un ciel bleu d'encre constellé d'étoiles, dont une, rayonnante, juste au-dessus de la crèche!
Beaucoup plus tard dans la nuit, je me suis réveillée et suis retournée à ma fenêtre. Mais rien, toujours rien dans le ciel, sinon ce vent incessant qui frappait les volets…
A mon réveil, pourtant, j'ai eu le sentiment d'avoir vu ton étoile. Alors je me suis rappelé.
J'ai fait un rêve. Je ne sais plus l'histoire qu'il racontait. Mais je me souviens très nettement d'une scène : je regardais le ciel, un ciel magnifique, un vrai ciel de nuit de Noël, comme lorsque j'emmenais Constance, emmitouflée dans mon manteau de (fausse) fourrure blanc, guetter le Père Noël depuis la terrasse de Chantoiseau.
Et dans ce rêve, parmi les milliers d'étoiles qui constellaient le ciel, il y en avait une qui brillait d'un extraordinaire éclat. Alors, dans mon rêve, toujours, je me suis dis : « c'est elle, c'est l'étoile d'Adrien ».
Ce matin, en me réveillant, je savais que tu étais là.
Je t'aime infiniment.

Laurence

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Laurence a écrit le : 24/12/2013 à 19:35


Mon grand Chéri,

Pour moi, tu vois, la date la plus importante de ton histoire, c'est sans doute le 24 décembre.
Avant, il y a eu, bien sur, le 19. Ce jour funeste où tu as tiré ta révérence. Mais le 19, j'étais heureuse. Je ne savais pas encore…
Et puis il y a eu le 20, ce jour terrible où nos vies, à tous, ont basculé à l'annonce de l'effroyable malheur.
Après, il y a eu ce long cauchemar éveillé, où l'on se couche le soir, ivre de fatigue et de douleur, et où l'on émerge le matin, hébété, puis immédiatement rattrapé par l'insoutenable réalité.
Et puis il y a eu le 24, ce jour où nous t'avons dit « au revoir ».
Nous n'avons pas vraiment choisi la date, ni l'heure de la cérémonie. Elle nous a été imposée par le calendrier de la paroisse Saint Justin. Et nous avons craint alors qu'à quelques heures du réveillon, l'église soit un peu désertée….
Mais comme tu le sais, nous nous étions inquiétés pour rien! Les uns après les autres, tous tes nombreux amis sont arrivés. Certains, déjà partis - où même à l'étranger - avaient fait le voyage de très loin pour toi. Et finalement, l'église était à peine assez grande pour accueillir cette foule immense, parents et amis, venus te dire « au revoir », dans une extraordinaire communion, en cette veille de Noël, jour symbolique s'il en est.
Hier, à Chantoiseau, j'ai posé, au centre de la grande table familiale qui nous a réunis si souvent, une brassée de houx, dans laquelle j'ai piqué, à ton attention, de magnifiques roses blanches, comme ces centaines de roses blanches qui t'ont accompagné, ce 24 décembre 2010, jusqu'au jardin où tu reposes désormais.
Ce soir, je pense à toi, enfant. Je pense au petit angelot joufflu et chatouilleux du tout premier noël ; je pense au petit garçon espiègle et charmeur des noëls qui ont suivi, ces noëls magiques où les enfants croient encore au Père Noël. Et puis je pense à toi, plus tard, lorsqu'avec ta grande cousine Constance et tes cousins, vous vous enfermiez dans le salon pour regarder « Le Père Noël est une ordure »…au lieu d'écouter les beaux chants de noël que Grand- Mère, chaque année, s'évertuait à ressortir…et qui tournaient en boucle pendant que vous rejouiez devant nous les scènes les plus scabreuses de votre film fétiche!
Comme ce temps heureux me semble loin!
Ce soir, je regarderai le ciel…et peut-être, avec un peu de chance (et de bonnes lunettes), je verrai, au loin, une étoile, plus belle et plus brillante que toutes les autres étoiles. Alors je serai heureuse. Je saurai que tu es là.
Je t'aime infiniment.

Laurence



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Sylvie a écrit le : 20/12/2013 à 10:52


Mon cher Adrien,

Pour la première fois depuis ce jour funeste où tu as décidé de nous quitter, je n'ai pas pu rejoindre tes parent, Laurence et Isabelle, et venir me recueillir dans ta nouvelle maison. Ici, le temps était triste et maussade et j'ai espéré que là bas, dans ton jardin, le soleil soit au rendez-vous pour vous apporter un peu de douceur et de chaleur. Je crois que mes voeux ont été exaucés.

Hier, 19 décembre, tu m'as accompagnée toute la journée jusqu'au supermarché où tu t'es montré : je cherchais des gâteaux et des friandises de Noël pour ajouter dans le colis d'Aude, quand je suis tombée sur un paquet de spéculos artisanaux : "Les découvertes d'Adrien". Je n'y ai pas seulement vu un clin d'oeil de ta part, mais un signe réel de ta présence parmi nous, toujours et partout.

Aujourd'hui, 20 décembre, je pense à la douleur de tes parents qui t'ont laissé quelques jours avant vivant dans ton costume de lumière pour te retrouver dans les bras de la Faucheuse. Puisses-tu là où tu es désormais te sentir bien, en harmonie avec toi-même et avec les autres!

Et je dédie à ta famille et à tous ceux qui t'ont aimé ces vers d'Alfred de Musset (un peu transformés) :
"Nous ne te verrons plus; mais ton âme immortelle
Reviendra près de nous comme une soeur fidèle."
Je t'imagine, mon cher Adrien, en ange de Noël nous apporter la bonne nouvelle : "vous ne me voyez pas, mais je suis bien là!"

Sylvie
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Isabelle a écrit le : 20/12/2013 à 09:11


Adrien, mon filleul bien-aimé
Il y a trois ans, à cette heure-ci, Grand-Mère venait de m'appeler pour m'annoncer la terrible nouvelle.
Je repense à sa voix blanche, à ces trois secondes d'éternité qu'a duré sa phrase, à ce moment irréversible où la vie de tes parents, déjà chancelante avec la maladie de ta petite sœur, a basculé pour toujours, entraînant les nôtres avec elle dans ce « malheur effroyable », ce sont les mots choisis par Grand-Mère, je les ai encore dans l'oreille.
Aujourd'hui, je serai toute la journée en pensée auprès de tes parents, et de toi-même.
Ta marraine qui t'aime tendrement.

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Isabelle a écrit le : 20/12/2013 à 00:57


Adrien, mon filleul bien-aimé
Aujourd'hui, nous sommes le 19 décembre. Ce pourrait être un jour semblable aux autres, ni plus ni moins agréable, en demi-teintes, un jour bien à sa place - « comme dans la semaine est assis le jeudi », écrit Aragon dans l'un de ses plus beaux poèmes - , un de ces jours qui commencent sans qu'on s'en aperçoive et qui s'achèvent sans qu'on y prenne garde, un jour sans histoire, en somme. Mais voilà - ton histoire à toi est inscrite pour toujours en lettres d'or (je sais, l'expression frise le lieu commun, mais elle est juste et vraie - rappelle-toi, ce soir-là tu portais des habits de lumière) dans cette date funeste, et ce nombre pourtant bien ordinaire (hormis pour quelques exégètes), le 19, se charge de symboles : c'est un 19 que tu es venu au monde, un 19 aussi que tu t'en es allé.
Aujourd'hui, 19 décembre 2013, nous avons tous pensé à toi encore un peu plus fort que d'habitude, là où nous nous trouvions - les uns au travail, les autres à la maison, les plus « chanceux » d'entre nous auprès de toi dans ce que nous appelons pudiquement ton « jardin ». Et tu as sans doute regardé d'en haut, à la fois touché mais aussi peut-être agacé par tant de sollicitude, la petite délégation venue te dire une fois de plus au nom de tous combien tu nous manques: tes parents, ta tante Laurence et moi-même. Nous avons cherché, comme à l'accoutumé, des signes de ta présence, tout en sachant que si nous en trouvions, ce pourrait bien être un clin d'œil ironique, un pied-de-nez, une entourloupette. Alors - est-ce toi qui, pour te moquer gentiment de nos « bondieuseries », comme dirait Grand-Mère, as fait en sorte que le prêtre qui officiait ce matin (et qui avait l'air de tout, sauf d'un homme d'Eglise) a tout simplement oublié de mentionner ton nom dans les intentions de prière ? Est-ce toi aussi qui as voulu que l'église Saint-Justin soit assaillie par des hordes de jeunes au moment précis où tes parents et ta tante Laurence souhaitaient s'y recueillir ? (Grand-Mère , à qui j'ai raconté ce hasard malheureux - d'ordinaire, les églises sont désespérément vides -, y a vu comme un lointain écho à cette foule d'amis qui, délaissant tout à la veille de Noël, étaient venus te rendre un dernier hommage.). Est-ce toi enfin qui nous as doucement chassés en retenant le soleil ? Nous avons trouvé refuge dans un restaurant libanais que tu aurais sûrement apprécié. Face à moi, sur le mur, la photo d'une orchidée blanche identique à celle que ta tante Laurence venait de déposer pour toi - voilà pour la continuité. La rupture, maintenant : nous avons délaissé la pizza, ton menu de prédilection, pour des mezzés. Et au moment où j'écris ces mots, par une association d'idées, je te revois devant moi, avec ta gourmandise légendaire, en train d'engloutir des fraises Tagada et autres sucreries, assis devant la télévision dans le séjour de Levallois, de mordre à pleines dents dans un sucre d'orge (si!si!...) lors d'une balade dans Freiburg (et pourtant tu avais depuis longtemps passé l'âge des sucettes), de croquer des buénos dans la cuisine de Franconville, à la veille de ton bac (un rituel auquel je sacrifie régulièrement en pensant à toi ...).
Je ne t'oublie pas.
Ta marraine qui t'aime tendrement

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Brigitte a écrit le : 19/12/2013 à 05:12


Mon cher petit Adrien
19 décembre.....
J'en suis toujours à me demander si ce jour fatidique a bien eu lieu et je dois me rendre à l'évidence: oui, tu es parti pour ne plus revenir parmi nous.
C'est terriblement dur à en faire une réalité.
Plus le temps passe et moins il est facile de l'accepter.
Une fois encore je ne pourrai pas être auprès de toi aujourd'hui. Tu sais bien que tu es constamment dans mes pensées et j'essaierai ce soir en rentrant du collège d'aller mettre un petit cierge à l'église d'à côté.
Prends soin de toi, où que tu sois, et essaie de m'envoyer un petit signe.
Cela me donnera plus de courage pour affronter Noël (période redoutée depuis ton départ).
Je t'aime et te dis à bientôt.

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Maman a écrit le : 18/12/2013 à 22:43


Est-il pire douleur en ce monde que de dire au revoir à son enfant sans savoir qu'il se meurt et que c'est un adieu.
Là où tu es mon ange, je t'espère radieux.

Maman
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Laurence a écrit le : 08/12/2013 à 23:20


Mon grand Chéri,

C'est en pensant à toi que j'ai disposé tout à l'heure mes petits lumignons sur le rebord de mes fenêtres.
Et c'est pour toi que leur fragile petite flamme brulera cette nuit.
Je sais que de là ou tu es maintenant, tu les vois.
Je t'aime infiniment.

Laurence
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Maman a écrit le : 08/12/2013 à 00:44



Pour toi mon avocat, là-bas, dans l'au-delà.

Décembre est là déjà
Je vais tourner la page
Je t'emmène en voyage
Au-delà de Neuilly Pereire et Levallois
Je dois tourner la page

Viens mon enfant léger
Et ajuste tes ailes
Descends un peu du ciel
Et viens m'accompagner
Dans un autre Paris

Tu rêvais de Bastille
Et de changer d'endroit
Je pars un peu plus bas
Je t'emmène avec moi
Dans un Paris moins clean
Et moins résidentiel
Où je noierai mon spleen

Ma vie tremble et vacille
C'est dans ce Paris-là
Qu'il me faut rebâtir
Sur des sables mouvants
Un tout autre avenir
Que celui mon enfant
Que je rêvais pour toi
Et puis aussi pour moi

Ma robe d'avocat
Si légère jadis
Pèse si lourd sans toi.

Mais dans tous les prétoires
Où l'on m'attend encore
C'est avec toi mon fils
Que je la porterai
Pour conjurer ta mort
Et défendre à jamais
La loi de la mémoire.


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Constance a écrit le : 28/11/2013 à 18:47


Premières neiges de l'année... Et avec elles, le retour du froid dans nos coeurs à l'approche de Noël.

Mais après la lecture du très joli message de ta maman, je chasse ces moments de mon esprit et à la suite de ta maman, je laisse ma pensée vagabonder du côté de la joie, de la vie, et de tes plats préférés. Tiens, qui dit premiers grands froids dit aussi premières raclettes - voilà pour le coup l'occasion de se réchauffer avec toi.

Tu me manques

Constance
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Maman a écrit le : 20/11/2013 à 23:25


Mon petit Bib,

Aujourd'hui, tu m'as adressé plusieurs petits clins d'œil qui m'ont réchauffé l'âme en cette journée froide et qui sentait déjà la neige même si l'hiver est encore loin.
J'avais une réunion de travail avec un client pour un dossier de copropriété qui a tout pour me déplaire mais que je n'ai pas pu refuser...(et dans lequel je vais devoir me plonger urgemment alors que j'avais prévu de me consacrer exclusivement à mon déménagement et à mon livre jusqu'au 15 décembre...).
Après cette réunion qui avait lieu dans le quartier de Bir Hakeim, nous avons déjeuné ensemble, ce qui était prévu, le choix du restaurant étant néanmoins improvisé. Dans ce quartier ultra peuplé , il est difficile, à l'heure du déjeuner de trouver de la place dans un restaurant correct...Nous nous sommes rabattus sur une pizzéria. Le serveur qui nous a accueillis nous a promis un temps d'attente de cinq minutes...Au bout de dix minutes nous étions toujours debout à discuter du dossier ... Je n'ai pu m'empêcher tout en écoutant d'une oreille distraite mon client de penser à ce déjeuner à la pizzéria avec toi dont je t'ai déjà parlé. Et alors, le croiras-tu, sans que j'intervienne, le serveur est arrivé avec deux verres de Kir comme si tu lui avais soufflé mes goûts, qu'il nous a offert, le temps qu'une table se libère.
Alors que je commandais une napolitaine qui est pour moi la seule pizza authentique, mon client a commandé une margherita...
Ceux qui t'ont bien connu savent que c'était TA pizza.
J'ai pensé que tu étais là, près de moi, à cette table improvisée.
Je t'aime quand tu viens en convive secret t'assoir à mes côtés pour partager mes mets.
Maman
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Constance a écrit le : 19/11/2013 à 23:30


Cher Cousin
Ta grande cousine est bien toujours la même, va... Les années passent mais dans le fond, on ne change pas... J'aimerais m'attabler avec toi avec des bières et des cigarettes.
Tu me manques tant...
Constance
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Constance a écrit le : 03/11/2013 à 23:16


Cher cousin,
Un simple mot en ce week end de Toussaint, pour te dire à quel point tu me manques. J'aurais tant aimé fêter avec toi mes 30 ans et mon job... Ce week-end j'ai croisé lors d'une fête un jeune homme qui te ressemblait de manière frappante, je lui en ai fait la remarque, lui disant simplement quelque chose comme: tu me fais vraiment beaucoup penser à mon petit cousin, qui est un merveilleux jeune homme, de qui je suis très proche. Il etait flatté et m'a remercié. Je n'ai rien dit d'autre, et en étouffant ma tristesse, j'ai souri d'avoir, le temps de cette soirée de fête, pu parler de toi au présent.
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Laurence a écrit le : 02/11/2013 à 22:33


Mon grand Chèri,

C'est encore moi. Aujourd'hui, 2 novembre, je te dédie ce texte de Léo Férré.
Je t'aime infiniment.

"Les morts qui vivent

Les morts ont des anges gardiens en chrysanthèmes
Ils ont des lits tous alignés comme au dortoir
Et soulèvent parfois de singuliers problèmes
"To be or not to be", c´est à voir

Les morts ont des anges gardiens en perles fines
Serties et mortuaires en couronnes d´adieu
Ils sont riches, ces morts qui s´en vont à matines
Prier pour des vivants qui n´ont plus besoin d´eux

Il est des morts qui font germer les fleurs des champs
Et ces bourgeons d´amour sentent la remembrance
Et font au cimetière un relief d´ortolans
Où viennent picorer les oiseaux du silence

Je sais d´étranges morts qui ne pourrissent pas
Et qui sont beaux comme la chair adolescente
Ce sont ceux-là dont les vivants parlent tout bas
Anges assassinés de leur jeunesse ardente"

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Laurence a écrit le : 01/11/2013 à 22:57


Mon grand Chéri,

Ce matin, alors que je fleurissais la tombe de notre cher Hubert, m'est revenue du fond de ma mémoire une petite histoire que j'avais oubliée.
Tu devais avoir cinq ou six ans, guère plus (et déjà un sacré carafon!).
C'était jour de Toussaint, et tu nous avais accompagnées, ta maman et moi, au cimetière, qui, en ce jour particulier, avait des airs de « floralies ». Une explosion de fleurs et de couleurs… Pour une raison que je ne saurais plus te dire aujoud'hui (tu devais certainement faire des acrobaties entre les tombes ou - pire! – grimper sur les petits murets qui soulignent chaque rangée) je t'avais grondé, fait rarissime de ma part.
Sur le moment, tu n'avais pas répondu. Tout juste avais-tu manifesté ta désapprobation en me fusillant du regard. Mais je sentais bien, à ces petites billes noires dardées sur moi et à ton air de profonde reflexion, qu'une terrible vengeance se préparait.
Et elle est tombée, alors que nous rejoignions la voiture. Tu t'es planté devant moi, et du haut de tes cinq ou six ans, tu m'as déclaré :
« d'abord, ta tombe, c'est la plus laide de tout le cimetière! ».
Quand on sait l'importance que j'attachais – que j'attache toujours – à la tombe d'Hubert,
on comprend tout ce que cette sentence pouvait avoir de cruel! Assurément à la mesure de crime de lèse-majesté que j'avais commis en osant élever (un peu, et pour de bonnes raisons) la voix contre toi!
Mais tu te doutes bien que le seul effet qu'elle a eu, c'est de déclencher notre hilarité, à ta maman et à moi! Et ta mine dépitée était plus drôle encore que cette petite phrase elle-même.
Maintenant que tu es ailleurs, dans ton jardin là-bas, je repense à tous ces moments avec toi comme à autant de petites pépites que je conserve précieusement …
Tu me manques. Je t'aime infiniment.

Laurence


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Brigitte a écrit le : 01/11/2013 à 14:16


Mon cher petit Adrien,
Juste un petit mot pour te dire que tu es constamment dans mes pensées ( hier, aujourd'hui et demain).
Comme je ne pourrai pas te rendre visite aujourd'hui, j'ai acheté ce matin un très beau bouquet de fleurs que j'ai mis près de ta photo et celle d'Hubert.
J'aurais mille choses à te dire mais je préfère que ce soit entre toi et moi. Aussi, j'irai cet après-midi à l'église près de chez moi brûler quelques bougies et te parler.
Tu ne pourras jamais imaginer comme tu nous manques... Le temps n'atténue rien.
Je t'embrasse et j'espère de tout cœur que tu es avec Hubert (qui est toujours avec nous, malgré toutes ces années qui passent ).
Brigitte (qui aurait tant aimé refaire un voyage avec toi).
Souviens-toi! Le dernier été où nous étions ensemble, tu m'avais dit que tu repartirais volontiers avec nous pour un grand voyage.
Depuis, nous n'avons pas fait de grand voyage!
Baisers de tous les quatre (plus mon Cliffou qui prend de l'âge)

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Isabelle a écrit le : 27/10/2013 à 18:04


Adrien, mon filleul bien-aimé
Ta maman dans son dernier message parle d'une rose et d'un bouquet de chrysanthèmes déposés dans ton jardin par des mains inconnues.
Moi, ce matin, j'ai découvert devant l'une de tes photos ... un gros marron bien brillant!
Je ne me souvenais pas en avoir vu récemment sur cette petite table où se côtoient de menus objets, utiles et futiles, et je me suis demandé si c'était Ouliana qui peut-être l'avait mis là. Et de fait, elle l'avait ramassé au cours d'une promenade pour te l'offrir, tout simplement.
Nous allons te rendre visite cette semaine, toutes les deux.
A bientôt, donc.
Ta marraine qui t'aime tendrement.

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Maman a écrit le : 26/10/2013 à 23:24


Mon petit BIB,

Aujourd'hui, pour éviter l'affluence des jours de Toussaint, nous sommes allés ton père et moi remettre un peu d'ordre dans ton jardin.
Quelqu'un y avait déposé un chrysanthème géant, rose pâle; il y avait aussi, couchée délicatement derrière ton nom, une rose blanche, avec un petit mot : parce que tu me manques.
Je n'ai jamais rencontré l'âme qui a déposé la rose et je ne sais pas qui a posé le majestueux chrysanthème, mais je sais que lorsqu'on t'a connu, même un peu, même lorsque tu étais tout petit, on ne pouvait t'oublier.
Une amie de ton père, journaliste, albanaise, en te voyant bébé, nous avait dit, si j'ai un garçon je l'appellerai Adrien. Son enfant est né quelques mois après, elle l'a appelé FRANZ ADRIAN.
La rose blanche m'a replongée en arrière, en ce funeste 20 décembre, lorsque j'ai trouvé derrière la porte de ton studio auquel il me fallait m'arracher, une rose blanche sur laquelle il était inscrit : je t'aime, petit VIP.
Si ceux qui t'ont un peu connu t'ont aimé et ne peuvent t'oublier, moi ta mère d'hier, d'aujourd'hui et pour toujours, je ne vis et ne survis que dans ta pensée.
Il faisait un temps un peu irréel dans ton jardin, sous un ciel tour à tour bleu clair et gris, que se disputaient le soleil et les nuages. Un vrai ciel d'arc en ciel.
J'ai attendu la gerbe de couleurs comme un signe de toi mais elle n'est pas venue. Un peu déçue, j'ai pensé que tu n'avais peut-être pas pu te rendre à notre rendez-vous aujourd'hui...
Mais en regagnant la sortie, j'ai senti un chatouillement discret au poignet droit.
C'était une toute petite coccinelle, une bête à bon dieu.
J'ai pensé que tu me l'avais envoyée et j'ai regretté un peu d'avoir douté.

Je t'aime sous le ciel aux allures d'arc en ciel d'un amour éternel.

Maman
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Maman a écrit le : 10/10/2013 à 23:12


Mon petit Bib

Il y a quelques jours et même quelques semaines déjà tu m'as lancé une bouée ; je l'ai attrapée, je m'y suis accrochée, et si je suis encore naufragée, j'ai la tête tournée vers le haut.
Il me faut tenir bon maintenant pour regagner la terre ferme.
Qui peut me tenir et me tirer vers le haut sinon toi? Ne me lâche pas.
J'ai peur de l'océan qui engloutit la vie et ressemble au néant .
Je t'aime en sauveteur des âmes naufragées qui aspirent à la paix.

Maman
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Isabelle a écrit le : 30/09/2013 à 00:28


Adrien, mon filleul bien-aimé
Hier soir, nous avons fêté en famille le trentième anniversaire de ta « grande » cousine pour laquelle tu avais tant d'affection et d'admiration. Son parrain et sa marraine étaient là et son amie de toujours également. Tu manquais à notre table, toi qui - j'en suis certaine - aurais été si heureux d'être à ses côtés pour cette grande occasion (trente ans, c'est une étape ... ).
Je sais bien que c'est un tout petit détail qui peut paraître un peu stupide, mais pour accompagner le délicieux foie gras que tu aurais sûrement apprécié, j'ai choisi parmi plusieurs vins moelleux un Gewürztraminer vendanges tardives acheté cet été à Kaysersberg, un ravissant village où je me suis rendue grâce à ta maman qui m'avait offert une smartbox « Découverte du vignoble alsacien ». Cela faisait des années que je me sentais attirée par ses maisons peintes aux toîts de tuile patinées par le temps. Et figure toi qu'en me promenant à travers ses ruelles pittoresques j'ai découvert une ravissante église du nom de Sainte-Croix. A l'époque, j'avais senti malgré la plénitude de cette journée d'été un pincement au cœur et je m'étais sentie glisser furtivement par la pensée vers un autre endroit du même nom. Hier, à l'inverse, en servant ce vin, je n'ai pas seulement voulu associer ta maman (et avec elle ton papa et Aude) à notre fête, j'ai également eu l'impression que je te faisais symboliquement revenir parmi nous.
Ta marraine qui t'aime tendrement et pour toujours

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Maman a écrit le : 04/09/2013 à 00:34


Mon petit Bib

Après ces jours de grand soleil, je me suis rendue aujourd'hui dans ton jardin pour m'assurer qu'il n'avait pas trop souffert.
Il me tardait de te rejoindre, pour un moment de paix absolue, avec toi, toi et mon âme, ton âme et moi.
En m'approchant de toi, j'ai aperçu au loin, comme toujours les taches de couleur de tes lauriers , mais aussi, et cela m'a contrariée, une foule qui s'était rassemblée dans le jardin du souvenir, face à toi.
Mais comme par enchantement, lorsque je suis arrivée chez toi, la foule s'était dispersée .
Je suis partie à la fontaine remplir mon arrosoir, éblouie par un soleil de plomb.
Alors que je commençais à nettoyer tes lauriers en retirant les fleurs flétries par la chaleur pour leur redonner une nouvelle jeunesse, j'ai entendu un bruit curieux et désagréable.
Dans l'extrême quiétude de ce moment avec toi, il me semblait entendre, tout près de nous quelqu'un renifler…
En m'approchant de ton gros laurier blanc qui domine toutes tes plantes, j'ai aperçu, assis dans l'herbe du jardin du souvenir, face à une stèle abondamment et fraîchement fleurie, un homme qui pleurait .
Je le voyais sangloter pendant que j'arrosais ton jardin et que je soignais tes plantes.
Il semblait ailleurs, et j'ignore s'il m'a vue; il était seul, infiniment seul avec sa douleur et la mort.
S'il avait pu lire mes pensées il m'aurait entendu lui dire : « Monsieur, la mort est absolue, éternelle et fidèle. Elle ne se partage pas et ne vous quitte pas… Elle vous rend solitaire, et même si vous êtes entourés de vos pairs, votre essence profonde a rejoint l'autre sphère. »

Je t'aime en solitaire, les pieds sur cette terre, mais l'âme dans l'autre sphère.

Maman

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Isabelle a écrit le : 02/09/2013 à 22:12


Adrien, mon filleul bien-aimé
Ce soir, le ciel est d'un bleu vaporeux troué de petits nuages rose poudré qui s'effilochent. C'est ravissant, on dirait un tableau du XVIIIème siècle, et comme à chaque fois que je le contemple, je devine ta présence quelque part là-haut et je sais qu'en cette veille de rentrée (un événement si douloureux quand on pense à Aude privée d'école et à tes brillantes études si brutalement interrompues) tu m'accompagnes comme je t'ai accompagné, moi aussi, dans le passé , lorsque tu as pris pour la première fois le chemin du collège. J'ai l'impression que c'était hier, que le temps s'est figé, et malgré l'enthousiasme d'Ouliana pressée de retrouver sa classe, sa maîtresse et la cour de récré, je me sens infiniment triste ...
Ta marraine qui t'aime tendrement

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Maman a écrit le : 26/08/2013 à 23:55


Mon petit Bib

Tout-à-l'heure, dans le RER qui me ramenait à Franconville, je ruminais des pensées sombres, très sombres. Déprimée par cette idée que l'énergie me manque désormais définitivement pour achever ce livre qui parle d'Aude, de toi, de nous , de l'autisme , j'ai pensé qu'il était peut-être temps de tout laisser tomber, pas seulement cette histoire qui au fond n'intéressera personne , un témoignage de plus parmi d'autres, (autant d'autismes autant d'histoires…) mais aussi ce combat pour ta sœur, sans doute vain, ma vie professionnelle actuelle, moribonde et ennuyeuse, moi-même… En fait, j'ai eu toute la journée ce sentiment de ne plus pouvoir puiser de force à aucune source , pas même à celle de ton souvenir pourtant éternellement présent, un peu comme si la fine et précieuse chaîne arrachée ce matin par ta sœur (et la médaille gravée à ton image demeurée introuvable en dépit d'une heure de recherche et de balayage ) symbolisait la rupture du lien entre toi et moi,entre la terre et le ciel et m'empêchait d'affronter le quotidien sans ta présence à mon cou.
Perdue ainsi dans mes idées noires je ne prêtais aucune attention aux gens autour de moi ; et c'est quasiment à la fin de mon parcours quotidien que j'ai remarqué la jeune femme en face de laquelle je m'étais installée au départ, ou plutôt son pantalon : elle portait « ton » adidas bleu marine. Exactement le même que toi, avec le trou de cigarette en moins . Je me suis mise à le fixer comme si j'avais en face de moi une œuvre d'art. Et dans ce RER quasiment vide , j'ai songé que tu avais guidé mes pas exprès là, face à « ton » jogging, celui que tu aimais tant, celui des moments de décompression et de détente ,pour m'imposer de penser encore et toujours et surtout dans mes heures les plus sombres que tu es toujours là, tout près de moi pour m'éclairer et m'empêcher de me perdre.

Je t'aime en bleu marine , adidas, , rayé blanc
Quand tu m'envois un signe de ton celeste espace.

Maman






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Constance a écrit le : 25/08/2013 à 14:59

"Je suis une poupee de cire, une poupée de son
Mon coeur est grave, et dans mes chansons
Poupée de cire, poupée de son"

Cet air d'autrefois que tu aimais me chante combien tu me manques...
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brigitte a écrit le : 14/08/2013 à 22:43

Mon Adrien,
Tu dois te demander pourquoi ce long,si long, trop long silence de ma part.Tu m'as assez connue pour savoir que ce n'est dû ni à l'égoïsme ni à l'oubli ( comment pourrais-je seulement t'oublier? ).
La vérité, c'est que je me sens incapable depuis un certain temps de trouver les mots adéquats pour dire ce que j'éprouve depuis ton départ .
Je te vois partout et j'ai envie de crier pour que tu reviennes.
J'assiste, impuissante, au calvaire de tes parents et j'ai envie de hurler pour que cela cesse.
Je vois Aude ,devenue une jeune fille à présent(très jolie par ailleurs), et j'ai encore envie de hurler, tant c'est injuste pour elle.
Tu vois, je suis allée en Angleterre,( plus pour mon travail que pour le plaisir ) et ta présence ne m'a quittée du séjour.)
Je me suis revue des années en arrière avec toi qui découvrait Londres pour la première fois et qui semblait subjugué! Souviens-toi! Tu avais envoyé une carte à ta satanée prof d'anglais (madame Davenwere?) qui t'avait donné l'amour de l'anglais!
Adrien, mon neveu chéri, tu sais que tu es dans mes pensées au quotidien. Il n'est pas un jour sans que je pense à toi (pour une raison ou pour une autre)
Il n'est pas un jour sans que je pense à tes parents et à Aude.
Je voudrais tant que tu sois là!
Je t'embrasse et ne t'oublie pas.
Brigitte

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Maman a écrit le : 21/07/2013 à 00:38

Mon petit bib

Mon poème est "parti" sans que je lui donne le feu vert, non seulement inachevé mais en plus en trois exemplaires...
Le voici en entier et tant pis pour la lune s'il ne lui a pas plu...

Je t'aime au clair de lune.

PENSEES LUNAIRES

La lune est pleine et ronde
On dirait un ballon
J'ai l'âme moribonde
Et le cœur en prison

Ma pensée vagabonde
Vers toi mon enfant blond
Fasciné par cet astre
Qui règne sur la nuit

Je pense à toi ma vie
Sous la lune qui luit
Je pense à ce désastre
Où ont sombré nos vies

Cette lueur blafarde
Ne me réchauffe pas
Et ne m'éclaire pas
C'est celle de la mort

Je la regarde hagarde
Et je te vois qui dort
Ton visage d'enfant
Figé au firmament.

Maman

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Laurence a écrit le : 13/07/2013 à 10:30

Mon grand Chéri,

Sur le point de partir (pour deux petites semaines de vacances), je ne peux pas quitter Lyon sans venir te faire une petite visite.
C'est que je ne suis pas certaine, malgré la tablette de Jean-Marc que nous prenons avec nous, de pouvoir accéder facilement à ton Livre d'Or pendant mon absence.
Alors je voulais simplement te dire que je t'emmène avec moi, dans mon cœur et mes pensées.
Je t'aime infiniment.

Laurence

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Maman a écrit le : 06/07/2013 à 00 : 26

Mon petit Bib,

Mercredi, en emmenant ta sœur à sa séance hebdomadaire de Soisy avec ton père et Christian (que le ciel nous a envoyé quand nous étions au bord de la noyade)…)j'avais oublié de prendre les CD qu'elle a besoin d'écouter quand elle est en voiture… toujours les mêmes, mais dans un ordre différent dont elle seule connaît l'importance.
Elle exige un numéro de chanson qu'elle a mémorisée plutôt qu'un titre et quand elle a oublié le numéro, j'ai intérêt à ne pas me tromper. . .
Pour éviter le drame, j'ai proposé « Chérie FM » car tout autiste qu'elle est, elle n'en n'est pas moins "ado" et elle affectionne ces vieux tubes qui ont pour elle la saveur du neuf.
Nous sommes tombés sur une chanson de Marc Lavoine qui parle d'amour perdu et d'oubli.
Comme on a toujours peur de contrarier ta sœur, je lui ai demandé si on laissait la chanson ou si elle en voulait une autre; elle aimait. . . Nous avons donc écouté avec elle, au grand dam de ton père qui n'aime pas vraiment les chansonnettes. Je connaissais la mélodie mais pas les paroles qui sont d'une banalité affligeante. Pourtant elles m'ont émue parce que tout me ramène à toi.
Moi aussi j'ai tout oublié depuis que tu m'as quittée.
J'avais déjà oublié beaucoup de choses avec le chaos de l'autisme et ses effets dévastateurs, mais ce n'était au fond qu'un raz de marée, en comparaison du tsunami qui a emporté ma vie en même temps que tu es parti.
Comme dans la chanson, j'ai tout oublié.
J'ai pensé qu'avec la mort, cette absence irrémédiable, avec la mort d'un enfant, la vie n'est plus un tableau vivant en chaleur et en couleur, mais juste une toile grise et froide. A jamais.
J'ai tout oublié mon ange, l'été, les vacances, la douceur du soir qui tombe et le concert mélodieux des oiseaux, les bons moments en famille ou entre amis.
Ce n'est pas le passé ou les souvenirs qui sont oubliés ni même ces moments qui sont encore là; ce sont les émotions qui s'évanouissent, celles qu'on éprouvait avant, parce qu'on était vivant et entier dans sa chair et dans son âme.
Moi, J'ai tout oublié quand tu m'as quittée, j'ai tout oublié sauf le souvenir de toi.

Je vis en noir et blanc mais je t'aime en couleurs.

Maman

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Laurence a écrit le : 18/06/2013 à 19 : 44

Mon grand Chéri,

Oui, c'est vrai, Grand-Père a "accaparé toutes les attentions et les inspirations", ces dernières semaines, et en ce qui me concerne, également beaucoup d'énergie!
Ce qui explique que j'aie un peu délaissé les pages de ton Livre d'Or, que je continue pourtant à ouvrir chaque matin. . . et chaque soir!
Alors la semaine dernière, une fois la fête passée, et sans doute pour me faire pardonner de t'avoir consacré si peu de temps pendant ces préparatifs, je suis allée à "L'Éclat de verre", une boutique d'encadrement à laquelle j'ai déjà confié des travaux, dont l'encadrement d'une très belle photo de toi. On t'y voit dans un sweet à capuche, tes cheveux balayant ton visage, une cigarette à la main, et tu regardes au loin, comme si tu cherchais quelque chose. . . Cette photo trône aujourd'hui à Chantoiseau, sur le mur du petit salon, à coté de la cheminée, sous une lampe qui, lorsqu'elle est allumée le soir, la nimbe d'une étrange lumière mordorée.
Mercredi dernier, j'ai confié à "L'Éclat de verre" le grand pêle-mêle de toutes tes photos, pêle-mêle que j'avais fait réaliser peu de temps après ta disparition et dont chaque membre de la famille possède un exemplaire.
Et j'ai choisi, sans hésitation aucune, un somptueux cadre baroque, aux volutes de bois vieil or extraordinairement travaillées!
Je ne pouvais imaginer d'autre écrin pour toi et pour les vingt années de ta vie, mises en scène sur ce pêle-mêle, qu'un cadre somptueux, théâtral, à l'image de l'extrême richesse de ta personnalité.
J'ai hâte de le récupérer pour te donner enfin la place que tu mérites sur mes murs, même si tu as déjà - et depuis toujours - la place que tu sais dans mon cœur.

je t'aime infiniment.

Laurence


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Maman a écrit le : 18/06/2013 à 00 : 45

Mon Bib chéri,

Grand-père a accaparé toutes les attentions et les inspirations à l'occasion de ses‹0 ans.
Je suis certaine que tu aurais apprécié le discours de ton oncle Pierre, remarquablement écrit, savant dosage d'humour, de reflexion et d'émotion, traçant en quelques pages un portait touchant de ton grand père, dans un hommage partagé avec ta grand-mère. . .
Et puis, je suis sûre que tu aurais aimé mon modeste poème dédié à ton grand père.
J'étais pourtant venue l'esprit vide et vidée. . . Mais dans le petit car qui nous menait à Pouilly, loin de mes contraintes quotidiennes, en compagnie de ta maraine et d'Ouliana, mais surtout de Constance qui, toute normalienne qu'elle fût, avait rédigé quelques petits vers sans prétentions, à lire avec l'accent Charliandin, j'ai réalisé subitement qu'il me fallait moi aussi, marquer l'évènement pour grand-père comme tu l'avais fait toi-même 10 ans plus tôt.
J'ai laissé mon regard se poser un peu au hasard sur les paysages familiers, d'une beauté si douloureuse, les rassurantes vaches charolaises si bien plantées dans leur décor, les prairies bucoliques, attendant qu'un vers ou simplement un mot s'impose à moi, tel un petit morceau de laine sur l'écheveau qu'il n'y aurait plus ensuite qu'à dérouler.
Et tout d'un coup, la magie a opéré.
Des images de ton grand père, inséparables des images de ta grand mère se sont imposées à moi. . . Il ne me restait plus qu'à les orchestrer pour en faire un tableau vivant.
Constance m'y a aidée, en tout cas sur la fin.
C'est un peu notre œuvre commune. . . Et puis, comme ta tante Laurence, à qui nous devons la remarquable organisation de cette fête, a manifesté le souhait que ce poème figure dans ton livre d'or, le voici. . .

Cher Papa

En ce jour de Printemps
Nous voici réunis
Pour fêter tant d'années.
Je ne peux te parler
Sans penser à Maman.

Chère Maman, cher Papa
A chaque évènement
Qui vous immortalise
Grâce aux images prises
Vous trônez, admirables
Même sourire aimable,
Vêtements immuables
Le temps sur vous n'a prise.
La photo d'aujourd'hui
Est comme celle d'hier
Et ressemble déjà
A celle de demain.


Je te vois mon cher Père
A tes côtés Maman
Sous un soleil serein
Ou dans le mauvais temps
Je vous vois tous les deux
En ce geste harmonieux
De synchronisation
Comme de grands oiseaux
Qui toujours nous émeuvent
Du haut de Chantoiseau
Lever la main très haut
Bonne route, à bientôt.

En ce geste d'espoir
Qui défie les épreuves
Et qui défie le temps
Signe de protection
Pour nous ici présents
Et de bénédiction
Pour ceux qui bien trop tôt
Nous ont dit au-revoir.


Tu n'as pas été oublié en ce 8 juin. Tu as été avec Hubert, au cœur de nos pensées; et d'ailleurs comme le meilleur est toujours pour la fin, il y avait ce fraisier final pour toi, qui en étais si friand.

Au fond, vois-tu, cette fête a été pour moi un bonheur mais aussi une douleur.
La douleur d'y être sans ton père pour qui le retour dans le passé était trop lourd, la douleur d'y être sans toi, sauf par la pensée, la douleur d'y être sans ta sœur, trop instable depuis des années pour faire de longs voyages.
La douleur d'y être au fond, seule, sans famille, sauf mes parents, mes frères et sœurs, mes neveux et nièces, un peu comme une vielle fille célibataire sans enfant qui regarde les autres vivre leur vie, plus ou moins facilement, mais la vraie vie tout simplement. . .

Et puis, j'ai ressenti aussi ce bonheur immense d'être encore et toujours pleinement la fille de mes parents, comme le gage éternel de cette jeunesse de l'enfance qui fait voir la vie belle parce qu'on croit au Père Noël, à la petite souris, au lapin de Pâques, à la magie, au Ciel et à ses anges. . .

J'ai gardé de l'enfance toujours la même foi dans le Ciel et ses anges.


Je t'aime en Adrien,
je t'aime en Magicien,
Je t'aime en Ange
Je t'aime en Saint

Maman


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Maman a écrit le : 10/06/2013 à 00 : 27


Mon petit Bib,

Il y a dix ans, toute la famille était réunie à Chantoiseau pour fêter les 80 ans de Grand Père.
C'était une journée resplendissante; la grande terrasse qui nous abritait dans la fraîcheur des trois vieux platanes, était remplie de rires et résonnait des cliquetis des coupes de champagnes, et des babillages et bavardages d'une assemblée allant de 3 mois à 82 ans.

Tu adorais les fêtes de famille, en tout cas à cette époque, et tu étais très excité. Avec ta bande de cousins et en digne leader car tu étais l'aîné, tu avais réussi, sans savoir comment et sans le faire exprès, à casser la vitre avant gauche de la superbe voiture NEUVE de ton grand oncle René, vieillard respectable, frère cadet de ton grand père; tu ne savais plus que faire pour lui avouer ta bêtise et te faire pardonner.
Mais avec la sagesse qui caractérise le grand âge, la victime avait très bien pris la chose et n'avait accordé à cet incident guère plus d'importance que si tu lui avais annoncé que tu avais cassé un verre.
Tu avais éprouvé pour ce grand oncle que tu connaissais peu un sentiment de reconnaissance et d'admiration pour un tel détachement des choses matérielles…Et en jeune poète que tu étais déjà à l'époque, tu avais incité tes cousins et cousines à rédiger, dans le livre d'Or de Chantoiseau, quelques vers en l'honneur de grand père, pour immortaliser cette belle journée en y intégrant l'incident de la vitre cassée comme pour t'en exonérer définitivement.

Dix ans plus tard, nous avons fêté les quatre vingt dix ans de ton grand père.

En regardant furtivement la table ronde des
« jeunes », je t'ai imaginé parmi eux, j'ai imaginé ton rire, ta voix un peu forte qui voulait toujours dépasser celle des autres, j'ai imaginé ta silhouette en jean et chemise blanche, quittant la salle et le brouhaha pour aller fumer sur la terrasse, dans la douceur du soir et le chant des alytes et ton petit regard en coin pour me dire « promis, demain j'arrête… ».

J'ai voulu imaginé ce que serait ma vie si tu étais encore là.

Et j'ai réalisé que moi qui étais assise là, à cette grande table qui nous avait tant réunis autour d'elle, je n'étais plus et ne serais plus jamais, par ton absence si brutale et déchirante, la même personne qu'avant, que je n'étais même plus capable d'imaginer une vie avec, à mes côtés, un fils bien aimé; que j'avais pris l'habitude de vivre avec cette terrible fracture, comme ma seconde et désormais vraie nature, que ma vie était derrière moi, et ne serait plus jamais remplie autrement que par ton souvenir, de sorte que les évènements heureux ou malheureux ne pouvaient plus vraiment avoir de prise sur moi.
J'ai pensé bien sûr que cela était injuste pour ta sœur mais que ce détachement était nécessaire pour pouvoir (sur)vivre à ses côtés; et puis j'ai pensé aussi que j'avais de la chance d'avoir cette grande famille dont tu étais si fier pour m'empêcher avec ton père de faire naufrage, cette famille telle un rocher, solide comme la pierre avec tout au sommet, grand père et ses quatre vingt dix ans.

Je t'aime en souvenir pour bâtir l'avenir.

Maman
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a écrit le : 30/05/2013 à 08 : 08


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Maman a écrit le : 30/05/2013 à 00 : 03

Cœur de pluie.

Le ciel ne cesse de pleurer
Hiver, printemps, bientôt été
La pluie s'écoule, jour après jour
Comme au diapason de mon cœur
Les jours te pleurent, mon tendre amour


Si je devais vivre cent ans
Toutes les pluies en cette terre
Ne seraient que frêle rivière
Face à l'indomptable torrent
des larmes de mon cœur de mère.
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Laurence a écrit le : 26/05/2013 à 01 : 49

Mon grand Chéri,

Cette nuit, pour la première fois depuis des lustres, le ciel est complètement dégagé. Pas un nuage, rien! Juste la lune qui s'encadre dans ma fenêtre, parfaitement ronde et extraordinairement brillante.
Et si on regarde bien (je suis allée chercher mes lunettes pour l'exercice), on devine
les yeux, le nez, la bouche, une bouche qui semble sourire, comme dans les contes et comptines de notre enfance.
Alors, je pense à toi.
Je t'aime infiniment.

Laurence


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Laurence a écrit le : 24/05/2013 à 23 : 19

Mon grand Chéri,

Aujourd'hui, même si ma journée était plus particulièrement dédiée à Hubert, tu ne m'as pas quittée un seul instant.
Pendant mon trajet en voiture, entre Lyon et Charlieu, sous un ciel de plomb et une pluie presque continue, j'ai réécouté avec une émotion toujours intacte mon vieux copain Léo : La vie d'artiste, Quartier Latin, Les poètes, L'âge d'or. . . et tant d'autres titres dont chaque note, chaque mot me ramène à Hubert, mais curieusement, à toi aussi.
Plus tard, lorsque je suis allée fleurir sa tombe - dans ces teintes de bleu, fuchsia et violet qu'Hubert aimait tant - tu étais toujours avec nous.
Le ciel, qui pleurait toutes ses larmes depuis le matin, s'est accordé à ce moment une petite trêve. . . et a même laissé filtrer quelques timides rayons de soleil.
Et dans le calme et la douceur retrouvés, un petit alyte, caché quelque part, tout près de nous, s'est mis à chanter. . .
Alors j'ai pensé, une fois encore, que Léo s'était bien trompé. En fait, quoiqu'il en dise, avec le temps, vas, rien ne s'en va. . .
Je t'aime infiniment.

Laurence



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MAMAN a écrit le : 16/05/2013 à 23 : 30

Mon petit Bib

Je me souviens, et c'est toi qui m'en avais parlé, des circonstances dans lesquelles tu avais participé à ce concours bien malgré toi….
Tu étais en classe de Première à Sainte Croix, et tu te distinguais parmi toutes ces "grosses têtes" par tes bavardages perturbateurs et ton esprit frondeur.
Ton professeur d'histoire t'avait un jour renvoyé de son cours et t'avait demandé d'aller au CDI… Celui-ci était tenu par son épouse avec laquelle tu t'entendais très bien.
Au lieu de travailler, vous aviez "papoté" et tu lui avais montré ton dernier poème.
Elle avait été conquise, et sans perdre une minute l'avait expédié par le net, car c'était le dernier jour, et même je crois, la dernière heure, les inscriptions étant clôturées à midi. . .
Tu avais accepté cette participation au concours, sans grande conviction, plus pour lui faire plaisir que pour attendre une quelconque récompense.

Lorsque tu avais été primé, elle avait été heureuse que tu lui demandes de l'accompagner pour la remise des prix.
Tu étais revenu à la maison avec un sac de toile rouge, volumineux, rempli d'œuvres littéraires diverses, un peu déçu néanmoins car tu aurais préféré avoir un chèque. . .

Nous avons souvent lu ton poème, ton père et moi, et d'autres que nous, lorsque tu étais encore parmi nous; jamais nous ne l'avons perçu comme une menace pour ta vie, mais plutôt comme le cri de désespoir de ceux qui naissent différents et portent le fardeau de l'injustice jusqu'au supplice.

C'est seulement aujourd'hui, en le relisant avec tant d'éternels regrets que je réalise que ton désespéré s'appelait UL ce qui signifie "étoile » en albanais.

Je t'aime en lycéen, frondeur et gouailleur mais amoureux des mots qui vous touchent en plein cœur.

Maman

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Isabelle a écrit le : 16/05/2013 à 22 : 10

Adrien, mon filleul bien-aimé,
Voilà deux fois que mon message disparaît. C'est peut-être parce que j'ai voulu y mettre un lien qui permet d'entendre le palmarès du Concours Poésie en Liberté 2007. A la neuvième minute et trentième seconde environ, c'est ton nom qui est cité. Les deux présentateurs sont crispants, mais cela n'empêche pas l'émotion. . .
Tant pis pour le lien, donc. Il suffit de rentrer ''Poésie en Liberté Palmarès 2007''et de faire défiler le curseur une fois qu'on a trouvé la vidéo correspondante.
Ta marraine qui t'aime et qui pense à toi.
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a écrit le : 16/05/2013 à 22 : 02


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a écrit le : 16/05/2013 à 21 : 57


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Maman a écrit le : 09/05/2013 à 23 : 56

Mon petit BIB

J'ai fait un rêve, un de ces rêves rares, un de ces reves lourds dont on se souvient comme de sa propre histoire.

Ta sœur était une fillette comme les autres, elle n'avait pas 13 ans dans ce rêve, mais 14ans.
Elle venait me chercher : « Maman, Adrien pleure, viens le consoler ».

Nous étions dans un immense préau, rempli de bancs inconfortables, de tables rudimentaires et de nombreuses personnes que je ne connaissais pas.
Aude m'a guidée jusqu'à un banc où tu t'étais allongé pour sangloter.
Je t'ai pris dans mes bras et je t'ai demandé pourquoi tu pleurais ainsi.
Tu m'as répondu que tu n'étais qu'un clown.
Tu prononçais ce mot d'une manière très « british », je ne comprenais pas très bien si tu disais "clown" ou "clone".
Je ne me suis pas arrêtée à ce détail. Je me souviens avoir débité toute une série de banalités pour que tu cesses de pleurer : « Bib, tu as 24 ans (car comme ta sœur, tu avais un an de plus dans ce rêve) tu es en MASTER II, tu vas partir en Australie, tu es l'un des meilleurs étudiants de Nanterre, tu as tout l'avenir devant toi ».
Après ces mots que je croyais de consolation, je n'ai plus senti les soubresauts de tes sanglots; j'étais soulagée d'avoir pu te réconforter.
C'est alors que je me suis aperçue que tu ne bougeais plus du tout.
Je me suis levée, j'ai cherché ta sœur dans la foule et je lui ai dit : « Aude, je n'ai pas réussi à consoler Adrien, il est parti, pour toujours ».
Aude m'a regardée sans rien dire. Elle a simplement pointé son doigt dans une direction que j'ai suivie du regard.
C'était une voix ferrée qui longeait le préau.
Elle m'a fait comprendre qu 'elle aussi devait partir.
Je ne l'ai pas retenue, je l'ai regardée monter seule dans le train dont je ne voyais pas la fin; j'entendais juste des gens murmurer : « regardez cette enfant, elle est autiste, comme c'est triste ».
Je savais, moi, que ta sœur n'étais pas (plus ? )autiste, mais je n'avais plus aucune envie de protester, ni de la rattraper; je savais que mon combat était terminé, et qu'il n'avait servi à rien, je n'en n'éprouvais plus aucune révolte. Et meme si j'avais voulu parler, aucun son ne serait sorti de ma gorge. J'étais devenue muette et cela me convenait désormais.
J'aurais aimé aussi être sourde pour ne plus entendre le murmure des gens autour de moi et le bruit du train qui n'en finissait pas de partir. Je regardais ta sœur de loin, comme on regarde l'image d'un film qui va bientôt inscrire le mot « fin ».
Je me suis alors aperçue que le train était vide, qu'il n'emmenait que ta sœur vers une destination dont je n'avais aucune idée.
Quand le train a disparu, je n'avais ni peur, ni peine, je ne ressentais absolument plus rien.
Je t'avais oublié, j'avais oublié ta sœur.
Les gens autour de moi étaient des ombres, moi-même j'en faisais partie, j'étais détachée de tout, de tous, de moi, et curieusement cela me faisait du bien. J'ai pensé : « est-ce donc cela la mort ? Si c'est celà, ça me va ».

Mais lorsque je me suis réveillée, j'étais bien vivante, en nage et en larmes.

Je ne sais pas si je pleurais pour toi que je n'avais pas pu retenir de partir en martyr, pour ta sœur, que l'avais laissée malgré tant d'amour et d'efforts, vivre seule dans son monde autistique, pour moi, d'être dans ce no mans land, plus vraiment vivante, mais pas encore morte.

Comme toujours, j'ai cherché ton message dans ce chaos onirique, mais au fond, sans avoir envie de l'entendre vraiment. Je voulais juste rester dans mon rêve où l'indifférence avait remplacé la souffrance, où il ne me restait que mes yeux pour voir ailleurs,
au-delà de moi-même et de tous les malheurs.
Malgré moi, et mes oreilles grandes fermées je t'ai entendu me dire que le vrai malheur, c'était de perdre son humanité et ce lien qui nous rattache aux autres, morts ou vivants, ceux qui ont été et sont encore ailleurs et ceux qui sont encore mais s'en iront à leur heure.
Tu m'as fait penser à ton « histoire de revenant » où il est écrit que chaque chose a obligatoirement besoin d'avoir un opposé. je me suis dit que j'étais bénie de pouvoir encore pleurer, et donc de pouvoir rire et encore réagir. Et que c'était ce que tu attendais de moi, même si moi, j'avais juste envie de laisser cette vie là passer son chemin sans moi.

Je t'aime en messager d'un cyber univers aux confins de l'éther.


Maman
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Constance a écrit le : 07/05/2013 à 18 : 15

"Tatu" - le nom de ces deux chanteuses russes que nous écoutions tous les deux en vacances. . . et aussi celui de ta fameuse surveillante que je te demandais sans arrêt d'imiter, tellement ça me faisait rire. . . .
J'écoute la chanson et ça me fait du bien : )
Je t'embrasse
Constance
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Maman a écrit le : 01/05/2013 à 20 : 32



Bonjour, mon bib, c'est encore moi.

Aujourd'hui, en sortant d'un grand magasin de fleurs où nous avons choisi avec ton père les plus beaux lauriers roses et les plus beaux bougainvillées pour ton jardin, j'ai senti cette odeur si caractéristique des boutiques de chichis et de glaces à l'italienne qui jalonnaient les digues de la plage de Fort Mahon.
Je me suis immédiatement retrouvée avec toi, ta sœur, ton ami Maxime et ton père, flânant dans le soleil couchant et dégustant ces petits bâtonnets si poisseux de sucre mais si bons.
Tu les aimais tellement que tu pouvais par pure gourmandise en avaler un plein paquet bourratif à souhait, à tout moment de la journée, et même après le dîner!

Malgré la pluie et la morosité ambiante le couple de marchands ambulants, d'un âge respectable, vantait avec un enthousiasme remarquable et une bonne humeur communicative la qualité de ses « churos ».
Comme ton père, rarement gourmand, avait faim, je me suis approchée du stand et j'ai lancé, avec ce ton qui te gênait parfois :
« Alors Monsieur, j'espère que vos churos sont meilleurs que ceux de la Tour Eiffel! »
Il m'a regardée un peu interloqué mais très aimablement, et m'a dit : « quel goût ils ont ceux de la Tour Eiffel ? » J'ai répondu avec franchise : « celui de l'huile rance ».
Il m'a montré avec fierté « sa » bassine dans laquelle stagnait un liquide couleur or, et dans une autre bassine quelques chichis invendus, tendres et dodus qui ne demandaient manifestement qu'à être mangés. Il m'en a présenté un que j'ai goûté.
Je lui ai dit : « vos chichis ont l'air très appétissants, et ils le sont, je vous en prends cinq ».
Il m'en a offert deux de plus…
J'ai pensé que c'était ta part…. que tu étais là, tout près de moi, de nous, que tu m'avais vue et entendue et que tu m'avais trouvée un peu gonflée d'avoir défié le vieil homme aux chichis pour finalement, en être récompensée…

Alors j'ai repensé à ce déjeuner que nous avions fait tous les deux dans une pizzéria du 17ème, à proximité de mon bureau juste à côté du métro Wagram.
C'était en 2009. Aude n'était pas encore partie en Belgique, j'étais tiraillée entre mon travail, toi que je ne voyais pas suffisamment et le quotidien très lourd à la maison.
Je n'avais que trois quarts d'heure devant moi, et il fallait que nous soyions servis très vite, ou alors c'était le Mac Do ou pire, un sandwich rapide sur un banc public. . .
Avant de nous installer, je suis allée voir l'un des serveurs et je lui ai dit que nous ne pourrions attendre que dix minutes pas plus …Il a relevé le défi avec bonne humeur.
Au bout d'un quart d'heure nous n'étions toujours pas servis.
J'ai apostrophé le serveur, il s'est approché de la table et je lui ai dit poliment mais fermement et peut-être, j'en conviens, un peu fort, que ce n'était pas très « fair-play » d'attirer le client dans un traquenard où il n'avait pas d'autre choix que de partir tout de suite, ou d'être contraint d'avaler sa pizza en dix minutes au lieu de la savourer en compagnie de son fils.
Le serveur m'a dit : « ne bougez pas, j'arrive ».
Il est revenu trois minutes après, avec un sourire, nos deux pizzas et deux coupes de champagne pour se faire pardonner d'avoir un peu menti sur le temps d'attente.
Je me souviens encore de ta réaction…Tu m'avais regardée en plissant les yeux et tu m'avais dit : « maman, tu me fais honte », mais au fond, tes yeux que je connaissais si bien me disaient plutôt que tu étais fier d'avoir une maman un peu « grande gueule » …. à raison. Comme toi au fond…
Et puis, ce champagne, tu l'avais bu comme un verre d'eau, en habitué des soirées où il coulait à flot; moi, je l'avais savouré autant que le plaisir d'être avec toi, avec toi et une pizza, même pour un temps éclair, et surtout avec cette plénitude d'être ta mère.

Je t'aime
Comme un chichi, tendre et fondant,
Comme une pizza, piquant et craquant
Comme un champagne, pétillant et soûlant

Maman

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MAMAN a écrit le : 01/05/2013 à 15 : 11

Mon petit BIB,

Nous sommes le premier mai, mais je ne t'écrirai pas une page de souvenirs sur le muguet et le bonheur.
Tu n'étais pas très "premier mai" et pour dire vrai je n'ai aucun souvenir précis de cette fête avec toi, sauf le petit brin de muguet en général entrelacé avec une rose rouge que tu avais "cueilli" seul ou avec ton père, sur l'un de ces innombrables stands qui foisonnaient alors dans les rues de LEVALLOIS.
J'ai des souvenirs beaucoup plus lointains, du temps où j'étais jeune, si jeune, du temps où je connaissais déjà ton père, où nous allions chercher le muguet avec tes grands parents, dans la forêt de Longchamps, celle où ton oncle Hubert aimait tant se promener!
Pour moi, le muguet a toujours gardé la couleur, la forme et l'odeur de ce muguet de ma jeunesse et de tant de promesses de bonheur de ce temps où avec ton père, sans te connaître, nous t'attendions déjà.
Sylvie nous a envoyé aujourd'hui, pour toi et pour nous, un magnifique colis champêtre.
J'ai découvert en l'ouvrant, dans un joli pot de fer blanc, vieillot comme le temps d'avant, planté sur un doux lit de mousse vert tendre, un muguet délicat et champêtre, aux clochettes encore étiolées, semblable à celui de mes promenades du temps passé.
Et je me suis mise à penser que non seulement tu es là encore maintenant, omniprésent dans mes pensées, mais que tu étais déjà là, avant, dans nos rêves de futurs parents.

Je t'aime en rêve, je t'aime en vrai, je t'aime en ange et à jamais.

Maman

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Isabelle a écrit le : 30/04/2013 à 00 : 36

Moi aussi, Adrien, mon filleul bien-aimé, je pense toujours à toi lorsque la fête foraine s'installe à Reims - c'est le cas à Noël, au printemps et, me semble-t-il, au début de l'été. Je te revois tout jeune adolescent, lors d'un de tes séjours à la maison, campé obstinément devant un gros cube en verre à l'intérieur duquel s'agite une grosse pince. C'est toi qui la pilotes, tu as les yeux rivés sur elle, toujours tu espères qu'elle va saisir quelque chose : un petit ours en peluche, une montre. . . Mais non, rien, la pince se referme sur du vide. Qu'à cela ne tienne - tu recommences. Et je me prends au jeu moi aussi. Nous en avons introduit des pièces, tous les deux, sans jamais rien gagner, ou en tout cas pas grand-chose, juste comme ça, pour l'amusement.
Je n'ai jamais vraiment aimé les fêtes foraines (les manèges m'inspirent une crainte indescriptible), je ne les fréquente pas, mais je donnerais tout l'or du monde pour être de nouveau avec toi devant cette grosse pince gourmande. Et avec tout l'or du monde, on finirait bien par attraper quelque chose, tu ne crois pas ?
Ta marraine qui pense sans cesse à toi

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Maman a écrit le : 29/04/2013 à 00 : 02


Mon petit Bib,

Aujourd'hui, en passant devant la modeste foire qui comme chaque année, vient s'installer quelques jours sur l'Esplanade de Franconville, j'ai repensé à un évènement du passé, comme il y en a tant chaque jour, qui me traversent l'esprit tels des météorites pour retomber ensuite dans l'univers des souvenirs.
J'ai repensé à la Foire du Trône qui ouvre ses portes au printemps et où en 2004, nous avions tenté d'emmener Aude…
Elle qui avait déjà peur du bruit et des manèges du jardin d'acclimatation, elle s'était très vite bouché les oreilles, et avait commencé à crier, de cette manière stridente qui faisait se retourner les passants; nous avions acheté en toute hâte une friandise pour la calmer, avant de nous éclipser comme des voleurs, de peur qu'elle ne déclenche une de ses crises dont seuls ceux qui la connaissent sauront de quoi je parle.
Tu avais été peiné pour ta sœur, et contrarié de ne pouvoir profiter de tous ces manèges dont tu raffolais, surtout les plus vertigineux, comme le grand huit ou la boule effrayante qui fuse dans l'espace et tourbillonne avant de retomber au sol… Tu aimais la vitesse, les sensations fortes, et te faire peur en riant.

Alors tu étais retourné le lendemain dimanche à la Foire du Trône avec ton père pour t'amuser, mais aussi et surtout pour rapporter à ta sœur, comme tu lui en avais fait la promesse, l'ourson le plus énorme de la foire. A l'époque, le record de ses peluches était détenu par Winnie l'ourson, à peine 60 cm de hauteur en position assise…

Je t'avais mis en garde contre les machines à sous, les attrapes nigauds, et la faiblesse de ton père qui, je le savais d'avance, n'hésiterait pas à dépenser avec toi plus que de raison dans des stands plein d'illusions où l'on croit décrocher la lune et où l'on repart avec un tube de bulles …

Mais pour ta sœur, tu aurais décroché la lune, et tu es revenu en cette fin d'après midi, victorieux, avec, pour elle, un énorme ours en peluche marron qui passait à peine avec toi par notre étroite porte d'entrée.
Je ne me souviens plus comment tu l'avais obtenu. Je me souviens simplement de ta joie de pouvoir l'offrir à ta sœur, et de sa joie à elle de pouvoir se blottir entre les grosses pattes douces de ce compagnon gigantesque et inoffensif.


Aude, Adrien et Winnie l'ourson!

Pendant des mois, il a encombré notre appartement trop petit déjà pour nous quatre, et au fil du temps, il s'est affaissé comme s'il vieillissait lui aussi, pour ressembler à un énorme tapis poilu et poussiéreux.
Je ne l'ai pas jeté, tant que nous étions à Levallois malgré la place qu'il prenait, et le nid de poussière qu'il était devenu; lors de notre déménagement à Franconville, j'ai du, le cœur serré, me résoudre, vu son état de décrépitude, à le reléguer dans le vieux hangar, au fond du jardin.

En repensant à cet ours, je repense à ton caractère si persévérant, à ta ténacité. Tu savais exactement ce que tu voulais et les moyens d'y parvenir.
Lorsque tu t'étais fixé un but, tu t'acharnais à l'atteindre, quelle que soit la difficulté, rien n'aurait pu t'en détourner.
Je n'avais pas imaginé et ne pouvais réaliser alors que cette force de caractère exceptionnelle pourrait un jour te perdre.

Je t'aime en conquérant de la terre et du ciel.

Maman

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Laurence a écrit le : 15/04/2013 à 22 : 14

Mon grand Chéri,

Aujourd'hui est une belle journée.
Pour Jean-Marc et moi, et pour tous ceux qui nous aiment.
Car nous avons eu ce matin une bonne, une très bonne nouvelle concernant la santé de Jean-Marc.
Je n'en ai jamais parlé dans ton Livre, mais tu sais le souci qu'il nous a donné ces derniers mois…
Ce soir, je me sens enfin légère, si légère… comme les petites bulles de ce champagne que nous avons bu tout-à-l'heure pour fêter l'évènement.
Comme j'aurais aimé pouvoir remplir ta coupe, encore et encore, et voir tes beaux yeux noirs pétiller!
Mais même si tu n'étais pas réellement là, tu étais tout de même auprès de moi, comme à chaque fois que quelque chose d'important arrive.
Ne me quitte jamais.

Je t'aime infiniment.

Laurence

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Maman a écrit le : 14/04/2013 à 00 : 16


Mon petit Bib,

Aude me demande très souvent où tu es. Je lui réponds que tu es au ciel. Evidemment, elle me demande ce qu'est le ciel; alors je lui réponds que c'est un endroit où tout le monde est bien et qui est beau comme le ciel bleu qu'on aimerait pouvoir toucher.
Cette réponse semble lui suffire, mais pas à moi, tu t'en doutes.
Je t'ai préparé un poème simpliste en forme de questions. Si tu pouvais me donner une réponse même infime. . . .

Où vont nos pauvres morts
Quand ils quittent ce monde ?
Demeurent-ils enfouis
Dans la terre profonde
Et avec eux leur vie ?

Ou bien s'éveillent-ils
A peine naît l'aurore
Dans un autre univers
De sons et de lumières
Pour y revivre encore?

Sont-ils juste des ombres
Que l'on croit percevoir
Au fond de la nuit sombre
Ou derrière un miroir

Ont-ils encore des yeux
Pour voir un bout des cieux
Ont-ils encore des mains
Pour toucher le divin

Ou ne sont-ils qu'une âme
Un esprit, une trace
Qui traverse l'espace
Et traverse le temps
Le temps d'un souvenir
Aussi évanescent
Que l'éphémère flamme?

Où es-tu mon enfant
Es-tu vraiment couché
Endormi à jamais
Au jardin du silence?
N'es-tu qu'un souvenir
Qui ne vit désormais
Que dans l'âme de ceux
Qui t'ont toujours aimé?

Ou bien mon tendre enfant
As-tu rouvert tes yeux
Sur ce monde des cieux
Dont on parle souvent
Mais dont on ne sait rien
Nous tous, pauvres humains.

Maman

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Janas a écrit le : 02/04/2013 à 21 : 43

Bonsoir mon gnouz,

Ce week end nous avons remis les pendules à l'heure. . . d'été. La folie des "bières-un paquet de clope en 3h-terrasse ensoleillée" va reprendre peu à peu (même si l'hiver ne nous en a pas totalement empêché non plus, tu me connais)!
C'est exactement cette sensation de frénésie des beaux jours que j'ai eu aujourd'hui, et que j'ai eu envie de partager avec toi. Elle me rappelle aussi combien tu me manques.

Je t'aime tout ce qu'il y a de plus fort.

Ton gnouz
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Laurence a écrit le : 01/04/2013 à 22 : 41

Mon grand Chéri,

Ce long week-end pascal touche déjà à sa fin et je n'ai pas trouvé avant cette heure le temps (ou plutôt la disponibilité mentale) de laisser sur ta page ces pensées qui m'ont envahie ces trois jours.
Pour la première fois depuis toutes ces années, Jean-Marc et moi, par la force des choses, n'étions pas à Chantoiseau pour Pâques. Ce « non-respect » obligé d'une si longue tradition m'a un peu perturbée…
Mais finalement, je crois que Grand-Père et Grand-Mère, seuls pour la première fois de leur vie en cette occasion, ont apprécié, malgré tout l'amour qu'ils portent à leurs enfants et petits-enfants, ce moment de tranquillité…même si Grand-mère m'a avoué tout-à-l'heure au téléphone qu'elle avait eu un énorme coup de blues en ouvrant hier soir le « carton de Pâques », qui renferme tous les décors de table (bougies, petits lapins, poussins et autres serviettes en papier).
Avec le froid de ces dernières semaines, Chantoiseau n'était sans doute pas le Chantoiseau des Pâques d'antan, aux parterres de jonquilles lumineuses et aux arbres en fleurs. Mais dans ma tête et dans mon cœur, il est resté le même.
Parmi tous mes souvenirs de Pâques, l'un, surtout, me poursuit. C'était le 19 Avril 1992. Je me rappelle encore la tenue que je portais ce jour-là : un petit tailleur en tricot rose saumon (marque Saint James), veste longue sur jupe courte. Mais surtout, je te revois, toi, dans les allées fleuries, vêtu d'un petit imperméable couleur mastic, un panier d'osier en bandoulière, partir à la chasse aux œufs (à laquelle ta Maman consacrait chaque année une belle énergie…et un non moins beau budget!).
Avec tes boucles blondes de bébé (tu avais à peine deux ans!) et ta tenue de petit homme sérieux, tu étais déconcertant! L'an dernier, tes parents ont mis sur ta page, le jour de Pâques, une photo de toi prise ce jour-là.
Ce 19 Avril 1992, Hubert était encore parmi nous. C'était la dernière fois que je le voyais.
Depuis, le temps a passé. Trop vite. Mais la vieille maison est toujours là, comme dans mes souvenirs, et vous êtes, Hubert et toi, toujours aussi présents, à chaque instant, à coté de nous.
Je t'aime infiniment.

Laurence



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Maman a écrit le : 31/03/2013 à 23 : 23

Une Prière pour toi

Je crois en toi mon ange
En ta vie éternelle
Aux mystères du Ciel
En Saint-Michel Archange
Je crois en ton amour
Comme au mien pour toujours

Je défie chaque mère
Ici, en cette terre
Dont l'enfant est parti
De ne pas croire en Dieu
En Jésus, en Marie

Je crois en eux mon Dieu
Aux Saints, au Paradis
A ta vraie vie là-bas
Pour survivre ici-bas
Et garder ma raison
Je crois à ceux des Cieux
A la Résurrection.


Amen
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Maman a écrit le : 30/03/2013 à 00 : 16

Mon petir Bib,

Comme chaque vendredi, quand je retourne à Franconville, par le RER de Pereire le souvenir des vendredis où tu étais vivant m'envahit.
Je retourne en arrière …des mois, maintenant hélas des années. . .
Je te savais toujours bien, les vendredis soirs, entourés d'amis, dans un de ces cafés du quartier Saint Michel où tu profitais du « happy hours ».
Ton père et moi qui ne sortions plus depuis quasiment les trois ans d'Aude, tu nous avais expliqué que pendant deux heures (?) tu pouvais avoir des boissons à volonté pour le prix d'une (ou quelque chose comme ça …)
Pour rien au monde tu n'aurais manqué ces réunions entre amis et à l'époque si courte où Aude était en Belgique, et où nous aurions pu nous voir le vendredi soir, avec ton père, j'avais dû me résigner à y renoncer …
Je te voyais en coup de vent, à la sortie du bureau, généralement à Pereire, plus rarement, à ton studio; mais je m'en contentais, car l'essentiel pour moi comme pour ton père, c'était de te voir vivre comme un étudiant de ton âge, parmi les jeunes gens de ton âge.
Nous avions admis ou plutôt compris depuis tes 18 ans qu'il nous fallait te laisser libre, d'abord parce que tu savais conduire ta vie depuis longtemps et ensuite parce que nous connaissions ton père et moi le prix de la liberté pour l'avoir perdue avec l'autisme d'Aude.

Aujourd'hui, tu vois, la boutique « happy flours », de la rue Anatole France que tu as si souvent sillonnée, a remplacé ton « happy hours ».
Je pourrais en pleurer, mais je préfère y voir un clin d'œil de ta part, comme si chaque fleur te rappelait le petit verre pris entre amis.

Aujourd'hui, vendredi, à l'endroit où nous avons déposé ta sœur, là où stationnent les estafettes de l'association qui l'emmènent de temps en temps vers d'autres horizons, je suis repartie le cœur un peu moins lourd; d'abord, parce que l'un des « vacanciers » habituel, autiste et adulte, généralement dans son monde, a accueilli ta sœur avec un grand sourire et une poignée de mains; lorsque je lui ai dit, "Bonjour Bertil, tu as de la chance de partir en Normandie pour Pâques", il m'a tendu la main, m'a souri à sa façon, et m'a regardée dans les yeux. C'est la première fois que j'ai vu qu'il avait les yeux bleus et doux.

A ce moment, j'ai pensé fugitivement qu'il fallait toujours garder de l'espoir malgré l'adversité et alors que cette pensée me traversait la tête et que mon regard vagabondait sans but, il s'est arrêté soudain sur un immense car de touristes stationné juste devant les estafettes.
L'inscription qu'il portait m'a sauté aux yeux : c'était en lettres géantes, ton prénom, mon ange, comme si tu voulais nous dire que tu étais tout près de ta sœur, tout près de nous, et qu'il suffisait de chercher un peu pour te trouver.

Cette année je ne chercherai pas les œufs de Pâques, mais les signes de ta présence.

Je t'aime en fêtard du vendredi, en fils ingrat et en grand frère protecteur.

Maman



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a écrit le : 24/03/2013 à 02 : 34


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Maman a écrit le : 19/03/2013 à 23 : 50


Pour Ton Anniversaire

Pour ton anniversaire
Des pensées et des mots
Des vœux et des prières
Comme unique cadeau

Une brassée de fleurs
En guise de gâteau
Et des cierges bénis
Aux divines lueurs
En guise de bougies

Et sur un papier bleu
Comme le bleu des cieux
Surgi du fond du cœur
De tous ceux qui te pleurent
Un bel oiseau mythique
Aux ailes féériques
Toutes d'or et d'argent

Toutes d'or et d'argent
Et grandes déployées
Pour aller jusqu'à toi
Mon enfant de lumière
Dans un suprême envol
Sous le souffle d'Eole
Et remonter le temps
Pour ton anniversaire.

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Isabelle a écrit le : 19/03/2013 à 23 : 12

Adrien, mon filleul bien-aimé
C'est vrai, depuis un bon moment déjà, je déserte le Livre d'Or, par manque de temps évidemment et peut-être aussi d'inspiration, par crainte d'écrire sans cesse les mêmes choses ou de ne pas trouver le ton juste, entre la noire tristesse dans laquelle m'a plongée ta disparition et le souvenir lumineux que j'ai de toi. Mais cela ne m'empêche pas de te retrouver en pensée, chaque jour, d'effectuer quotidiennement, en suivant les sentiers balisés de ma mémoire, de petits pèlerinages qui me conduisent jusqu'à toi. Non, je ne t'oublie pas. . .
Aujourd'hui, jour de ton anniversaire, accompagnée de ta grande cousine Constance que tu admirais tant, je t'ai « vraiment » rendu visite là où tu reposes maintenant. Je laisse à ta maman, qui a tant de talent pour raconter les choses, le soin d'évoquer plus en détail tous les petits clins d'œil que tu nous as adressés pour nous faire savoir que tu étais bien là : le rayon de soleil au moment où nous fleurissions ton jardin avec tes parents, tel un sourire de toi dans le ciel menaçant; l'enseigne du restaurant « Chez Lolotte », en face de l'église Saint-Justin où ta maman a souhaité entrer un instant avec Constance - sans nul doute un salut de ta part à ta tante Laurence, absente bien malgré elle, dont « Lolotte » était le surnom lorsqu'elle était enfant (ta maman me l'a confirmé). Et surtout, alors que nous quittions notre parking souterrain pour nous rendre au restaurant indien où j'avais réservé une table, un hurlement de sirène qui nous a fait penser un instant à une alarme incendie - tu as dû bien t 'amuser en voyant mon air paniqué (enfermée dans un parking souterrain en proie aux flammes, tu imagines!) et nous trouver bien ridicules lorsque nous avons débouché, ébahis, dans le hall d'un grand hôtel parisien au beau milieu d'une foule chamarrée qui manifestait à grand bruit (le personnel de l'hôtel ?).
Voilà. Nous avons revu des lieux que tu aimais : Levallois, la Porte Maillot et de loin Notre-Dame de Sainte-Croix, bardée d'échafaudages; nous avons remonté à pied l'Avenue des Ternes après le déjeuner, Constance et moi, nous sommes passées devant la FNAC où, jeune ado, tu avais absolument tenu à me faire entendre Shakira (tu te rends compte que je m'en souviens encore!). Et tout cela au pas de course, malheureusement, car le temps nous a manqué : un aller-retour entre le cimetière et le fleuriste au dernier moment pour acheter quelques plantes supplémentaires, un petit détour par Saint-Justin pour nous recueillir, le trajet jusqu'à l'Avenue des Ternes - il ne nous est pas resté beaucoup de temps pour apprécier notre déjeuner et encore moins pour respirer en profondeur l'atmosphère de ce quartier que tu affectionnais tant. Mais je me dis que finalement ce n'est peut-être pas si grave, au contraire : aujourd'hui, nous avons en quelque sorte mis nos pas dans les tiens, toi qui étais le prototype du jeune Parisien toujours pressé, et ainsi nous avons eu vraiment l'impression de t'accompagner.
Bon anniversaire, mon filleul bien-aimé.
Ta marraine qui t'aime tendrement.

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Constance a écrit le : 19/03/2013 à 22 : 31

Mon cher cousin,

Après tout ce temps, me revoilà sur ta page.
En ce 19 mars, nous nous sommes retrouvés avec ta maman, ton papa et ta marraine pour te rendre visite et déjeuner ensuite ensemble au restaurant indien.
Tu vois, beaucoup de choses ont changé dans nos vies - dans ma vie - ces dernières années, à commencer par la plus terrible : ton départ. Mais il y a aussi des choses qui ne changent pas, qui donnent l'impression d'être bloqués depuis toujours au même stade. Pour le coup, parmi tous les bouleversements, il y a des choses qui restent ridiculement et tristement semblables, encore et encore. . .
De là où tu es, tu ne peux pas me répondre mais je sais qu'on se comprend. Ce soir j'aimerais aller boire un verre avec toi.

Je t'embrasse,

Constance
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Laurence a écrit le : 19/03/2013 à 07 : 39


Mon grand Chéri,

Aujourd'hui, 19 Mars 2013, pour la première fois depuis trois ans (c'est en effet déjà le troisième anniversaire de ta naissance que nous célébrons sans toi), je ne pourrai pas me rendre dans ton jardin de Levallois.
Mes absences répétées au CRIDON ces dernières semaines (Grand-Père, tu le sais, nous a joué un tour de cochon il y a deux mois et a mobilisé, bien malgré lui, ceux d'entre nous qui pouvaient se rendre disponibles)
m'interdisent en effet de m'absenter encore.
Mais si je ne suis pas là physiquement, je serai avec tes parents, Isabelle et Constance auprès de toi, dans ton jardin, par la pensée.
J'espère que le temps sera clément.
J'imaginerai la coupe de roses - 23 roses
dans des teintes flamboyantes - que tes parents ont fait faire pour toi.
Et puis les autres plantes, bouquets et arbustes, disposés avec amour sur ce qui est ta tombe, mais que ta Maman, et nous avec elle, appelons " ton jardin".
Parce que le mot " tombe" évoque l'immobilité et le silence, alors que le mot " jardin" est symbole de naissance et de vie, et que pour nous, tu es là, quelque part, toujours vivant.
Je t'aime infiniment.

Laurence
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Maman a écrit le : 12/03/2013 à 00 : 55

Mon petit Bib,

Avant mon départ à Chantoiseau pour quelques jours, et ton proche anniversaire, je me suis offert une séance coiffure. . . En raison des vacances, le salon était quasiment vide, sauf un homme très banal, qui n'a pas vraiment retenu mon attention, et un petit garçon qui pouvait avoir trois ou quatre ans. Il était déjà installé sur une chaise trop grande pour lui, et je voyais dépasser du grand tablier dont on l'avait affublé avant de commencer sa coupe de cheveux, un petit morceau de pull couleur Kaki qui m'a rappelé ceux que tu portais tout petit.
L'enfant avait l'air très effrayé à la vue des ciseaux ( que la jeune coiffeuse manipulait pourtant avec une infinie douceur et patience)et j'apercevais son regard inquiet dans le reflet du grand miroir devant lequel il était installé un peu comme un roi, un peu comme une victime. . .
Un souvenir enfoui je ne sais où a alors remonté le fil du temps et je t'ai soudainement revu, plus jeune que ce garçonnet, il y a une bonne vingtaine d'années de celà.
Tu étais déjà en petite section de maternelle, et tes boucles blondes extrêmement abondantes suscitaient à la fois l'admiration et une certaine gêne.

Adrien 2 ans

Elles avaient eu leur heure de gloire, mais alors que je voulais juste les alléger un peu, je leur avais porté un coup de ciseaux malheureux un jour que tu étais dans ton bain tout grassouillet, les cheveux mouillés, luisants de propreté et tout lisses, mais bien trop longs dans ton dos.
J'avais mal coupé, très mal et trop, beaucoup trop, clac, juste au ras du cou.
La coupe était franchement ratée, même de l'avis de ton père qui n'était pourtant jamais très exigeant, ni pour lui ni pour les autres en matière de coiffure. . . Je pense que toute la famille se souvient encore de tes boucles "massacrées" et de ta coiffure en chou fleur lors de la communion de Constance, à Reims. . .

Adrien bouclé

Nous avions donc été contraints, le cœur un peu gros, au passage obligé des professionnels de la coupe.


Nous habitions alors Rue du Ruisseau.
Le salon de coiffure se trouvait dans la rue Ordener, tout près de la mairie du 18ème arrondissement, là où siège aussi le Tribunal d'instance où je me suis rendue à tant d'audiences, à l'époque où j'étais une avocate sérieuse mais insouciante et une jeune femme légère et confiante en l'avenir, l'ombre du malheur n'ayant pas encore assombri ma vie.

Ton père et moi étions présents tous les deux pour ce grand évènement.
Tu avais désavoué sans ménagement la première coiffeuse qui était trop grosse à ton goût; tu avais peur qu'avec ses grosses mains, elle te coupe la tête; finalement tu avais accepté sans broncher les services de sa collègue, dont le physique était incontestablement plus avantageux. . .
A chaque coup de ciseaux, c'était un peu de ta toute petite enfance qui s'en allait sans espoir de retour dans le blond tendre de tes boucles, jusqu'à ce que le miroir nous renvoie, telle une métamorphose magique, l'image du petit garçonnet si sérieux et si mûr qu'avait fait naître ta nouvelle coiffure.

Nouvelle coiffure d'Adrien

J'ai toujours aimé tes cheveux, blonds ou châtains, bouclés ou raides, courts ou longs.


Adrien blond, châtain, bouclé. . .

Et lorsque tu es parti pour ce long voyage dont je suis sans nouvelles, c'est d'abord tes cheveux que j'ai vus, comme s'ils symbolisaient encore et toujours ta vie ici bas et puis cette autre vie, tout la haut.

Je t'aime en chérubin bouclé, en loubard décoiffé, ou en dandy stylé.

Adrien. . .

Maman

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Maman a écrit le : 05/03/2013 à 23 : 44

Mon petit Bib

Aujourd'hui, j'ai éprouvé une très vive émotion.
C'était comme une vision.
Il faisait un temps de printemps.
Il y avait de la brume sur le quai de la gare de Franconville, et vu l'heure à laquelle je pars au bureau, personne.
Personne, sauf au loin, là où je m'avance pour attendre ma rame, un jeune homme.
Dans la brume et le soleil qui m'empêchaient de bien le voir, il avait l'air juvénil, une vingtaine d'années; il portait un slim noir et, par ce temps clément, un simple sweat gris clair, avec des cordons blancs qui pendaient négligemment de chaque côté; je voyais mieux les détails au fur et à mesure que je m'approchais, sa silhouette, c'était la tienne, une cigarette à la main, un sac sombre à bout de bras, et une mèche de cheveux à la fois très abondants et fins, châtains, en travers du front.
Une fraction de seconde, j'ai voulu croire que c'était toi, que tu étais venu me dire bonjour, comme ça, juste pour me redonner un peu de courage et de joie, et ton soleil à toi que nul autre soleil jamais ne remplacera.
J'ai éprouvé une très vive émotion.
Mais passé une certaine distance, plus je me rapprochais du jeune homme, plus ta silhouette et ton visage s'éloignaient. . .
Et lorsque je suis passée tout près de lui et que je l'ai regardé furtivement, mes yeux aussi embrumés que la brume du quai, tu t'es évanoui.

Je me demande encore ce soir si tu m 'as envoyé un signe pour me ressusciter un peu, à l'approche du printemps et de ton anniversaire ou si au contraire le diable ricane encore de sa mauvaise blague.

Je préfère croire en toi et en ta lumière.

Je t'aime dans les brumes du soleil de mars.

Maman


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Maman a écrit le : 28/02/2013 à 00 : 05

Si on avait deux vies. . .


Si on avait deux vies
Je recommencerais
Tu serais mon enfant
Et je serais ta mère

Je te redonnerais
Dès ton tout premier cri
Le prénom d'Adrien
Celui que tu portais
Quand tu étais sur terre
Et qui t'allait si bien

Pour t'avoir mis au monde
Et pour t'avoir aimé
Pour avoir eu si fort
ce bonheur d'être mère
Je recommencerais

Et même si je sais
Que le prix à payer
Est le poids du malheur
Que je porte aujourd'hui
Parce que tu es mort
Je recommencerais


A la vie, à la mort
Je t'ai aimé, je t'aime
Et t'aimerais encore
Dans ma seconde vie
Dont je ne ferais rien
Sans toi mon Adrien.



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Dadou a écrit le : 23/02/2013 à 20 : 44

Coucou Adrien,
Cette année on m'a proposé le premier rôle d'un court métrage et je viens juste de postuler pour la première fois au casting d'un long métrage. . . Je l'avoue, j'ai fait un peu comme toi en envoyant des photos non professionnelles, en me disant que j'ai peu de chances d'avoir une réponse. . . mais au moins c'est fait; )
Je suis sure que de là haut tu as une super télé et que tu as suivi la cérémonie des Césars et a été comme moi ré-vol-té du prix reçu par Izia Higelin a qui tout a été livré sur un plateau d'argent, qui a toujours fait ce qu'elle a voulu et à qui personne n'a jamais demandé de se taire où de se poser les question "responsables et raisonnables" sur son futur qui te hantaient et me hantent toujours. . .
J'ai rêvé de toi aujourd'hui, tu avais ta voix mais le visage de quelqu'un d'autre qui est sorti de ma vie il y a bien longtemps. . .
Tu me MANQUES, ta rage me MANQUE, refaire le monde avec toi me MANQUE.

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Maman a écrit le : 14/02/2013 à 23 : 28

Mon petit Bib

Quand je passais te voir à Levallois, tu t'arrangeais toujours pour me faire découvrir quelque chose de drôle sur le net.
Ce soir, j'ai repensé aux "têtes à claques"
et à leur irrésistible accent canadien.
Tu avais le don de me faire rire ou de dénicher la petite chose pour me faire rire quand j'en avais vraiment besoin.
En ces jours si sombres, ton rire et tes trouvailles si cocasses me manquent, tant. . .
Je t'aime en boute-en-train.
Maman
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Sophie a écrit le : 04/02/2013 à 21 : 36

J'ai souvent hésité à écrire un petit mot, ici, pour toi l'ami que je ne voyais plus.

Tu as été un de mes premiers vrais amis dans ma vie. Tu avais su venir à moi alors que j'étais particulièrement fermée au monde et à la joie. Tu avais su me faire rire et m'enthousiasmer.

Si je t'avais déjà vu, toi aussi, triste et douloureusement lucide sur la dureté de la vie, toujours l'humour et la gaité t'accompagnaient. Je voyais en cet humour ce qui te distanciait du malheur, je le considérais comme l'arme de ta sensibilité.
Parfois nos armes sont si faibles quand on ne veut tout simplement plus se battre. . .

Il m'arrive très souvent de te sentir présent à mon esprit. Ainsi, parce que je crois en la présence invisible des êtres, je veux que tu lises mes pensées ici dans cet espace si aimant que t'ont dédié tes parents.


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Maman a écrit le : 27/01/2013 à 23 : 33

Mon enfant du printemps,

Aujourd'hui, malgré les pluies et les gelées des derniers jours, ton jardin était flamboyant.
Ton père et moi y avons été accueillis par un soleil d'hiver aveuglant mais réchauffant, comme un timide avant goût de printemps.
Les roses multicolores que j'y avais déposées en début de semaine n'avaient pas gelé, mais s'étaient entièrement ouvertes et les mimosas mêlés à l'eucalyptus vert amende exhibaient leurs oppulentes grappes de boules jaunes duveteuses et lumineuses.
Les ellébores de Laurence avaient encore résisté au gros temps. Et les arbustes qui sont là depuis l'automne étaient restés harmonieusement feuillus et colorés
de rouges et verts divers. . . .
Ton jardin te ressemble, il ressemble à ta vie, éclatante.
Et puisque ta vie est partie, dans l'au-delà ou pour ailleurs, ton jardin est là pour nous dire qu'elle est toujours pleine de couleurs.

Je t'aime en flamboyance dans l'éclat des feuillages et la beauté des fleurs.

Maman
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Maman a écrit le : 19/01/2013 à 23 : 24


MORTENEIGE

Mon jardin sous la neige
Et sous un ciel d'aurore
Quand tout sommeille encore
Est figé dans le blanc
Du grand froid de la mort

Mon jardin recouvert
De son linceul glacial
Dans un décor spectral
Me rappelle un cortège
Qui porta mon enfant
Pour l'enfouir sous terre

Mon jardin en hiver
Enseveli sans vie
Immobile et sans bruit
Ressemble à un tombeau
Qui garde ses secrets
Et les marque du sceau
Des éternels regrets.

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Maman a écrit le : 08/01/2013 à 23 : 34

Demain, mon Adrien

Demain, entre une audience au palais, et un dossier à préparer au bureau, je me rendrai à ton chevet, dans ton jardin. Je te dirai toutes ces choses qui ne sont pas couchées ici.
Comme d'habitude j'essaierai de t'entendre dans le bruit du vent, des feuilles ou de la pluie, j'essaierai de te voir dans la mer de nuages, bien au-delà des toits de ton Levallois.
Quand je repartirai, j'aurai comme avant le sentiment de te quitter pour un moment seulement, et puis je me dirai, comme à chacune de nos rencontres, que décidément l'essentiel est ailleurs.

Je t'aime en murmurant.

Maman
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Samia a écrit le : 08/01/2013 à 15 : 05

J'étais aide-éducatrice à l'école élémentaire Bd de Reims et tu étais en CE1 ou CE2, je ne suis plus très sure. Je me souviens de toi encore et de la vivacité de ton esprit, déjà à ton âge. Tu aimais rire, tu aimais lire et tu adorais aller en salle informatique avec moi. J'ai quitté l'école en 1999 pour me lancer dans une carrière à l'étranger et un jour, je tombe sur une émmission à la télé ou tu parlais de tes écrits, j'étais heureuse et ravie de te revoir. Puis le temps passe et hier, j'ai eu une envie soudaine de te "googler", j'étais persuadée de te retrouver. . .

J'ai lu les messages, les témoignages et les déclarations d'amour laissés sur ta page. Je suis heureuse de voir que tu as été très aimé. Je regrette de ne pas t'avoir contacté plutôt. Maintenant que je sais où te trouver, je prierai pour toi. Reposes en paix, Adrien.

Affectueusement,
Samia
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Sylvie a écrit le : 08/01/2013 à 01 : 18

Etoiles….
Aujourd'hui, j'ai trouvé des étoiles dans la maison… comme sur la colline de Sion en Lorraine, où enfants nous en trouvions un peu partout. Ces petites étoiles de pierre nous émerveillaient tant!
Ce matin, à la salle de bain dans le lavabo, j'ai repêché une petite étoile en papier doré….
En vidant mes valises, j'ai découvert sur une chaussette de Louisa une minuscule étoile jaune. . .
Ce soir, en caressant Blitzi, notre petit chat de forêt noire, j'ai trouvé collée dans ses poils une étoile argentée. . .
Tu vois, Adrien, tu es partout. A chaque instant de notre petit quotidien, tu nous rappelles, dans toutes les couleurs, que tu es là. Tu es présent pour l'éternité.
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Maman a écrit le : 03/01/2013 à 12 : 28

Mon Adrien d'amour et de toujours,

J'ai refermé ton livre d'or de l'année 2012.
Je l'ouvre aujourd'hui sur l'année 2013.
J'émets pour toi mon ange le voeu que tu restes avec nous, au cœur de nos pensées et au creu de nos âmes.
Qu'elles t'emmènent avec nous, à Paris, ou à Londres, à Levallois ou à New York, à Franconville, à Chantoiseau, sur les bancs de Nanterre ou les plages de Biarritz, dans ces lieux que tu aimais, dans ces endroits où tu vivais, et puis ailleurs encore et toujours bien plus loin. . .
Que tous ceux qui t'aiment t'emmènent dans leur vie.
Et que toi, mon étoile, tu veilles sur nous tous et ravives sans cesse la flamme de nos âmes.

Je t'aime pour les siècles des siècles.
Maman
————————————————— Maman a écrit le : 28/12/2012 à 00 : 25


Noël

Tant donner et tant recevoir
Sauf à son amour le plus cher
Sauf de son enfant de lumière

Tant d'étoiles et tant d'éclat
Tant de carillons dans le soir
N'entendre que le son du glas
Ne voir que tes paupières closes

Est-il plus grand desespoir?

Il me reste l'odeur des roses
Qui a traversé le temps
Le souvenir de tant de choses
Qui te fait à jamais présent
Sans pouvoir te rendre vivant

Noël éternel, tu es trop cruel.



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Dadou a écrit le : 27/12/2012 à 18 : 09

Oh Adrien, le passage du Petit Prince choisi par ta tante Sylvie est parfait, je l'ai repris pour que tes amis Facebook puissent en profiter aussi et rire en ouvrant leur fenêtre le soir.
Tu me manques ( Mmh scoop interplanétaire MON DIEU Dadou quelle originalité! )
Je pense à toi tous les jours - ça n'est pas nouveau non plus; ) - et avec, tu t'en doutes, encore plus d'intensité en cette fin de décembre.

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Sylvie a écrit le : 27/12/2012 à 01 : 25

Cette nuit du 24 décembre 2012, il n'y avait dans le ciel de Neukirch, en forêt noire, que la lune au contour un peu flou. Mais à ses côtés, une étoile brillait de mille feus…. C'était Vénus, l'étoile du berger.

J'ai bien sûr pensé à toi, mon cher Adrien, et à ton oncle Hubert.

Et puis j'ai repensé au Petit Prince, à l'existence si courte.

J'ai retrouvé ce passage à propos des étoiles que je dédie à tous ceux qui t'aiment, en particulier à tes chers parents :

" Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j'habiterai dans l'une d'elles, puisque je rirai dans l'une d'elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles. Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire!

Et il rit encore.

" Et quand tu seras consolé (on se console toujours) tu seras content de m'avoir connu. Tu seras toujours mon ami. Tu auras envie de rire avec moi. Et tu ouvriras parfois ta fenêtre, comme ça, pour le plaisir. . . Et tes amis seront bien étonnés de te voir rire en regardant le ciel. Alors tu leur diras : "Oui, les étoiles, ça me fait toujours rire!" Et ils te croiront fou. Je t'aurai joué un bien vilain tour…“

Antoine de Saint-Exupéry Le Petit Prince

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Tiffany a écrit le : 24/12/2012 à 17 : 45

Adrien, je ne te connaissais pas si bien. On ne se connaissait que de vue. Tu me faisais toujours un petit signe pourtant. Je regrette de ne pas avoir pris le temps de te connaitre mieux et de m'arrêter pour te parler ne serait-ce que quelques minutes. Etrangement pourtant, je pense souvent à toi que ce soit en repensant à l'époque du lycée ou juste en marchant dans les couloirs de Nanterre U.
Je n'oublierais jamais le moment où j'ai appris ton décès quelques heures avant Noël, cela fait déjà deux ans mais je n'ai pas oublié, je ne t'ai pas oublié.
A vous sa famille, je voulais que vous sachiez que je ne l'oublie pas.
Bien à vous,

Tiffany
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Laurence a écrit le : 24/12/2012 à 09 : 00

Mon grand Chéri,

Ce matin, ma toute première pensée a été pour toi.
J'ai dans le cœur des brassées de roses blanches et dans la tête, comme un cri, ce "S. O. S d'un terrien en détresse".
Et je sais que cette chanson m'accompagnera tout au long de la journée, car elle a remplacé définitivement les chants des Noëls d'autrefois.
J'espère de toute mon âme, mon Chéri, que maintenant que tu vois le monde à l'envers, tu sais qu'il est effectivement plus beau, vu d'en haut.
Je t'aime infiniment.

Laurence

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Isabelle a écrit le : 24/12/2012 à 01 : 08

Adrien, mon filleul bien-aimé
Un tour à la Fnac. . . Je tombe sur un DVD de Muriel Robin et je pense à ce week-end pascal où je t'avais accueilli à Reims - tu devais avoir à peu près douze ans. Tu avais emporté dans tes bagages un DVD de Muriel Robin que tu as regardé en boucle jusqu'à l'arrivée de Constance, peinant à me faire partager ton enthousiasme.
Je traverse le marché de Noël à pas pressés, sans regarder autour de moi. Les hauts-parleurs diffusent de la musique de Noël, un animateur interroge des enfants sur ce que cette fête signifie pour eux. Celui qui répond s'appelle Adrien. . .
Voilà. Ce sont des situations anodines et qui pourtant me font mal, à la veille de Noël.
Et puis il y a Ouliana qui se réjouit de partir à Franconville demain. Elle a bricolé un cadeau pour ta maman et confectionné des "douceurs" pour tout le monde. Sa joie me fait plaisir et en même temps je suis si triste pour elle à l'idée qu'elle ne connaîtra jamais les Noëls d'avant, ceux où tu étais encore là (et d'autres plus lointains encore où nous étions tous là).
Ta marraine qui t'aime tendrement


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Maman a écrit le : 21/12/2012 à 00 : 01

20 décembre 2010


5 heures.
Je me réveille et me précipite sur mon portable.
Tu n'y as laissé aucun message ni verbal ni écrit.

6 heures.
Je glisse dans les escaliers verglacés qui mènent à la gare. Dans ma chute, le sac de voyage kaki qui contient quelques vêtements propres pour toi et une bouteille de jus de fruit tombe. Il ne ferme plus. Un de tes caleçons s'échappe : il fait une tache noire sur la neige.
Je ne supporte pas cette vision qui me hantera longtemps après. Je le ramasse rapidement et cours comme je peux sur la neige verglacée pour ne pas manquerle RER qui doit me mener chez toi pour 7 heures.

6 heures 45.
La place Pereire est calme, la rue de Courcelles est vide. Les vacances scolaires viennent de commencer. La neige tombe, agressive, elle se transforme en pluie glacée.
Je suis seule sur ce chemin que j'ai tant pris, pour nos rendez-vous.
J'arrive dans ta rue.
Je vois de la lumière à travers tes volets et j'éprouve un immense soulagement.
Je frappe doucement d'abord sur tes volets, puis à ta porte, mais tu ne me réponds pas.


7 heures.
J'entre chez toi avec ma clé et je vois ton canapé lit bien refait, comme si tu étais déjà parti.
J'ai peur…
Et si tu n'étais pas rentré depuis samedi ?
Mais si, tu es rentré, je sais que tu es là.
Je t'appelle et soudain je te vois.
Tu es parti,
avec ta vie.
Je me vide
de ma vie
Ma vie n'est plus qu'un cri.

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Malbora Krasniqi a écrit le : 20/12/2012 à 17 : 19

Era frynte pak nga veriperëndimi, dielli kishte vene rrezet e tij mbi toke. E emocionuar si gjithmone qe kishte ardhur fundi vitit u zgjova edhe ate mengjes dhe u nisa per ne shkolle. Disa or te lodhshme kalova dhe pas 6 oresh u ktheva ne shtepi. Heshtja kishte mbuluar gjithqka, te gjithe ishin ne shtepi, fryma mu pre se ishte hera e pare qe ndodhte nje kesi lloj heshtje mbytese.
Pasi hapa deren e shtepise, te gjithe ishin duke qare, madje friksohesha edhe te pysja qfar ka ndodhur. Dikush me dha lajmin me te hidhur qe me helmoj edhe zemren"Adriani djali i agjes vdiq". Si besoja fjaleve, gjithmone nje ze me vinte nga pas, pse nuk e njohem. . Kjo gje me therte te teren, kur vinin njerezit per te dhene ngushllimet e tyre, e secili nga ne mbante nje ndergjegjje nder vete, pse se njohem kurr.
U perpoqa ta gjeja ndonje foto te tij, por tani ishte von. Perpiqesha ta kujtoja se e kisha pare 6 vjet me pare, se nuk e kisha menduar kurr qe do jete hera e fundit qe do e shihja. Ndjenja e pendimit qe nuk e njoha kurr me rendon shum ashtu si qdo pjestari te familjes.
Do doja ta ktheja kohen pas te mund te shihja edhe njeher ty, dhe familjen tende. Ti shkove duke lene gjurme pas, duke na lene nje palg te hapur, por dikush i gjakut tende ende ka mbetur. Kemi mbetur ne qe presim kur yt at te kthehet nje dit. Ashtu siq na le nje dhimbje ne zemer ata i mbyte. Ne ishim gjaku yt, askush nuk te donte si ne, edhe pse nuk te pame asnjeher. Por tek ne strehohej ajo enderr qe te shohim nje dite, te perqafonim e te rrinim me ty.
Teksa shkruaj kete, ende si besoj asaj gjeje tmerruese. Sot ti bere pervjetorin e dyte, na beso qe te gjithe nuk mund ti mbajme lotet, e na kujtohet kjo dit. . Dita kur xhaxhai im mori ne telefon per te dhene lajmin me te hidhur. Qe nga ajo dit e pres vetem nje gje, ta shoh edhe njher xhaxhain tim ashtu siq do edhe qdo antare i familjes time dhe gjaku yt. .

U prefsh ne paqe Adrian.
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Isabelle a écrit le : 20/12/2012 à 14 : 37

Adrien, mon filleul bien-aimé
Depuis ce matin je tourne en rond dans ma tête et dans ma maison, consciente de la chance que j'ai de ne pas travailler aujourd'hui. Je pense à toi, à nous, à Noël qui approche. Je me dis, en me remémorant une conversation récente avec ta grande cousine, qu'il y a des familles où Noël aurait toutes les raisons de donner lieu à une grande fête familiale, et qui pourtant ne parviennent pas, même ce jour-là, à faire taire leurs désaccords, à rompre leur solitude, à accueillir et à partager. Et d'autres familles pour lesquelles il est devenu à jamais impossible de fêter vraiment Noël et qui pourtant sont heureuses de se retrouver en dépit du malheur et de l'adversité. Bientôt, ton papa et ta maman, malgré leur cœur brisé et la dureté de leur quotidien, nous ouvriront leur porte comme tant de fois depuis deux ans, ta petite sœur se précipitera, heureuse d'avoir de la visite et nous manifestant sa joie - du moins je l'espère - comme elle l'a fait pour moi samedi dernier. Alors, même si c'est très naïf de ma part que de te demander cela, si tu les vois de là où tu te trouves maintenant, aide les un peu. . . et nous aussi avec eux.
Ta marraine qui t'aime tendrement

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Isabelle a écrit le : 20/12/2012 à 07 : 41

Adrien, mon filleul bien-aimé
Si tu peux lire dans mes pensées, tu dois voir qu'en ce matin du 20 décembre, à cette heure où la journée commence, elles vont toutes à ta maman, et tu sais pourquoi.
Ta marraine qui vous aime

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Maman a écrit le : 19/12/2012 à 23 : 59

19 décembre 2010.

Il est 19 heures.
J'ai passé une journée de repos total, presque de bien-être, dans une douce torpeur due sans doute au contrecoup de tant de jours lourds, mais aussi à la neige qui a recouvert Franconville.
Mon jardin est blanc, j'ai l'impression que tout est simple et pur, que j'ai droit à cette paix qui m'envahit si rarement, à cette beauté simple d'un paysage blanc sous un ciel cotonneux et bienveillant.

Je me laisse bercer, je retombe en enfance, et pour une fois, je t'oublie totalement, et Aude également.

Ton père est là, à mes côtés, mais je ne me souviens pas que nous ayons parlé ce jour là. Je pense qu'il éprouve le même sentiment de plénitude et de soulagement que moi.

Moi, d'habitude si active, je passe sans scrupule de mon lit au canapé du séjour, je remplis le temps, mon temps, à ne rien faire, sinon contempler ton Nixon et l'extrême grâce de ses premiers pas dans la neige qui m'émerveillent autant que les tiens ou ceux de ta sœur.

Il est 19 heures.
Le téléphone sonne pour la première fois de la journée.
C'est ta tante Isabelle, toujours très prévoyante, qui veut faire une ultime mise au point sur les menus des jours de fête que nous allons passer ensemble et sur l'organisation de la journée du 25, où nous avons prévu de tenir compagnie à Aude l'après-midi.
Pour la première fois de la journée, je pense à toi, en entendant ton prénom, car ta marraine propose que tu restes à Franconville pour accueillir Constance dont les horaires de train ne coïncident pas vraiment avec ceux de notre programme de l'après-midi …

En entendant ton prénom, mon cœur se serre immédiatement et de façon irraisonnée; j'écourte très vite la conversation; je dis simplement à ta tante que je viens de réaliser que tu ne nous as pas appelés de la journée alors que tu passes ton code demain lundi, 20 décembre. (Tu m'avais annoncé cette date 15 jours plus tôt en m'appelant, excité, au bureau : « maman, c'est cool, je vais pouvoir valider mon code, j'ai fini par obtenir une date pour le le 20 décembre". . . )


Je raccroche.

L'angoisse m'envahit.
Pourquoi ?
Je la communique à ton père qui pourtant ne s'affole pas d'un rien comme moi.
Nous t'appelons, moi sur ton portable, lui sur ton fixe.
C'est ta voix sur messagerie qui nous répond.
Dix fois, nous recommençons …
Dix fois nous entendons : « vous êtes bien sur le portable d'Adrien Krasniqi. Je ne suis pas là pour le moment, mais laissez moi un message. Je vous rappellerai »

Ton père, malgré les routes coupées par la neige, propose que nous allions tout de suite à Levallois, mais cela m'effraire encore plus : s'il n'est pas là que faire, je n'ai même pas le téléphone de ses amis!
Je te crie presque sur ta messagerie :
"Bib, il est 20 heures, tu ne nous a pas donné signe de vie! Je suis très très inquiète, ton père aussi, laisse nous vite un message sur mon portable dès que tu nous entends. A demain, Je passe chez toi à 7 h ".

Je réécouterai inlassablement jusqu'à minuit mon portable, guettant ton message, qui ne vient pas toi qui es d'habitude si réactif.


Je passe une nuit horrible.
Je ne veux pas imaginer le pire mais je te vois sur le pont Marie, peut-être un peu éméché, peut-être avec ton accoutrement extravagant, poussé dans l'eau par je ne sais quel détraqué.
J'ai très peur.
Je te sens en danger physique, mais en même temps je me dis que je ne peux rien faire et qu'il y a sans doute une explication toute bête, que tu es tellement fatigué après trois soirées d'affilé et l'examen du code à passer que tu as tout simplement débranché pour ne pas être dérangé (m^me si jamais tu n'as fait ça jusqu'ici).

Je me rassure en me persuadant que demain matin, tu m'auras laissé un de tes messages comme je les aime : "coucou, Mum, c'est quoi ce délire ? Je peux respirer, oui? Bon, je serai déjà réveillé à 7 heures. Ne m'angoisse pas avec tes croissants. Bisous »

Le lendemain, lundi 20 décembre Je n'avais aucun message mon ange.
Mais c'est une autre journée.
Je te la raconterai demain.

Ou alors, je me réveillerai ce 20 décembre 2012, en m'apercevant que j'ai rêvé ces deux années où tout s'est arrêté, et que tout va recommencer avec toi.

Laisse moi rêver mon ange.

Maman


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Constance a écrit le : 19/12/2012 à 23 : 47

Mon p'tit cousin,

Entre rires et larmes,
Pluie et soleil,
Une journée passée sous ton signe :
Pizza, Levallois, famille, affaires de droit et histoires drôles. . .

Il ne manquait que toi.

Tu me manques.

Constance

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Laurence a écrit le : 19/12/2012 à 06 : 23

Mon grand chéri,

Aujourd'hui, nous sommes le 19 décembre.
Ce jour, tu le sais, t'est désormais consacré.
Alors malgré l'angoisse qui me ronge depuis
quelques semaines, je vais essayer de penser à toi et seulement à toi.
Dans un moment, je prendrai mon train pour venir me recueillir dans ton jardin, auprès de toi, et te dire, encore et toujours, combien je t'aime.

A tout-à-l'heure.

Laurence
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Maman a écrit le : 19/12/2012 à 00 : 49

18 décembre 2010.

Il est 18 heures.
Nous arrivons à ton studio pour t'emmener comme convenu en voiture à l'Ile Saint Louis, pour ta soirée de Noël.
Tu es à ton ordinateur; tu viens de terminer le poême que tu offriras à l'un de tes amis, et tu nous le lis.
Je t'écoute d'une oreille un peu distraite car je pense à Aude, seule à l'hôpital, même si elle est bien encadrée, à la neige qui n'en finit pas de tomber, et à la radio qui vient d'annoncer que les routes en Val d'Oise commencent à devenir impraticables.
Je suis exténuée par la semaine écoulée, j'ai froid, j'ai juste envie de rentrer chez moi pour profiter d'une nuit de sommeil et d'un dimanche enneigé dans le silence et le repos absolu.
Nos visites à l'hôpital et mon travail m'épuisent.
J'ai besoin d'une pause.
J'attends ce dimanche, et puis surtout, la trêve de Noël qui est maintenant si proche; Nous allons pouvoir prendre vraiment du temps avec toi, reparler de tes projets, t'encourager sans doute à refaire du théâtre, t'orienter peut-être vers une filière du droit qui te ressemble davantage, comme le droit pénal, car le droit des affaires, ce n'est pas vraiment pour toi.

Pendant que tu déclames tes vers, je suis un peu ailleurs.
Quand je lirai et relirai plus tard ce poème, ton dernier poème, pour tenter d'y trouver un indice qui m'aide à savoir, à comprendre, tu seras déjà parti de l'autre côté du miroir.

Je te demande si nous pouvons récupérer ton chat Nixon dès à présent car il sera des nôtres à Noël.
Tu ne protestes pas et tu vas le récupérer sous le canapé où il s'est caché dès qu'il a entendu le bruit de sa cage.
Il te griffe légèrement, tu as du mal à le tirer de sa cachette et je m'étonne un peu que tu nous le laisses avec si peu de résistance….
Mais il est vrai que ton père et moi avons fait beaucoup pour toi depuis deux jours…Alors…

Tu t'isoles un moment dans ta petite salle d'eau, et tu en ressors avec ton déguisement d'étoile, saisissant de luminosité, et du mystère que lui confère ce masque doré.

L'ensemble est extraordinairement beau et brillant.

Lorsque nous arrivons à destination, dans une ambiance magique créée à la fois par ton habit de lumière, par la neige, par cette promenade le long des Ponts de Paris, par les douces lumières de Noël, ton père, mal garé doit rester au volant; il te souhaite une bonne soirée. Il ne peut pas t'embrasser car tu as déjà ton masque.
Je t'accompagne avec le parapluie jusqu'à l'immeuble où tes amis t'attendent car il neige à gros flocons.

A cause du masque doré qui fige ton visage et déforme ta voix, j'ai un sentiment de malaise, comme si je te percevais l'espace d'un très court instant éminemment lointain différent et fragile.

Mais en entendant tes amis t'accueillir et s'exclamer en t'ouvrant la porte, saisi comme nous sans doute par ton apparition lumineuse, ce malaise indéfinissable et fugitif s'évanouit.

C'est la dernière image que j'ai de toi : je te vois monter les escaliers, lentement, pour ne pas déplacer les accessoires que tu as fixés sur le masque, ta silhouette fine et dorée tient à la main ton éternel sac noir et un sac en plastique blanc dans lequel tu as rangé ton blouson d'hiver, et un parapluie.
pour le retour.

Je me souviens t'avoir crié, du palier où j'étais restée, « salut Bib, bonne soirée » et toi me répondre, « salut maman, rentrez bien ».
Ce sont mes derniers mots, ce sont tes derniers mots.



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Isabelle a écrit le : 18/12/2012 à 23 : 35

Adrien, mon filleul bien-aimé
C'est le deuxième anniversaire de cette nuit fatale où tu as décidé de t'en aller. Une soirée que pour une fois j'aurais pu passer à lire, ce que je n'ai pas fait depuis longtemps. Mais le cœur n'y est pas, tu t'en doutes, je me sens infiniment triste et même vaguement nauséeuse, ce qui ne m'arrive que rarement. Je vais t'écrire un petit mot, et puis j'irai me coucher exceptionnellement tôt, en pensant à toi encore un peu plus fort que d'habitude. . .
Je suis passée te voir samedi matin - cela faisait plusieurs mois que je n'étais pas venue, j'ai trouvé une tombe splendide, toute en dégradés de vert - vert tendre, vert cru, vert moiré de rose des feuilles qui dansaient sous la brise-, et au moment où j'arrivais un soleil éblouissant est apparu, m'obligeant à cligner des yeux. On aurait dit un matin encore un peu frileux d'avril, et non une matinée de décembre, ce mois qui a pris pour moi (pour nous) une consonance si tragique et que je ne peux plus me figurer autrement que glacial, même lorsque le temps est clément. Il y avait de la vie dans le cimetière de Levallois ce samedi, toute une vie de la nature que la rigueur hiémale n'est pas (encore) parvenue à figer : des bruissements de feuilles, des gazouillis d'oiseaux, des jeux d'ombre et de lumière. On avait l'impression d'une grande force cosmique. Et j'aurais aimé savoir avec certitude qu'en deça de cette vie, ou peut-être au-delà, le cortège de ceux que tu as rejoints pour l'éternité reste en communion avec le monde des vivants. . .
Adrien mon filleul bien-aimé, je ne te dirai rien ce soir de ce petit garçon assis en face de moi dans le tram, un jour parmi d'autres, et qui te ressemblait tant, avec son sourire charmeur et ses yeux plissés, que j'ai eu du mal à contenir mon émotion. Ni de ces étudiants que je croise chaque jour dans les couloirs de la fac et dont l'allure (silhouette mince, mèche sur les yeux, jean slim) me fait tellement penser à toi. Je resterai dans le domaine des fleurs et je te parlerai de ce brin de muguet fragile qui, en mai dernier, avait fleuri comme par miracle dans ma bordure et que j'ai cueilli pour te l'offrir; de la petite bruyère qui monte la garde devant ton portrait, infatigablement; et surtout de ce cactus offert il y a des années à Constance par son ami de l'époque, et qui a trouvé refuge à la maison : quelques jours avant que tu nous quittes, plusieurs fleurs étaient écloses et j'étais tellement fascinée par cette extraordinaire floraison que j'avais pris toute une série de photos. J'ignorais, moi qui restais à contempler naïvement ce cactus débordant de vie qu'une autre vie, infiniment plus précieuse, allait bientôt s'éteindre. . .
Il y a de cela exactement deux ans. Je n'ai pas osé me séparer de ce cactus que j'ai parfois accusé stupidement d'avoir faussé mon regard en étalant sous mes yeux son insolente vitalité. Toujours, lorsque je le regarde, je pense à ces jours funestes de décembre où tout a basculé. Et deux questions reviennent sans cesse, auxquelles je ne trouverai sans doute jamais de réponse : pourquoi n'ai-je pas deviné ce qui allait se passer ? Mais comment aurais-je pu savoir ?
Adrien, mon filleul bien-aimé, s'il est vrai que je n'ai pas été à l'écoute - et je t'en demande pardon -, fais-moi comprendre par un petit signe que tu ne m'en veux pas.
Voilà ce que je voulais te dire ce soir.
Ta marraine qui t'aime tendrement, et pour toujours.

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Maman a écrit le : 17/12/2012 à 23 : 59

17 décembre 2010.

Je suis au bureau. Il est 17 heures. Nous sommes vendredi.
Tu viens de m'appeler de ton portable sur mon portable, qui ne sonne en général que lorsque c'est toi ou lorsque c'est pour Aude.

Tu as deux soirées prévues les 17 et 18 décembre, l'une pour l'anniversaire d'une amie qui fête ses 20 ans, l'autre, avec tes plus anciens amis dont ceux qui t'accueilleront à Londres, pour quelques jours dès après Noël.
Tu me dis que tu hésites à aller à cette soirée du 18.
C'est une soirée sur le thème de Noël. Chacun doit avoir son rôle. Tu es « tombé » sur l'étoile du berger et ça ne t'emballe pas du tout.
Tu me dis que tu n'auras pas le temps ni les moyens de te trouver un déguisement et que tu vas laisser tomber.
En fait, tu as dépensé beaucoup d'argent ces derniers temps en soirées et cadeaux, tu as largement entamé ton argent de poche de Décembre et tu as des scrupules à me demander une avance pour la contribution à cette soirée et l'achat de ton déguisement…car tu sais que je vais « crier » (C'est plus fort que moi…"mais qu'est-ce que tu fais de ton argent BIB, c'est moi qui fait l‘essentiel de tes courses, qui achète les croquettes de ton chat…. blabla bla…")
Mais ce soir là, je n'ai pas envie de te sermonner sur ce que devient ton argent de poche…
Je t'encourage à t'amuser avec tes amis et je te propose d'aller prospecter moi-même pour un déguisement dans une boutique que tu m'as fait découvrir, il y a longtemps, non loin de la place Saint Ferdinant, pas trop loin de mon bureau, ni du RER C pour retourner à la maison.
J'ai peu de temps pour parler avec toi car je veux pouvoir me libérer pour préparer Noël dès le mardi (j'ai encore une expertise le lundi), et j'ai un gros dossier à boucler, un dossier comme je les déteste, de copropriété sur fond de canalisations et de servitudes obscures.

Je me souviens aujourd'hui encore de cet affreux dossier inachevé, que je laisserai le vendredi 17 décembre vers 18h, sur mon bureau pour filer à ta boutique.
Je l'ai laissé bien ouvert pour le retrouver le lundi matin. Je ne le rouvrirai jamais.

L'atmosphère est cotonneuse, il neige sur Paris, ce sont les premiers flocons, et je me sens légère comme eux.
Je vais trouver ton habit de fête, et puis quelques accessoires pour la maison, où nous allons pour la première fois depuis si lontemps fêter Noël en famille avec l'immense espoir d'une amélioration pour Aude.
Je finis par dénicher un déguisement d'un prix raisonnable qui pourrait convenir…mais j'ai l'impression de le regarder avec tes yeux et je ne suis pas conquise; il n'est assez lumineux pour l'étoile que tu dois être.
Et puis, il n'y en a qu'un et je ne suis pas certaine qu'il soit à ta taille. J'appelle un vendeur. Il est tout jeune, très mince, il me demande quelle corpulence tu as. Je le regarde et je lui réponds : il est grand et mince comme vous.
Il essaie le déguisement qui lui va très bien; je t'appelle.
Je te le décris; tu me demandes le prix.
Tu hurles que c'est honteusement cher, que c'est inutile d'investir pour une seule soirée …Je te réponds qu'il reservira pour ta sœur (qui adore s'attifer de façon extravagante) et que ça me fait plaisir pour toi.
J'ajoute pour te faire rire : « c'est Noël BIB, je dois être bonne et généreuse »….
Mais tu m'ordonnes de remettre ce vêtement à sa place ….
Je m'exécute. Je te signale quand même que j'ai trouvé un masque doré de toute beauté, saisissant, et des étoiles et guirlandes dorées qui pourront te servir d'accessoires; je te promets de fouiller dans la vieille malle de déguisements que nous avons à la maison, pour trouver le vêtement qui fera l'affaire.
Je te dis : « bonne soirée BIB, appelle nous demain dès que tu te réveilles pour qu'on puisse s'organiser, avec Aude qu'on doit voir l'après midi »
Je ne te dis jamais « sois prudent » ou « ne bois pas trop » car je sais à quel point tu es raisonnable.

Je repars sous la neige, toujours aussi légère, comme à chaque fois que je t'entends et que je mesure la chance extraordinaire d'avoir un enfant comme toi.
Je me dis qu'enfin Dieu a entendu mes prières, , que je vais pouvoir recoller patiemment les morceaux fêlées de ma famille si chère et que Noël va de nouveau être une fête et un grand moment de bonheur partagé.

Ce soir là, je suis encore pleinement moi, ta mère, mais je ne sais pas que le temps nous est compté, et que ce n‘est plus que que pour deux jours et trois nuits seulement.

Je n'ai rien oublié, mon Bib, même si je me transforme chaque jour pour être cette étrangère à moi-même qui doit apprendre à vivre sans toi


Tu restes mon étoile du berger à jamais.




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Maman a écrit le : 04/12/2012 à 23 : 33

Mon enfant de rêve, mon rêve d'enfant

J'ai envie de croire au Père Noël, de penser que la vie peut encore apporter des cadeaux.
Pour ceux qui te pleurent aujourd'hui, j'ai envie d'une parenthèse qui te ressemble, drôle, vivante et émouvante.
Pour ta sœur qui m'a réclamé aujourd'hui un conte de Noël, pour qu'on se souvienne du drôle de petit bonhomme que tu étais, plein de rêves dans la tête mais les pieds bien sur terre, je mets dans ton livre d'or, un peu avant l'heure, un conte de Noël que tu avais écrit tout petit (à sept ans je crois).
Je demanderai à ton père de reproduire les petits dessins qui accompagnaient ta prose.


Conte de Noël,
La découverte de Noël

Il était une fois, un homme qui avait fabriqué une marionnette en bois en forme de Père Noël.
Plus les années passaient, plus la marionnette prenait vie. Un beau jour, l'homme rentra chez lui et il vit que la marionnette n'était plus dans sa vitrine. La marionnette vivait-elle vraiment ?
Dehors, la marionnette suivait les gens.
Ils allaient à droite, à gauche.
Après avoir fait dix kilomètres, la marionnette s'effondra.
Pendant ce temps, les enfants attendaient leurs cadeaux. Il était Minuit mais le Père Noël avait vu la marionnette et ne la lâchait pas du regard.
La marionnette se sentait gênée, après tout, ce n'était qu'une marionnette alors qu'à côté d'elle, il y avait le vrai Père Noël. Il faisait froid et la neige commençait à devenir de la glace. Sur une affiche on distinguait, petite marionnette perdue, petite marionnette vivante, petite marionnette en forme de Père Noël.
Dans la rue, tout se passait bien.
Les gens marchaient près de la marionnette en lui faisant des petits clins d'oeil.
Les enfants regardaient la belle petite marionnette qui trottinait sur le trottoir.
La marionnette rentra retrouver son maître.
A sa grande surprise, son maître avait fabriqué une marionnette en forme de Père Noël, mais cette fois, c'était une femme. Une femme aux longs cheveux noirs, la bouche très rouge, un fard à paupière bleus, un chapeau qui pendait et comme tous les Pères Noël, un manteau rouge et blanc.
La femme s'approcha de l'homme, tout les deux ils se marièrent et ils vécurent heureux à jamais.
FIN

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Constance a écrit le : 04/12/2012 à 20 : 50

Les dix petits nègres. . . Je me souviens que tu avais adoré ce roman d'Agatha Christie (j'ai d'ailleurs aussi le vague souvenir d'une pièce de théâtre correspondante, mais je ne me rappelle plus très bien).

Ils meurent les uns après les autres. . .

Dans le roman, c'est magistral. Dans la vraie vie, c'est moins drôle : Hubert, Benjamin, toi, mon père - quand cela s'arrêtera-t-il?
Moi j'ai envie d'un happy end, même si dehors, la neige nous fait froid au cœur.

Je pense à toi et t'aime malgré tout,

Constance
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Sylvie a écrit le : 03/12/2012 à 22 : 16

Mon cher Adrien,

Luxembourg est tout blanc depuis ce matin. . .
En lisant ce soir des histoires et des textes sur la neige, je suis tombée sur le magnifique poème de Maupassant, Nuit de Neige.
J'ai le vague souvenir de l'avoir appris au lycée, adolescente.


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Nuit de Neige (Guy de Maupassant)


La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.

Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
L'hiver s'est abattu sur toute floraison;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.

Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant;
Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

Oh! la terrible nuit pour les petits oiseaux!
Un vent glacé frissonne et court par les allées;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.

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La neige désormais, mon cher Adrien, n'aura plus jamais le goût de l'enfance et du bonheur. Nous sommes ces petits oiseaux aux pattes gelées, tremblants, inquiets. . .

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Laurence a écrit le : 03/12/2012 à 08 : 33

Mon grand Chéri,

Moi aussi, je hais la neige.
Ici, elle est arrivée sans crier gare, dans la nuit de samedi à dimanche.
Hier matin, lorsque je me suis réveillée, l'atmosphère était étrangement cotonneuse et les toits tout blancs.
Alors mon cœur s'est serré, parce que, même si je pense à toi à chaque instant, certaines images et certaines sensations sont plus douloureuses que d'autres.
Et la neige qui tombe est une de ces images. Avec elle s'impose à mon esprit ce poème qui t'a accompagné dans cet ailleurs où tu es désormais, et dont chaque mot est gravé dans ma mémoire :
"Chaque fois que l'hiver aux vitres frappera, tu seras de retour, même si tu n'es pas là. . . "

Je t'aime infiniment.

Laurence

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Maman a écrit le : 02/12/2012 à 23 : 56

Mon bib éternel, mon enfant de rêve

Décembre est là, déjà.
Pas encore ses flocons.
je les hais.
Ils sont blancs comme un matin blafard
Ils sont froids comme la fin des temps,
Ils t'ont couvert comme un linceul
Ils ont enseveli ta vie, ma vie
Ils nous ont laissés seuls, si seuls.

Où est la neige des montagnes
et des pistes vertigineuses
que nous dévalions en riant
dans le soleil et dans le vent

Les doux flocons se sont durcis
Ils sont devenus des glaçons
sombres et tranchants
comme des armes
Ils m'entraînent et je glisse
loin
loin de moi, loin des miens,
loin des ans
Au fond d'un précipice
qui charrie
A jamais
le torrent de mes larmes.

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Maman a écrit le : 30/11/2012 à 00 : 39

Mon bib

En fait, lors de cette soirée pizzéria, comme tu les aimais tant, même avec tes vieux parents, tu ne portais pas ton éternelle écharpe grise (celle qui est toujours là, dans ton armoire à vêtements ) mais une très belle écharpe verte, d'un vert indéfinissable, entre le vert mousse et le vert bouteille (celle que ton père et moi avons choisie pour t'accompagner dans ton dernier voyage).
Elle te plaisait non seulement parce qu'elle était élégante, mais parce qu'elle symbolisait un peu ton mérite. . . Tu l'avais eu en "cadeau" dans une usine de vêtements "chics" où tu avais fini(avec je crois, l'aide d'une vieille amie du théâtre de Escale), par dégoter un job d'été en août 2010.
A l'époque, tu avais décliné, malgré ma contrariété, l'offre de GIBERT JEUNE, où tu avais travaillé deux années de suite. Tu avais décidé de chercher un job de barman à Londres pour améliorer encore ton anglais et obtenir le précieux "teufel" haut la main! Tu l'avais trouvé ce job, mais pour l'abandonner aussitôt et tu étais subitement revenu en france, en plein été, pour travailler plutôt à Paris!
C'est là que j'aurais du m'inquiéter, car même si tu avais l'habitude de te décider toujours très vite et tout seul, il était curieux que tu te sois ainsi détourné de Londres pour qui ton cœur battait depuis des années.
Il est vrai que j'étais si anéantie par d'autres préoccupations que je n'ai pas accordé à ce brutal retour trop d'importance d'autant moins qu'avec l'énergie et la volonté qui te caractérisaient, tu avais effectivement trouvé quelques jours après, un job de magasinnier en banlieue.
Tu devais porter pour en comptabiliser le contenu des piles et des piles de pulls et autres articles en cachemire à longueur de journée, tu avais mal au dos, c'était débilitant et tu ne supportais pas de recevoir des ordres de supérieurs que tu avais du mal à considérer comme tels.
J'étais finalement satisfaite que tu aies cette petite leçon de vie, et de l'argent pour bien commencer ta rentrée universitaire.

Pour en revenir au 29 novembre, rien ne pouvait nous alerter dans ton comportement, tu étais drôle et vivant comme d'habitude, et plein de projets.

Je ne saurai jamais si en nous parlant et en nous voyant ton père et moi un peu heureux et soulagés pour Aude ce soir là (comme le rappelle Laurence justement) tu savais déjà ce que tu allais faire. . . .
Non, je ne le pense pas.
Toi qui avais ce don de lire dans les gens comme dans un livre, tu avais la finesse de ne jamais laisser percevoir ta vraie pensée.
C'est ce qui a fait ta grande force pendant ta vie si riche et ton immense faiblesse quand tu es parti.
Ta vie était un éternel défi.
Ta mort aussi.

Je t'aime comme un défi vivant au-delà du temps.

Maman
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Laurence a écrit le : 29/11/2012 à 21 : 51

Mon grand Chéri,

Aujourd'hui est pour moi un jour un peu particulier. Nous sommes en effet le 29
Novembre. Or, le 29 novembre 2010, j'étais à Paris pour mon travail, et le soir, nous nous étions retrouvés, tes parents, toi et moi, dans une petite pizzeria du 18ème
arrondissement, où nous avions passé une super soirée.
Ce que j'ignorais alors, c'est que c'était la dernière fois que je te voyais vivant.
Souvent, depuis, j'ai réécrit le scénario de cette soirée. J'ai imaginé ce que j'aurais du comprendre et que je n'ai pas compris; ce que j'aurais pu te dire et que je n'ai pas dit, et qui, peut-être, aurait pu te retenir…
Deux ans ont passé depuis. Certains détails de cette soirée se sont effacés. Par exemple, tu vois, je ne me rappelle pas ce que tu portais, si ce n'est, je crois, un pantalon slim (sur lequel tu m'avais demandé mon avis) et ton éternelle grosse écharpe grise autour du cou.
Je ne me rappelle pas davantage ce que nous avions mangé. Sans doute des pizzas, dont tu raffolais.
Mais je me souviens que tes parents, rassurés de savoir Aude enfin prise en charge,
semblaient pour une fois détendus, au point que je me suis laissé aller à reprendre espoir en l'avenir… même si, tout au fond de moi, quelque chose, comme de l'inquiétude, s'était insidieusement installé.
Pardonne-moi, mon grand Chéri, de n'avoir pas assez écouté cette inquiétude et de n'avoir pas entendu, à ce moment, ta détresse à toi.
Aujourd'hui, il me faut vivre non seulement avec la douleur de t'avoir perdu, mais aussi, avec le désespoir de n'avoir pas pu t'aider.
Il me reste pour tenir la certitude que tu es là, quelque part, avec moi et en moi, et cet amour infini que je ne cesserai jamais de te porter.

Laurence

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maman88 a écrit le : 28/11/2012 à 21 : 37

bonsoir maman d adrien, a lire votre poeme du‹nov; vous etes dans une souffrançe infinie indicible; je suis de tout cœur avec vous, une maman et mamie des vosges
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Dadou a écrit le : 26/11/2012 à 08 : 34

Bonjour Adrien,
J'en profites pour réagir au très beau message de ta maman.
Je me souviens de ta jolie grand mère qui m'avait dit, en ce jour où nous nous sommes tous rassemblés pour te dire au revoir :
"Vous savez, ne vous sentez pas coupable de sourire en cette période de fêtes, ou de boire une coupe de champagne. Car ceux qui sont partis n'auraient pas voulu que nous ne profitions pas des petits moment de bonheurs qui s'offrent à nous. Vous êtes jeune, il y aura encore beaucoup de moments heureux. "

Les mots ne sont pas exactement les mêmes, mais toute la substance est là.
Et ces quelques phrases, pourtant si évidentes, m'avaient énormément touchée, j'y ai trouvé beaucoup de réconfort.

Bonne journée au dessus des nuages mon koala.

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Maman a écrit le : 26/11/2012 à 01 : 30

Mon petit Bib

Ce week-end, j'étais à Chantoiseau, pour les 82 ans de Grand-mère.
Tu étais si fier d'elle, de sa vitalité, de sa beauté, de sa blondeur, de ses yeux bleus. . .
Ses yeux sont toujours bleus; ils ont gardé le même éclat, celui que j'y voyais enfant, et puis toi, après moi. . . Les chagrins qui l'ont dévastée ne les ont pas délavés.
Les yeux bleus de grand-mère sont comme un ciel clément qui abritent les souvenirs et portent l'avenir.
Tu lui avais dédié un poème. . .
Tu l'adorais, elle t'adorait.
Tu lui manques, tu me manques, tu nous manques.
Maman
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Maman a écrit le : 19/11/2012 à 23 : 37

Mon Bib

Je voulais juste te dire que je me souviens de tes 23 mois, petit chérubin joufflu, blonc, bouclé, potelé et charmeur.
Il y a 23 mois, je me souviens. . . Je me souviens de toi, mon ange pour l'éternité.
Tu serais dans ta 23ème année.
Tout est lourd, mais irréel.
Ma vie n'est peut être qu'un songe.
Un jour, je m'éveillerai et tu seras à mes côtés mon ange d'un jour, mon ange de toujours.

A la vie à la mort, je t'ai aimé, je t'aime et t'aimerai encore.

Maman


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Maman a écrit le : 15/11/2012 à 23 : 46

Mon petit Bib

Moi, c'est une sacrée dose d'héroïsme qu'il me faudrait, mais je ne suis pas une héroïne, juste une ruine. . .
Et puis la joie, sans toi, tu sais. . . . je n'y pense même pas.
Alors juste un peu de douceur et ça ira.
Ton Nixon est là pour ça. Et Patouf aussi, que tu ne connais pas.
Et puis, il y a "les petites récoltes" de chez Nicolas que tu m'avais fait découvrir, même si je leur ai fait rapidement des infidélités pour des récoltes plus à mon goût. . .
Tu vois, je survis comme je peux dans les décombres de ma vie. Je suis juste humaine. Pour vivre, il me faudrait être héroïque.
Insuffle moi un peu de ton essence céleste toi qui me donnais tant d'énergie quand tu étais vivant à mes côtés.

Je t'aime en être surhumain.

Maman



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Dadou a écrit le : 15/11/2012 à 21 : 55

Bonsoir Adrien,
Je voudrais un verre de courage et une carafe de joie s'il te plait.
Je te paierai en sourires.
< 3
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Maman a écrit le : 09/11/2012 à 23 : 35

La nuit, mes souvenirs
Laissent la place au vide
A des pensées morbides
Au néant, à la peur.

Je voudrais m'endormir
Et ne plus m'éveiller
Dans ce puits de douleur
Ce gouffre de malheur.

Partir, là où tu es
Oublier qui je suis
Et quitter cette vie
Qui n'est qu'une pâle ombre
Et traîne moribonde
ses heures lourdes et sombres.


J'aimerais qu'une nuit
Un personnage ailé
Vienne me délivrer
Qu'il me donne la clé
pour partir avec lui
Et emmener ta sœur
Pour traverser le temps
Pour s'envoler ailleurs
Là où tu es parti
Là où tu es mon cœur
Là où tu nous attends.

Maman

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Dadou a écrit le : 09/11/2012 à 04 : 47

"La nuit j'ai un fantôme, un visage, une odeur et des souvenirs. Je crois que tu me manques"
Anonyme
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Michelle M Ruiz a écrit le : 06/11/2012 à 07 : 15

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Isabelle a écrit le : 03/11/2012 à 11 : 55

Adrien, mon filleul bien-aimé
C'est encore moi.
Lorsque j'ai écrit mon message dans le Livre d'Or, il était très tard, je n'ai pas lu ceux qui avait été mis ces derniers jours. Et ce matin, en découvrant celui de ta maman, je me dis que le premier film de Tim Burton que je t'ai offert, c'était justement « L'étrange Noël de Monsieur Jack » - il me semble que nous fêtions Noël ensemble à Chantoiseau cette année-là (Mais est-ce bien vrai? Mes souvenirs se diluent dans le chagrin), j'avais eu l'intuition que ce film pouvait te plaire. Je ne me suis pas trompée. Après, je crois bien que je t'ai offert « Edouard aux mains d'argent », puis (de cela je suis certaine) « La légende du cavalier sans tête ». Et lorsque, quelque temps après ta disparition (je n'ajoute pas d'adjectif, aucun n'est assez fort pour traduire ce qu'elle a signifié pour nous tous) j'ai « inspecté » les étagères de ta chambre de Franconville à la recherche de livres et d'objets qui pouvaient me parler de toi, j'ai découvert « Big Fish », autre film de Tim Burton que j'avais vu avec une immense émotion, et ta maman m'a dit qu'il en avait été de même pour toi.
Aujourd'hui où tu n'es plus là, l'idée d'avoir partagé avec toi des goûts, des idées et du temps me console un tout petit peu. Pourquoi n'ai-je pas continué à le faire lorsque tu as commencé à devenir adulte ? Est-ce toi qui t'es enfui ou plutôt moi qui n'ai pas cherché à te retenir ?
Ta marraine si triste

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Isabelle a écrit le : 03/11/2012 à 00 : 45

Adrien, mon filleul bien-aimé
Il n'y a pas de jour particulier pour penser à toi, mais cette année, pour marquer encore un peu plus fort de ton souvenir (et même de ta présence) ce 2 novembre maussade et glacial, j'ai eu l'idée d'aller voir avec Ouliana le dernier film de Tim Burton, Frankenweenie, l'histoire de ce petit chien que son jeune maître parvient à ressusciter, pour le meilleur et pour le pire. Tu adorais Tim Burton que je t'avais fait découvrir en t'offrant « Edouard aux mains d'argent ». Tu aurais sûrement beaucoup aimé ce film, son atmosphère si délicieusement macabre (plusieurs scènes se passent la nuit, dans le cimetière des animaux, et là bien sur je n'ai pas pu m'empêcher de penser aussi à ton oncle Hubert), ses personnages loufoques et souvent inquiétants, ce mélange d'étrangeté, de comique grinçant et de fantastique. Pendant toute la durée du film, je me suis dit que j'aurais été si heureuse de te voir assis à côté de moi, de pouvoir partager avec toi mes impressions et recueillir les tiennes, comme cela est si souvent arrivé dans le passé, lorsque je t'emmenais au théâtre ou que nous faisions une soirée télé (tu as tout de même réussi à me persuader de regarder Scream!). De retour à la maison, j'ai aidé Ouliana à confectionner des pizzas version allégée sur de grandes tranches de pain - parce que justement tu raffolais des pizzas.
Voilà - c'est ainsi que j'ai passé la journée, avec toi et sans toi, entre l'envie de pleurer et celle de croire que tu as trouvé ta place dans le grand cercle des « poètes disparus » (le dernier film que nous avons regardé ensemble à Levallois).
Ta marraine qui t'aime tendrement.

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Maman a écrit le : 02/11/2012 à 23 : 03

Mon petit BIB

En ce jour de novembre où l'on fête les morts, je pense à toi mon ange.
Mais tout autant qu'hier et pas moins que demain.
Il me plaît que l'on puisse associer la mort à la fête.
Alors, en cette période particulière, je pense à cette fête d‘Halloween qui te fascinait, peut-être en raison de tes goûts prononcés tout enfant déjà pour ce qui était anglo-saxon, et pour le déguisement, et surtout parce que tu aimais le fantastique, le fantasmagorique, et, il faut bien le dire aussi, le macabre, mais le macabre burlesque et comique.
Je pense à ce merveilleux film d'animation que tu adorais, "l'étrange Noël de Monsieur JACK", où la mort et la poésie se côtoient et se rejoignent dans un ballet d'une totale harmonie.

Je t'aime en fêtard d'Halloween.

Maman


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Brigitte a écrit le : 02/11/2012 à 10 : 59

Mon cher Adrien,
Tu dois te demander pourquoi ce long silence de ma part. . . .
Tu sais très bien qu'il n'y a pas un seul jour où tu es absent de mon quotidien, de notre quotidien à tous.
Tout nous ramène systématiquement vers toi. .
Pourquoi ce long silence de ma part?
Tout d'abord, il n'y a que très peu de temps que j'ai à nouveau accès à internet. . . C'est la Nièvre!!!
Ensuite, étant toujours débordée et n'ayant plus de prise sur le temps depuis mon installation à Nevers, je n'ai pas voulu aller sur le site en "coup de vent". Il est certaines choses que je refuse de faire en "urgence" et le Livre d'Or vient en premier de la liste.
Aujourd'hui je suis à Chantoiseau auprès de Grandpère et Grandmère. Nous pensons à toi, nous parlons de toi, et nous ressentons toujours et encore cette atroce souffrance
qui fait désormais partie de nous.
Cette après-midi, nous irons voir Hubert, dont la tombe est magnifique grâce à Laurence.
Comme d'habitude je ne pourrai m'empècher d'espérer que tu es en sa compagnie. . .
Ensuite nous irons dans la petite église de Santenay où nous allumerons des petites bougies.
Ce soir, au calme, je relirai "l'histoire des Dutapis". . .
Je t'embrasse et te dis à bientôt.
Brigitte



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Constance a écrit le : 01/11/2012 à 19 : 24


" L'Amour est plus fort que la Mort, a dit Salomon : oui, son mystérieux pouvoir est illimité.

C'était à la tombée d'un soir d'automne, en ces dernières années, à Paris. Vers le sombre faubourg Saint-Germain. . . " Etc.

Mon cher Adrien, connaissais-tu cette magnifique nouvelle de Villiers de l'Isle Adam, Véra? L'histoire de cet époux qui a perdu sa femme et qui à force d'amour, finit par la faire revivre pour un instant? En ce jour de Toussaint, je me suis replongée dans ce récit, qui dans son étrangeté est pourtant si vrai. . . Au théâtre, à Chantoiseau, dans les rues de Paris, devant un Tarantino ou un Almodovar, dans tous ces lieux et toutes ces situations de la vie qui font tellement partie de toi, ne te voyons-nous pas parmi nous, comme si tu ne nous avais jamais quittés? J'écoute mes CD des années 80, et tu es là, avec moi, à rire et à chanter. . . Je relis un Molière et tu es là, devant moi, à déclamer et à t'esclaffer. . .

Alors aujourd'hui, mon cher cousin, je ne vais pas parler de tombe ni de fleurs, mais simplement constater : parce que nous t'aimons tant, parce que tout dans nos vies nous relie à toi et te ramène à nous, comme Véra, "fait de volonté et de souvenir", tout simplement, tu es là.
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Dadou a écrit le : 01/11/2012 à 07 : 25

< 3
A tout à l'heure
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Dadou a écrit le : 31/10/2012 à 13 : 48

Mon koala,
Aujourd'hui est une belle journée que tu aurais adorée, j'en suis sure. Si tu étais là, je t'emmènerais faire une ballade sur les quais à coté de chez moi, puis prendre un kir sur l'ile Saint Louis, et, qui sait, t'aurais peut être présenté mes amis florentins à l'occasion de notre soirée Halloween si tu n'étais pas toi-même trop sollicités par tes nombreux amis.
Demain, c'est ton jour.
Demain, s'il fait beau, je viendrai te voir.
Demain, s'il pleut, je viendrai te voir.
Demain, même si je ne dors pas de la nuit, porte des talons de 15 centimètres et arbore une tête défaite, je viendrais te voir.

Cela fait plus d'un an que je n'ai pas eu le courage de retourner sur ta tombe. Et j'ai honte, oh combien.
Demain, je serai là.

Je t'embrasse
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Maman a écrit le : 23/10/2012 à 00 : 48

Je crèverais mes yeux
Pour que tu puisses voir
A nouveau les endroits
Où tu étais heureux.

Je couperais mes mains
pour laisser tes longs doigts
pianoter tes idées
et orchestrer tes mots
sur ton précieux clavier.

Je briserais ma voix
Pour t'entendre à nouveau
Déclamer haut et fort
Tes récits un peu fous
Ou tes leçons de droit

Je donnerais mes jambes
Pour entendre la terre
Résonner sous tes pas

J'arracherais ma langue
Pour que tu goûtes encore
aux mets que tu aimais

Tel le peintre d'Auvers
Qui se trancha l'oreille
Je ferais bien pareil
Pour que tu réentendes
Les voix qui te sont chères.

Je donnerais mon âme
Pour acheter le temps
Le temps qui a passé
Pour racheter ton sang
Le sang qui a coulé
Depuis ce jour damné

Pour que tout recommence
Là où tout s'est figé.
Que Dieu se soit trompé.
Pour qu'il me soit donné
De te donner ta chance
Pour que l'ordre des choses
Soit celui qui s'impose

Pour que tu sois en vie
Sur terre où tu dois être
Et que j'aille à ta place
Là où tu es parti
Puisque je t'ai fait naître.
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Dadou a écrit le : 16/10/2012 à 18 : 06

Koala,
J'ai besoin de tes encouragements, de ton sourire, de tes vieilles blagues, de ton rire sous la pluie.
J'ai besoin de t'entendre râler, me hurler dessus parce que j'ai foutu le bordel dans ta cuisine en faisant des pâtes, crier que tout ce qui te déplait est scandaleux, ouvrir notre petite bouteille de rosé corse pour boire l'apéritif et faire redescendre toute la pression de la semaine, je veux parler toute la nuit et ne pas me rendre compte qu'on a ENCORE oublié l'heure.
Alors où que tu sois, s'il te plait, envoie moi un colis, dépêche toi, je l'attends avec impatience.

T u m e m a n q u e s.
< 3
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Maman a écrit le : 12/10/2012 à 23 : 33

Mon enfant mystère

Aujourd'hui, c'était l'anniversaire de ton père.
Il n'attendait rien qu'un an de plus à vivre sans toi, mais tu trouves toujours le moyen de te manifester quand on ne s'y attend pas.
Sur un site qui t'avait mis à l'honneur lorsque tu avais 17 ans, il y a trouvé ton cadeau : plusieurs photos de toi en grand et en couleur, et surtout une très belle photo de face, toi qui t'arrangeais toujours pour être de dos ou de profil! Tu n'avais vraiment pas pu te soustraire à l'objectif ce jour là! Pour ton père c'est un beau cadeau, à partager avec moi.

Tu restes notre WINNER éternel.


Maman
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Laurence a écrit le : 12/10/2012 à 07 : 51

Mon grand Chéri,

Hier, j'ai mangé des clémentines. Deux petites clémentines. Les premières de l'année.
Oh, ce n'était pas des « grandes » clémentines (au niveau gustatif, j'entends).
Le goût était plutôt discret, presque timide… Mais sans doute est-il encore un peu tôt dans la saison pour espérer mieux.
Mais l'odeur, ah! l'odeur! Dès que j'ai commencé à enlever la peau, ce parfum, si caractéristique et si tenace (tenace au point que lorsque j'étais plus jeune, je faisais éplucher mes clémentines par quelqu'un d'autre pour ne pas en conserver l'odeur sur les mains pendant des heures!) ce parfum, donc, a envahi mon bureau, et avec lui, comme un écho, le parfum des jours froids et des fêtes qui les jalonnent : Halloween, la Saint Nicolas, Noël, ces fêtes que tu aimais tant et auxquelles, enfant, tu participais si activement.
Alors la douleur m'a submergée, comme une énorme vague.
Il n'y a pas si longtemps, je te disais que tu n'avais jamais été aussi présent que depuis ton départ. En voici la preuve rapportée : oui, vraiment, tu es partout, puisque quoique je fasse, où que je sois, tout - jusqu'à ces deux modestes petites clémentines! – me ramène à toi.
Et finalement, c'est bien ainsi.
Je t'aime infiniment.

Laurence


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Constance a écrit le : 11/10/2012 à 21 : 50

Cher cousin,
Il y a peu de temps, j'ai eu mon anniversaire, et ta maman m'a envoyé à cette occasion une très mignonne carte qui m'a pourtant fait monter les larmes aux yeux. . . Vois-tu, les petits lutins blancs qui l'animent autour d'une bouteille de champagne m'ont fait immédiatement penser à ceux d'une autre carte animée, de Décembre 2010 celle-ci : les deux petits lutins rouge et vert, gambadant et sautillant, ornés de nos deux têtes, qui m'avaient tant fait rire. . . Entre temps, lutins et Noëls sont devenus blancs, comme ce terrible hiver. . . Mais dans le froid qui s'installe, une lumière nous réchauffe cependant : celle de ton souvenir, de l'amour que nous te portons, et de la joie que nous éprouvons encore à nous rassembler, en famille - comme lors de l'anniversaire d'Aude.
Alors même si ce n'est pas en personne, petit cousin, je sais pourtant que tu me souhaites aussi un bon anniversaire.
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Maman a écrit le : 03/10/2012 à 00 : 59

Mon enfant de rêve, mon doux mirage, mon ange sans âge

Je t'ai revu vivant.
J'avais oublié combien tu étais beau, charmant, et combien ton visage était encore enfantin.
Tu portais un jean bleu foncé, un sweat noir ouvert sur un tea shirt rouge rapporté d'Angleterre en août 2010, lors de ton dernier voyage, des tennis blancs.
Tu étais entouré d'amis.
Tu semblais insouciant, comme eux.
Tu chantais sur un karaoké.
Tu étais tellement toi
Tellement vivant
Tu riais en prononçant les paroles en anglais
d'une mélodie pour moi inconnue.

A un moment, tu es devenu un peu plus grave
et j'ai mieux entendu, sans en comprendre le sens, la chanson qui semblait parler de quelqu'un qui doit partir.
Il me semblait entendre aussi « baba (papa en albanais ) » comme si le chanteur s'adressait à son père.

La très courte vidéo date de septembre 2010, quelques semaines avant ton départ.
J'ai eu peur d'écouter en entier la chanson, peur d'y percevoir un message que je ne serais pas prête à entendre, car malgré la bonne humeur de votre petit groupe, j'avais le sentiment que vous chantiez quelque chose de très nostalgique et poignant.
J'ai identifié avec l'aide d'un de tes amis la mélodie : il s'agit de « bohemian rhapsody » de QUEEN.

Je me suis précipitée sur You Tube pour entendre la chanson en entier.
Je l'ai d'abord écoutée sans comprendre, mais chaque mot me touchait profondément, comme s'il m'était adressé. Il me fallait en saisir le sens.
J'ai pianoté sur mon clavier « paroles » et mon clavier m'a répondu :

Mama, just killed a man,
Put a gun against his head,
Pulled my trigger now he's dead,
Mama, life had just begun,
But now I've gone and thrown it all away
Mama oooh (any way the wind blows)
Didn't mean to make you cry
If I'm not back again this time tomorrow
Carry on carry on as if nothing really matters

Too late, my time has come,
Sends shivers down my spine
Body's aching all the time,
Goodbye everybody-I've got to go
Gotta leave you all behind and face the truth
Mama oooh (any way the wind blows)
I don't want to die,
I sometimes wish I'd never been born at all.


Je continue, mon ange, comme si plus rien n'avait d'importance, comme si je devais mourir demain, comme dans la chanson, mais ne me demande pas de ne pas pleurer.

Je t'aime et je t'entends.

Maman
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Maman a écrit le : 27/09/2012 à 00 : 00

Mon petit Bib,

Ma mémoire s'en va parfois, par petits bouts, de ci de là.
Par exemple, je ne me souviens plus sur quel texte tu avais été interrogé au bac, lors de l'oral de français! J'espère que tu me pardonneras, toi qui me reprochais souvent de faire semblant de t'écouter.
Faux! Je t'écoutais intensément, mais les oreilles et la mémoire sont de grandes capricieuses.
On ne les maîtrise pas comme on voudrait, elles en font à leur tête et restituent parfois les évènements là où on ne les attend pas ou plus.
Ainsi, je me souviens aujourd'hui seulement que ton examinateur de Français t'avait demandé si tu considérais le rapp comme de la poésie.
Tu avais dit NON et tu avais justifié ta réponse par des arguments qui m'ont échappé depuis toutes ces années, mais je me souviens qu'ils m'avaient à l'époque totalement convaincue; je t'avais assuré qu'avec des arguments pareils, tu allais avoir une note bien au-delà de tes espérances. . et j'avais eu raison.
Mais ce soir en lisant ce texte en rapp qui t'es destiné même s'il a été écrit pour un autre ange que toi, je pense que si on te posais la même question aujourd'hui, tu répondrais peut-être OUI.
Parce qu'au fond, c'est quoi la poésie? C'est la beauté, le sens et la sensualité des mots qui s'entrechoquent pour nous choquer et nous toucher, restituer une émotion universelle.
Peu importe que l'on fasse des vers, qu'on soit élégant ou ordinaire, que l'on use de mots simples ou de mots savants, le poète c'est celui qui écrit comme il pourrait dessiner ou peindre, c'est celui qui rit quand son âme pleure, c'est celui qui hurle mais tout en douceur, ou celui qui jure en restant poli, celui qui étonne, celui qui bouscule, celui qui ravit et qui nous émeut.
Au fond, c'est un peu toi, tout ça. . .

Je t'aime en rappeur malgré toi.

Maman
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Dadou a écrit le : 26/09/2012 à 15 : 35

Adrien, quand tu est parti, j'ai beaucoup parlé à un ami de Florent qui avait lui même perdu son meilleur ami Adrien en février.
Il a enregistré un rap pour lui, je suis toujours très émue quand je l'écoute, et, tu vois, chaque année en décembre il m'envoie un message pour me dire qu'il pense bien fort a mon Adrien, en février je lui réponds que je pense fort au sien.

En voici les paroles.



23 Février 2010
Et j'apprends la nouvelle,
Je ne suis même pas triste,
Ca monte pas à la cervelle,
Je réalise pas tout d'suite,
mon pote d'enfance est parti,
Bah ouais il a pris la fuite,
Son mal-être à abouti.
Il m'avait dit au revoir,
Combien de fois il a pleuré,
Chez lui tout seul dans le noir,
Il voulait nous le cacher.
Et puis tout seul sans espoir,
Il a voulu raccrocher,
Je vous prie de me croire,
On y était tous attaché.
Que ça soit sa famille,
Que sa soit son entourage,
On peut voir chez ses amis,
Des larmes sur le visage.
Avant la mort il y a la vie,
Et tu n'fus pas le plus sage,
Mais tu donnais ton avis,
Au moins t'avais la rage,
Au moins t'avais des trips,
T'avais du caractère,
Une famille formidable,
Des faux-culs et des frères,
T'étais pas intimidable.
Tu étais petit mais fier,
Dans le fond adorable,
Je viens rapper ma prière.
Pour moi c'est plus abordable,
Pardonne, la fragilité de mes paupières.
Mais tes potes hier,
Et aujourd'hui, sont toujours là,
Crois moi, poteau on ne t'oubliera pas,

Pas besoin de refrain pour montrer que l'on t'aime
Cette chanson est pour toi, toi mon ami mon frère,

Tu habites dans nos cœurs,
Alors, tu n'es pas loin,
Délivre notre rancœur,
Mon ami, Adrien.
J'suis allez au cimetière
T'étais tout près de moi,
J'aurais aimé frère,
Te serrer dans mes bras.
J'te jure, ça fait trop bizarre,
J'croyais qu't'allait t'en sortir,
J'aurais voulu être là,
Je te promet sans mentir.
J'aurais voulu te soutenir,
J'aurais voulu t'aider,
Te prouver que t'étais un être aimé.
Mais tu ne m'as jamais cru,
J'me rappelle des soirées dans la rue,
De tout ce qu'on a vécu
Des fois ou tu m'as décu,
Des fois ou je t'ai déçu.
Mais putain si j'avais su. . .



Il a laissé derrière lui
Des parents et un frère,
Une famille aussi,
Qui doit rester fière.
Je vous prie,
De recevoir, mes condoléances les plus sincères,
C'est peut-être pas la bonne manière,
Mais vous avez, ma considération toute entière.
Adri, Adn, Adibou,
Un jeune qui manque d'oxygène,
Et qu'est un peu casse-cou.
Il voulait reprendre les rennes,
Et pas finir à genou,
il a gouté à la délivrance suprême,
pour toi on restra debout.
Il a compris cette vie qui nous affolle,
Il n'est pas parti, il a simplement pris son envol.

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Sylvie a écrit le : 23/09/2012 à 10 : 37

Mon cher Adrien,

Tu aurais pu être fier hier après-midi à la fête d'anniversaire d'Aude, ta sœur. Je ne dis plus ta « petite sœur » car c'est déjà une ado à 13 ans, avec ses goûts pour les paillettes, le vernis à ongle, le maquillage et les froufrous. . .

FIER de ta maman toujours aussi digne et belle, plus belle que toutes tes autres tantes présentes. Ta maman pleine encore d'énergie et de courage, capable de nous accueillir si nombreux, avec le sourire et la gentillesse.

FIER de ton papa, toujours prêt à blaguer et continuant de photographier et de filmer les uns et les autres, malgré son chagrin. Ton papa qui a toujours su donner du sens au mot hospitalité.

FIER d'Aude, qui malgré l'assemblée nombreuse et le bruit, a tenu le coup… sans crises. Elle était un peu dans son monde, mais on la sentait heureuse et confiante d'être avec toute la famille autour d'elle. Elle n'a pas parlé de toi, mais je suis sure qu'elle a pensé à toi, comme nous tous. Car le seul grand absent de cette réunion de famille, c'était TOI.

Mais sois certain, cher Adrien, que tu étais dans nos cœurs et c'est aussi avec toi qu'on a trinqué autour d'une coupe de champagne pour Aude et qu'on a dégusté cet excellent fraisier que tu aimais tant!

D'ailleurs, caché dans un coin du jardin, avec ton esprit critique mais bienveillant, n'observais-tu pas cette « drôle » de famille ORY et les autres invité(e)s ?

Sylvie

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Maman a écrit le : 22/09/2012 à 23 : 19

Mon petit Bib,

Aujourd'hui était un jour consacré à Aude, je veux dire "particulièrement " et "exclusivement" car pour fêter ses treize ans, la famille quasiment au complet s'était réunie, comme pour ses dix ans, que tu avais fêté, avec nous tous, à Franconville.
Malgré ton absence tu n'as pas quitté un instant mes pensées; je dois dire d'ailleurs que depuis ton départ, j'ai développé cette faculté exceptionnelle de pouvoir être extrêmement présente quelque part tout en étant absolument ailleurs en même temps avec toi.

Quoiqu'il en soit, tu ne devais pas être bien loin de moi, de nous, car tout était lumineux en ce premier jour d'automne, beau et réussi comme toi.
D'ailleurs tu n'as pas manqué de te rappeler à nous car au milieu de cette belle fête, et dans le brouhaha des conversations dont je captais de ci de là quelques bribes, de la cuisine où je m'affairais, j'ai entendu un grand coup tapé au sol un peu comme celui du bâton qui annonce au théâtre la levée du rideau.
Le pêle-mêle de tes visages et de tes silhouettes aux milles facettes entourés d'amis qui nous saluent matin et soir, s'était décroché, mais en douceur, sans se briser ni rien "bouger" comme pour nous manifester ta présence et ta joie de nous voir ainsi réunis pour ta sœur et dans ta pensée.

Je t'aime en esprit farceur.

Maman
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Laurence a écrit le : 19/09/2012 à 07 : 56

Mon grand Chéri,

Aujourd'hui, nous sommes le 19 Septembre 2012.
Cela fait donc exactement un an et neuf mois que tu es parti.
Curieusement, depuis ton départ, j'ai un peu perdu la notion du temps. A peine l'été était-il là qu'il est déjà passé!
Et voilà maintenant l'automne qui pointe son nez, annonciateur de jours plus sombres. . .
Les saisons défilent sans que je m'en rende compte. Sans doute est-ce parce que, désormais, les jours qui s'écoulent se confondent tous dans un même chagrin, celui de t'avoir perdu.
Samedi, 22 septembre, jour de l'automne, nous nous retrouverons, tes oncles et tantes, cousins et cousines, auprès de tes parents, pour fêter l'anniversaire de ta petite sœur.
Je passerai, comme chaque fois que je vais à Franconville, te faire une petite visite là où tu reposes maintenant. Je retrouverai sans doute là-bas Isabelle et sa petite Ouliana, peut-être Brigitte et Claire ou encore d'autres d'entre nous. . . Et je déposerai pour toi, de la part de tous, un magnifique bouquet d'automne aux teintes flamboyantes qui te dira combien nous t'aimons et combien tu nous manques.

Laurence
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Maman a écrit le : 19/09/2012 à 00 : 16

Adrien, mon fils bien aimé

Je sais que tu voudrais que je t'oublie un peu, mais je n'y arrive pas en ce moment, et surtout je n'en ai pas envie du tout.
Je ne vis qu'en pensant à toi et en te parlant.
Peut-être est-ce l'automne naissant qui me rend plus mélancolique et « absente » ici, ou bien le fait qu'Aude soit partie quelques jours, elle qui prend toute la place quand elle est à la maison.
Quand je « l'oublie ", pendant ces trop brèves récréations, moi aussi je pars, je pars avec toi, dans mes souvenirs et tu ne me quittes plus.

Le présent, la vie n'ont aucune prise sur moi, même si, paradoxalement je suis obligée de m'y engloutir dans un semblant de ce qu'on appelle la « vie active ».
Pour moi, c'est le contraire, ce n'est pas la vie active, c'est la vie passive, je subis le travail, je subis les autres et leurs histoires juridiques ou personnelles que j'écoute par professionnalisme, ou par courtoisie mais qui ne m'atteignent pas et ne me touchent plus.
Je pense : « je suis une mort-vivante, laissez moi dans mon monde à moi, ce monde où la maladie et la mort sont frère et sœur, ce monde qui est loin, si loin de la vie que vous vivez, et que j'ai quittée irrévocablement, ne m'obligez plus à être ce que j'ai été car je ne peux pas ressusciter.
Laissez moi en paix ».

Mais je réalise aussi que si j'ai décidé de rester un peu sur les rails de ma vie d'avant, je dois « jouer le jeu » être « fair play » faire « comme si ».
Je dois donc laisser mes états d'âme, mes émotions, mes colères, mes révoltes, mon mépris, mon dégoût, ma lassitude, mon ennui …
La tentation est grande de tout laisser tomber car comme toi, j'aime être en harmonie avec moi-même et avec les autres et cela m'est devenu au fil du temps, avec ta mort et le retour d'Aude à la maison, de plus en plus difficile et je pense être hélas arrivée à un point de non retour.

J'ai décidé de m'accorder un temps de réflexion, car assurément ma vie ou ce qu'il en reste doit prendre une autre direction, je ne sais pas encore laquelle, mais j'essaierai d'être attentive au changement de cap quand il se présentera.
Aide-moi!

Aujourd'hui, je suis restée au bureau plus longtemps que d'habitude sachant que seuls ton père (qui n'a pas d'horaires comme tu sais) et mes chats m'attendaient.
Je suis revenue par le RER, et comme à chaque fois que j'attends mon train à la station Pereire-Levallois, j'ai revu dans l'escalier qui mène au quai "Direction Pontoise; Montigny- Beauchamp" ta silhouette tant aimée, toujours la même, ton jean bleu ou noir, ta parka bleu marine et ta grosse écharpe en laine grise, et puis à bout de bras, ton sac noir invariablement rempli à craquer de la même faço : tes codes de droit, ton code de la route, un caleçon et une paire de chaussettes propres, une brosse à dents, tes cigarettes, ton portefeuille toujours bien ordonné, tes briquets en vrac, tes éternels chewing -gum sans sucre et en général à la menthe forte pour entretenir tes dents sans carries et ton haleine fraîche.
Tout y est encore aujourd'hui, mon ange, sans oublier ton eau de toilette discrète dont le contenu ne s'est pas encore évaporé.

Je suis montée dans une rame qui m'avait semblé déserte, pour avoir la paix et penser à toi en toute tranquillité.
En réalité, il y avait juste deux sièges avant moi, une famille roumaine, une mère que je voyais de dos et qui semblait très jeune avec une petite queue de cheval décolorée au henné et trois enfants. Laîné devait avoir 10 ans, le second 7 ans et le dernier terriblement déluré, minuscule et affreusement turbulent, 3 ans.
Le grand n'arrêtait pas d'emjamber son sac de voyage pour sauter dans l'étroit couloir de la rame toujours plus loin, le plus petit escaladait comme il pouvait les accoudoirs, et lorsque sa mère s'était éclipsée 2 minutes pour regarder le tableau des stations, il avait hurlé dune voie stridente comme s'il avait peur qu'elle ne l'abandonne.
Cela ne l'empêchait pas de faire le clown devant ses frères, et de raconter de sa petite voix haut perchée, des histoires sans doute peu recommandables parce que ses deux frères riaient comme des bossus avecdes regards entendus à chaque parole qu'il proférait, que tout le monde dans la rame entendait, mais que nul ne comprenait. . Ils riaient tous les trois à gorge déployée et on voyait leurs petites dents toutes carriées, leurs mains crasseuses et puis leur cheveux blonds très, très fins comme ceux de leur mère, sans doute criblés de poux, qui s'envolaient comme des plumes dans leur extrême agitation.
Et puis, la maman a regagné sa place, et là, je l'ai vue de face : c'était Fantine, famélique, les joues creuses, les yeux entourés de grands cernes, le visage sans couleur, et surtout une bouche de vieillarde, sans dents et avec laquelle elle avait du mal à sortir les paroles susceptibles de calmer sa turbulente marmaille.
J'étais fascinée par ce spectacle, ces enfants si vivants, si drôles et magnifiquement ignorants des containtes sociales, si « sains » malgré leurs petites dents toutes pourries, leurs évidentes carences alimentaires et éducatives.
Alors j'ai regardé cette femme de toute mon âme et je l'ai enviée en toute spontanéité, malgré sa vie sans doute très rude, d'être entourée de ses trois enfants si vivants qui lui ressemblaient et qui malgré leur pauvreté possédaient avec elle le bien le plus précieux qui soit en ce monde : une famille.

Je t'aime en enfant déluré du KOSOVO.

Maman
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Maman a écrit le : 17/09/2012 à 23 : 46

Mon petit Bib

En relisant pour la remettre en page l'histoire des Dutapis (bientôt sur ton "site") j'ai beaucoup ri et beaucoup pleuré

J'ai ri, car c'est drôle, et surtout c'est plein d'imagination. Mais où allais –tu chercher toutes ces idées toi qui n'avais au fond pas le droit de regarder tant que ça la télévision lorsque tu avais dix ans?

A 18 ans, alors que tu t'étais lancé dans ton dernier "récit" "District pâle lune", tu m'avais dit à quel point tu étais écœuré et carrément jaloux de l'imagination délirante de J. K. Rowling après laquelle n'importe quel livre devenait fade comme un mets sans sel et sans poivre.
Crois moi, tu n'avais rien à envier à l'imagination de celle qui a écrit HARRY POTTER, si l'on veut bien comparer les âges.

Et puis j'ai pleuré… Car je mesure à quel point tu étais drôle, vivant, créatif et original et à quel point Aude et nous tes parents et puis bien sûr toute ta famille et tes amis avaient besoin de toi, de ta drôlerie, de tes discours sur la vie, et tout simplement de ta vie.
J'ai pleuré aussi parce que je t'ai imaginé, à 10 ans, écrivant ce « roman » avec ton sourire espiègle, tes yeux tirés, tes rires moqueurs, mais aussi ta mauvaise humeur quand les mots ou les idées ne venaient pas comme tu l'aurais voulu. . .
Alors tu vois, sans exagérer les choses même si je suis ta mère, j'imagine ce que tu aurais pu écrire, plus tard, tout au cours de ta vie, si tu étais resté avec nous et j'éprouve un terrible sentiment de gâchis, que tu sois parti et que tu sois parti AINSI.
Alors tu sais, je ris aux larmes et je pleure sur tout ce que j'ai perdu avec ta mort.
Je ne t'en veux pas mais je ne comprends pas, je te demande juste pardon de n'avoir pas su te retenir.

Je t'aime en Jack DUTAPIS.

Maman
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Constance a écrit le : 17/09/2012 à 14 : 00

Adrien;
Cela fait très longtemps que je ne t'ai pas écrit sur le livre d'or. Aujourd'hui, démontée par un nouvel échec dans mes candidatures, j'ai envie de te dire quelque chose. J'ai envie de te dire merci d'avoir créé ce tremblement de terre dans nos vies qui fait que le sol se dérobe sous nos pieds même si on essaie d'avancer, de nous avoir plantés là, comme ça, sans prévenir.
Je sais que tu n'es pas responsable de toutes les difficultés présentes de la famille - et des miennes en l'occurence. Evidemment, non. Mais aujourd'hui, après quatre mois où je me suis réinstallée à Paris et où ton absence se dessine en creux dans chaque station de métro, au détour de chaque rue - j'ai envie de te dire ce que j'ai sur le cœur.
Adrien, il n'y a pas une journée qui passe sans que je pense à toi, pas une sans que je me rapelle quelque chose, de drôle ou d'émouvant, à ton sujet; mais il n'y en n'a pas une non plus où je ne sente une colère immense monter en moi. . . Alors mon cher cousin, maintenant qu'on ne peut plus aller boire une bière pour se rabibocher, j'aimerais que la prochaine fois que je trinquerai, tu soies là, même si je ne te vois pas, et me réjouir avec toi.
Ta grande cousine qui galère pas mal mais t'aime comme avant
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Maman a écrit le : 15/09/2012 à 23 : 58

Mort à la Mort

La mort est un vampire
Quand elle pend votre enfant
C'est votre sang qu'elle tire
Et repue vous aspire
Dans l'antre du néant.

La mort est un bourreau
Qui dévaste sa proie
sans émoi et sans mots
Et fait de votre vie
Une lente agonie

La mort est un tyran
Dont l'empire s'étend
Bien au-delà du temps
De ceux qui sont en vie
Quand elle prend votre enfant
C'es vous qu'elle sacrifie

La mort est une faucheuse
Qui n'a ni foi ni loi
Elle frappe au hasard.
Quand elle vous arrache
Votre perle si rare
Elle ricane, la gueuse
Elle est hideuse et lâche.

La mort est une amante
Inlassable et collante
En volant votre enfant
C'est aussi vous qu'elle tue
Elle ne vous lâche plus
Et à jamais vous hante.

Maman

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Dadou a écrit le : 15/09/2012 à 21 : 14

Holy memories.


"It's a little bit funny, this feeling inside
I'm not one of those who can easily hide
I don't have much money, but boy if I did
I'd buy a big house where we both could live

So excuse me forgetting, but these things I do
See I've forgotten if they're green or they're blue
Anyway the thing is what I really mean
Yours are the sweetest eyes I've ever seen

And you can tell everybody this is your song
It may be quite simple, but now that it's done
I hope you don't mind, I hope you don't mind that I put down in words
How wonderful life is now you're in the world

If I was a sculptor, but then again no
Or a girl who makes potions in a traveling show
I know it's not much, but it's the best I can do
My gift is my song, and this one's for you

And you can tell everybody this is your song
It may be quite simple, but now that it's done
I hope you don't mind, I hope you don't mind that I put down in words

How wonderful life is now you're in my world. "
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Maman a écrit le : 13/09/2012 à 21 : 23

Mon petit Bib

Aujourd'hui, je ne te parlerai pas de toi mais d'Aude, car c'est son "anniversaire de 13 ans", comme elle le répète depuis des semaines.
Elle avait très peur qu'atteindre un tel âge la fasse grandir brutalement de plusieurs centimètres en quelques jours, voire en une seule nuit, et nous avons du lui dire et lui redire qu'elle aurait toujours la même taille après le 13 septembre, au moins pour un moment.
Je ne suis pas sûre de l'avoir convaincue. . .

Comme souvent, en me promenant sur internet, où je voulais cibler un cadeau susceptible de lui plaire, je suis "tombée" presque par hasard sur un texte qui m'a beaucoup touchée. Tu aurais pu l'écrire, et je me demande si c'est juste le hasard qui m'a fait renconter ce texte.

Je te laisse donc le découvrir ou le reconnaître.
Pardonne moi si ce texte donne aussi et surtout la vedette à la mère. . .

Je t'aime en fils et en grand frère.

MAMAN

Dieu planait au-dessus de la terre, choisissant ses instruments de propagation de l'espèce avec le plus grand soin et la plus grande réflexion.
Tout en observant, il ordonne à ses Anges de prendre des notes dans un fichier géant :

- Paul; Sophie, un fils, Saint Patron Matthieu; François, Amélie, une fille, Sainte Patronne Cécile, etc…

Finalement il communique un nom à un Ange, et sourit :

- Donne lui un enfant handicapé.

L'Ange s'étonne :

- Pourquoi celle-là, Seigneur ? Elle est si heureuse.

- Précisément, répond Dieu en souriant, pourrais-je donner un enfant handicapé à une mère qui ne connait pas le rire ? Ce serait cruel.

- Mais elle a de la patience ? demande l'Ange.

- Je ne veux pas qu'elle soit trop patiente, sinon elle se noiera dans une mer de pitié de soi et de désespoir. Une fois le choc et le ressentiment passés, elle y arrivera. Je l'ai observée aujourd'hui; elle a ce sentiment de soi-même et d'indépendance qui est si rare chez une mère.
Tu vois, l'enfant que je vais lui donner a son propre monde. Il faut qu'elle le fasse vivre dans son monde à elle et ce ne sera pas facile.

- Mais Seigneur ELLE NE CROIT PAS EN VOUS!

Dieu sourit :

- Peu importe, je peux m'en arranger. Celle-ci est parfaite. Elle a juste assez d'égoïsme.

L'Ange reste bouche bée.

- D'égoïsme? Est-ce là une vertu ?

Dieu hoche la tête :

- Si elle n'arrive pas à se séparer de temps en temps de l'enfant, elle ne survivra jamais. Oui voici une femme à qui j'octroie un enfant rien moins que parfait. Elle ne s'en rend pas compte, mais elle est enviable.

- Elle ne prendra jamais pour argent comptant ce qu'on lui dira, et ne considèrera jamais un progrès comme ordinaire.

- Quand son enfant dira « Maman » pour la première fois, elle aura assisté à un miracle et elle le saura.

- Quand elle décrira un arbre ou un coucher de soleil à son enfant, elle verra comme bien peu de gens ne voient jamais mes créations.

- Je lui permettrai de voir clairement les choses que je vois : ignorance, cruauté, préjugés; et je lui permettrai de s'élever au-dessus.

- Elle ne sera jamais seule, je serai à ses côtés chaque minute de chaque jour de sa vie, parce qu'elle réalise mon œuvre aussi surement qu'elle se trouve ici à mon côté.

- Et son Saint Patron ? demande l'Ange, la plume suspendue en l'air.

Dieu sourit :

- Un miroir suffira …




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Maman a écrit le : 12/09/2012 à 00 : 43

Voyage

J'aimerais te rejoindre pour un jour ou une heure
Juste pour m'assurer qu'il ne te manque rien
Juste pour être sûre que là-bas tu es bien
Et que je m'en retourne un pansement au cœur
Sur mon chemin de vie où me retient ta sœur
Un pincement à l'âme, mais l'esprit serein.


J'aimerais que tu viennes au plein cœur de la nuit
Quand le silence est roi et que la mort est reine
J'aimerais que, légère, tu m'emportes sans bruit
Dans les douces nuées de ton lointain domaine

Que nous puissions planer sans peur et sans paroles
Dans un monde magique aux confins de nos vies
Et qu'après ce voyage aux aux couleurs féériques
Tu insuffles à mon âme un éternel envol.

Je t'aime dans les nuages blancs.

Maman


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Maman a écrit le : 10/09/2012 à 23 : 37

Mon petit BIB,

J'ouvre souvent ton armoire à vêtements.
Pas plus que Grand-mère pour Hubert je ne pourrais me résoudre à me séparer de ces vêtements qui t'ont accompagné les deux dernières années de ta vie. Je les regarde, je les sens; avec l'odeur délicate dont ils restent imprégnés, malgré le temps, ils sont des accélérateurs, des amplificateurs du souvenir.
Ils s'animent sous mes yeux et permettent à mon âme malade de vagabonder jusqu'à toi.

Je regarde ton jean de tous les jours et je te revoie, dans le RER, en face de moi, à refaire le monde en gesticulant et en parlant très fort, à tel point que parfois, je te prévenais que j'allais changer de rame.

Je regarde ta veste à rayure style tweed anglais, dénichée au vide-grenier de Levallois quand tu avais 18 ans, juste avant ton bac, et je te revoie, si économe toujours de mes deniers, me vanter l'excellente affaire que tu avais faite. En réalité, les épaules étaient trop larges et les manches trop longues, et elle était restée dans ton armoire, à l'endroit où elle est toujours.

Je contemple tes chemises aux couleurs et aux motifs si différents, la vichy bleu, la rose unie, la rayée violine et blanche, la marron qui n'avait pas ma préférence mais que tu aimais tant, la noire dans laquelle tu étais un vrai séducteur, et puis surtout ton éternel sweat à capuche gris foncé; et là je te revoie partout, à la maison avec ta sœur, devant la gare de Pereire, quand tu m'attendais, sous la pluie avec tes chaussures légères, quand tu arrivais en maugréant d'être trempé malgré ta capuche rabattue, à des terrasses de café où je te croisais parfois au milieu de jeunes gens et de jeunes filles que je voyais autour de toi comme un filet de protection contre les ravages de l'autisme.

Je m'attarde toujours sur ton vieux, très vieux jogging « décath (mais adidas) » bleu marine avec des rayures blanches que tu as traîné pendant au moins trois années et qui était ta tenue de prédilection lorsque tu quittais ta vie trépidante pour te (re)poser chez toi, ou chez nous, à la maison.

Tes vêtements sont imprégnés d'une odeur de lessive et de ton eau de toilette.
Je referme toujours très soigneusement la porte de l'armoire pour les emprisonner avec leurs effluves qui me ramènent à toi.
Et, chose curieuse ta sœur qui farfouille absolument partout, de mon sac à main, à l'armoire à pharmacie, dans mes dossiers, dans tes livres, dans les placards et les moindres recoins de toute la maison, ta sœur n'a jamais ouvert cette armoire, comme si elle respectait la dimension sacrée de ces vêtements qui sont ton souvenir vivant.

Alors tu vois, quand j'ouvre ton armoire à vêtements, ta vie me saute au cou et là, je n'ai pas seulement envie de pleurer, comme Isabelle, je pleure à gros bouillons, car tout en bas, il y a aussi, enfermés dans un sac que je n'ai jamais eu le courage d'ouvrir les vêtements de lumière que tu portais le jour où tu as filé, comme une étoile, de l'autre côté du miroir.

Je t'aime en sanglotant.

MAMAN

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isabelle a écrit le : 07/09/2012 à 15 : 19

Adrien, mon filleul bien-aimé,
A l'instant, en levant les yeux vers mon ordinateur, je découvre pour la première fois sur l'écran une pub de bazarcom. chic. , la petite boutique en ligne que, d'après ta maman, tu affectionnais (moi qui me préoccupe assez peu de suivre la mode, je n'en avais jamais entendu parler auparavant. ). Je ne sais pas comment cette page est arrivée jusqu'à moi, mon ordinateur est inondé de spam, mais cette-fois, vraiment, à l'agacement se mêle une immense tristesse. Je trouve indécent le sourire de la jeune femme en corsage blanc et jupe fleurie - comment peut-elle se réjouir alors que toi tu n'es plus là? Je sais bien que cette question est idiote, mais elle fuse spontanément.
Tu étais si élégant. . .
Ta marraine (qui se retrouve en pensée à Franconville devant l'armoire de ta chambre, celle où tu rangeais tes vêtements, et qui a envie de pleurer)
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Isabelle a écrit le : 05/09/2012 à 01 : 08

Adrien, mon filleul bien-aimé
J'allais fermer l'ordinateur après une soirée studieuse quand soudain mes pensées m'ont ramenée vers toi.
Aujourd'hui ("hier" serait plus juste), c'était la rentrée des classes et malgré la joie d'Ouliana toute impatiente de reprendre le chemin de l'école, je me suis sentie par moments infiniment triste. Je sais pourquoi. Parce que chaque rentrée est un nouveau départ (vers des horizons inconnus), une promesse (celle de mieux faire, d'abord), une grande aventure (qui se vit seul et à plusieurs). Je me suis souvenue de tes rentrées fébriles, de tous ces espoirs qui te portaient, de tous ces projets que nous forgions pour toi. Et dire que tu nous as quittés comme ça. Une phrase un peu stupide et en même temps éminemment tragique me vient à l'esprit : enfant, tu étais tellement "vivant". . .
J'ai un petit cadeau de rentrée pour toi, comme "au bon vieux temps". Je l'ai déniché par hasard cet été, lors d'une exposition d'objets artisanaux dans un village du "Markgräflerland" où nous étions venus passer le dimanche. C'est un petit morceau de marbre taillé à la façon d'un livre. Je le déposerai sur ta tombe lors de ma prochaine visite, c'est-à-dire très bientôt, le jour où nous fêterons l'anniversaire d'Aude - j'ai prévu d'arriver tôt pour me rendre au cimetière et te tenir un peu compagnie.
Je t'embrasse tendrement.
Ta marraine

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Maman a écrit le : 04/09/2012 à 23 : 33

Mon écolier si sage et si frondeur,

Nous sommes privés de rentrée, c'est vrai, mais pas de nos souvenirs de rentrées.
Les tiennes étaient à chaque fois une fête :
ta première maîtresse de maternelle s'appelait Nathalie, comme ta maman, elle te rassurait, tu avais tout juste deux ans et demi, l'école était face à une église qui semblait veiller sur tous ces petits enfants (qui semblait seulement. . . ) et puis ta première maîtresse de CP, qui s'appelait Danièle; elle t'avait ébloui dès le premier jour, parce qu'elle ressemblait à Barbie, et puis ton professeur principal de collège, Madame Dover Rey qui était aussi ton professeur d'anglais et qui t'a tant fait aimer cette langue que tu as fini par la parler couramment.
C'est vrai que mes souvenirs se troublent quand j'approche de ta période lycée, car mon esprit était alors happé par ta petite sœur et par ce même chemin de l'école que nous avions pu lui faire suivre pendant quatre années.
Elle avait fait sa première rentrée en primaire à 7 ans, je revois sa petite atelle de marche à cause d'une entorse et son bras plâtré, souvenir de nos
difficiles "vacances "à Fort Mahon, je revois sa petite silhouette toute fluette à l'époque, un peu bancale avec son sac à dos très lourd et la belle Svetlana venue du froid mais si chaleureuse, et qui l'accompagnait comme une béquille fidèle et tenace; elle lui avait permis d'apprendre à lire et à apprendre tout court; elle lui avait, et d'autres après elle, ouvert une fenêtre, aussi petite soit elle, sur la vraie vie.
Aujourd'hui tu n'es plus là et Aude ne va plus à l'école.
Alors c'est vrai que nous sommes privés
de rentrée comme vient de te l'écrire Laurence, mais nous ne sommes pas privés de souvenirs, et ce sont eux qui me font tenir
aussi longtemps que je ne verrai pas l'avenir.
Alors veille sur ma mémoire.
Je t'aime depuis la nuit des temps.
Maman


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Laurence a écrit le : 03/09/2012 à 08 : 21

Mon grand Chéri,

Aujourd'hui, en cette veille de rentrée des classes, j'éprouve le besoin de noircir une page de ton cahier à toi, ce "cahier de liaison" si particulier que j'ouvre chaque matin pour te saluer, et chaque soir, pour finir la journée avec toi.
Hier soir, TF1 a diffusé, pour la nième fois, le premier film de la série "Harry Potter" :
Harry Potter à l'école des sorciers.
Je l'avais déjà vu, bien sur, et pour être franche, je l'avais adoré (comme tous ceux qui ont suivi) pour son extraordinaire poésie.
Mais j'ai voulu le revoir, en mémoire de toi.
Tu avais tellement aimé, lorsque le premier tome de la série était sorti, le personnage d'Harry et la vie fantastique et pleine de mystère qu'il menait à l'école des sorciers!
Ta petite sœur n'était d'ailleurs pas en reste. A l'époque (elle devait avoir trois ans) elle était à croquer et Poudlard n'avait pour elle aucun secret. Je la revois encore, terriblement excitée lors d'une mémorable soirée d'Halloween à Chantoiseau, affublée d'une cape et d'un grand chapeau de sorcière et courant autour de la grande table, décorée pour la circonstance d'orange et de noir, en poussant des petits cris de frayeur et joie!
Hier soir, en revoyant la scène du repas d'Halloween, dans le grand réfectoire de Poudlard, illuminé par des dizaines et des dizaines de citrouilles porte-bougies - les mêmes que celles que ton père, pendant des années, creusait le jour d'Halloween - je n'ai pas pu retenir mes larmes.
Que ces temps heureux sont désormais loin et - pour reprendre ces paroles d'Aragon - que le cœur me fend!
Demain, jour de rentrée des classes, je penserai à toi, enfant, mais je penserai aussi
à ta petite sœur et à tes parents, qui, par la force des choses et l'effrayante injustice de la vie, sont privés depuis des années de cette joie toute simple de "faire la rentrée".
Je t'aime infiniment.

Laurence

PS : Je ne voudrais surtout pas abuser, mais si tu pouvais insister là-haut, auprès de qui tu sais, pour que les choses s'arrangent un peu ici-bas, ce serait vraiment cool!

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Maman a écrit le : 25/08/2012 à 23 : 11

Mon petit BIB

Jean Luc DELARUE a quitté notre terre parce qu'il avait un cancer, et sans doute aussi, parce que c'était son heure.
A cette nouvelle, et après une minute de recueillement, je n'ai pu m'empêcher de penser à ton excitation lorsqu'il t'avait invité, enfant(tu devais avois 10 ans) à participer à son émission culte "ça se discute". Le thème était, me semble-t-il, "ces enfants qui ont un don particulier" ou quelque chose comme ça.
A l'époque, tu écrivais un livre très très drôle sur une famille spéciale : les "Dutapis" un père, une mère et un enfant(un garçon), famille banale somme toute, sauf que l'enfant était venu au monde avec déjà parfaitement acquises la marche et la parole outre divers pouvoirs surnaturels qu'il enseignera à ses parents; drôle de famille où les rôles étaient inversés, avec l'enfant qui enseignait, et les parents qui apprenaient plus ou moins docilement.
Lors de cette émission, tu avais été relégué dans l'assemblée, au lieu d'être sur le plateau, car le présentateur qui avait fait un tri à la dernière minute avait trouvé plus intéressant de présenter un oenologue ou un bridgeur plutôt qu'un écrivain en herbe.
Il t'avait néanmoins laissé la parole quelques minutes ou tu avais pu t'exprimer, mais, moi qui regardais l'émission en direct chez nous, car j'étais restée avec Aude, toute petite à l'époque, j'avais compris à tes réponses et à tes regards que tu étais déçu et blessé, voire humilié d'avoir été trahi. . .
En rentrant, tu m'avais dit, selon ton expression favorite que c'était du "foutage de gueule" et du coup, l'oœvre DUTAPIS avait été reléguée dans un endroit dont toi seul avait le secret, et elle est demeurée inachevée.
Je l'ai retrouvée après ta mort, mon cher amour; tu t'étais donné le mal de la retranscrire sur l'ordinateur après l'avoir écrite de tes caractères encore très enfantins, mais tu ne l'a jamais terminée, comme si la désinvolture avec laquelle on avait cherché à aborder ton "oœvre", t'avait découragé de la poursuivre, en te faisant perdre confiance.
Tu vois, cet évènement tragique, car la mort d'un homme jeune est toujours tragique, m'a naturellement ramenée vers toi, et je me suis demandée encore et toujours si un évènement particulier avait provoqué cette perte de confiance telle que seule la rupture absolue avec ses semblables peut apparaître comme le salut.
Je ne peux pas le savoir et ne le saurai sans doute jamais ici-bas.
Tout ce que je peux faire, dans l'immédiat pour toi, c'est, avec ton père, mettre sur le site, parmi tes écrits ce petit livre inachevé, dès que possible; tu pourras le relire avec Jean Luc, si vos chemins se croisent là-haut, et ainsi, régler ce vieux compte enfantin, dans la serénité céleste.
Je t'aime en enfant prodige.
Maman

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Maman a écrit le : 20/08/2012 à 23 : 05

Vingt mois sans toi tu sais
C'est surhumain déjà
Toute une vie sans toi
Sans te voir, sans t'entendre
Sans plus jamais t'attendre
je ne le pourrai pas.

Un messager m'a dit
Que s'il me prend l'envie
De passer à trépas,
Je te perds à jamais
Même dans l'au-delà.

Je sais, il faut la foi
Dans un ailleurs de joie
Mais je crois au malheur
Tout le reste est un leurre.

L'enfer de Lucifer
N'est peut-être pas pire
Que mon enfer sur terre
Sans toi, sans avenir.

Je suis un corps sans âme
Un oiseau sans ses ailes
Paris sans Notre Dame
Un feu sans étincelle
Un choeur privé de voix
Je suis ta Mère sans Toi.



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Maman a écrit le : 18/08/2012 à 01 : 18

Mon petit Bib,

J'ai passé beaucoup de temps dans le jardin pendant les vacances d'Aude.
J'avais quelques vers en gestation.
Je me dépêche de les écrire et de te les offrir avant son retour, car mon(ton?) inspiration risque de s'évanouir bien vite.
Où que je sois je t'aime et t'emmène avec moi, dans mon jardin secret.

Maman


J'ai un très beau jardin
Qui s'étire en longueur
J'ai un très grand jardin
qui s'étale en douceur

On y trouve des fleurs
Et des arbres fruitiers
Au fond un vieux noyer
Un hangard desuet
Aux tôles ondulées
J'ai un jardin très vert
Qui sent bon la prairie
Sous un soleil torride
Ou sous les flots humides
Il reste aussi joli.

Les chats qui s'y promènent
Prêtent leur élégance
A ce jardin d'Eden
En laissant la brillance
De leurs yeux de diamant
Et le discret silence
De leurs pas nonchalants

Mon jardin est un lieu
Comme je le voyais
Il y a très longtemps
Dans mes rêves d'enfant
Un coin de paradis
Que je m'imaginais
Dans ma vie de jadis
Quand je croyais en Dieu

Mon jardin est bien là
Mais il n'est que pour moi
Il n'est que pour mes chats
Il n'y a pas d'enfants
Qui viennent y courir
Il y manque ton rire
Et le son de ta voix
Il y manque ta sœur
Qui même en y étant
Reste souvent ailleurs.

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Maman a écrit le : 08/08/2012 à 22 : 33

Mon petit Bib,

Voilà, Aude est partie avec une nouvelle association qui organise des vacances, car la précédente a malheureusement fait faillite faute de subvention (quelle tristesse!).
Losque nous l'avons déposée avec l'aide de Massira samedi matin, très tôt, Place VAUBAN, la traversée des Champs Elysées et notre arrivée sur cette place splendide face au dôme des Invalides avait quelque chose d'irréel.
Paris est magique au mois d'Août, tôt le matin, quand on ne l'a que pour soi, quand les touristes dorment et n'ont pas encore assailli ses rues, ses magasins et ses monuments.
J'ai pensé à toi, lorsque j'ai vu flamboyer le Dôme des Invalides dans le soleil aveuglant du matin, j'ai repensé à ton habit de lumière et à un autre parcours que nous avions fait sous la neige, avec toi, pour la dernière fois.
J'ai eu l'impression que tu flottais près de nous et que tu nous accompagnais pour apaiser Aude, très, très inquiète à l'idée de quitter la maison pour 15 jours!
Tu devais être tout près d'elle pour la rassurer car, en dépit de l'heure matinale, de la fatigue et du voyage, nous n'avons pas eu de résistance, tu vois ce que je veux dire. . .
Nous avons pu enfin, ton père et moi, nous retrouver ensemble, près de toi, à Levallois, dans ton jardin, sublime avec ses lauriers roses et blancs, ses bougainvilliers rouges et oranges, son érable écarlate.
Pour une fois, nous avions tout le temps devant nous et un soleil bienfaiteur.
Je me suis promenée dans le jardin du souvenir pour regarder de plus près les lauriers (toujours quasiment sans fleurs!) puis j'ai lu quelques noms gravés sur la pyramide des urnes; je cherchais en fait une manière de te parler, ou de t'entendre, mais la pyramide était sourde et muette.
J'allais retourner dans ton jardin, lorsque j'ai entendu sur le gazon fraîchement coupé un petit froissement d'herbe. Je me suis retournée; c'était un pigeon des plus ordinaires qui me suivait discrètement. Quand il a vu que je l'avais découvert, il a marqué un temps d'arrêt et je lui ai parlé, comme à mes chats, pour lui dire qu'il était beau, que j'étais contente qu'il me tienne compagnie et que je le comprenais d'apprécier cet endroit, que j'aimerais comme lui pouvoir le survoler.
Il s'est envolé doucement et s'est perché une minute au sommet de la pyramide, puis a tourné la tête comme pour inspecter les alentours et décider de sa destination; puis il a repris son envol léger pour aller se poser sur une tombe; on pouvait y lire un patronyme : "Christoi".
J'ai retenu le mot "Christ" et je me suis dit : "peut-être dois-je prier, mais je suis révoltée, je n'en ai pas envie".
Le pigeon était déjà reparti pour se percher un court moment sur une autre tombe dont je me suis approchée.
C'était une vielle tombe en pierre; il n'y avait pas de nom, seulement une épitaphe où il était écrit : "rien ne remplace l'amour d'une mère".

J'ai envie de te répondre, mon ange : "rien ne remplace l'amour d'un enfant".

Je t'aime divinement.
Maman
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Maman a écrit le : 03/08/2012 à 00 : 08

Mon petit BIB

Ce soir, en fermant les volets de la chambre de ta sœur, j'ai aperçu la lune, très ronde et lumineuse, qui semblait toute proche de la maison, comme si elle était posée sur les branches du grand noyer, là-bas, au fond du jardin.
Immédiatement, une autre image de la lune, sortie de mes souvenirs avec toi, est venue se superposer à celle bien réelle, que je voyais en face de moi.
Cette autre lune qui m'est apparue, c'est celle de "bon anniversaire la lune", un petit film pour enfant racontant une histoire magique :
l'histoire d'un ourson qui converse avec la lune, mais ce qu'il croit être la voix mystérieuse de la lune n'est en fait que l'écho de sa propre voix.
Tu étais fasciné par l'ambiance lunaire, les images et les "dialogues", tu les connaissais par cœur, et toi qui étais d'habitude si turbulent et bavard, tu restais immobile et muet comme si, du haut de tes trois ans, tu cherchais à percer le mystère de ce dialogue irréel avec la lune.
Il y avait au fond dans ce film naïf une dimension pathétique : l'illusion à la fois que la lune était tout près de l'ourson, et qu'elle lui parlait alors que c'était l'écho et lui seul qui renvoyait à l'ourson sa propre voix dans l'immensité solitaire des cieux.
Il y a un très beau poème de toi sur la lune, dans le site que nous t'avons dédié.
Ce film a -t-il marqué ta vie?
M'entends-tu, ou comme l'ourson, suis-je en train de parler inlassablement avec mon echo?
Qu'importe au fond.
Je t'aime en résonnance déraisonnablement.

Maman

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Isabelle a écrit le : 02/08/2012 à 23 : 14

Adrien, mon filleul bien-aimé,
Surtout, ne va pas croire que je t'ai “oublié” – je ne peux d'ailleurs pas
m'empêcher de mettre le mot entre parenthèses tant il me paraît incongru. T'oublier – comment le pourrais-je avec ce chagrin qui me suit toujours et partout comme une ombre depuis ta disparition? Mais depuis des semaines et même des mois, j'ai été tellement prise par tant de choses que je ne m'appartenais plus. Et j'avais beau te parler, te faire des confidences, te prendre à temoin, m'en prendre à toi, aussi, parfois, je l'avoue – toujours il me manquait la disposition intérieure nécessaire pour t'écrire un petit message. Ce soir, je n'ai pas assez de temps pour déposer dans ton Livre d'Or les clichés que j'ai collectionnés au fil des jours en pensant à toi, mais je m'en voudrais de finir cette journée sans t'avoir dit combien je suis malheureuse que tu sois parti comme ça. J'écris “malheureuse” parce que dans ce mot il y a le “ malheur” de ta disparition, et j'ajoute “inconsolable” pour que tu saches à quel point tu comptais pour moi, pour nous tous. Souvent, je me dis que si d'en-haut tu arrives à lire dans nos cœurs, tu dois pouvoir mesurer combien nous t'aimions tous, et mesurer aussi du même coup le vide que tu as laissé. Ce serait bien si tu pouvais nous aider à le combler un peu.
Ta marraine qui t'aime tendrement.

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Laurence a écrit le : 23/07/2012 à 23 : 36

Mon grand Chéri,

Nous voici (enfin!) de retour, après notre escapade italienne de deux semaines.
De ces vacances - pourtant tant attendues - je ne te dirai rien, ou pas grand-chose.
Avant - je veux dire au temps d'avant, au temps heureux où tu étais encore là - j'aurais peut-être été plus sensible - ou autrement sensible - à la beauté des choses. Avant, lorsque tu étais là, un laurier en fleurs, une modeste petite chapelle adossée à une colline ou un cyprès - ils sont si nombreux en Italie! - ponctuant la douceur d'un paysage, tel un point d'exclamation, m'auraient certainement enthousiasmée.
Désormais, tout me ramène immanquablement et douloureusement à toi : les lauriers en fleurs, pourtant si beaux, à ce jardin où désormais tu reposes, les paisibles petites chapelles à cette église de la rue Rivay, pleine à craquer, où nous t'avons dit "au revoir" et les cyprès, dont j'aime tant l'élégance et l'élan vers le ciel, à cet "ailleurs" où tu es maintenant.
J'ai repensé, ces derniers jours, à ce voyage en Italie que tu as fait avec tes parents lorsque tu n'étais encore qu'un "bambino" et dont tu es revenu tellement excité : entre ta petite menotte, heureusement épargnée par la "bocca della verita" et cette nuit où, sans ton sourire enjôleur et tes talents de comédien, vous auriez dormi à la belle étoile, tu en as eu des choses a raconter lors de votre halte à Chantoiseau, sur le chemin du retour!
Cela étant, ce serait malhonnête de ma part de mettre sur ton dos l'échec - relatif, tout de même - de ces vacances. Cette année était simplement une année "sans". Mauvaise pioche sur toute la ligne. Depuis le choix des lieux (le plein cœur de l'Ombrie, écrasée par un soleil de plomb, et le Lac de Côme, tellement encaissé dans ses montagnes que l'on s'y sent définitivement prisonnier), les locations (pas vraiment à la hauteur de nos espérances. . . ) et jusqu'à notre dernière étape - le Lac Majeur - où le "vieil hôtel au charme désuet" (décrit comme tel sur Internet) où nous avions réservé les deux dernières nuits s'est avéré être un vieil hôtel tout court!!!
Tu vois, mon grand Chéri, Tu n'es pas la cause unique de ces drôles de vacances un peu ratées.
Mais quand même! C'est trop dur de vivre - ou revivre, ou survivre - sans toi.

Je t'aime infiniment.

Laurence

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maman a écrit le : 19/07/2012 à 23 : 54

Mon petit BIB

Dix neuf mois aujourd'hui.
Pour moi, ta mère, c'était hier, ce sera toujours hier.
Oui, c'est vrai je suis encore là, sur terre, sans toi; mais si l'on a une âme, crois moi, elle est déjà avec toi, là-bas.
Ce qu'il m'en reste ici, c'est juste un clone éteint qui m'oblige à survivre.
La vie c'était avant, avec du soleil et des couleurs, avec tes yeux tendres ou moqueurs et ton sourire charmeur, avec ta voix, avec tes rires, avec tes chants, avec tes rêves.
Mes rêves à moi, je les attends comme je t'attendrais en espérant te voir quand je m'endors enfin sur tous ces jours sans toi.
L'oubli n'est pas pour toi tant que je serai là.
Maman
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MAMAN a écrit le : 16/07/2012 à 01 : 42

Pourquoi es-tu parti
Ma force vive, ma vie
Pourquoi m'as-tu laissée
Toi, mon enfant chéri

Pourquoi m'as-tu quittée
mon cœur, mon sang, mon souffle

Pourquoi n'as-tu rien dit,
Pourquoi n'ai-je rien vu
Toi qui m'appelais tant
et souvent pour un rien

Pourquoi t'es-tu enfui
Sans même un SOS
Sans même un SMS
Sans cet ultime appel
Qui aurait tout changé
Qui pouvait te sauver
De ta chute mortelle

Pourquoi je vis, dis-moi
Et puis c'est quoi la vie
Quand on a tout perdu
quand on a plus envie

Je sais bien ce qu'on dit
Qu'il reste encore les autres
Le malheur ça dérange
Alors, on fait semblant
j'ai l'air près d'eux, tu sais
Mais pour te parler vrai
Je suis ailleurs mon ange
juste une âme en errance
entre ce monde - ci
où je crève d'ennui
et ce monde là-bas
où je ne te vois pas.


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Dadou a écrit le : 13/07/2012 à 08 : 03

Depuis sa sortie je n'arrête pas de tomber sur des affiches, publicités radiotélévisées ou encore sollicitations itunes pour ce film au casting duquel tu avais envoyé quelques photos de piètre qualité prises sur FACEBOOK malgré les nombreuses protestations que Stéphanie et moi avions manifestées.
Tu avais fait exprès de rater cette sélection pour que quelqu'un d'extérieur puisse te dire quoi faire, quoi choisir, qui être et quelle voie suivre. Tu ne voulais pas être au pied du mur obligé de faire face à tes envies, à ton talent, à qui tu étais et à celui que tu aspirais à être.

D'après ce que j'ai vu de la bande annonce le mannequin de 28 ans engagé pour le rôle que tu briguais n'est pas un grand acteur mais bel et bien un. . . mannequin. Voilà.

C'est une petite blague pas très amusante quand même, étant donné que le scénario du film - comme tu l'avais a l'époque souligné avec humour - raconte à peu de choses près le début de notre histoire.
Je sens que je ne vais pas résister longtemps à le louer.
Je sais que je serais certainement très triste après l'avoir vu.

Mais je suis quand même ET surtout très très très énervée que tu n'aies pas été plus volontaire avec cette candidature, laissant simplement ta passion te porter.

Je t'aime quand même.
Il faut que je te laisse, le tabac vient d'ouvrir, je n'ai pas dormi, bref je sais qu'on se comprend.
Je t'embrasse
: )
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MAMAN a écrit le : 06/07/2012 à 23 : 55

Mon petit BIB

Aujourd'hui, c'était les résultats du bac.
Je voudrais retourner en arrière, au moment où tu m'avais téléphoné, euphorique, pour m'annoncer ta mention "bien" au bac S, grâce à ton acharnement, à nos encouragements aussi, et à tes matières optionnelles.
Tu avais eu un "19" à l'option théâtre où tu avais choisi "le monologue du fumeur" de TCHEKHOV; et puis, un "19" en latin, où tu excellais, et où tu t'étais surpassé je pense aussi, pour avoir le dernier mot avec ta jeune prof de Latin que tu avais remise en place plusieurs fois lors des cours, à tel point que j'avais été convoquée à Sainte Croix, avec toi, pour t'inciter à lui faire des excuses.
Naturellement, tu ne t'étais pas excusé. Je t'en avais voulu un peu d'être aussi têtu. . .
Je m'étais inquiétée aussi de ton caractère si entier.

Il m'a été difficile de voir les images des jeunes gens et des jeunes filles que les journaux télévisés nous montrent immanquablement chaque année, exultant de joie, avec leur passeport pour l'avenir qui pour toi s'est figé dans la neige et le froid d'un mois de décembre.
Je voudrais ne plus voir et ne plus entendre, pour que la vie me soit moins dure; mais alors je ne percevrais plus le miaulement de Patouf ni celui de Nixon, je ne verrais plus leurs yeux verts translucides et émeraude, les seules choses qui me soient douces encore.
Je t'aime en bâchelier
Maman
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MAMAN a écrit le : 26/06/2012 à 23 : 53

Mon petit Bib,

C'est encore moi. . .
Je voulais te dire qu'après les pluies diluviennes de la semaine dernière, je suis passée faire un état des lieux, là où tu es. Comme d'habitude, j'ai recherché parmi les fleurs, les arbres et les plantes, un signe de vie : un papillon, une abeille, une fourmi, que sais-je?
Depuis plusieurs semaines, je trouve toujours, collé fermement sur la potiche blanche où nous déposons des fleurs fraîches un escargot de Bourgogne, bien baveux et bien vivant.
A chaque fois, je le détache délicatement de son habitacle et je le dépose doucement dans un endroit bien vert à plusieurs mètres de ton jardin.
A chacune des visites que je te fais, je le retrouve sur ta potiche, quasiment au même endroit et je ne peux m'empêcher de penser, ne sachant si c'est bien lui ou un frère jumeau d'admirer sa constance et sa fidèlité.
Samedi dernier, j'ai été très déçue de ne pas le trouver à sa place habituelle, mais il est vrai que les pluies et les vents avaient dévasté ton jardin et que la potiche était par terre, sans eau, avec des fleurs desséchées, aux couleurs passées. Je n'ai rien vu d'autre d'ailleurs que ce vase renversé et l'absence de son petit hôte baveux et j'ai été très contrariée.
Mais je ne me suis pas découragée, et j'ai fini en inspectant la potiche, avant de la rincer et de la remplir d'eau, par dénicher mon ("ton"?) petit escargot, à l'intérieur, tout au fond. . .
C'est déraisonnable, je sais, mais ça m'a fait très plaisir de le retrouver.
En même temps, j'ai découvert sur l'hibiscus en pot, maltraité par les pucerons et le gros temps, et qui n'exhibait plus qu'une seule fleur d'un orange vif splendide, une petite coccinelle. Elle y avait élu domicile comme pour me rappeler qu'il suffisait d'une seule fleur pour racheter le reste.
Puis, en levant les yeux, j'ai vu que le petit érable de Sylvie et Hermann avit résisté aux intempéries, magnifique avec ses fleurs étoilées d'un bordeau désuet; dans sa pousse discrète, ses branches légères avait atteint ma plantation d'oeillets de poète et l'enveloppaient presque d'un geste protecteur comme pour la consoler d'être aussi décatie et flétrie.
Et puis, j'ai découvert l'essentiel qui ne m'avait pas sauté aus yeux en arrivant, tant l'émotion m'étreint, à chaque fois.
Les lauriers roses et blancs que ton père et moi avions plantés l'an dernier et qui semblaient bouder depuis des mois en restant verts et nus, avaient donné une magnifique explosion de fleurs.
je les ai contemplés longuement, comme transportée ailleurs puis je suis brutalement retombée sur terre et j'ai regardé les lauriers plantés dans le jardin du souvenir : ils étaient tristounets, quelques fleurs maigrelettes de ci, de là, rien de comparable avec la flamboyance de tes lauriers à toi.
Et, tu me pardonneras cette pensée mesquine, celà m'a réjouie car j'ai pensé que si tes lauriers à toi étaient si beaux, c'était parce qu'ils étaient nourris d'abord par notre amour et toutes nos pensées pour toi.

Je t'aime, couronné de lauriers.

MAMAN

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Maman a écrit le : 20/06/2012 à 23 : 55

Mon enfant de toujours,

Voilà un an et demi que tu as quitté ce monde, et que je t'ai trouvé les yeux à jamais clos sur l'éternité.
Ta mort a ce pouvoir étrange d'arrêter le temps lorsque je pense à toi, comme si hier aujourd'hui et demain se confondaient.
Hier j'ai regardé une émission sur les « expérienceurs ».
Si je ne connaissais pas ce mot plutôt rugueux, sans mystère et sans poésie, je connaissais en revanche depuis plus de trente ans, car je m'y intéressais déjà avant ma période étudiante, le premier livre du Docteur MOODY qui relatait ces histoires mystérieuses de personnes revenues sur terre après un état de mort clinique.
Je connaissais déjà le sujet mais j'ai décidé de n'en sélectionner que ce qui pouvait m'apaiser et j'ai voulu croire que, comme ces témoins d'une expérience fabuleuse, tu as pris le même chemin de lumière, d'amour mais aussi d'humour.
Je me suis surtout, à ma petite échelle humaine et misérable, raccrochée à l'idée que ce matin là, il y a déjà un an et demi, lorsque je t'ai pris dans mes bras pour la dernière fois sur cette terre, tu as pu mesurer et ressentir, comme ces expérienceurs qui parlaient d'une extraordinaite faculté sensorielle et de la conscience, l'immensité et l'inconditionnalité de mon amour pour toi, et que tu n'as retenu que ça.
Je veux croire encore et toujours jusqu'à mon dernier souffle que tes yeux que j'ai cru clos sur l'éternité se sont au contraire ouverts sur l'immensité de cet ailleurs où j'irai aussi à mon heure.
Tu restes là où je suis et j'irai là où tu es.
Je t'aime, mystérieusement,

Maman
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Laurence a écrit le : 13/06/2012 à 10 : 30

Mon grand Chéri,
Aujourd'hui, comme chaque matin depuis que ton Livre d'Or est ouvert, mon premier geste,
au réveil, a été d'aller voir si quelqu'un y avait laissé un message depuis la veille.
Et je suis tombée sur le message déposé hier soir par ta maman.
Inutile de te dire que j'ai pleuré. Tu le sais!
J'ai pleuré, parce qu'il est insupportable, désormais, de t'imaginer bébé, puis petit garçon, avec toutes tes promesses et toutes tes espérances.
J'ai pleuré, parce que j'ai pensé qu'hier, lorsque ta maman m'a appelée, en fin d'après midi, elle a trouvé l'énergie et le courage de faire le point avec moi sur la situation d'Aude et de forger, encore et toujours, des plans pour son avenir, alors que le matin même, la vue de ce petit sac de dragées l'avait crucifiée et alors qu'elle-même et ton père sont à l'extrême bout de leurs forces.
J'ai pleuré enfin – mais cette fois avec un petit sourire au milieu de mes larmes -
parce que ce message m'a rappelé une scène trop mignonne.
C'était, je crois, peu de temps après la mort d'Hubert. Tu étais donc tout petit (à peine deux ans) et à croquer. Tu étais à Genlis.
Grand'mère t'avait laissé quelques minutes "sans surveillance" dans sa chambre (elle devait être dans la salle de bain) et tu en avais profité pour explorer la fameuse commode dans laquelle elle engrangeait tous ses "trésors" : cadeaux de fête des mères fabriqués à l'école et autres bricolages que nous lui avions offerts, enfants (et qui vous ont toujours fascinés, vous, les petits-enfants).
Et au milieu de ces trésors, tu as trouvé un petit sachet de dragées, très vieux, sans doute. . . mais encore intact. Je pense que tu as compris tout de suite, à l'odeur qui émanait de ce petit sachet de tulle comme à son apparence, que c'était là quelque chose de tout-à-fait délectable… mais aussi, bien sur, d'infiniment compliqué à ouvrir avec tes tout petits doigts.
Alors tu as du réfléchir, tu t'es assis par terre, sans rien demander à personne, et tu t'es mis à sucer le petit sachet de tulle, comme tu l'aurais fait d'une sucette, pour en extraire le sucre et le gout délicieux (et sans doute nouveau pour toi) des dragées!!!
C'est comme ça que je t'ai trouvé : assis sur le tapis, en train de te délecter, et tournant méthodiquement le petit sachet de tulle, pour être bien certain qu'aucune dragée n'échapperait à ta vigilance et ne serait oubliée dans ton entreprise.
C'était une scène extrêmement drôle, et à laquelle j'ai très souvent repensé, car elle en disait long sur toi : d'abord, bien sur, ton énorme gourmandise, mais aussi ta curiosité, ta débrouillardise et surtout ton autonomie. Car finalement, tu t'étais débrouillé tout seul pour arriver à tes fins, comme un drôle de petit bonhomme que tu étais, sans rien ne demander à personne.
Combien je donnerais aujourd'hui, mon grand Chéri, pour me retrouver là, sur le tapis avec toi, pour te prendre dans mes bras et pour te manger de baisers!
Et combien je donnerais surtout pour que tu aies été finalement un peu moins « autonome » et que tu aies su demander, à moi où à quiconque, l'aide dont tu avais besoin!
A l'heure qu'il est, je ne pleure plus (et pour cause : je suis au boulot!).
Mais je pense – encore et toujours – à toi.
Je t'aime infiniment.

Laurence

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Maman a écrit le : 12/06/2012 à 23 : 56

Mon petit Bib,

Aujourd'hui, en arrivant au travail, j'ai trouvé sur mon bureau un petit sac de dragées; elles étaient blanches, très fines, en forme d'amende, et bleues, toutes petites, en forme de cœur.
C'est un confrère qui les avait déposées là. . . Sur le petit sac en tulle si délicat, il y avait accroché au cordon de satin, le prénom de son enfant, précieux comme les lettres argentées où il était écrit.
J'ai lu ce prénom, il commençait par un "A" comme le tien, et puis, j'ai vu ce bleu, si tendre, comme le petit vêtement que nous avions choisi pour toi le premier jour de ta vie.
Ce n'est pas à ton baptême que j'ai pensé, mais à ta naissance, à ta fragilité, à toute cette vie si pleine de promesses qui s'ouvrait devant toi et qui s'est arrêtée si brutalement.
Je n'ai pu retenir mes larmes.
J'ai vérifié que mon mascara n'avait pas coulé, et que mon nez n'avait pas trop gonflé; je n'ai pas vu les traces de mon chagrin mais, malgré le camouflage habile que j'avais fait le matin, celles laissées par les griffures d'Aude sur mon visage.
Alors je t'ai oublié, une fois encore, pour penser à elle, et je me suis rappelé seulement à ce moment là, qu'elle m'avait demandé depuis deux jours ce que c'était que des dragées.
Bien évidemment, je lui ai donné le joli petit sac dès que je suis arrivée à la maison, et en la regardant l'ouvrir je me suis demandée pourquoi elle s'était intéressée aux dragées.
Ta maman qui s'interroge souvent sur ta sœur et sa pensée. . .

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Maman a écrit le : 03/06/2012 à 23 : 33

Mon petit Bib

Pour tes dix huit ans nous t'avions offert un week-end à Londres avec un(e) ami(e) de ton choix.
Ton père et moi étions excités comme si tu nous emmenais avec toi, car tes départs et la découverte du monde, c'était un peu nos rêves qui se réalisaient, nos pensées qui voyageait avec toi, des moments intenses d'évasion par procuration en quelque sorte …

Anne nous avait offert pour nous remercier un petit rosier blanc en pot.
Il avait très vite fané et, je ne sais pourquoi, moi qui n'ai pas la main vraiment verte, j'ai demandé à ton père de le replanter dans notre jardin, près de la balançoire de ta sœur en lui disant : « on ne sait jamais ».

Depuis, ce symbole de ton week-end à Londres est devenu un magnifique arbuste nous gratifiant chaque année de roses très roses et très odorantes, mais très rares.

Ce matin, après la pluie qui est tombée toute la nuit, j'ai découvert quatre magnifiques roses, totalement écloses et incroyablement parfumées.
Elles étaient pleines de gouttelettes de pluies, un peu comme si elles pleuraient d'être là, sur leurs tiges, en ce petit matin d'une deuxième fête des mères sans toi.

Je les ai cueillies, toutes, pour compléter les bouquets qui trônent près de tes photos et remplacer les roses fanées.
Lorsque je les ai regardées, pour voir quel effet elles faisaient avec les marguerites d'un jaune un peu passé qui étaient déjà là, au lieu de penser à toi, j'ai pensé à moi et je me suis offert ces roses comme si c'était mes roses à moi, que certes j'avais cueillies en pensant à toi, mais de ta part et rien que pour moi.
Il y en avait quatre, comme toi, ta sœur ton père et moi.

Ce sont des roses qui sont encore plus odorantes, lorsqu'elles sont fanées.

J'ai pensé que c'était peut-être ta façon de me dire que, oui, tu te souviens de moi comme je me souviens de toi.

Maman


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Maman a écrit le : 03/06/2012 à 23 : 29

SOUVIENS-TOI

Souviens toi Adrien
De ton séjour sur terre.
N'oublie pas mon enfant
Que j'y étais ta mère
En ce monde éphémère
Et pense à moi souvent

Rappelle-toi de moi
Dans ta céleste Sphère
Comme je pense à toi
Comme tu vis en moi
Ici bas sur la terre

Je veux que tous les morts
Du plus fou au plus sage
Du meilleur jusqu'au pire
Prennent leurs souvenirs
Pour unique bagage
Pour l'ultime voyage

Je veux m'ensevelir
Avec mes souvenirs
Qu'ils transpercent le temps
Que nos pensées se mêlent
En traversant les ans
Et nous fassent immortels
Dans le céleste empire
Que je puisse me dire
En baissant les paupières
Pour la dernière fois
Au jour du dernier jour
En repensant à toi
Et à ma vie sur terre
Que j'ai été ta mère
Que je le suis toujours
Et le serai encore
Au-delà de ma mort.

Maman, immortellement


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Brigitte a écrit le : 03/06/2012 à 11 : 00

Adrien, mon grand
C'est aujourd'hui la fête des mères. . . . . . .
Cette fête, avant ta disparition, avait perdu pour moi toute véritable signification, étant devenue une fête avant tout très commerciale.
Bien sûr, Grandmère avait quand même droit à sa petite carte et petit cadeau (mais pas tout le temps, je l'avoue!!! je me dédouannais en lui passant un petit coup de fil!) Cette année, je n'ai pas eu le cœur de lui envoyer une petite carte(ta maman était trop présente dans mes pensées).
Quant à moi, je ne me souviens pas d'avoir été fort gâtée par Charles et Claire, outre les petits cadeaux fabriqués à l'école, qui m'encombraient et dont je ne savais que faire. . . Aujourd'hui, je suis seule avec Claire (qui aura certainement oublié) et je ne m'attends pas à un coup de fil de Charles!
Mais, gâtée ou non par mes enfants, je les ai encore tous les deux auprès de moi, comme la plupart des mamans aujourd'hui. . . .
Je réalise la chance que j'ai et alors je n'ose plus me plaindre de quoi que ce soit. . . .
Vois-tu, Adrien, ce jour de fête des mères reprend aujourd'hui pour moi sa réelle signification et je voudrais qu'il disparaisse à jamais du calendrier. Tu en devines la raison.
Je pense à ta maman. . . . . amputée d'une moitié d'elle- même depuis ta disparition, l'autre moitié "anesthésiée" consacrée à Aude, envers et contre tout. .
Je pense à ta maman, qui a toujours été et est toujours une maman prête à donner sa vie pour ses deux enfants. . Elle n'a pas eu le temps de le faire pour toi. Elle le fait pour ta petite sœur. .
Je pense à ta maman et au destin effroyable de sa vie.
Je pense à ta maman et à sa souffrance de tous les jours.
Je pense à ta maman et son courage surhumain.
Je pense bien sûr à toi et à Aude, ses deux trésors les plus précieux.
Alors Toi qui a tant aimé ta maman, envoie lui un petit signe aujourd'hui.
Quant à Aude, j'espère de tout mon cœur qu'elle souhaitera à sa façon ce jour de fête des mamans, afin de redonner un peu d'espoir et de courage à ta maman. . . .
Je t'embrasse de toute mon affection mais le cœur gros.


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herceLuhBlecY a écrit le : 28/05/2012 à 08 : 01

The minute i see you have a new post i usually rush over here, even though i haven't posted a comment to say thanks til now, i love your posts. Thanks!

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Laurence a écrit le : 24/05/2012 à 22 : 11

Mon grand Chéri,

Tu sais combien je suis attachée aux "dates anniversaires".
Eh bien aujourd'hui, 24 Mai, est une de ces dates, comme l'est également désormais le 19 Décembre.
Il y a vingt ans aujourd'hui, Hubert nous quittait. Vingt ans, c'est à la fois long, très long, quand il faut faire face à l'absence de ceux qu'on aime, mais c'est aussi court, trop court pour un séjour terrestre!
Aujourd'hui, comme chaque année le 24 Mai, j'étais à Chantoiseau. Une petite parenthèse dans la course du temps, pour me recueillir et retrouver le souvenir du passé. Et comme chaque année, j'ai tout retrouvé : l'odeur de l'herbe mouillée, le parfum enivrant des roses de l'allée et surtout, au crépuscule et pendant la nuit, le chant des alytes qui n'ont jamais manqué ce rendez-vous depuis toutes ces années. Comme un petit signe d'Hubert, qui nous dirait : "vous voyez, je suis toujours là, avec vous, dans le jardin, si beau en ce soir de Mai, dans la vieille maison, dans vos cœurs et dans vos vies". Et c'est vrai, il est toujours là.
Bien sur, tu lui as un peu volé la vedette.
Mais cela ne veut pas dire que l'on pense moins à lui. Non. Cela veut dire simplement que, désormais, on pense à toi aussi. Comme lui - et avec lui - tu es au centre de nos vies, chaque jour et à chaque instant.
Il y a quelques temps, ta marraine qui t'aime tant, voyant mon attachement aux dates anniversaires, m'a envoyé ce très beau texte d'Yves Duteil. Ce soir, je vous le dédie, à Hubert et à toi.
Et n'oublie pas que je t'aime, éternellement.


LES DATES ANNIVERSAIRES

J'ai un profond respect des dates anniversaires
Ces portes que le Temps dispose autour de nous
Pour ouvrir un instant nos cœurs à ses mystères
Et permettre au passé de voyager vers nous.

Je suis toujours surpris par les coïncidences
Qui nous font un clin d'œil du fond de leur mémoire
En posant des bonheurs sur les journées d'absence
Et nous laissent à penser que rien n'est un hasard

Peut-être est-ce un moyen lorsqu'ils se manifestent
Pour ceux qui sont partis dans un autre univers
De nous tendre la main par l'amour qui nous reste
Pour nous aider parfois à franchir des frontières

Est-ce nous qui pouvons au travers de l'espace
Influencer ainsi la course des années
Ou serait-ce un lambeau de leur chagrin qui passe
En déposant des fleurs sur le calendrier

Il existe en tous cas dans les anniversaires
Une part de magie qui fait surgir d'ailleurs
Les visages ou les mots de ceux qui nous sont chers
Des êtres qui nous manquent et dorment dans nos cœurs

Ils sont là quelque part pour un instant fugace
Et dans les joies souvent qu'ils partagent avec nous
Se rendorment certains que rien n'a pris leur place
Et que leur souvenir nous est resté très doux

Sans amour notre vie n'est plus qu'un long voyage
Un train qui nous emporte à travers les années
Mais celui qui regarde un peu le paysage
Ouvre déjà son cœur pour une éternité

Au delà des paroles et de la bienveillance
Il existe des voies difficiles à cerner
Faites de souvenirs, d'amour et de silence
Et que bien des savants vous diront ignorer

Elles sont un privilège au cœur de la souffrance
Un baume pour les jours qu'on ne peut oublier
Qui pourraient avoir l'air d'être sans importance
Mais qui soignent des plaies difficiles à fermer

J'ai un profond respect des dates anniversaires
Ces portes que le Temps dispose autour de nous
Pour ouvrir quelquefois nos cœurs à ses mystères
Et permettre au passé de voyager vers nous

Pour ouvrir quelquefois nos cœurs à ses mystères
Et permettre au présent de nous sembler plus doux.




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Maman a écrit le : 20/05/2012 à 00 : 02

Adrien, mon enfant de toujours

Dix sept mois sont passés
Je n'ai rien oublié
Dix sept longs mois d'absence
Qui m'ont vidée, mon fils
de toute ma substance
Comme un hideux supplice.
Je ne laisserai pas
le temps nous éloigner
J'irai me réfugier au creux des souvenirs
Ceux où je te vois rire
Et je continuerai toujours à te parler
Et à te faire revivre
malgré mon mal de vivre
pardonne moi mon fils
Si parfois je m'enivre.

A toi mon Adrien, mon enfant à jamais.

Maman

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MAMAN a écrit le : 28/04/2012 à 00 : 15


Mon petit bib

En relisant le dernier message de Constance, j'imagine comme dans ce clip, qu'un jour, toi aussi tu réapparaîtras, comme ça, juste une fois, dans le soleil couchant.



Adrien mélancolique



Tu porterais ce blouson que tu avais acheté avec moi chez GAP, lorsque tu avais 16-17 ans, le même que celui du héros d'un de tes films fétiches « tout sur ma mère » un blouson marron, avec des rayures blanches aux coudes. Tu aurais cet air de loubard que j'aimais quand tu le portais, tant il contrastait avec ta vraie nature, une mèche dans les yeux, tes jeans délavés, tes « supergas » aux pieds.
Toi, réapparaissant dans le soleil couchant, et moi qui te regarderais, et le temps qui s'arrêterait.
Aude me demande parfois ce que je dirais ou ce que je ferais si jamais tu revenais, en vrai…

Si tu me revenais
Je te regarderais
Comme on contemple Dieu
Pour la première fois

Si tu m'apparaissais,
Je clignerais des yeux
Dans un flot de lumière
Et sentirais en moi
Battre à nouveau mon cœur
Et mon âme engourdie
Baigner dans la chaleur
D'une nouvelle vie.

Si je te revoyais
Je ne parlerais pas
J'avancerais vers toi
Dans le soir déclinant
Et je t'enlacerais
Comme on berce un enfant
Pour chasser ses tourments.

Je dirais à ta mort
Qu'elle s'est trompée d'heure,
Qu'elle s'est trompée d'âme
Que ta place est ici, parmi nous et en vie
Qu'elle s'en aille ailleurs
Qu'elle te rende à moi, à nous et pour toujours.

Je te dirais à toi
Reste mon Adrien,
Ma vie sans toi n'est rien
Qu'une toile livide
Sur un mur froid et vide
Pourquoi as-tu fais ça ?
Que t'a donc fait la terre
Pour quitter tous les tiens ?
Au moins es-tu serein?

Tu me dirais alors
D'un air tendre et narquois
Quelques mots simplement
« Crois-moi, maman très chère
Je n'avais pas le choix
Je suis si bien là-bas
Chez moi tout simplement
Mais ne vous oublie pas.
Pense à moi dans la joie.

Si je te revoyais tu sais, juste une fois,
Si tu me disais ça, seulement çà, tu vois
Alors là oui, d'accord, j'oublierais les pourquois
J'accepterais ta mort
Et pourrais vivre encore.


Adrien moqueur™ /><br />
<br />
<br />
<br />
Je t'aime en revenant<br />
<br />
Maman<br />
<br />
—————————————————<br />
<br />
<b>Dadou</b> a écrit le : 27/04/2012 à 03 : 35<br />
<br />
Fabulous you, je reviens tout juste de Londres. Je me suis plongée dans la culture hipster, je pense que ça t'aurais plu. J'ai trouvé un petit livre de contes en anglais pour que ta maman puisse le lire a ta petite sœur qui veut absolument apprendre cette langue parait il; )<br />
C'est peut être pour pouvoir te montrer fièrement ses progrès quand tu viens la voir en secret alors qu'elle dort.<br />
Je t'ai trouvé une jolie carte, je vais t'écrire un joli périt mot puis je viendrais te voir avec un beau bouquet de ces jolies roses bicolores qui me font me souvenir de toi.<br />
Je t'embrasse<br />
—————————————————<br />
<br />
<b>Laurence</b> a écrit le : 19/04/2012 à 23 : 30<br />
<br />
Mon grand Chéri,<br />
<br />
Aujourd'hui, c'était le 19.<br />
Peu importe de quel mois. Tous les 19 de chaque mois te sont désormais dédiés, même si - tu le sais - je pense à toi chaque jour qui passe.<br />
J'aurais aimé t'écrire ce soir un beau texte, te dire quelques vers élégants ou encore te raconter une petite anecdote, quelque chose d'original, de léger ou de drôle, quelque chose qui te ressemble.<br />
Mais depuis quelques temps, plus rien ne vient sous ma plume, alors que mon cœur et ma tête n'ont jamais été aussi pleins de toi.<br />
Ce soir, je ne peux que te dire combien tu me manques. Douloureusement. Terriblement.<br />
<br />
Laurence<br />
<br />
<br />
—————————————————<br />
<br />
<b>MAMAN</b> a écrit le : 18/04/2012 à 01 : 04<br />
<br />
Mon petit Bib<br />
<br />
La poésie s'affiche parfois dans le métro, d'auteurs connus ou d'amateurs.<br />
<br />
Ce matin (ou plutôt, hier matin) j'ai lu quelques lignes de Zeno Bianu, poète connu mais que je ne connaissais pas.<br />
<br />
Ces quelques mots m'ont plu, ils m'ont un peu tirée vers le haut en me faisant penser à toi, au fait que l'essentiel est ailleurs, que la poésie en fait partie.<br />
<br />
Je te les lis :<br />
<br />
« La poésie  c'est un réflexe de survie<br />
Une effraction continue<br />
La persistance du souffle<br />
Le vrai cœur de la planète<br />
Le contraire de l'inhumanité croissante »<br />
<br />
Je les adresse au lauréat du concours de
Je t'aime en vers et en couleurs.

Adrien anniv


Maman.


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Brigitte a écrit le : 09/04/2012 à 23 : 24

Adrien, mon grand
Tu vois, ce soir, une fois encore, j'ai du mal à croire à ta disparition si brutale. .
Et une fois encore, comme toujours, je me dis : " mon dieu, si on pouvait revenir en arrière, si on pouvait changer les choses"
On ne le peut pas, hélas!
Ton absence ( surtout en ces moments des fêtes de Pâques, que tu as tant aimées lorsque tu étais petit, si craquant et si gourmand!) est et restera toujours intolérable pour nous tous tant nous souffrons de ne plus t'avoir parmi nous, de ne plus te voir, de ne plus t'entendre, de ne plus discuter et ne plus rire avec toi.
Tu es parti bien trop tôt, sans nous y préparer! Et nous, qui étions pourtant proches de toi et qui pensions te connaître, n'avons rien su voir ni entendre. . . . .
Hier après-midi je suis retournée à la Basilique Notre Dame des louanges pour y brûler mes petites veilleuses et mon cierge. . . .
Tu es dans mes pensées au quotidien.
Fais moi un petit signe, mon Adrien. . .
Je pense à toi
Brigitte
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MAMAN a écrit le : 07/04/2012 à 23 : 57

Adrien, mon amour, mon enfant de lumière,

Adrien bapt


En ce jour de Pâques qui commence, je pense à des moments heureux et bénis partagés avec toi et d'autres gens qui t'aiment, des moments si inscrits dans ma vie que même les ravages du temps et de ma souffrance ne m'arracheront jamais.
Je pense à Chantoiseau que tu aimais tant, surtout enfant,

Adrien Paques Charlieu

le Chantoiseau complice, accueillant et réconfortant des fêtes de famille; je pense particulièrement au Chantoiseau de Pâques dans sa splendeur florale toute printanière, ce Chantoiseau des oeufs en chocolats et des surprises cachés dans la verdure que tu cherchais puis bien plus tard, avec la même gourmandise et avec Aude et les autres…



Adrien et Aude
Grâce à Laurence que j'ai vue si souvent préparer des gerbes de fleurs magnifiques pour Hubert, et avec la participation des uns et des autres j'ai moi aussi magistralement fleuri hier, seule (ton père avait dû rester avec Aude)et dans le froid matinal ta tombe.
J'y ai mis du jaune éclatant comme l'énergie et la lumière qui t'habitaient, du blanc comme la paix dans laquelle tu baignes maintenant, et du bleu comme le ciel et son immensité.

Alors que j'étais affairée dans mon extrême et bienfaitrice solitude avec toi, à préparer toutes ces fleurs pour parvenir à l'harmonie parfaite à l'image de mon amour pour toi, j'ai senti soudain, comme une incongruité dans ce lieu de recueillement : une très forte odeur de café brûlé, là, autour de ta tombe, comme celle que je sentais quand j'arrivais dans ton petit studio où tu avais préparé pour moi à l'avance du café, sachant que j'étais toujours pressée.
Ensuite, lorsque je suis repartie du cimetière, presqu'en courant car un client m'attendait au bureau, j'ai laissé passer juste à proximité du métro, une voiture de l'auto-école "Cosmos".
Et puis, à l'aller, quand je me suis assise dans le métro, coincée entre mes énormes bouquets et ma coupe de fleurs, j'ai juste eu la place d'apercevoir, dans mon étroit champ de vision, une grande affiche avec un jeune homme qui s'appelait Adrien.
J'aurais pu (dû ?) pleurer mais j'ai pris celà comme des signes de vie que tu tenais à m'envoyer pour Pâques, un "bonjour", avec l'affiche, une pause café avec l'odeur qui flottait près de toi (même si je conviens avoir hérité du côté paternel, d'une truffe plutôt que d'un nez qui me fait percevoir ce que d'autres ne sentent pas), et un "au-revoir" avec la voiture de "Cosmos" un peu comme pour me faire croire à ta résurrection
Tu es pour moi resplendissant.
Maman





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Isabelle a écrit le : 06/04/2012 à 23 : 39

Adrien, mon filleul bien-aimé,
Ce soir, j'ai eu l'occasion de penser encore un peu plus fort à toi.
Ouliana a participé à un premier spectacle avec les enfants de son groupe de théâtre.
Malgré un trou de mémoire au début, elle s'en est bien tirée.
Je devais être complètement « ailleurs » en quittant la maison, car j'ai oublié mon appareil-photos.
J'ai réalisé que je t'avais très souvent emmené au théâtre, mais que je n'avais jamais eu l'occasion de te voir sur la scène.
Autre détail curieux : nous parlons souvent de toi, et pourtant Ouliana ne savait pas que tu faisais du théâtre - en tout cas elle n'avait pas vraiment enregistré cette part si importante de ta vie et de ta personnalité.
Mais l'autre jour, elle est tombée en arrêt devant une magnifique photo de toi sur scène. Cette photo (une simple copie couleur) trône dans une vitrine, à côté d'un minuscule Shakespeare en marionnette et d'un livre intitulé « Coups de théâtre ».
Je ne sais pas quel rôle tu interprètes. Ton visage a une expression très grave qui a fasciné Ouliana. Tu es assis par terre, immobile, et cependant on sent que quelque chose se passe et que tu es complètement absorbé dans l'action, animé de l'intérieur. On s'attend presque à t'entendre déclamer. Tu es figé et en même temps terriblement vivant. C'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles j'aime autant cette photo. L'autre, c'est qu'elle parle de bonheur, tout simplement. Quand je la regarde, je sais que tu as AUSSI été heureux.
Ta marraine qui t'aime tendrement.

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Constance a écrit le : 29/03/2012 à 22 : 05

Cher cousin,

Connaissais-tu les Guns N'Roses? Si oui, nous n'avons jamais parlé de ce groupe ensemble, contrairement à tous ceux que nous nous faisions découvrir mutuellement - me revient "The Jesus and Mary Chain", quand nous étions tous les deux dans notre phase années 80 (toi je ne sais pas, mais moi j'y suis toujours). . .

Bref une chanson de ce groupe me fait intensément penser à toi : Don't cry. Le clip est plein de drames et de passion, et même s'il n'a ni queue ni tête, il a quelque chose de très fort et de très beau. Il évoque les Etats-Unis, la vie à la fac, l'amour fou, la douleur de vivre, la musique. . . il me parle, tout simplement. A la minute 2 : 54, le chanteur en voiture avec sa nana sur une route escarpée des US braque soudain le volant, sourit étrangement, la fille hurle et lui fonce dans le vide.

Que s'est-il passé dans ta tête juste avant?
Je doute que tu aies pensé à nous. . . Mais je regarde le clip avec la voiture qui vient d'exploser, le grand calme qui s'ensuit et en haut, sur la colline, le chanteur qui réapparait, comme si de rien n'était, pantalon en cuir et guitare à la main, dans le soleil du soir, et qui dit :

"And please remember that I never lied
And please remember
how I felt inside now honey
You gotta make it your own way
But you'll be alright now sugar
You'll feel better tomorrow
Come the morning light now baby

And don't you cry tonight. . . "

Promis, je ne pleurerai pas ce soir. . .

Constance
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Brigitte a écrit le : 21/03/2012 à 06 : 12

Adrien, mon grand
Je ne comprends pas. . . . . . .
Je t'ai écrit hier un long message, et visiblement il a été effacé. . . . . . . .
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Isabelle a écrit le : 20/03/2012 à 22 : 28

Adrien, mon filleul bien-aimé,
Pourquoi faut-il que sur les photos les plus récentes tu ressembles tellement à Hubert ? Est-ce moi qui dans ma tristesse ai le regard faussé ?
Ta marraine qui t'aime et qui s'interroge.
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Julien a écrit le : 20/03/2012 à 15 : 53

Je penses à toi souvent,
et j'ai pensé à toi hier,
meme si je n'écrit qu'aujourd'hui.
Le message de ta maman m'a rappelé quelques souvenirs auxquels je n'avait pas repensé dernièrement.
Tu nous manques
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Maman a écrit le : 20/03/2012 à 00 : 26

Mon biboche,

Pour tes 20 ans, je t'avais proposé un dîner en péniche avec tes quatres meilleurs amis, les plus anciens. Tu avais trouvé cette idée complètement réductrice voire mesquine et tu m'avais dit qu'il t'était impossible d'exclure tous tes autres amis, que tous comptaient pour toi, et que tu devais être avec eux tous.
J'étais prête à te laisser notre maison de Franconville et à m'éclipser avec ton père pour un week-end, (Aude était en Belgique à ce moment là…) afin de te laisser accueillir tout ce monde, mais tu avais décliné cette deuxième offre; tu n'avais jamais été sensible au charme de notre maison rustique et tu avais à la dernière minute trouvé à Paris un grand appartement style loft récemment acquis par un de tes amis.
Tu m'avais prévenue à la dernière minute, alors que je travaillais ce jour là, et j'avais dû appeler ton père pour m'aider à faire les courses de façon à ce que ta fête soit réussie mais surtout que nous soyions dans les temps.
Nous nous étions donné rendez-vous devant le Leclerc de Levallois Perret.
Il faisait chaud. Tu nous attendais avec un jean comme je les aimais (délavé mais pas trop et surtout pas slim) et un pull marin.
Tu étais beau, si beau et si charmeur que j'éprouvais toujours un sentiment de force et de confiance en moi en te regardant.
Il était 18 heures environ et seule une dizaine de tes amis avaient été conviés à cette fête à ce moment là.
Mais tu nous avais prévenus, à peine étions- nous arrivés, que tu comptais bien rassembler en deux heures une centaine de personnes et comme nous en étions convaincus pour bien te connaître, nous n'avions pas hésité à remplir deux énormes cadies pour ces invités alors virtuels. . .



Adrien à vingt ans

Je te reverrai toujours assis à l'avant de la voiture ce jour là, rassuré par l'impressionnante cargaison de denrées qui avait rempli tout le coffre.
De Levallois à Oberkampf, tu avais envoyé et reçu un nombre impressionnant de sms, pour nous lancer, victorieux, au fur et à mesure des messages que tu recevais, que tout le monde où presque avait répondu "présent". Je revois encore ton excitation (la même que celle que tu avais, enfant, quand tu nous voyais nous affairer ton père et moi aux préparatifs de tes goûters d'anniversaire ), la rapidité vertigineuse avec laquelle tu maniais ton téléphone (comme ton clavier d'ordinateur portable de fac qui t'attirait bien des regards, tant tu tapais tes cours à la vitesse de l'éclair).

Il nous restait une heure pour tout préparer.

Lors de cette soirée, nous avions enfin pu faire la connaissance d'une foule d'amis dont tu nous parlais souvent sans que nous les ayions jamais rencontrés, dans notre exil forcé, et bien que vous soyiez nombreux et entourés d'innombrables bouteilles d'alcool pas une seconde je n'aurais imaginé que vous en feriez mauvais usage.
Tes amis étaient comme toi : ils m'inspiraient confiance, ils savaient s'amuser sans danger (enfin, je crois) et ils respiraient tous la vie, la santé et l'avenir. J'étais heureuse que tu les aies choisis, qu'ils t'aient choisi, et que vous vous soyiez trouvés.
J'étais rassurée de te savoir bien entouré.
Tu ne nous avais accordé qu'une permission de minuit, alors nous vous avons laissés entre vous, avec votre musique, vos blagues, vos rires et vos secrets.
J'ai remercié Dieu, comme à chacun de tes anniversaires de m'avoir permis de t'avoir pour enfant et de t'aimer, et je lui ai demandé comme à chaque anniversaire de te protéger.
Dieu devait être sourd à mes prières ce jour là.
Où peut-être m'a-t-il entendue mais à l'échelle de son Eternité.
Alors aujourd'hui mon chéri, je te dis et je te crie :
"bon anniversaire Adrien, où que tu sois"

Maman

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Isabelle a écrit le : 19/03/2012 à 23 : 35

Adrien, mon filleul bien-aimé,
Je suis dans le train qui me ramène à Reims, occupée à t'écrire tout en grignotant des Kinder bueno - à mon âge, tout de même, je devrais avoir honte, mais je le fais en mémoire de toi avec qui j'en ai tant partagé!
Lorsque je suis arrivée au cimetière en début d'après-midi, ta maman et Sylvie étaient déjà auprès de toi, Laurence (que j'avais croisée juste avant chez le fleuriste) nous a rejointes un peu plus tard - ton papa, lui, venu le matin, avait dû regagner Franconville. Le soleil s'attardait sur la tombe habillée aux couleurs du printemps : roses aux teintes variées, cytise d'un jaune lumineux, hellébores écarlates. . . Sur le ruban que tes parents avaient fait mettre autour de la coupe, on pouvait lire : « Bon anniversaire Adrien, où que tu sois. » Cette formule m'a beaucoup plu, je l'ai trouvée très éloquente sous son apparente simplicité. Elle nous permet en effet de croire et d'espérer que tu n'es pas seulement là, dans ce lieu du souvenir où nous venons nous recueillir ponctuellement, mais aussi ailleurs, en un endroit connu de toi seul, d'où peut-être tu observes nos petits faits et gestes quotidiens. Et d'ailleurs, à un moment, ta maman s'est exclamée : « Si Adrien nous voit nous affairer comme ça avec nos fleurs et s'il nous entend jacasser, il doit nous trouver bien ridicules. ». Cette phrase nous a fait sourire malgré notre tristesse - d'un seul coup nous t'avons (re)vu devant nous, avec cet air moqueur que tu affichais si volontiers. Et je parierais que tu nous as trouvées plus ridicules encore lorsque nous nous sommes installées toute les quatre dans un café où tu allais parfois, pour siroter ringardement l'une un café, deux autres un jus de tomate et la dernière. . . une tisane! Tu imagines - pas la moindre boisson branchée, pas même un petit verre de bière (sans doute eût-il fallu que Brigitte soit là, ou - mieux encore - Constance avec laquelle tu en as éclusé pas mal!).
Nous sommes venues te rendre hommage, donc, et - comme l'a fait remarquer très justement ta maman - on aurait dit que tu prenais un malin plaisir à multiplier les obstacles pour empêcher cette commémoration : le fleuriste habituel avait mis inopinément la clé sous la porte, la composition florale n'était pas du tout au goût de ta maman, un cortège funèbre nous a fait quitter le cimetière un peu précipitamment, un autre nous a interdit malgré lui l'accès de l'Eglise Saint-Justin où nous voulions mettre une bougie. . .
Voilà - ce n'était pas grand chose, juste deux petites heures pour te dire notre attachement, au sens le plus vrai du terme, notre tendresse, notre amour, en communion avec celles et ceux de la famille qui n'ont pas pu se joindre à nous. Tu vois : le malheur est immense, la souffrance terrible, mais l'affection que chacun d'entre nous a pour toi, pour tes parents, pour ta petite sœur, mise bout à bout, a permis de commencer à construire un petit bout de rempart à l'abri duquel peut-être la vie va pouvoir continuer. Aide nous si tu le peux en nous donnant un petit signe de temps à autre - même s'il s'agit juste d'un clin d'œil narquois comme ceux que tu n'as pas manqué de nous adresser aujourd hui.
Ta marraine qui t'aime tendrement.

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Constance a écrit le : 19/03/2012 à 23 : 24

Cousin,
La derniere fois que j'ai voulu t'écrire, j'ai fait une fausse manip et du coup, mon message n'est pas parti. Peut-être te réécrirai-je quelque chose de similaire plus tard, mais aujourd'hui, ce n'est bien sûr pas à cela que je pense, mais à ton anniversaire. . . .
Qu'aurais-tu voulu avoir comme cadeau ? Surement un truc à la mode, mais maintenant que tu n'es plus là pour me dire ce qui est in et out, je serais bien en peine d'imaginer ce que cela aurait pu être.
Cousin. . . je sais que tu es avec nous quelque part alors tu dois voir à quel point je me sens fatiguée ce soir, alors je pense que tu ne verras pas d'inconvénient à ce que je retourne au feuilleton que je retourne à l'épisode de Desperate housewives que je suis en train de regarder - celui de l'enterrement de Mike. Chacune des héroines, en cette occasion se plonge dans ses souvenirs, et au cœur même de la peine, sourit en se remémorant tel ou tel souvenir. Alors, comme tu n'es pas là et que je suis bien loin de Paris, je ne fais ni une, ni deux et me rends à Wisteria Lane, où moi je penserai à toi.
Je t'embrasse tendrement,
Constance
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Laurence a écrit le : 19/03/2012 à 09 : 17

Mon grand Chéri,

Aujourd'hui, 19 Mars 2012, tu aurais eu 22 ans.
Si tu avais encore été parmi nous – je veux dire « physiquement » parmi nous – je t'aurais envoyé la traditionnelle carte d'anniversaire, sans doute accompagnée
d'un petit chèque… Et tu te serais empressé, dès réception, de m'appeler ou de m'envoyer
un SMS pour me remercier.
Il y a deux ans, pour ton vingtième anniversaire, j'avais adressé ta carte rue Edouard Vaillant, synonyme pour moi, aujourd'hui, d'horreur et de catastrophe.
Cette carte m'était revenue quelques jours après, faute de nom sur ta boite aux lettres.
Entre temps, sachant que tu ne l'avais pas reçue, j'en avais bien sur envoyé une autre.
Mais j'avais gardé la première, sans savoir que ce serait aussi la dernière … Elle a rejoint après ce funeste 19 décembre la boite à souvenirs qui t'est consacrée (une très grosse boite!), où je conserve précieusement tout ce qui te concerne : photos, courriers, poèmes et autres textes écrits par toi, et tous ces mails que nous avons échangés après ta disparition avec tes parents, tes tantes, tes amis, ces mails, si beaux et si nombreux qu'ils pourraient faire un livre, le Livre de ta trop courte vie.
Ce matin, j'ai ouvert ma boite à souvenirs, j'y ai trouvé la carte de tes vingt ans, dans sa petite enveloppe bleu marine, et je l'ai relue. Elle est d'une affligeante banalité, mais elle dit combien je t'aimais.
Et je continue à t'aimer, éternellement.

Laurence


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Brigitte a écrit le : 19/03/2012 à 05 : 34

Adrien, mon neveu chéri
C'est aujourd'hui le 19 mars, jour de tes 22 ans, que tu aurais certainement fêté avec tes amis, si les choses avaient été différentes. .
Cela fera le deuxième anniversaire que plus personne ne pourra te souhaiter de vive voix et de nombreux 19 mars sans ta présence ici-bas nous attendent encore.
Le temps n'atténue ni la douleur ni la souffrance de ton absence.
Brigitte

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Isabelle a écrit le : 19/03/2012 à 00 : 30

Adrien, mon filleul bien-aimé,
Aujourd'hui, tu aurais eu vingt-deux ans. . .
J'étais ta marraine, je n'ai jamais oublié ton anniversaire, même si au fil des années les cadeaux sont devenus moins personnels. Alors, tout à l'heure, je prendrai le train pour me rendre auprès de toi, le cœur gros de chagrin, la tête pleine de souvenirs, ressassant éternellement la même question : « Pourquoi ? »
Il y a quelques mois de cela, alors que je rentrais de Franconville où j'avais passé le week-end de la Toussaint, j'ai entrepris d'écrire un message pour le Livre d'Or. Je l'ai commencé et tout à coup j'ai réalisé que nous étions le 2 novembre, « jour des morts » dans la religion catholique. C'est idiot à dire, mais cette date m'a retenue de t'écrire.
Lorsque j'étais enfant - comprends : à la fois nourrie de culture religieuse mais aussi passionnée par la mythologie - ce mot évoquait pour moi quelque chose de terrible. Je me représentais une horde de vieillards rassemblés en un lieu indéfinissable et même inhospitalier. J'étais incapable d'imaginer que la mort pouvait aussi emporter des êtres jeunes, beaux, pleins de vie. Si je n'ai pas réussi à t'écrire ce soir-là, c'est parce que d'un seul coup (je ne sais pas pourquoi) j'ai vu surgir dans ma mémoire ces images lointaines mais terrifiantes, et je n'ai pas pu ni voulu t'associer à cette foule anonyme et grise, toi que j'ai si souvent vu dans des couleurs vives ou tendres (je me souviens d'un polo à rayures rose et beige que nous avions acheté ensemble. . . ).
Depuis, je sais qu'il existe d'autres cercles de disparus, à commencer par celui des poètes, pour reprendre le titre de ce film magnifique que je t'avais fait découvrir, - des cercles beaucoup plus lumineux où d'autres t'ont précédés, Hubert en particulier, d'autres qui, comme toi, s'en sont allés jeunes et beaux, désespérant de jamais trouver leur place.
Je pense à toi, parti si plein de promesses. Et je songe amèrement que si tu avais le sentiment de ne pouvoir trouver ta place, ce n'est pas parce qu'elle n'était nulle part mais plutôt parce qu'à ce moment-là de ton développement intellectuel, affectif et psychologique, elle pouvait justement être partout : au prétoire comme sur la scène d'un théâtre, à Paris comme à Londres, ou encore ailleurs, avec ou sans partenaire, loin de ta famille ou au contraire très proche d'elle. Tous les jours, je croise des étudiants qui te ressemblent, genre chic décontracté, mèche sur les yeux, slim et converses, et je me dis que ce pourrait être toi; je vois sur les murs de la fac des publicités qui les invitent à partir étudier à l'étranger, et je me surprends à penser qu'ils te prennent ta place, et pour un peu je leur en voudrais. . .
Tu peinais à trouver ta place, et moi je te croyais solidement assis. Tu pensais même peut-être n'avoir pas de place du tout, et tu te trompais, mais comment aurais-je pu te le dire, alors que je ne soupçonnais rien de tes doutes et de tes interrogations ? Le vide que tu as laissé en partant, au sein de notre famille éplorée, parmi tes amis (même s'ils oublient de se manifester dans leur égoïsme juvénile), et sans le savoir dans beaucoup de lieux que tu aurais sans doute, plus tard, habités de ta présence, et même aussi dans le cœur de tous ceux que tu étais appelé à connaître, est à la mesure de la place que tu occupais : immense, total, irrémédiable.
Pardonne moi de ne pas trouver de mots plus gais pour un message d'anniversaire, mais la souffrance est vraiment trop grande.
Ta marraine qui t'aime tendrement.

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Isabelle a écrit le : 12/03/2012 à 23 : 16

Adrien, mon filleul bien-aimé,
Laurence a raison : il est important de ne pas laisser le Livre d'Or se tarir (toi qui aimais les mots, as-tu remarqué que dans « tarir » il y a -presque-« taire », comme si le silence desséchait. . . ). Alors ce soir je me suis dit que je prenais un moment pour t'écrire quelques mots - cela m'apaisera peut-être aussi un peu, car je sens au fond de moi une immense tristesse, ravivée sans doute à l'approche de ton anniversaire.
Depuis mon dernier week-end à Franconville, déprimée par mon impuissance à aider ta (petite ?) sœur et donc aussi tes parents, j'ai repensé à cette époque lointaine où j'avais accueilli Aude à Reims une semaine entière, toute seule. C'était en juillet 2004. Je me souviens du plaisir que j'avais eu à la promener dans les rues de Reims. Entre les courses à Monoprix où elle remplissait elle-même le chariot, les détours par la FNAC et la bibliothèque, les après-midis au square, le jardinage, les jeux, les bains de mousse et les réveils en douceur parmi les poupées, les peluches et la collection des « Belles Histoires » de Pomme d'Api, son séjour à la maison s'était merveilleusement bien passé. Je m'en étais réjouie pour elle d'abord, pour moi ensuite, et bien sûr aussi pour tes parents qu'elle épuisait déjà.
Aujourd'hui, même si je suis heureuse rétrospectivement d'avoir pu de temps à autre seconder (modestement) tes parents dans leur lourde tâche, je m'en veux terriblement de n'avoir pas compris que j'aurais dû aussi m'occuper de toi plus souvent dans ces années où tu étais adolescent - continuer à t'inviter à Reims pour de petits séjours (au risque de t 'entendre déclamer une énième fois ton vers favori tiré des « Fourberies de Scapin » : « Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? »), t'emmener au théâtre ou ailleurs, n'avoir pas peur de te solliciter, faire en sorte de « garder le lien », comme on dit, à ce moment crucial de la vie où le désir d'émancipation ne facilite pas les choses. Mais voilà : je te savais naturellement indépendant, très entouré, trop plein de ressources personnelles pour être désœuvré - sans parler des programmes de vacances que ta mère te concoctait, en particulier les séjours linguistiques (je me souviens d'un départ mémorable, au petit matin, où tu es parti avec une tonne de bagages. . . et de mauvaise humeur!). En te délaissant involontairement pour me tourner vers ta petite sœur, j'ai perdu sans y prendre garde mon statut de marraine attentionnée et mis en péril la relation privilégiée que j'avais eue avec toi pendant des années. Le temps a passé. . . Je ne suis pas certaine que si j'avais été plus présente à tes côtés tu m'aurais parlé un jour des grandes questions qui t'agitaient, mais en tout cas je suis inconsolable de ne pas avoir été plus proche et plus disponible à un moment où tu pouvais avoir besoin de moi. Lorsque je m'adresse à toi (cela arrive plusieurs fois par jour), c'est toujours d'abord pour te demander pardon.
Je t'aime tendrement.
Ta marraine

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Constance a écrit le : 09/03/2012 à 00 : 16

Message effacé. . . tsss, pourtant j'avais bien envie de te l'écrire, celui-ci. . .
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a écrit le : 09/03/2012 à 00 : 15


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Maman a écrit le : 29/02/2012 à 23 : 59

Mon petit bib

Je voulais juste te dire (et l'écrire pour ne pas l'oublier ) un petit "mot" d'Aude qui m'a beaucoup surprise.
Comme tu sais, elle pose toujours des questions sur l'âge des gens et sur le temps qui est passé ou qui va passer.
Elle m'a demandé quel âge j'aurais quand elle aurait 50 ans.
Au lieu de lui répondre simplement pour la rassurer,‹0 ans, ou l'inciter à chiffrer elle-même mon grand âge, en y mettant le temps nécessaire, je lui ai répondu brutalement (car elle m'avait épuisée et tyranisée comme toujours) : "je ne serai plus là, je serai au ciel avec Adrien et qui s'occupera de toi alors?"
Elle m'a répondu sans hésiter : "Marie".

On dit que la vérité sort de la bouche des enfants, ce doit être encore plus vrai quand elle sort de la bouche des enfants comme ta sœur.
Qui lui a inspiré une telle réponse?
En tout cas, je l'ai trouvée à la fois drôle et pleine de grâce, et elle m'a fait penser à toi.

Tu restes avec nous éternellement.

Maman
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"Camille la rousse" a écrit le : 29/02/2012 à 21 : 46

J'ai beaucoup pensé à toi dernièrement mon dridou. . . Ces quelques mots pour te dire combien tu me manques. Je ne t'oublie pas, je prie souvent pour toi et pour ta famille.

Je t'aime et t'embrasse fort

Cam
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Maman a écrit le : 20/02/2012 à 00 : 08

Mon amour d'enfant, mon fils, ma vie

J'ai des choses à te dire que je ne peux écrire, alors je te les ai dites à toi et à toi seul.
Les as-tu entendues en ces deux mois d'hiver si durs, la neige, le froid, toi qui n'es plus là et puis ta sœur qui nous impose de pousser nos limites toujours plus loin.
Jusqu'où et jusqu'à quand ?
Mais je ne suis pas venue, après cette longue grève de la plume, te parler de ce quotidien que tu connaissais si bien et qui nous a tous les trois aliénés.
Je suis venu te redire simplement, pour résumer un peu ce que je t'ai murmuré depuis ces jours derniers que je déteste l'expression « faire son deuil », comme on peut dire « faire ses dents », ou « faire une soupe ».
J'ai définitivement déprogrammé ces trois mots de mon langage, ils n'existent plus; si quelqu'un les prononce devant moi, je ne les entendrai même pas.
Pas plus que je n'entendrai ces mots terribles comme « le temps fera son œuvre ».
Quelle œuvre ?
L'oubli ? La consolation ? La reconstruction ?
On ne fait pas son deuil.
On ne fait jamais le deuil de son enfant. On meurt avec ou l'on devient amnésique; il n'y a aucune autre alternative.
On est en deuil et on le reste à jamais quand on a perdu son enfant.
On n'oublie pas, on ne se console pas, on ne se reconstruit pas, et si on est encore là, c'est le cœur sanguinolent et l'âme inerte, tout simplement, parce qu'on ne peut pas faire autrement; parce qu'il faut continuer au nom de ceux qu'on aime, qu'ils soient près de nous ou qu'ils soient ailleurs.
Mon deuil est éternel, comme toi.
Je "n'intègrerai" jamais ton départ.
Lorsque j'entends la sirène des pompiers, sur la place Pereire, devant la petite Gare du RER où nous nous donnions souvent rendez-vous, mon cœur continue aujourd'hui encore, une fraction de seconde, une petite fraction d'inconscience, à tressaillir, et l'angoisse à m'étreindre à l'idée qu'il pourrait t'arriver quelque chose et que je n'y survivrais pas.
Et puis je réalise très vite que plus rien ne peut t'arriver, que je ne dois plus avoir peur pour toi puisque le pire est arrivé.
Et j'ai survécu, puisque je suis encore là.
Encore là pour toi, même si tu n'es plus là et comme dans la chanson qu'Aude aime tant, pour elle et tous les autres.

A bientôt, ma vie, mon fils, mon enfant d'amour.

MAMAN


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Dimitri Garnier a écrit le : 17/02/2012 à 23 : 29

Je suis l'un des 3 amis d'Hubert. Mon "vieux camarade maudit" m'accompagne toujours. Je pense à votre famille dans mon éloignement.
Je suis de tout cœur avec vous dans le deuil d'Adrien qui me rappelle si douloureusement celui d'Hubert.

Dimitri
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Laurence a écrit le : 31/01/2012 à 22 : 11

Mon grand Chéri,

Voila longtemps - trop longtemps - que je n'ai rien écrit dans ton Livre d'Or, que j'ouvre pourtant chaque jour, en espérant y trouver un message de l'un ou l'autre d'entre nous. . . Mais cette période est décidément trop douloureuse et chacun, je crois, hésite à "graver" sur ces pages ce qu'aucun mot ne peut exprimer : l'infinie douleur de t'avoir perdu.

La nuit dernière, il a neigé. Pour la première fois cette année. Ce matin, les toits étaient tout blancs. Je déteste la neige. Je ne l'ai jamais aimée, mais depuis ton départ, je la déteste vraiment et définitivement. J'ai l'impression que c'est elle qui t'a arraché à nous.

Je pense à toi, encore et toujours.
Je t'aime infiniment.

Laurence



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Maman a écrit le : 26/12/2011 à 01 : 09

Depuis un an je traverse le temps sans exister vraiment.
Le temps ne compte plus, j'ai vécu cette année comme une seule journée ou comme un siècle entier.
Ma vie a reculé; elle est devenue un éternel "retour sur images", qui estompe les souvenirs d'avant, toujours les mêmes images.
Celles de ta silhouette irréelle dans ton habit de lumière, sous les flocons de neige,
celles des volets de ton studio à travers lesquels j'avais aperçu de la lumière ce matin-là comme une promesse de vie à laquelle je voulais croire encore malgré ton portable muet,
celles de ton père me répétant inlassablement "nous avons perdu notre enfant",
et puis cette multitude de roses blanches à l'église, et sur ton cercueil, ton dernier lit de bois si lourd que tes amis voulaient porter jusqu'au cimetière pour rester avec toi, dans le froid, jusqu'à la fin de ton chemin.
Toutes ces fleurs, toutes ces larmes, toute ta chère famille et tous ces gens réunis un jour de fête pour te pleurer.
Je reverrai toujours les cierges de l'église qui brûlaient pour toi seul, ou plutôt pour ton âme, nous imposant à tous de réaliser ton départ foudroyant au royaume des morts, et puis j'entends encore, comme un écho désormais familier, tous ces mots si beaux, tous ces chants si poignants qui te furent consacrés et qui ont à jamais détrôné les lumières et les choeurs mélodieux de mes Noëls d'antan.

Décembre ne sera plus jamais le mois de ces Noëls, ni le mois où je suis née, mais seulement désormais celui de ta fin et de ma mort aussi.
Un jour, peut-être, je renaîtrai, quand d'autres souvenirs chasseront ces images et que j'aurai su voir sous l'habit de lumière ton visage radieux.

Sois (bien)heureux.

Maman
Brigitte a écrit le : 25/12/2011 à 00 : 40

adrien, mon grand
Nous sommes le 24 décembre. . . . . ( il est 23h55)
Ce soir, je ne reparlerai pas du 24 décembre 2010. Il n'y a pas de mots pour décrire cette journée.
Non, ce soir, je vais te reparler du 24 décembre 2009, dernier noël que nous avons eu le bonheur de passer avec toi.
Souviens-toi! Michel m'avait posé un lapin au dernier moment! Il devait venir nous prendre à Nancy pour nous rendre à Franconville pour passer les fêtes de Noël avec toi, Aude et tes parents. Mais en fin de compte, je devais le rejoindre à Paris.
J'étais donc partie seule de Nancy en compagnie de Charles, Claire et de mon Cliffou.
J'étais stressée de prendre le volant dans Paris. Michel m'avait donné un point de rendez-vous à une sortie d'autoroute pour me permettre de le suivre une fois dans Paris.
Nous sommes tout de même arrivés à bon port mais avec bien du retard. Tu avais appelé plusieurs fois pour savoir où nous en étions dans notre périple. Michel, têtu comme d'habitude, n'avait pas mis son GPS et nous faisait faire bien des détours. J'ai du avoir brûlé bien des stop et passé bien des feux rouge ce jour-là.
Nous sommes donc arrivés bien tard mais Nathalie venait tout juste de terminer les préparatifs. Ce fut une très bonne soirée passée dans la bonne humeur, petits plats délicieux et vins aidant!
Nous savourions nos derniers instants de bonheur à ce moment-là mais nous ne le savions pas!
Ce soir, samedi 24 décembre 2011, nous sommes à nouveau à Franconville (Michel, Charles, Claire, mon Cliffou et moi-même )et Constance est venue nous rejoindre après être allé te voir.
Pour Aude et pour toi ( tu restes éternellement dans notre cœur et nos pensées), nous avons fait en sorte que cette soirée soit réussie. Arif nous a servi le vin que tu aimais lui offrir et nous l'avons savouré doublement.
Aude a été adorable et je crois qu'elle a eu des petits moments de bonheur. Est-ce grâce à toi? Est-ce une façon de nous faire savoir que tu es près de nous et que tu veilles sur nous?
Je t'aime, mon grand, et te dis à demain.

Brigitte



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Isabelle a écrit le : 24/12/2011 à 20 : 59

Adrien, mon filleul bien-aime,
Un long message, en souffrance (à tous les sens du terme)depuis des semaines, te parviendra plus tard, dès que j'aurai trouvé le temps nécessaire et la disposition interieure (une relative sérénité lorsque je pense à toi) pour l'écrire.
24 décembre 2011.
Contre toute attente (tes parents ayant estimé que trop de monde à Franconville risquait de perturber Aude)nous sommes à Neukirch.
La neige tombe à gros flocons.
Un Noël blanc, chez Hermann et Sylvie, comme souvent ces dernières années.
Un Noël blanc.
Blanc dehors, noir au dedans.
Malgré le paysage magnifique, la grande maison chaleureuse, et les eclats de rire de Louisa et d'Ouliana, je ressens une tristesse infinie, un peu attenuée toutefois à l'idée que nous sommes en famille, les uns ici, les autres la-bas, tous rassemblés dans la peine mais aussi dans l'affection, pour ce deuxieme Noël sans toi.
Blanc et noir - les couleurs de ce funeste 24 décembre 2010, ou la neige qui paraissait t'avoir ravi à nos yeux, semblait vouloir aussi ensevelir à tout jamais nos vies meurtries par ton atroce disparition, ou tes amis endeuilles se pressaient autour de ton cerceuil, une fleur à la main, pour te rendre un dernier hommage.
Cela fait un an aujourd'hui que nous t'avons conduits à ta derniere demeure, nous, tes grands-parents, tes oncles et tantes qui t'aimions tant et qui, dans la logique des choses, aurions dû te précéder sur ce chemin. . .
La neige continue de tomber, doucement, paisiblement.
Mais le manteau immaculé qui recouvre tout ici (pardonne moi ce cliché)n'est pas un linceul. Si nous voulons vivre malgre tout, sans toi mais au plus près de toi, ce n'est pas dans cette blancheur fade et terne, dans cette lumiere palotte qu'il faut te chercher, mais ailleurs, plus haut, plus près du soleil et des astres.
Tu as traverse la vie comme un météore, en laissant derrière toi une pluie de larmes (celles que continuent de verser ta famille et tes amis inconsolables), mais aussi une poussière d'étoiles, tous ces souvenirs lumineux qui parfois, lorsque nous pensons à toi, font jaillir une petite étincelle dans notre quotidien (témoin le dernier mail de ta grande amie Anne).
Je te quitte pour ce soir.
Veille sur nous tous, si tu peux, et plus particulierement sur tes parents si admirables et ta petite sœur qui te reclame si souvent).
Ta marraine qui t'aime tendrement.



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Laurence a écrit le : 24/12/2011 à 12 : 45

Mon grand Chéri,

« À la veille de Noël et des fêtes du Jour de l'An, et en regardant vers l'avenir, nous nous demandons tous : à quoi vont désormais ressembler nos fêtes sans toi ? ». C'est dans ces termes qu'Isabelle, ta marraine, s'adressait à toi il y a un an aujourd'hui, dans cette église de Levallois pleine à craquer où tous ceux qui t'aimaient s'étaient réunis autour de toi.
Aujourd'hui, nous savons qu'elles ne ressemblent plus à rien, nos pauvres fêtes! Malgré l'amour que nous nous portons, malgré les efforts de chacun, malgré le courage de tes parents, tu as laissé un trop grand vide que rien ne pourra jamais combler.
Pour moi, le sapin de Noël a cédé la place aux roses blanches, toutes ces roses qui t'ont accompagné à ta dernière demeure, et les décors scintillants sont définitivement ternis.
Seule une étoile brille encore. La plus belle : la tienne.
Et pour seul chant de Noël, j'entends ce magnifique poème d'Ismail Kadaré, que ton père avait choisi pour accompagner les photos du pêle-mêle que nous avions composé pour toi, et dont les mots me reviendront, chaque année, ce même jour :

« Chaque fois que l'hiver aux vitres frappera,
Tu seras de retour, même si tu n'es pas là.
Fusses-tu transformé en musique, en deuil, en croix
Je te reconnaitrai et volerai vers toi.
Et comme d'une coquille la perle on extrait,
A la musique, à la croix, à la mort je t'arracherai ».

Je t'aime infiniment.

Laurence

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Sylvie a écrit le : 23/12/2011 à 16 : 56

Prière à Adrien

Reste l´ange gardien
Pour tous les tiens,
Mon cher Adrien.
Pour tes parents
Qui t´aiment tant,
Pour ta petite sœur
Qui a souvent si peur
De ne pas guérir
Et de devoir mourir.

Je ne peux pas croire
Que tout soit si noir.
Je veux garder l´espoir
Car, au fond de moi,
Vraiment j´y crois.
Ne nous abandonne pas.
Reste encore ici bas.
Et parfois, montre toi. . .
Il ne nous reste que ca.

Dans nos plus sombres nuits,
Sois toujours l´étoile qui brille.
Veille sur tes amis et ta famille.
Je voudrais, comme dans une histoire,
D´un simple coup de baguette magique,
Effacer cet effroyable cauchemard
Et transformer cette fin tragique.
Je voudrais pouvoir t´appeler demain
Et te dire : "Joyeux Noel, Adrien!"


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Maman a écrit le : 20/12/2011 à 23 : 54

Suspendu dans les airs,
A des années-lumière
De tout être vivant.
Loin de tout, dans le vent,

Ton visage est si pâle
Et tes mains sont glaciales
Mon amour est si fort
Il va te ranimer
Reviens je t'en supplie
Tu as toute une vie
que tu dois vivre encore

Loin de tout, loin du temps
L'homme enfant est parti
Son rêve se poursuit
La-bas au firmament.

Où es-tu aujourd'hui ?


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Brigitte a écrit le : 20/12/2011 à 21 : 34

Adrien, mon grand
20 décembre 2010 : nous sommes tous foudroyés et hurlons de douleur en apprenant l'effroyable évènement. Nous ne pouvons et ne voulons pas y croire. . . . . . . .
20 décembre 2011 : rien n'a changé (si ce n'est que c'est un mardi et non pas un lundi))
Nous sommes toujours anéantis et continuons à souffrir abominablement de ton absence.
Nous ne voulons pas y croire mais il faut faire face à la réalité : tu n'es pas là et tu nous MANQUES.
Brigitte
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Constance a écrit le : 19/12/2011 à 21 : 18

Cher Adrien,

Je ne sais pas ce que tu pensais de Francis Cabrel. Moi, j'ai toujours trouvé ravissante la chanson "Petite Marie", et depuis que tu es parti, elle m'est souvent revenue en tête, quand je pense à toi.

Alors voilà, j'ai un peu changé les paroles et en ce 19 décembre, voilà ce que j'ai envie de te murmurer :

Petit cousin, je parle de toi
Parce qu'avec tes mots, tes refrains
Tes petites manies, tu as versé sur nos vies
Des milliers de roses

Petit cousin, on se bat pour toi
Pour que dans dix mille ans de ça
On se retrouve à l'abri, sous un ciel aussi joli
Que des milliers de roses

Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
D'un Adrien qui joue les comédiens
Sur une planche en bois
De notre amour plus grand que le ciel autour

Petit cousin, je t'attends transie
Dans le détour des souvenirs
Le vent de la nuit froide me renvoie l'avenir
Que, moi, j'imaginais pour toi

Petit malin, tu as cru que la vie
C'est un blouson trop p'tit pour toi
Sous le ciel livide, nous nos cœurs sont vides
Et nos yeux pleurent de froid

Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
D'un Adrien qui joue les comédiens
Sur une planche en bois
De notre amour plus grand que le ciel autour

Dans la pénombre de ta rue
Petit cousin, m'entends-tu ?
Attends donc un p'tit peu pour partir. . .
Dans la pénombre de ta rue
Petit Cousin, entends-tu ?
Tu as encore le temps de rev'nir. . .


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Antoine a écrit le : 19/12/2011 à 20 : 35

Cher cousin,

Comme tous les jours depuis un an, j'ai pensé à toi, à la tristesse que tu as pu susciter en nous quittant à tout jamais, et au vide que rien ne viendra jamais combler.
Aujourd'hui était un jour un peu particulier pour moi, et trop d'éléments semblaient réunis pour que je ne te sente avec moi.
J'ai passé un oral de droit constitutionnel pour mes partiels. Le droit, domaine dans lequel tu excellais. L'examinateur, bien que maître de conférences à Sciences Po, dispensait également des cours à Nanterre. Faculté dans laquelle tu étudiais. Et j'ai particulièrement réussi l'examen. Une habitude pour toi, d'exceller aux partiels, selon les dires de tes amis que j'ai pu rencontrer, même si tu savais n'avoir pas travaillé.
Nul doute là dessus  : tout cela n'était le fruit du hasard. J'avais ma bonne étoile, qui me guidait.
J'avais prévu de me rendre sur ta tombe pour commémorer ton départ, et passer un peu de temps avec toi, seul, ou en compagnie de ta mère, et de tes tantes. Mais l'examen a eu raison de moi.
Qu'importe, aujourd'hui, tu étais avec moi. Plus encore que jamais, je me suis senti proche de toi, et plus encore que jamais, j'ai déploré ton absence.

Antoine
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Claire. a écrit le : 19/12/2011 à 18 : 45

Cousin,

Voilà déjà un an que tu n'es plus là.
Pourtant, ce terrible matin, où, dans Nancy encore endormie. . On m'a apprit ta "folie", me semble encore être hier.
Le temps passe, mais les souvenirs ne s'effacent.
Tu es, et resteras à jamais dans notre cœur, nous qui t'avons tant aimé et qui aujourd'hui ne pouvons que te regretter!
Ton absence est comme un silence dans notre existence. . Mais que pouvons nous faire?
Juste vivre avec ce manque au fond de nous, jusqu'au jour où nous te reverrons!

Ta cousine qui t'aime tant. . et qui ne t'oublie pas! < 3

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Malbora Krasniqi a écrit le : 19/12/2011 à 13 : 09

Fytyrën e kam të mbështetur në dritare
Dhjetori ka marë ditë të keqe sot
Jasht bën acar fare
Por zemrën unë e kam më te ftohtë.

Një frymë e akullt të tërën më pushton
Një psherëtim, e një lloj frike
Mos jam e sëmur, por kollitja nuk më mundon
Apo ndoshta janë bërë një vit që ti kur ike.

Loti më është ngrirë, bashk me gojën
Nuk jam unë e sëmur, por dhimbja më mundon
Sikur të mund pas ta ktheja kohën
Por tani është shumë vonë.

Është ndërgjegjja që më vran
Është një copë shpirti që më mban
Është një realitet që më rrëmben
Nga dhimbja fare nuk më kursen.

Ndoshta fati rrugë nuk na bashkojë
Nuk më la te shoh edhe njëher
Kisha një dritë të vogël shprese të takojë
por nuk qëndroi si kujtoja përherë.

Era më përplas një të qarë në vesh
Një e qarë e një plasje
Që në ënddërr çdoherë e pres
Thotë”djali më ka bërë vetvrasje “

Nuk harrohet kjo ditë
Që nga dera jonë kalonin dhjetra vet
Ndodhi qysh sot një vit
Kur ti ike në muzgun e dates nëntëmbëdhjetë.

Muzgu I mallkuar për të gjithë ne
Asnjëherë kësi lloj dhembje nuk kemi pësuar
Tash shpirti yt I qetë fle
Por në shpirt vrave prindërit tuaj.

Gjithçka në jetë ndodh për një arsye
Por e ikjes tënde ende nuk është gjet
pse buzëqeshjen e ëmbël ia largove atyre prej syve
Cila ësht asryeja që kaq shumë është fshehur.

Një mister I arsyes që në shpirt të vret
Ta gjejmë atë, ajo e fshehur prêt
Kukafshehtësi me të po luajmë
Por gjysma e lojes na bën të vuajmë.

Një vit të tërë pas saj vrapojmë
Në një rrugë të errët ajo na mban
Lotin nga sytë nuk mund ta largojmë
Pas hijes tënde ecim Adrian.

Edhe këtë ditë si vitet e kaluara
Nuk mund të jem me ty
Disa hapa janë harruar
Të shihet familja me sy.

As një oqean nuk na ndant
Nuk na pengonte as stuhia
Asnjeri peng nuk na mbante
Thjesht na pengoi ftohtësia.

Sot te varri yt të përkujtojnë
Me mall shok e shoqe
Por një pjesë po mungojnë
Po mungojmë ne familja jote.

Ne perkujtim te kusheririt tim Adrian Krasniqi, nga kusherira e tij Malbora Krasniqi
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Laurence a écrit le : 19/12/2011 à 06 : 28

Mon grand Chéri,

Aujourd'hui, 19 Décembre, est pour moi un jour férié. Un jour férié pas comme les autres jours fériés, banals, que le calendrier nous offre ou nous impose, mais infiniment plus important : ton jour à toi.
Un jour qui te sera désormais dédié.
Dans un moment, je prendrai mon train pour aller retrouver tes parents et tes tantes
auprès de toi.
Nous te dirons, comme chaque jour depuis un an, combien tu nous manques et combien nous t'aimons et continuerons toujours de t'aimer, éternellement.

Laurence
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Maman a écrit le : 19/12/2011 à 00 : 27


Mon biboche éternel

C'est seulement la nuit quand il n'y a plus que le silence que je peux me rappeler et pleurer, avec toujours la même question : pourquoi?
Pourquoi es-tu parti ainsi alors que tant de gens t'aimaient que tu aimais aussi?
Pourquoi a-t-il tant neigé cette nuit là sur Paris où il ne neige jamais ou si peu? Pourquoi écoutions-nous ce soir là la radio qui nous annonçait des routes coupées dans le Val d'Oise, alors que sans cette neige et ces funestes informations nous aurions été te chercher dans la nuit, comme tant de fois avant, pour te ramener à Franconville où tu te serais réveillé sur des lendemains blancs? Pourquoi ai-je emmené Nixon ce soir -là?
Pourquoi les circonstances se sont elles liguées contre toi et contre nous ?

Il aurait suffi de peu pour te garder parmi nous.
Il a suffi d'un rien qui nous échappe à tous pour te perdre à jamais.

"Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, je partirai.
Vois-tu je sais que tu m'attends"

Je t'aime tant

A demain.

Maman


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Maman a écrit le : 13/12/2011 à 00 : 00

Mon petit BIB

Retiens la neige si tu peux.
J'ai peur des flocons blancs
Que déversent les cieux
Comme des larmes de sang

Retiens le givre si tu peux
J'ai peur de ses cristaux
Qui ne brillent qu'un soir
Puis rejoignent les cieux.

Retiens le froid si tu le peux
J'ai peur de son silence blanc
J'ai peur de son masque figé

Retiens la neige jusqu'à Noël
Après, je te promets
J'affronterai l'hiver
Et ferai pour ta sœur
Un bonhomme de neige
Comme ceux que tu aimais
dans notre vie d'avant.

Maman

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Brigitte a écrit le : 12/12/2011 à 01 : 37

Bonsoir, mon grand
Je rentre de Franconville où j'ai passé le weekend avec tes parents et Aude.
Que te dire? Encore et toujours les mêmes choses.
Ton absence est ATROCE; tu nous manques trop et le vide que tu laisses par ta disparition si soudaine et si brutale est absolument intolérable; le calvaire de tes parents que tu as tant aimés et qui t'aiment tant devient plus dur et insurmontable chaque jour qui passe. .
Celà va faire un an. . J'ai l'impression que c'était hier. .
Aude ne va pas bien du tout et parle de toi tout le temps. On ne peut, hélas, rien faire pour elle pour te faire revenir. Elle aurait tant besoin de toi! On a tant besoin de toi, Adrien! Depuis que tu n'es plus là, on ne vit plus, on SOUFFRE. . .
Et cette souffrance que nous tous, grand-père, grand-mère, tes oncles et tes tantes, tes cousins et cousines, ressentons au plus profond de nous-même, n'est rien en comparaison de celle de tes parents et de ta petite sœur. . . .
Que faire, mon grand?
Je compte sur toi pour nous aider.
Je compte sur toi pour sauver Aude, qui n'est qu'angoisse, souffrance et aggressivité en ce moment ( outre un nouveau traitement inadapté pour elle, il y a aussi la date fatidique de ton départ définitif qui se rapproche. . . )
Je compte sur toi pour sauver tes parents, qui restent admirables dans leur combat pour guérir ta petite sœur mais qui aimeraient tellement te rejoindre si Aude n'était pas là!
Je compte sur toi pour nous faire comprendre que tu es mieux là où tu es.
C'est le cœur plein d'amour pour toi que je te quitte.
A bientôt, mon grand.
Brigitte
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Laurence a écrit le : 29/11/2011 à 22 : 07

Mon grand Chéri,

Il y a un an aujourd'hui - le 29 Novembre 2010 - à cette heure-ci, nous étions réunis, tes parents, toi et moi dans une petite pizzeria du 18ème arrondissement, où tes parents "avaient leurs habitudes" à l'époque heureuse de la rue du Ruisseau (et même plus tard, je crois. . . ).
J'étais à Paris pour deux jours, en formation, et j'avais retrouvé tes parents et Massira en fin de journée à la Salpétrière, où ta petite sœur avait été admise deux mois plus tôt, dans un service où elle semblait se plaire.
Notre visite à Aude s'était plutôt bien passée. Elle était heureuse de nous voir, moins agressive qu'à l'accoutumée, presque affectueuse, et nous étions tous pleins d'un formidable espoir!
Nous sommes ensuite passés te prendre chez toi, après avoir déposé Massira à une station de métro, en empruntant l'"itinéraire tourisque" : les grands boulevards et les Champs-Elysées, magnifiquement illuminés à quatre semaines de Noël. Une véritable féérie!
Ce soir là, au restaurant, nous avons beaucoup ri. Ta maman, sans doute soulagée de savoir Aude enfin prise en charge et bien entourée (du moins le pensions-nous à ce moment), s'est véritablement "lachée". Nous avons eu droit à un florilège d'anecdotes sur le cabinet, toutes plus drôles les unes que les autres, et vraiment, oui, nous avons passé une bonne soirée.
Bien sûr, j'ai trouvé que tu buvais peut-être un peu trop. Mais finalement, à y réfléchir, pas beaucoup plus que moi. . .
Bien sûr, il m'a semblé aussi que tu parlais peu, toi qui d'ordinaire étais si bavard. . .
Mais cela me m'a pas inquiétée sur le moment.
Je te savais fatigué. Tu sortais beaucoup.
Et puis entre les cours, la préparation du permis et les soucis familiaux, tu avais sans doute plein de bonnes raisons d'être préoccupé.
Plus tard, bien plus tard, lorsque j'ai repensé à cette soirée, je me suis rendu compte que certaines choses auraient du m'alarmer, notamment cette réaction que tu as eue lorsque nous nous sommes installés à table et que tu t'es retrouvé assis face à moi, mais surtout, face au grand miroir mural.
Tu m'as demandé d'échanger ma place avec la tienne, pour n'avoir pas à supporter l'image que te renvoyait le miroir. Une réaction que j'aurais dû comprendre, moi qui me suis si souvent retrouvée au bord du précipice. . .
Mais voilà, sur le moment, je n'y ai pas attaché plus d'importance que ça.
Plus tard, nous t'avons ramené chez toi, en voiture.
En t'embrassant devant la porte de ton studio, j'ai glissé dans ta main un petit billet. J'ai dit : "pour un pot ou pour tes cigarettes".
Mon Dieu, comme ce geste et ces mots me paraissent dérisoires aujourd'hui!
Si j'avais su, je t'aurais serré de toute mes forces contre moi et je ne t'aurais plus laché, pour t'empêcher de partir.
Mais je ne savais pas. Et même si à ce moment, quand je t'ai dit "au revoir", mon cœur s'est curieusement serré, mon intuition m'a fait défaut. Je t'ai laissé partir.
C'était la dernière fois que je te voyais en vie.

Je t'aime infiniment.

Laurence
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Constance a écrit le : 27/11/2011 à 23 : 48

Cher cousin,

Je viens aussi de lire le dernier message de ta maman, qui me rappelle les moments où juste après ta disparition, je croyais te voir partout, dans l'avion, dans le métro. . . Cela m'arrive beaucoup moins á Budapest - sans vouloir offenser les Hongrois mais avec une pointe d'humour : surement parce que les gens monotones et lourdauds qui peuplent le tram le matin quand je vais travailler ne ressemblent VRAIMENT pas á l'élégant Parisien que tu étais…

Décidément, ici, ce n'est pas la journée dans la rue que tu m'apparais. C'est le soir, dans ma minuscule chambre, quand je rentre dans mon cocon et que je trompe mon ennui en regardant en boucle des films sur internet. C'est quand je vois tous ces jeunes acteurs considérés à tort ou à raison comme prometteurs, et que je me dis que ça aurait pu, que ça aurait du être toi. Alors, je me prends à les détester, je leur en veux d'être connus, d'être adulés par plein de gens, de faire ce métier. Je leur en veux de faire ce qu'ils font, alors qu'ils ont parfois beaucoup moins de talent que toi. Je leur en veux d'être encore en vie et du même coup je t'en veux à toi d'être parti ainsi.

Donc la plupart du temps, ces jeunes acteurs m'horripilent mais récemment, j'ai regardé un film qui m'a bouleversée : Le Secret de Brokeback Mountain. Ce film raconte l'histoire d'amour impossible de deux cow-boys, qui se sont rencontrés jeunes gens en gardant des moutons dans les montagnes, que la vie séparera mais qui s'aimeront de loin, en silence, éperdument, jusqu'à la fin. Dans l'écrasante beauté et l'immense fragilité de ces deux jeunes gens, dans leur terrible destin, j'ai vu quelque chose de toi, de tes traits, de ton âme. L'un des deux acteurs, Heath Ledger, est mort trois ans plus tard – il était beau, jeune et plein de talent, comme toi.

Adrien, l'année dernière, à Paris, tu nous a quittés, mais ce jour-là, depuis ma petite chambre en Hongrie, dans l'âpre beauté des montagnes du Wyoming, il m'a semblé, le temps d'un film, te retrouver.

Ta cousine qui t'aime et appréhende Noel

Constance
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Brigitte a écrit le : 24/11/2011 à 22 : 30

Adrien, mon grand
Je viens de lire le message de ta mamam et j'éprouve une telle douleur et une telle angoisse que j'en deviens anéantie. Plus rien n'existe sauf cette atroce souffrance de te savoir loin de notre monde de pauvres terrestres, de savoir Aude à Gonesse, peut-être bien, peut-être mal et de savoir combien tes parents souffrent et combien leur calvaire devient plus dur, chaque jour qui passe, sans ta présence à leur côté. . .
Envoie moi un petit signe pour que je puisse au moins te savoir mieux là où tu es.
Veille sur toute la famille ( qui t'aime tellement et qui ne peut croire à ta disparition)
Brigitte
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Maman a écrit le : 24/11/2011 à 00 : 26

Salut BIB
Aujourd'hui, après mes "démarches palais" où j'ai enfin pris le temps d'aller commander ma clé électronique, césame incontournable désormais dans ce monde deshumanisé pour avoir accès aux audiences « virtuelles » à partir de l'année 2012, j'ai repris le métro en direction de mon bureau.
A la station Villiers, un jeune homme est monté et s'est assis en face de moi.
Sans te ressembler vraiment, il avait ta silhouette, le même caban bleu marine, la même énorme écharpe grise que celle dans laquelle tu t'emmitouflais de novembre à mars et puis, bien que ses cheveux soient beaucoup plus sombres que les tiens, la même coiffure et surtout les mêmes gestes que toi pour les rabattre en arrière.
Pour moi, le temps s'est figé quelques secondes; je me suis mise à le fixer avec une telle intensité qu'il a dû se demander ce que lui voulait cette vieille peau.
J'ai détourné très vite mon regard, et j'ai commencé avec lui une conversation muette, un monologue en fait, qui lui disait : "jeune homme vous me rappelez tellement mon fils; il avait 20 ans, votre âge sans doute, il était beau et paraissait très sûr de lui, comme vous, il avait comme vous plein de projets, il prenait la même ligne de métro que vous pour rentrer chez lui et il avait, comme vous, toute la vie devant lui; l'an dernier, le 24 novembre il vivait et moi je ne savais pas que ce n'était que pour quelques jours encore, car aujourd'hui, il est mort; je n'ai toujours pas compris pourquoi. Je dois quand même vivre sans lui, et travailler et parler et sourire alors que, vous ne vous en doutez pas, je suis morte comme lui sauf que je suis encore ici".
Mon monologue n'a pas duré longtemps, juste le temps d'une station; « il » est descendu.
Quand je suis arrivée au bureau, il y avait ce client que tu connais; je t'avais présenté à lui, il y a longtemps, un jeune chef d'entreprise, franchisé d'une chaîne de pizzas rapides.
Je n'ai jamais su si le cabinet lui avait dit pour toi, en tout cas j'avais donné instruction formelle de ne rien dire à personne pour ne pas entendre de banalités, pour ne pas abîmer ta mémoire et puis, je dois l'avouer égoïstement, pour ne pas être perçue en position de faiblesse dans un métier où l'on survit si l'on est fort ou si l'on fait semblant.
Il m'a saluée courtoisement sans imaginer que ma poignée de mains très professionnelle émanait en réalité d'une ombre désincarnée.
Je me suis réfugiée dans mon bureau et me suis volontairement engloutie dans une recherche de jurisprudence pour tenter de retrouver ma « consistance ».
Est-ce l'approche de l'hiver ?
Tu me hantes mais je ne m'en plains pas tant je t'aime.

Maman


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Maman a écrit le : 19/11/2011 à 23 : 56

Mon petit Bib,

Lorsque ton oncle HUBERT nous a quittés, il y a près de vingt ans maintenant, je me suis sentie amputée d'une partie de moi-même; j'ai vécu une très longue période de deuil où je voyais l'image d'un arbre solide comme un chêne mais dont une branche avait été arrachée.
Cet arbre c'était notre famille si unie, désormais traumatisée avec un membre en moins; mais c'était aussi mon corps que je me représentais avec un bras coupé qui m'empêchait de me sentir « entière » comme avant.
Et pourtant malgré ce manque insidieux, mes fonctions vitales n'étaient pas touchées; je pouvais continuer malgré ce bras en moins, à vivre, même douloureusement et à penser à l'avenir; et puis tu étais là avec ton extraordinaire vitalité et ta drôlerie d'enfant pour m'y obliger.
On pense que lorsque les enfants perdent leurs parents, ils sont déracinés, mais l'inverse est tout aussi vrai et bien pire.
Car même si tu ne m'as pas créée, tu étais mon enfant et mes racines étaient plongées dans ce que je t'avais donné, ta vie.
Je ne suis plus un arbre juste mutilé, mais un arbre déraciné et décapité.
Parce que tu existais, tu justifiais pleinement ma vie, belle et grande en dépit de toutes les peines que tu sais.
Depuis que tu es parti, je suis devenue, malgré la grande famille qui m'entoure, une orpheline, misérable; comme le Théo de ton poème.
Je dois essayer, comme dans l'"hymne" (que tu avais beaucoup aimé) dédié à une cliente très chère, de renaître de mes cendres pour continuer à avancer sans tête et sans pied.

Sois mon guide!

Maman

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Brigitte a écrit le : 19/11/2011 à 20 : 56

Adrien, mon grand
Tu sais combien tu me manques et comme je voudrais être en mesure de refaire le passé.
Les jours se succèdent, effroyables par la souffrance qu'ils nous apportent et par le peu d'espoir d'un avenir meilleur.
Tu es dans mes pensées au quotidien et moi qui n'ai jamais été très "fleurs" à la maison, je veille désormais à ce que mes deux vases posés près de toi soient toujours fleuris.
C'est dérisoire, je le sais. . . . . . . .
Adrien, j'espère que tu es quelque part et que
là où tu te trouves, tu vis en paix et en harmonie avec toi-même.
Veille tout particulièrement sur tes parents et sur Aude, devenue presqu'une jeune fille. Peut-être reste-t-il un minuscule espoir pour elle? Qui sait? la vie ne peut pas et ne doit pas se montrer aussi injuste et inhumaine envers vous quatre.
Un jour, dévasté par la souffrance, ton père m'a dit : "nous avions deux enfants; un qui à vécu jusqu'à 20 ans et l'autre qui n'a jamais vécu". C'est tellement atroce et tellement vrai que j'ai souvent envie de hurler.
Adrien, si tu pouvais faire un miracle. . . .
En attendant, je pense à toi ( tu me manques )
et je t'embrasse.
Brigitte.
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Sylvie a écrit le : 14/11/2011 à 01 : 25

Mon cher Adrien

14 novembre 2010 : il y a un an déjà, nous te retrouvions pour la dernière fois à Paris, tout près des colonnes de Buren. Comme chaque fois ou presque, nous aimions nous rencontrer pour déjeuner ou dîner. Tu te réjouissais toujours beaucoup de ce moment ensemble au restaurant et nous aussi. J'ai l'impression que c'était hier.

Ce jour là, il faisait un temps doux et ensoleillé d'automne.
Tu nous attendais, à l'heure, devant le restaurant, avec ta parka bleu marine et ton sac en bandoulière qu'Isabelle t'avait offert.
Tu avais l'air fragile, ou du moins je m'en suis entre-temps convaincue. . . Tu étais fatigué et tu nous l'as confirmé. Tu dormais peu. Tu sortais beaucoup. Pourtant, tu as fait honneur au repas : des bigorneaux suivi d'un steak charolais, avec quelques verres de vin rouge. Tu es sorti souvent fumer une cigarette sur le trottoir, accompagné de la petite Louisa, excitée d'être avec son grand cousin de Paris! Je ne sais plus exactement de quoi nous avons parlé à table : de la fac, du droit, d'affaires criminelles, de ton futur stage d'été au Luxembourg au bureau d'Hermann. . .
Ce jour là, au restaurant, à la fin du repas, Louisa a pleuré car nous lui avions promis La Villette, mais nous n'avions plus le temps d'y aller. Et toi, tu lui a parlé avec beaucoup d'enthousiasme du musée de la magie où tu allais petit. Nous sommes donc partis tous les 4 en taxi pour le Marais.

Tu n'avais pas trop promis à Louisa, mon cher Adrien.
Ce petit musée est formidable. Mais entre temps, je me rappelle surtout le tableau inquiétant à l'entrée du musée : de temps en temps sortait, caché derrière le cadre, la main d'un squelette, comme la poigne de la mort. . . J'avais pris des photos de toi devant ce cadre avec cette main qui t'empoignait presque. Pourquoi, en regardant après ces photos, n'ai-je pas compris la menace qui planait sur toi et l'imminence d'un drame qui se préparait ?
C'était un signe, mais je ne l'ai pas compris à ce moment là. Je n'ai vu que ton côté farceur!

Ce 14 novembre 2010, tu n'étais pourtant pas comme d'habitude. Je l'avais senti mais je ne t'ai rien demandé. Je ne t'ai pas non plus téléphoné de retour à la maison. Je t'ai juste envoyé un sms concernant ton stage à Luxembourg. Si j'avais compris plus tôt, mon cher Adrien, je t'aurais tendu une autre main, pas celle squelettique du musée de la magie, mais celle de la vie, de l'espoir et de l'encouragement dont tu avais besoin à ce moment là.
Qui sait. . . Peut-être serais-tu encore là, avec nous, aujourd'hui et je pourrais encore te donner un petit billet pour le café ou pour tes cigarettes. . .
Tu nous manques tant.

Sylvie
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Dadou a écrit le : 11/11/2011 à 21 : 11

Je te cherche, P***** de M**** je te cherche, partout, tout le temps, sans le vouloir, sans en avoir la moindre conscience.
J'ai rencontré quelqu'un avec qui je me suis sentie bien tout de suite. Etrange, étrange, tu me connais. Il m'a fallut deux semaines avant de réaliser dans un terrible hasard que cette personne te ressemble. Intellectuellement, physiquement. Cela ne m'avait même pas traversé l'esprit, pourtant mes proches m'ont avoué y avoir pensé immédiatement, sans oser me le dire. C'est frappant, fatal, terrifiant de se rendre compte que l'on se ment. Que l'on recherche quelqu'un dans les yeux d'un autre, en sachant que celui qui est perdu ne reviendra pas.

On ne me reconnait plus.
Je pense que tu préférerais rire pour masquer ta peur de me voir si pâle.
On ne m'aime plus pour celle que je suis réellement, on n'essaie plus vraiment, étourdi par les masques que je ne cesse de faire surgir.
J'ai voulu devenir celle que l'on ne voit plus.
A la place je suis devenue autre.
Je suis autre.
Mais comme en moi subsistes toujours une part de toi, je me dis que tout n'est pas encore perdu.
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Constance a écrit le : 05/11/2011 à 10 : 42

Cher Adrien,

Cela fait un moment que je ne t'ai pas écrit sur ton livre d'or. Pourtant, maintes fois ces derniers jours, j'ai ouvert cette page, pour y écrire toutes les pensées qui m'agitent á ton sujet, tous les sentiments que cette triste période de la Toussaint fait naitre en moi, toutes les inquiétudes aussi que j'ai en ce moment au travail : si je n'arrive plus á vivre á Budapest, et que je peux pas m'installer á Bruxelles, devrais-je alors revenir á Paris? Cette ville est si triste désormais. . .

J'ai essayé de vivre loin de ton absence, pour que ton souvenir en soit plus doux, mais cet éloignement est un mensonge et ton absence éclate dés que je passe la frontiére, que j'arrive sur le quai 24 ou 27 á la gare de l'Est oú autrefois, ton papa et ta maman nous attendait, Maman et moi. . . Autrefois, quand la pancarte "Paris" et la ligne 3 du métro étaient la promesse d'une mémorable soirée moules-frites, avec des confidences entre cousins et des histoires de clients et de procés, dans la chaleur de votre foyer.

Autrefois. . .

Il y a quelques jours, je suis montée dans le tram pour aller au bureau et tout á coup j'ai senti une odeur familiére qui m'a rendue infiniment triste. Si étonnant que cela puisse sembler, je l'ai reconnue tout de suite : c'était l'odeur du hall de votre immeuble rue Jules Guesde. J'ai humé l'air quelques instants et soudain, tous ces moments heureux passés ensemble sont revenus. . .

Cher Adrien, je suis heureuse d'avoir finalement réussi á t'écrire pendant cette semaine de Toussaint, et je me sens mieux d'avoir pu partagé tout cela avec toi, meme si je ne te dis pas tout. Meme si je ne t'écris pas la rage que je ressens, qui fait que parfois, j'ai envie de t'écrire des jolies choses, mais que je ne le peux pas, tant je suis en colére contre toi. Bref. . .

Je m'arrete lá pour aujourd'hui et t'embrasse,

Constance






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Maman a écrit le : 02/11/2011 à 00 : 33

Mon biboche
Quand arrivait l'automne, j'aimais te
« rhabiller ».
Au fil des années, la tache est devenue de plus en plus compliquée, voire impossible.
Tu n'avais pas mes goûts, ni moi les tiens, et ce plaisir que j'éprouvais à te conseiller sur tes tenues, tu ne me l'as pas souvent laissé.

Tu me disais qu'à part ta tante Brigitte, la seule à être « stylée », j'étais bien comme le reste de ma famille « ringarde », que je ne connaissais rien à la mode, (ce qui est vrai ) et encore moins à la mode des jeunes (ce qui est encore plus vrai).

Tu te souvenais encore, et tu m'en voulais toujours, d'avoir profité de ta docilité d'enfant à l'époque où je t'habillais en CFK de Monoprix ou pire, « A l'heure anglaise » de « La Redoute » et tu gardais de cette période une grande méfiance pour mes goûts.


Je me souviens de tes premiers mois de fac, lorsque je parvenais encore à négocier âprement la gratuité, contre mon droit de regard sur des vêtements comme je les aimais pour toi « chics et sports ».
J'avais hâte de voir le résultat, après la rude épreuve de l'habillage en cabine.
Après d'interminables minutes où je t'entendais soupirer et maltraiter les vêtements, tu tirais enfin le rideau, et tel un comédien cherchant à produire son effet, tu reculais d'un bon pas.
Alors que j'admirais déjà, avec bonheur et fierté, ta silhouette fine et élancée dans ta tenue flambant neuve, tes cheveux abondants toujours brillants d'être lavés au quotidien, tes yeux charmeurs en amende, tu te regardais, toi, sans aucune complaisance; tu jetais un regard morne au miroir, sous la lumière crue de la cabine, tu décrétais que tu étais moche ainsi et que malgré tout l'amour que tu me portais, mes goûts étaient décidément exécrables et que tu préférais dépenser l'argent gagné durement chez GIBERT, mais t'habiller à ta façon.

J'allais remettre à regret, là où je les avais pris, les vêtements qui m'avaient fait « flasché » pour toi. Mais je me consolais vite car je savais au fond qu'où que te porteraient tes envies, blouson, sweat ou costume, écharpe ou cravate, tu aurais toujours, en prince ou en loubard, le même charme et la même élégance, celle d'être toi, intensément.

Juste avant de partir, tu m'avais dit que pour l'hiver tu aimerais un loden et des bottes en cuir.
J'étais heureuse que nos goûts vestimentaires se rejoignent enfin, et il me tardait de les choisir avec toi.
Mais tu ne m'as pas laissé le temps de te faire ce cadeau, un peu en avance sur NOËL.
Pour tes bottes en cuir, tu ne m'as pas attendue.
Avant de partir, tu les avais commandées sur un site internet que tu avais déniché en Septembre et qui te convenait mieux que toutes les boutiques où tu ne trouvais jamais « ta » taille. J'ai découvert parmi tes affaires, le carton neuf qui les contenait; je ne l'ouvrirai jamais; il n'y aura jamais ton loden pour les accompagner.

Je ne peux plus faire les magasins avec toi ou pour toi désormais, sauf les magasins de plantes et de fleurs.
Alors, avec ton père, je suis allée te rhabiller là où tu es couché, avec des couleurs ou des formes que tu aurais aimées …
Nous avons essayé de ne pas être trop « classiques » pour ne pas t'ennuyer avec des chrysanthèmes ou des pensées…
Nous t'avons laissé le petit érable que nous pensions mort, mais qui solide comme un roc, avait pris une magnifique couleur rouge orangée qui nous a réconfortés.
Nous avons ajouté un arbuste plein de petites baies rouges, comme des grappes de raisin.
Nous avons ajouté un bouquet aux couleurs flamboyantes comme ta vie sur terre.
Derrière, nous avons dressé un drôle de cyprès vert argenté, avec des petites branches entremêlées comme une chevelure bien fournie.
Et puis, nous n'avons pu résister à l'appel du poète.
Alors, nous avons déposé, juste derrière ton nom, des bruyères d'hiver blanches.
"J'ai cueilli ce brin de bruyère
L'automne est morte souviens-t'en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps Brin de bruyère
Et souviens-toi que je t'attends"

Maman
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Lisiane a écrit le : 01/11/2011 à 16 : 19

Le 31 octobre de l'an dernier, je m'en souviens parfaitement Adrien, en ce jour d'Halloween, tu t'étais déguisé avec l'aide d'Elsa, en enfant mort.
Tu étais si fier de ton horrible déguisement que tu m'avais envoyé une photo que j'ai bien sûr gardée. Hier, je l'ai à nouveau regardée, attentivement, scrupuleusement, tentant d'y déceler un signe ou quelque explication bien partielle certes mais les bribes de justification parviennent parfois à faire taire brièvement le mot "pourquoi" qui hante mes pensées. Rien.
Hier, je n'ai pas reçu de photo qui m'aurait fait sourire. Alors, pour sentir ta présence rassurante, chaleureuse, solaire, je t'ai rendu visite à ta dernière demeure. Mais, malgré cela, le vide de l'absence est resté béant. Tu me manques et me manquera pour l'éternité l'Ami.
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Maman a écrit le : 19/10/2011 à 23 : 55

A toi mon enfant de lumière

Je te voyais géant, tu n'étais qu'un enfant
Je te croyais seul maître à bord de ton navire
Que tu menais sans faille vers des horizons blancs
J'imaginais ton nom en grand et en couleur
Sur un écran géant ou une immense affiche
Que tu aurais marqués de ton art d'être toi.

Je me voyais vieillir comme dans le serment pour le meilleur de toi et le pire de ta sœur.

J'ai vu ton nom gravé, mais en lettres dorées sur un marbre glacé.

Je n'avais pas compris que mon fier capitaine
épris de liberté,
n'était qu'un naufragé dans un vaisseau fantôme
Englouti et brisé dans les flots déchaînés du séisme
Surgi de ces années d'autisme.
Je n'ai pas entendu car j'étais sous les flots, ta voix qui me criait :
prends garde à l'avenir, le meilleur et le pire
Ne coexistent guère quand ils sont frère et sœur
Tant est lourd à porter le le poids de la douleur.

J'ai tant pleuré que mes yeux ont brûlé
J'ai tant crié que ma voix s'est brisée
J'ai tant souffert, mon cœur a éclaté
Mon âme s'est éteinte quand tu t'en es allé.

Et dans le jour blafard
De ces matins d'automne
Ce n'est plus mon regard
A travers le miroir
Mais tes yeux que je vois.


Il me reste des mots
Qui viennent je ne sais d'où
Pour aller jusqu'à toi
Pour conjurer l'horreur, le malheur et ta mort
Pour que là où tu es, ton âme flamboyante
Vienne chauffer mon cœur et ranimer mon âme
Car pour ta sœur, hélas, il me faut vivre encore.

Je t'aime désespérément

Maman

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Laurence a écrit le : 19/10/2011 à 07 : 53

Mon grand Chéri,

Aujourd'hui, nous sommes le 19 Octobre.
Et même si je pense à toi chaque jour, chaque heure, chaque instant, même si je sais au fond de moi qu'une date n'a pas vraiment d'importance en soi, le 19 restera à jamais
ta date : d'abord, bien sur, parce que c'est le jour béni de ta naissance, adorable petit ange, mais aussi - et surtout - parce que c'est le jour fatal de ton départ.
Ici, c'est l'automne, maintenant.
L'automne avec ses odeurs de feuilles mortes et de terre mouillée, ses ciels plus gris,
ses jours plus courts, l'automne qui annonce déjà l'hiver, saison funeste désormais pour nous tous qui t'aimons, pour moi, qui t'aime infiniment. . .

Laurence




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Malbora Krasniqi a écrit le : 13/10/2011 à 20 : 47

Pershendetje deshirova qe kjo poezi te publikohet ne kete faqe.
A mon cousin, Adrian Krasniqi

Sikur dhembja te mund te fliste
Te gjitha do ti tregonë
Dhembjen qe kam permbrenda
E cila me mundonë.

Dhembja nuk ka fjalë
Ajo ka vetëm lot
Lot malli që dalin
E lagun letrën sot.

Zemren e kam akull
Fytyra më është ngrirë
Një plag e tmerrshme përhapet
Sho vetëm errësirë.

Ike dhe për ne le shumë plagë
Plagë të rëndë dhe shumë lotë
Do të na trembin gjithnjë
Për shumë kohë e për shumë motë.


Shumë herë njerëzit më thonë
E ke parë vetëm njëherë
Por një zë është si jehonë
Eshtë i gjakut tënd'më tremb!

Njëherë të pashë
Dhe te shihja përsëri mbaja shpresë gjithëherë
Po që sdo të shihja kurrë më
Se kam menduar asnjëherë.

Thonë shpresa vdes e fundit
Dhe shpresë mbaja gjithmonë
Po të vazhdojë ajo nuk mundi
Kishte vdekur qe shumë kohë.

Për ty po shkruaj poezi
Se më bën të ndihem më mirë
Nuk më bën mua me mërzi
Se mërzinë e kam në brendësi.

Malbora Krasniqi
Ta cousine germaine

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Sylvie a écrit le : 13/10/2011 à 00 : 37

Mon cher Adrien,

Ce poème est pour tes parents et pour Aude à qui tu manques tant.

Etoiles (Jean-Claude Touzeil)

Au creux des bras de l'arbre
S'endorment des étoiles
Dans la paix de la nuit

Des étoiles à 5 branches
Au dessus du Maghreb
Des étoiles à six branches
Du côté d'Israël
Des étoiles anonymes
Dans le reste du ciel

Dans la paix de la nuit
Ronronnent des étoiles
Au creux des bras de l'arbre

Et je poursuis :

Une étoile qui brille
Au dessus du jardin
Vous regarde et vous dit
C'est moi Adrien
Je ne suis pas loin
Je dors dans un coin
Tout va bien

Puisses-tu, mon cher Adrien, de ta lumière d'étoile réchauffer le cœur de tes parents, de ta sœur et de nous tous.

Sylvie

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Isabelle a écrit le : 12/10/2011 à 22 : 40

Adrien mon filleul bien-aimé,
Cela fait vraiment longtemps que je ne t'ai plus écrit, et si je suis tout à fait honnête avec toi, ce n'est pas seulement parce que je suis très occupée en ce moment, mais aussi parce que pendant toutes les conversations que j'ai tenues avec toi ces dernières semaines, j'ai senti qu'un sentiment de révolte prenait le pas sur l'infinie tristesse que je ressentais jusque là lorsque tu m'apparaissais. Je te demande pardon de te dire cela, mais ce n'est pas seulement à la fatalité que je m'en prends lorsque je pense à ton absence, c'est aussi à toi que j'en veux. Un peu, beaucoup. . . ça dépend des moments. Même si je t'aime tendrement et si de très nombreux souvenirs, drôles ou émouvants, m'attachent à toi, je t'en veux d'être parti comme ça, sans rien dire, toi qui aimais parler et que nous avons si souvent écouté dans le passé. Alors oui, peut-être qu'à partir d'un certain moment, préoccupés comme nous l'étions par Aude, nous n'avons plus été suffisamment à ton écoute. Moi qui étais ta marraine et qui avais des devoirs envers toi, il y a des jours où je suis rongée par la culpabilité. Et pourtant, je me dis que si tu m'avais appelée à l'aide, je me serais certainement rendue disponible pour toi. Je t‘en veux de ne pas l'avoir fait. Et je m'en veux à moi-même de n'avoir pas tendu l'oreille pour t'entendre malgré toi, et d' être restée si tragiquement aveugle.
Je voulais t'écrire cela aujourd'hui parce que c'est l'anniversaire de ton papa. Un peu comme on dirait à un jeune homme qui serait parti de la maison sur un coup de tête : « Mais tout de même! Tu vas bien revenir pour l'anniversaire de ton père, non! ». A toi de trouver sur quel ton il faudrait prononcer cette phrase.
Je t‘embrasse.
Ta marraine qui t'aime.

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Laurence a écrit le : 12/10/2011 à 21 : 35

Mon grand Chéri,

Ce matin, en te rendant ma petite visite quotidienne (je devrais dire "une de mes petites visites quotidiennes". . . . ), j'ai découvert le très beau message de tes cousins Shake et Sefedin.
Je ne les connais pas, mais le fait qu'ils se soient manifestés ce matin précisément, jour de l'anniversaire de ton Papa, m'a profondémént émue, et j'y ai vu - tu t'en doutes - un signe (de toi, du Ciel. . . peu importe!).
Ce soir, je suis allée rechercher sur Internet ce poème de Baudelaire, appris il y a bien longtemps et que j'avais oublié, dont tes cousins citent le premier vers. Ce poème, le voici :

Recueillement

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir; il descend; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici,

Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes
Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant;

Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.


Je lis ces vers en pensant à toi, à Hubert, à votre douleur - différente, mais semblable - et à notre douleur à nous, qui vous pleurons. Et j'espère moi aussi la douceur de la nuit, parce qu'elle vous rend plus proches.

Je t'aime infiniment.

Laurence




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Shake et Seff ont écrit le : 12/10/2011 à 06 : 18

O, cousin ( lointain ) mais si proche. . .

La douleur du deuil va souvent au-delà de la description. L'intensité de son expérience ne peut pas être décemment exprimée en mots. . . Impossible de décrire ce chagrin qui nous a frappé quand nous avons découvert la page sur internet que tes parents te l'avaient dédiée.

Que le Bon Dieu te bénisse, jeune poète!
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"Sois sage, ô ma Douleur et tiens-toi plus tranquille "

Shake et Sefedin KRASNIQI

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Dadou a écrit le : 09/10/2011 à 01 : 00

< 3
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Constance a écrit le : 28/09/2011 à 23 : 54

Adrien,

Aujourd'hui, c'était mon anniversaire
j'ai recu toute sorte de messages :
des longs, des courts, des rigolos,
certains marrants, d'autres émouvants
des "bon anniv" à la francaise
des "bon annif" à la belge
"Alles Gute" germanique
"Happy birthday" à l'anglaise
Et meme "HB" - énigmatique!
Des messages, j'en ai recu plein

Il n'en manquait qu'un :
le tien

Tu me manques
Constance
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Dadou a écrit le : 23/09/2011 à 23 : 36

Ce soir tu m'as sortie du puis dans lequel j'étais tombée. Je me suis remémorée nombre de souvenirs qui m'ont fait sourire, et sais que c'est toi qui me les envoie.
Alors merci, encore une fois.
< 3
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brigitte a écrit le : 20/09/2011 à 08 : 12

Adrien, mon grand
Je viens de lire ce que ta maman vient de t'écrire et comme d'habitude, je pleure. . .
J'éprouve un tel sentiment d'impuissance! N'avoir pas su cerner ton désarroi, n'avoir pas su t'aider, ne pas pouvoir soulager la souffrance de tes parents, ne pas pouvoir faire en sorte qu'Aude aille mieux, et surtout ne pas pouvoir revenir en arrière pour te garder auprès de nous.
Comme chaque jour, tu seras avec moi tout au long de la journée.
Brigitte.
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maman a écrit le : 19/09/2011 à 23 : 49

Mon petit Bib d'amour

19 septembre 1987.

Il fait un temps radieux.
Ton papa et moi avons choisi de fêter notre mariage à Chantoiseau.
Tu n'es pas encore là.
Mais nous savons bien qu'un jour tu arriveras et nous t'attendons et t'adorons déjà.
Hubert est encore parmi nous.
Le champagne coule à flot.
La famille est au complet, et Chantoiseau qui croule sous le poids des années des souvenirs et des fleurs en ce début d'automne encore très estival a ouvert grand les portes d'un bonheur que nous pensons acquis.


10 Septembre 2011.

Constance et Tanguy ont choisi la vieille demeure pour sceller leur amour et célébrer leurs fiançailles.
La vielle maison est un peu fêlée par tout le poids du passé et les tragédies qu'elle a traversées ces dernières années; la famille n'est plus au complet.
Ton papa et moi n'avons pas pu faire le voyage avec ta petite sœur alors, il ne manque pas seulement Hubert et toi, mon cher ange, mais aussi moi, , ton papa et ta sœur.
Pour autant la vielle maison reste un lieu de consolation sinon de bonheur.
Et elle garde omniprésents dans les pensées de ceux qui viennent s'y ressourcer le souvenir de ceux qui l'ont quittée ou qui ne peuvent plus s'y réfugier comme avant.

18 septembre 2011.

Il fait un temps maussade.
Ta petite sœur vient de faire une grosse crise à la gare de Franconville; elle ne voulait pas qu'Isabelle et Ouliana s'en aillent … Nous aurions du leur dire « au revoir » à la maison, mais Aude semblait calme et nous avons voulu croire qu'elle pourrait se comporter « normalement ».
Nous sommes tous (et Aude aussi ), anéantis par cette crise, et par un sentiment bouleversant de gâchis, d'impuissance et de souffrance.
Je laisse Isabelle et Ouliana (à qui j'avais promis de faire un bout de trajet avec elle) qui ne peuvent pas rater leur train, pour secourir Arif et tenter de ramener Aude à la maison.
Avec l'extraordinaire maturité de ses huit ans, Ouliana regarde la scène, les yeux pleins de larmes et de désarroi.
Je sais l'immense chagrin qu'elle ressent pour Aude, et pour nous, et son impuissance de petite fille à ne pouvoir pas nous aider, juste nous aimer sans rien faire.
Alors je ne peux m'empêcher de penser à toi, qui est parti sans rien dire vraiment, parce que sans doute ces sentiments-là si dévastateurs t'ont submergé, ne pas pouvoir soulager ta sœur, ne pas pouvoir nous soulager, ne pas pouvoir te soulager.
J'ai éprouvé un impérieux besoin de te voir et de savoir.
Mais tu n'es plus nulle part et j'avais peur de ne pas t'entendre à la maison dans le tumulte d'un quotidien trop lourd et aliénant.
Alors je suis partie te rejoindre là où te reposes.
Comme si j'allais faire mon marché, je me suis munie de deux énormes sacs.
J'ai acheté deux grosses plantes et un bouquet de fleurs qui te ressemblent : des lavandes odorantes comme le parfum discret qui te suivait partout, et qui imprègne encore tes vêtements, des fleurettes blanches, comme ton âme d'ange, et des lys majestueux, magnifiques comme toi.
J'ai parcouru à pied l'interminable trottoir, du pont de Levallois jusqu'à la rue Baudin, et sur ce long chemin de croix, à droite, j'ai aperçu notre rue d'avant, celle où nous vivions tous les quatre ensemble, puis un peu plus loin, j'ai vu « ta » rue, celle du studio où nous te pensions, ton père et moi, à l'abri et serein, sinon heureux. .
J'aurais voulu revenir en arrière, avant le 18 décembre 2010, j'aurais voulu tourner à droite, j'aurais voulu que mes sacs si lourds ne transportent que tes vêtements propres pour la semaine à venir, tes éternelles bouteilles de ce PUR jus de fruit qui te donnait peut-être ton extraordinaire vitalité, et mon petit plat du dimanche dont je mettais toujours une part de côté pour toi.
J'aurais voulu hurler que tout celà n'était pas possible et vraiment trop injuste mais j'ai appris depuis longtemps à pleurer à l'intérieur; alors j'ai continué mon chemin tout droit, sans penser à rien, juste en regardant le ciel, jusqu'à ta tombe.
Lorsque je suis arrivée, j'avais les pieds glacés et les mains engourdies; comme pour me réconforter, tu m'as envoyé un magnifique rayon de soleil qui m'a un peu consolée de toutes mes peines pendant que je disposais tes plantes et tes fleurs.
J'ai pensé que rien n'avait plus de valeur en définitive que ce qui était parfaitement inutile.
J'ai pensé que c'était toi qui me faisais penser ainsi.
J'ai pensé que malgré mon indiscible douleur, j'avais de la chance de te sentir si près de moi ou plutôt en moi.

Reste à jamais avec moi et en moi.

Maman


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brigitte a écrit le : 19/09/2011 à 18 : 32

Adrien, mon grand
Laurence exprime exactement ce que je ressens et que j'allais mettre en mots. . . . . . .
Loin de s'atténuer, la douleur effroyable ressentie par ton absence me frappe chaque jour davantage et la souffrance inhumaine que tes parents endurent au quotidien m'anéantit totalement.
Je sais que tu es quelque part. Alors, où que tu sois, veille sur tes parents, sur Aude qui grandit et qui aurait tant besoin de toi )Donne leur à tous trois la force de continuer à vivre sans pouvoir te voir, te parler, t'entendre ou te toucher réellement. . ( comme avant, quand tu étais parmi "les terriens en détresse" )
Si tu savais comme ton absence est difficile à croire et à accepter!
Tu nous manques trop. Ne plus te voir depuis neuf mois. . . .
Prends soin de toi et de nous tous.
Donne nous un petit signe pour nous montrer que tu es en paix et surtout protège tes parents et ta petite sœur.
Brigitte qui t'aime tant.




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Laurence a écrit le : 19/09/2011 à 07 : 30

Mon grand Chéri,

Voilà neuf mois aujourd'hui que tu nous as quittés. Neuf mois au cours desquels il nous a fallu apprendre "à vivre avec", ou plutôt, à vivre sans. . .
Et si tu savais comme c'est dur! Parfois, la réalité de ton absence me frappe avec une violence telle que j'en ressens la douleur physiquement. Moi qui ne suis pourtant que ta tante!
Alors je pense à tes parents, à ce que doit être leur souffrance, et cela m'est tellement insupportable que je m'impose de ne plus penser, sous peine de sombrer.
Aide les, mon Chéri, donne leur la force de continuer ce si douloureux chemin. Veille sur eux et sur ta petite sœur.
Et n'oublie pas que nous tous, ici, nous continuons à t'aimer et à vivre avec toi, comme si tu étais.

Laurence



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Laurence a écrit le : 08/09/2011 à 07 : 43

Mon grand Chéri,

Aujourd'hui, 8 Septembre, c'est la Saint-Adrien.
Je n'ai jamais souhaité les fêtes. . . ou alors, très occasionnellement, lorsque le hasard me mettait sous les yeux l'éphéméride du jour,
comme pour me rappeler, par un simple prénom,
combien il y a d'occasions de se manifester auprès de ceux qu'on aime.
Hier soir, alors que j'étais avachie (oui, c'est bien le mot!) devant la télé, l'écran a affiché l'éphéméride pour aujourd'hui. Ton prénom : ADRIEN, est apparu. Il m'a sauté à la figure et fait l'effet d'un coup de poignard en plein cœur.
Comme je voudrais pouvoir t'appeler aujourd'hui pour te dire "Bonne Fête, Adrien", pour t'entendre me raconter tes projets, ta reprise prochaine des cours, ou plus simplement (car tu ne répondais pas toujours. . . ) laisser un petit message (ou un SMS, entreprise pourtant très compliquée pour moi) sur ton portable.
Mais c'est autrement désormais que je communique avec toi. Et ça n'est plus occasionnellement, au détour d'une page du calendrier, mais à chaque instant.
Je t'aime infiniment.

Laurence
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Isabelle a écrit le : 06/09/2011 à 01 : 59

Adrien, mon filleul bien-aimé,
C'est encore moi!
A peine avais-je entré mon message à 01H47 que je tombe sur celui de Constance écrit quelques minutes auparavant et qui ressemble étrangement au mien. Et pourtant, je t'assure, on ne s'est pas donné le mot!
Tu vois comme c'est bizarre : devant toi, on se disputait souvent, on avait du mal à trouver un terrain d'entente, et là, sur ton site, on parle d'une même voix!
A bientôt.
Ta marraine qui t'aime

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Isabelle a écrit le : 06/09/2011 à 01 : 47

Adrien, mon filleul bien-aimé,
Aujourd'hui, c'était la rentrée des classes, un tel jour ravive des souvenirs.
Ton entrée en sixième à Sainte-Ursule a coincidé avec l'arrivée de Constance en hypokhâgne à Louis-le-Grand. Du coup, j'étais sur place pour t'accompagner, à tous les sens du terme. C'est moi qui - symboliquement - t'avais offert ton sac à dos (tu l'as utilisé pendant plusieurs années, je l'avais trouvé dans une belle boutique de Reims et le prix, lui, n'était pas du tout symbolique!). Je suis allée te conduire le matin et t'attendre à la sortie, les premiers jours. Le mercredi midi, nous nous sommes rendus dans le Quartier Latin et j'ai appelé Constance sur son portable depuis une cabine téléphonique de la rue des Ecoles pour savoir nous pouvions la rejoindre. J'étais très émue car c'était la première fois que je l'appelais sur son portable que je venais tout juste de lui acheter - tu devais me trouver complètement ridicule, toi qui étais déjà rompu aux nouvelles technologies! Nous avons grimpé la rue Saint-Jacques jusqu'au lycée, puis nous sommes allés déjeuner tous les trois dans la petite crêperie à l'angle de la rue Soufflot. Constance avait beaucoup de choses à raconter, tu buvais ses paroles, curieux et intéressé comme tu l'étais toujours lorsque tu découvrais des horizons nouveaux, et à ton tour tu lui faisais part des tes premières impressions de collégien. Je revois cette scène comme si c'était hier alors que dix ans se sont écoulés depuis ce jour-là, et je sens mon cœur qui se serre. Par la suite, tu m'as accompagnée de nombreuses fois dans ce prestigieux lycée, tu t'es promené avec moi dans les couloirs interminables, tu t'es assis pour un moment dans la « piaule » de Constance sur un coin de lit, entre des piles de livres et des brouillons de dissertations, et moi, en te regardant, je me disais qu'un jour ce serait peut-être (sans doute) toi que nous irions voir dans ce même établissement, un élève de prépa parmi d'autres, amoureux de l'anglais, de la poésie et du théâtre.
La cabine de la rue des Ecoles est toujours là, elle a juste été déplacée de quelques mètres. En juin dernier, lors d'une réunion de travail à Jussieu, je me suis éclipsée à l'heure du déjeuner pour m'y rendre en pèlerinage, puis j'ai refait le trajet jusqu'à la petite crêperie de la rue Soufflot. Plus récemment, j'ai traversé Levallois à pied depuis le cimetière jusqu'à la rue Jules Guesde (Ouliana était avec moi), je me suis arrêtée sur le seuil de la porte, puis j'ai continué mon chemin jusqu'à Sainte-Ursule, empruntant les rues que tu prenais toi-même à l'époque. Je me souviens avoir dit à ta maman, le soir ou le lendemain de cette rentrée de septembre 2001, que je pensais qu'elle avait fait le bon choix avec cet établissement : la tenue des élèves, la description que tu m'avais faite des lieux et des enseignants -, tout m'inspirait confiance. Une seule chose me faisait très peur : la circulation aux abords du collège et l'absence de signalisation. Longtemps, j'ai été torturée par l'idée que tu pouvais te faire renverser par une voiture, ou même pire. . . Mais il faut croire que pendant toutes ces années-là, un ange gardien veillait sur toi.
Où était-il la nuit où tu nous as quittés ? Est-ce toi qui l'avais chassé ?
Je t'embrasse tendrement.
Ta marraine qui t'aime

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Constance a écrit le : 06/09/2011 à 01 : 28

Cher cousin,

Décidément, je passe mon temps sur ton site en ce moment! C'est sans doute qu'avec ce grand événement de ma vie qui approche, j'ai envie de le partager avec toi, á défaut de pouvoir le vivre avec toi. Alors, je viens te voir, je regarde tes photos, je me plonge dans mes souvenirs, je pleure mais je sens que tu es lá, tellement fort que je ne pleure plus.

D'une certaine facon c'est bien naturel - tiens, cela me fait penser á un texte magnifique qui décrit bien ce que je ressens, Véra, de Villiers de l'Isle Adam. . . A chaque moment important de ma vie, tu as été lá pour le vivre avec moi, le feter ou en parler, pour en rire ou en pleurer : mon entrée á Louis le Grand, mon premier petit ami (!), mon entrée á l'ENS, mes déboires avec les normaliens, l'arrivée d'Ouliana. . . Cette fois-ci, comment pourrait-il en etre autrement?

Alors voilá, Adrien, mon cher cousin, je sais que samedi, tu seras lá. C'est juste qu'on ne te verra pas.

Je t'embrasse fort

Constance
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Constance a écrit le : 02/09/2011 à 23 : 04

"Noël ensemble, ça va donner un truc de ce style là je te connais. "
- C'est le dernier message que tu m'aies envoyé sur facebook, á propos de ce montage vidéo tellement drole avec nous deux en train de danser, habillés en lutins.
Cette vidéo pour laquelle je ne me pardonnerai jamais de ne pas t'avoir répondu tout de suite. . . Je voulais le faire le 20. . .

"Noël ensemble, ça va donner un truc de ce style là je te connais. "
- Euh, pas vraiment en fait.
Je t'en veux.
Je t'aime.
Je t'en veux.

Mais avant tout, je t'aime, Cousin.

Constance

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Isabelle a écrit le : 02/09/2011 à 00 : 51

Adrien, mon filleul bien-aimé,
Même si je ne partageais pas ton attirance pour l'Angleterre, je t'imaginais très bien poursuivre tes études là-bas, et depuis que tu nous as quittés, la moindre évocation de ce pays m'est insupportable - il suffit que je découvre un motif anglais sur un tee-shirt ou que je reçoive une pub vantant les mérites de l'Eurostar pour sentir une infinie tristesse m'envahir ou au contraire devenir presque agressive. Je conviens avec toi que ma réaction est puérile, mais c'est plus fort que moi. Ainsi, cet après-midi, lorsqu'Ouliana qui était occupée à choisir un agenda pour la rentrée s'est exclamée : « C'est celui-ci que je veux! » et que j'ai vu l'Union Jack sur la couverture (c'est précisément ce qui lui plaisait), je me suis écriée : « Ah non, pas celui-ci! ». Mon ton autoritaire (et déplacé) l'a surprise, elle m'a demandé pourquoi je ne voulais pas de cet agenda qui, comparé aux autres, avait l'avantage d'être relativement discret et bon marché. Je ne lui ai pas dit que c'était à cause de toi, elle n'aurait sans doute pas compris - il faut bien avouer que le rapport n'est pas évident.
Le drapeau anglais sur la couverture d'un agenda - tu vois un peu jusqu'où tu viens te nicher. . .
Je t'embrasse tendrement.
Ta marraine qui t'aime.

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Isabelle a écrit le : 24/08/2011 à 23 : 09

Adrien, mon filleul bien-aime,
Depuis le debut de mon séjour ici, j'ai eu mille et une occasions de penser à toi, mais jusque là nous n'avions pas d'acces internet dans l'appartement. Voilà, c'est fait - maintenant nous sommes "reliés", comme on dit, et je peux donc communiquer avec le monde extérieur, et l'un de mes premiers reflexes est de t'écrire quelques lignes pour te dire que je ne t'oublie pas. Le "monde extérieur" - l'expression ne convient pas, car même si je ne sais pas VRAIMENT où tu es, lorsque je pense à toi, ce n'est pas dehors que je te cherche, mais dedans - au creux de mes souvenirs. Pour le moment je n'ai pas besoin de descendre profondement, ils affleurent immédiatement - je crois qu'en langage informatique on parle de "mémoire vive", j'ai envie de reprendre ces mots à mon compte et d'en glisser un autre entre les deux : "écorchée". Le cœur qui saigne est un vieux poncif de la poesie baroque, la mémoire écorchée vive est une image (une réalité?) moins banale, mais tous deux disent la meme chose : la souffrance de la séparation,
Pourquoi es-tu parti comme ça?
Ta marraine qui s'interroge en vain.
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Maman a écrit le : 20/08/2011 à 00 : 00

Mon biboche adoré,
Huit mois déjà que je vis sans toi.

Si je t'avais rêvé,
avant que tu sois né
jamais je ne t'aurais
imaginé autre que celui
que tu as été.

Tu as rempli ma vie.
Tu remplis mes pensées.
Tu rempliras mes jours
et jusqu'au tout dernier
jusqu'à ce jour béni
où je te retrouverai.

Entends-moi et attends-moi où que tu sois.

Maman
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Dadou a écrit le : 14/08/2011 à 17 : 22

" Le vent dans tes cheveux défaits
Comme un printemps sur mon trajet
Un diamant tombé d'un coffret

Seule la lumière pourrait
défaire nos repères secrets
Où mes doigts pris sur tes poignets…
Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai

Mais quoi que tu fasses
L'amour est partout où tu regardes
Dans les moindres recoins de l'espace
Dans le moindre rêve où tu t'attardes

Le ciel prétend qu'il te connait
Il est si beau, c'est surement vrai
Lui qui ne s'approche jamais
Je l'ai vu pris dans tes filets

Le monde a tellement de regrets
Tellement de choses qu'on promet…

On s'envolera du même quai
Les yeux dans les mêmes reflets
Pour cette vie et celle d'après
Tu seras mon unique projet

Je m'en irai poser tes portraits
A tous les plafonds de tous les palais
Sur tous les murs que je trouverai
Et juste en dessous j'écrirai
Que seule la lumière pourrait…

Et mes doits pris sur tes poignets…
Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai. "

F. Cabrel
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Lisiane a écrit le : 12/08/2011 à 22 : 57

Une fois encore l'AMI, ce sont les mots des autres que je t'écris, un baume sur la voix qui parle ou peut-être un leurre; celui de croire que la tristesse n'est pas mienne et ton absence irréelle. . .

Tristesse

J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.

Quand j'ai connu la Vérité,
J'ai cru que c'était une amie;
Quand je l'ai comprise et sentie,
J'en étais déjà dégoûté.

Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d'elle
Ici-bas ont tout ignoré.

Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d'avoir quelquefois pleuré.

Alfred de Musset.

Par-delà les étoiles, ta lumière qui me guide même si le ciel semble perpétuellement gris depuis décembre. . .

Je t'aime l'AMI.
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Isabelle a écrit le : 05/08/2011 à 01 : 03

Adrien, mon filleul bien-aimé
A la veille de mon départ pour Bad Krozingen, je ne cesse de me remémorer cet été 2007 où tu étais venu passer quelques jours à la maison. Tu avais adoré la balade à vélo à travers les champs jusqu'à Staufen et le dîner sur la jolie place aux maisons anciennes (à deux pas de celle où, dit-on, Faust rencontra Méphisto), la journée de shopping à Freiburg (c'est là que j'ai déniché ta sacoche noire, dans un petit magasin qui ne payait pas de mine, après d'infructueuses recherches), le « pèlerinage » à la magnifique église baroque de Kirchofen avec sa Vierge miraculeuse. . . Je me souviens que devant ton enthousiasme, je t'avais proposé de prolonger un peu ton séjour - j'avais énormément de choses à te faire découvrir et puis, il faut bien le dire, je me réjouissais de ta compagnie car après le jugement avorté d'août 2007 à Irkoutsk et la perspective de nouvelles démarches encore plus incertaines, j'avais - comme on dit - le moral dans les chaussettes. Et j'ai encore en mémoire ton refus poli, mais ferme, cette petite phrase implacable : « Désolé -, j'avais prévu de rentrer aujourd'hui, et je m'en tiens toujours à ce que je décide. »

Depuis que tu nous as quittés, j'ai très souvent repensé à ces mots qui, à l'époque, m'avaient tout de même un peu peinée. Je sentais bien qu'ils s'accordaient avec ton caractère - je connaissais ton esprit de décision, je te savais autonome et capable de « prendre ta vie en main », selon l'expression consacrée (est-ce un hasard si cette expression me vient à l'esprit? Une autre fois, je t'écrirai tout ce qu'elle évoque pour moi, ce soir il est trop tard. . . ), tu m'avais souvent fait comprendre que tu détestais qu'on te dicte ta conduite. Avec ton départ tragique, complètement inattendu et pour nous tous inacceptable, tes mots prennent une résonnance particulière, et je me hasarde à te poser la question qui me hante : avais-tu VRAIMENT décidé de partir, en cette funeste nuit de décembre? J'ai du mal à le croire. Et je refais le scénario à l'envers : je te demande de rester quelques jours encore, et tu refuses à nouveau, mais cette fois-ci, pour te retenir, je me mets à hurler aussi fort que je peux : « Tu ne peux pas décider de tout! Moi aussi j'ai mon mot à dire! ». Et comme tu ne veux pas te brouiller avec ton institutrice de marraine, autoritaire, certes, mais qui t'aime sincèrement, tu reposes tes bagages, à charge pour elle de te montrer que oui, tu as bien fait de rester.
Ta marraine qui pense à toi

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claire a écrit le : 02/08/2011 à 19 : 15

Cousin
Depuis dimanche j'essaie de t'envoyer un texte mais il ne veut pas partir. . . Est-ce une de tes blagues?
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Constance a écrit le : 01/08/2011 à 22 : 34

Cher Adrien

J'avais envie de t'écrire quelque chose de joli ce soir, un petit poème, un petit refrain, pour me sentir près de toi et exprimer ce que je ressens quand soudain, tu surgis dans mes pensées, plein de couleurs, quand tu prends forme devant mes yeux – pleins de larmes.

Mais je n'arrive pas. Parfois, tout simplement, tu me manques trop, et je ne comprends pas. Dans ces moments-là, je n'ai pas envie d'écrire, plus envie de sourire, même en pensant à toi – et Dieu sait que tu m'as fait rire… J'ai juste envie de comprendre pourquoi. Pourquoi tu nous as fait ça.

J'ai envie de te dire de revenir. J'ai envie de t'entendre dire que tu t'es trompé de chemin, que tu t'es fourvoyé un brin mais que maintenant c'est bon, c'est passé, tu nous rejoins. J'ai envie de te voir sourire en revenant vers les tiens, de t'entendre dire « à demain ».

Mais tu ne reviens pas. Tu ne t'es même pas retourné. Si tu t'étais retourné, peut-être serais -tu encore parmi nous; peut-être serais-tu encore avec nous, ici, dans cette vie. Mais tu es parti, sans nous regarder, sans demander notre avis, comme ça – fini.

Adrien, mon cher cousin, j'ai envie de hurler, d'être en colère contre toi mais je ne peux pas. Je ne peux pas, tout comme la dernière fois où je t'ai vu – pas de colère, juste de l'amour et l'envie de t'embrasser, de te parler.

J'aurais eu envie de finir ce texte sur une note plus gaie – parce que chaque moment avec toi était un plaisir, parce que tu m'as tant fait rire. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas être gaie car pour te parler et penser à toi, je n'ai pas envie de me retourner, je ne veux pas aller dans le passé. Je voudrais regarder devant.

Adrien, je regarde derrière moi et je ne m'y retrouve plus. Je regarde devant moi et je ne t'y vois pas. Alors, en attendant, s'il te plaît, marche à côté de moi.

Je t'aime

Constance


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Maman a écrit le : 31/07/2011 à 22 : 52

Mon enfant d'amour,
Un messager m'a fait savoir que tu ne veux que de l'amour dans ton livre d'or.
Non sans regret mais pour l'amour de toi, je vais donc demander à ton père qui seul détient les clés de ce livre de retirer mon dernier message.
Mais tu me connais, je ne l'abandonne pas pour autant, il aura toute sa place dans le livre que j'avais commencé à écrire pour ta sœur et dans lequel tu es désormais de plus en plus présent.

Aujourd'hui, Aude est sortie de cette unité de soins où elle aura passé près de 11 mois (soit plus de 1% de son existence si elle vit centenaire. . . )

Quand nous sommes venus la chercher, elle ne ressemblait plus vraiment à la petite fille sans regard que nous y avions conduite en septembre dernier.
Elle était heureuse de partir en vacances, et excitée à l'idée de revenir à la maison après.
Et comme lorsqu'elle était toute petite, elle a manifesté cette joie en serrant très fort ses mains et en souriant tout en hochant la tête.
Bien sûr, elle est toujours l'enfant que nous avons connue, prête à « déborder » à tout moment et à nous faire basculer dans la survie; mais nous voulons croire que quelque chose a changé et que nous devons lui faire confiance, comme elle nous a fait confiance quand nous lui avons dit qu'elle reviendrait à la maison après ses vacances.

J'ai frémi à l'idée que nous pourrions aller la rechercher un jour pour la mener dans un lieu isolé de tout, des lumières, des odeurs, des couleurs de la vie et surtout de nous tous qui l'aimons.
Et j'ai frémi plus encore à l'idée qu'elle pourrait nous suivre docilement, incapable d'imaginer l'abandon, un peu comme ces personnes âgées si fragiles qu'on mène dans des lieux d'oubli bien organisés.

Et puis j'ai pensé à toi, qui n'étais plus là, avec nous, pour lui dire "au revoir, à bientôt" mais qui nous donne encore envers et contre tout la force d'avancer et d'espérer toujours.

Tu brilles éternellement en moi.

Maman.

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Brigitte a écrit le : 14/07/2011 à 00 : 20

Adrien, mon grand
S'il est bien une date qui fait désormais partie de mon calendrier personnel, c'est bien le 13 juillet, date de mon dernier séjour avec toi à Franconville.
Souviens-toi. . Nous étions arrivés ce jour -là pour passer quelques jours avec tes parents et Aude, qui revenait de la Fermette et devait partir à son centre de vacances le Samedi suivant.
Tu étais là. . Tu avais promis à tes parents de rester à Franconville pour t'occuper de ta petite sœur et cette promesse, tu l'avais bien tenue. .
J'ai tellement de souvenirs et d'images dans la tête de ce séjour que j'ai l'impression que c'était hier.
Le feu d'artifice le 13 au soir, ta virée avec Claire le 14 juillet sous une pluie battante dans les quartiers de Paris que tu adorais, Paris by Mercedes avec Aude qui était excitée des blagues stupides que Michel faisait au téléphone à la pauvre Nathalie,
restée à la maison et jamais tranquille quand elle savait Aude loin d'elle. .
Notre ballade au bord de l'eau à Herblay. .
Votre retour de l'ophtalmo avec Aude, en pleine crise, ce qui t'avait valu de rater une leçon de conduite. . . . Et surtout nos discussions dans le jardin, à la tombée de la nuit ( avec il faut bien le dire, une petite bière à la main. . )
Je me souviens aussi de ce vendredi. J'avais repassé tes vêtements car tu partais le soir avec tes copains du côté de Beauvais. Bien sûr ( et là, c'est un trait de caractère typique des sœurs ORY!)je n'avais pas pu m'empêcher de te faire un peu la morale en te disant que tu aurais du rester jusqu'au lendemain matin, afin d'être présent en cas de crise d'Aude avant son départ en vacances!
Comment te dire? J'avais l'impression que toi
seul était capable de maîtriser les crises de ta petite sœur. . . .
Tu es donc parti et je n'ai éprouvé aucun pressentiment à ce moment là. . Je t'ai dit "A+, mon grand", tellement certaine de te revoir!
Tu étais beau, bronzé, des projets en tête. .
C'est l'image que je garde de toi (et que je veux garder )
Je ne suis pas à Franconville pour ce 13 juillet mais à Chantoiseau, avec Grand-père et grand-mère qui ne cessent de penser à toi.
A bientôt, mon grand.
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Sylvie a écrit le : 13/07/2011 à 00 : 09

Mon cher Adrien,

Il y a 10 ans, tu découvrais avec passion les aventures du petit sorcier Harry Potter. Tu as adoré et dévoré toute l'œuvre de J. K. Rowling. Ce soir, je pense particulièrement à toi : c'est aujourd'hui la sortie au cinéma de la deuxième partie des "Reliques de la mort", le dernier tome de toute la série.
Tu as grandi avec Harry Potter; tu as été un fan sans pareil de toute la saga. La magie, le collège, l'amitié, le bien, le mal, et tant d'autres choses t'ont fasciné et t'ont marqué dans ces histoires. Ta petite cousine Louisa t'a d'ailleurs suivi sur cette voie et a cette même passion. . .
Dans cet univers de Harry Potter, il y a deux objets magiques extraordinaires que j'aurais voulu posséder : le Miroir du Riséd et le Retourneur de temps. . .
Avec le dernier film des aventures de Harry Potter à l'écran, c'est un peu toi qui vient sur scène encore une fois!
Mais c'est aussi toi qui part un peu plus, et cela me rend très triste.
Je me console : les aventures d'Harry Potter ne se terminent pas vraiment, comme si tu continuais à vivre à travers tous ses fans. Je pense à toi, mon chéri.

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Isabelle a écrit le : 12/07/2011 à 00 : 56

Mon filleul bien-aimé,
Il est déjà tard, mais avant d'aller me coucher je voudrais écrire dans ton Livre d'or une petite phrase, toute simple mais lumineuse, qui ne me sort plus de la tête depuis que je l'ai entendue. Elle n'est pas de moi, mais d'Ouliana. C'est une question, formulée avec des mots d'enfant, naïve dans sa forme et pourtant presque philosophique dans sa manière d'appréhender le drame inacceptable de ta disparition prématurée : « Quand on est mort, est-ce que c'est pour toute la vie ? ».
Ta marraine qui t'aime tendrement.

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Laurence a écrit le : 09/07/2011 à 10 : 11


Mon grand Chéri,

Avant de quitter Neukirch (où nous terminons notre première semaine de vacances) et de fermer mon ordi (nous n'aurons en effet pas accès à Internet à Bad Krozingen)je viens te dire un petit bonjour.
J'ai beaucoup pensé à toi ces derniers jours, car je sais que tu étais venu ici avec ton copain Maxime il y a quelques années (pour des ados non motorisés, l'expérience a du être forte!!!).
Nous avons eu un très beau temps, ce qui nous a permis de découvrir une Forêt Noire magnifique! A dire vrai, nous l'avons découverte principalement en voiture, car - je peux bien te le dire maintenant - il m'est arrivé mercredi matin une aventure dont je me serais bien passée.
Alors que nous marchions tranquillement sur un petit chemin des plus bucoliques (entre Neukirch et Hexenlochühle, but de notre rando)j'ai malencontreusement glissé et suis tombée sur la seule pierre, tranchante comme un silex, du chemin. . . Résultat des courses : une plaie béante sous le genou (on voyait l'os! si, si. . . ).
Mon pauvre Jean-Marc a du courir chercher du secours (il y avait heureusement une grosse ferme 300 mètres plus haut).
Tout en pleurnichant, je riais intérieurement en pensant à la façon dont il allait s'y prendre pour expliquer la situation, lui qui ne parle pas un mot d'allemand!
Finalement, il s'est débrouillé comme un chef, puisque les propriétaires (un couple de fermiers adorable) sont arrivés avec leur voiture, et nous ont emmenés à l'Hôpital de Neustadt.
Après, tout est allé très vite (les urgences allemandes, ça n'est pas les urgences françaises!) : nettoyage de la plaie(un vrai régal), radio (ouf, rien de cassé), petit quart d'heure de couture (mais le chirurgien était mignon), gros pansement. . . et soins quotidiens.
Finalement, je ne m'en suis pas trop mal tiré.
Imagine la même plaie, mais sur le visage, ou - mieux - le nez! Non, non, il n'y a pas à dire, j'ai de la chance!
En fait, ce qui me contrarie le plus (mon petit coté futile)c'est que j'espérais mettre à profit ces deux semaines de vacances pour bouger, nager, bronzer, bref, pour me "retaper la griotte" (il faut dire, mon chéri, que depuis six mois - bientôt sept - je ne suis pas vraiment au top), et qu'au lieu de ça, je vais faire du lard et rentrer à peu près aussi bronzée qu'une descente de lavabo!
N'importe, tout ceci n'est pas bien grave, et si je n'en ai pas parlé plus tôt, c'est que je voulais éviter aux uns et aux autres (surtout à ta maman qui doit venir nous retrouver qq jours à Bad Krozingen)de se faire inutilement du souci.
En tout état de cause, Jean-Marc te dira que tout cela ne m'empêche nullement de parler, de manger et de boire!!!
Rien de changé, donc, à notre programme. Nous attendons ta maman "de pied ferme" jeudi 14 (peut-être avec ton papa?) et espérons bien lui faire découvrir les endroits où ta marraine t'a emmené et que tu avais aimés.
Voilà, mon grand Chéri. Je te laisse pour aujourd'hui. . . mais tu restes avec moi.
Je t'aime.

Laurence

PS : Ce qui va me manquer le plus, à Bad Krozingen, c'est de ne pas pouvoir accéder à ton site, au Livre d'Or, aux beaux textes de Dadou, de ta marraine et de tous les autres. . .
Je me rattraperai à mon retour.





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Dadou a écrit le : 08/07/2011 à 02 : 13

Je viens de retrouver un des textes que j'ai lu pour toi à l'église, ajouté en dernière minute, miraculeusement sauvegardé dans mes messages envoyés à ta maman. Car comme tu t'en doutes, ma maladresse légendaire a fait des ravages parmi nombre de mes affaires, ordinateur y compris.
Je t'envoie aujourd'hui ce message éternel qui résume le tout et le rien.
Bonne nuit mon ange.


Parfois quelqu'un vous tend la main, voire même les deux, et vous serre fort pour vous emmenez avec lui, très loin. Et le ciel gris de la veille s'éclaircit, souvent il en faut si peu. Un sourire, un regard mystérieux, de grands yeux si clairs qu'ils en paraissent presque bleus.
Une vie qui change, bientôt deux. Se construire et se détruire ensemble, beaucoup d'au revoir, jamais d'adieu.
Le temps passe, les gens changent, la haine et l'amour s'emmêlent et de tristes démons naissent de ce sinistre mélange. De malheureuses paroles aiguisées viennent insidieusement ronger le fil ténu qui tient ces destins liés.

Mais ce fil, aussi ténu soit il, je vous défie de le briser. Car la plus grande force appartient souvent à ceux qui semblent les plus fragiles.
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Brigitte a écrit le : 08/07/2011 à 00 : 01

Adrien, mon grand,
Celà fait une éternité que je ne t'ai pas parlé mais en ces périodes de bac et d'examens en fac, le courage m'a fait totalement défaut et j'ai été ( et je le suis toujours) comme anéantie et anesthésiée par le chagrin et la douleur. Je n'ose même plus aller sur le site extraordinaire d'Arif tellement je me sens mal et que j'ai peur de lire des messages poignants. . . . .
Non, décidément, je n'arrive pas à accepter ton absence et chaque jour devient de plus en plus intolérable, d'abord parce que je ne peux pas surmonter ta disparition, et ensuite parce que je pense à tes parents et à Aude, si démunis sans toi.
Le vide que tu laisses est indescriptible
Aude doit revenir à Franconville dés le 19 Juillet. J'irai bien sûr tenir compagnie à tes parents, mais dis moi, comment va-t-on faire sans toi?
Qui sera capable de calmer Aude comme toi?
Avec qui vais-je boire mon petit Campari ou mes petites bières en discutant de mille choses dans le jardin à la tombée de la nuit?
Tu me manques trop, mon neveu chéri. Tu as toujours été comme un deuxième fils pour moi, un modèle de réussite pour Michel, un frère de lait pour Charles, et un grand cousin extraordinaire pour Claire. Pense à nous tous et envoie nous un petit signe.
Tu es dans mes pensées au quotidien. Tu me manques. . . . . .
Brigitte.
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Dadou a écrit le : 07/07/2011 à 13 : 58

Mon koala,
Je ne t'oublie pas, jamais, ta couleur est en pour toujours et c'est comme ça.
Tu ne m'empêches pas d'avancer, bien au contraire, ton petit chaton sait maintenant bien mieux se transformer en panthère si nécessaire. A chaque décision importante, chaque projet, tu es là, comme à chaque seconde. Tu m'entoures, me rassures, me protèges comme tu l'as toujours fait mon ange. A présent je me bats pour moi et ta lumière m'apporte la force qui pouvait me manquer quelquefois. Je ne lâcherai rien.
Merci d'être entré dans ma vie et de l'avoir bouleversée. Merci de m'avoir donné autant, merci de m'avoir appris tout ce que je te dois à présent.
Je ne laisserai jamais mourir tes rêves, et ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour les réaliser.
Ton corps est parti ? Ce n'est pas le cas de ta passion, ni de ton âme, ni te ta lumière, ni de ta couleur.
Je le sais, je les sens.
Ta Dadou.
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Isabelle a écrit le : 06/07/2011 à 00 : 33

Franconville, 8 heures et quart ce dimanche 3 juillet,
Je corrige des copies assise à la table de la cuisine, je sens ton regard dans mon dos, je me retourne : une très jolie photo de toi dans un cadre noir est posée sur la petite commode en haut de l'escalier, tu portes une chemise à rayures bleues et un chandail vert rapporté d'Angleterre, tu as un genre « chic décontracté », à la fois très classe et très cool, tu discutes avec une amie dont on n'aperçoit que les longs cheveux noirs, dans la main tu tiens un gobelet, visiblement vous êtes à une soirée, tu souris, il y a dans ton attitude (ta pose) quelque chose de mondain et de magistral à la fois, je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que c'est toi qui parles et elle qui t'écoute. Et je te revois dans cette même cuisine, à l'époque où tu préparais ton bac de français. La porte de ta chambre s'ouvrait tout à coup, entre deux exercices de maths ou deux parties d'une dissertation tu venais recharger tes batteries à grand renfort de coca, de jus de framboise et de sucreries, et souvent ces incursions donnaient lieu à de longues discussions parfois houleuses, surtout lorsque tu commençais à faire le procès de tes profs que je me croyais obligée de défendre, par principe sinon par conviction, je contre-attaquais tout en grignotant des Kinder bueno (à mon âge!), et les échanges se poursuivaient jusque tard dans la nuit, interrompus à intervalles réguliers par la sonnerie de ton portable.

Souvent, dans ces moments-là, je me suis félicitée de t'avoir pourfilleul et non pas pour élève - je trouvais le premier attachant et plein de ressources, j'aurais craint que le second ne me soumette à rude épreuve, avec son côté râleur, son ironie, ses talents d'imitateur qui lui valait tant de succès dans la cour de récré. Mais j'étais sûre d'une chose : que tu serais, à ton heure, avec toutes tes qualités intellectuelles et humaines, un étudiant comme on aime en avoir, apprécié de ses professeurs autant que de ses camarades. Lorsque j'ai entendu tes amies de la fac parler de toi, le jour où elles étaient réunies à Franconville pour ton vingt-et-unième anniversaire, j'ai su que je ne m'étais pas trompée. .
Ta marraine (qui t'aime et qui te pleure)

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Isabelle a écrit le : 01/07/2011 à 23 : 49

Adrien, mon filleul bien-aimé,
Hier après la classe, la maman d'une petite amie d'Ouliana avait réuni quelques enfants et leurs parents pour fêter la fin de cette année de CP. Pour achever la soirée, les enfants ont absolument voulu nous présenter un spectacle qu'ils avaient préparé pendant que nous dînions : des danses improvisées sur des musiques à la mode, avec des jeux de lumière qui rendaient très bien dans l'obscurité de la chambre. Et tandis que je les regardais se trémousser devant nous, avec plus ou moins de grâce (Ouliana qui a préféré le foot à la danse classique tout au long de l'année était largement désavantagée!), j'ai repensé tout à coup à ces inénarrables « pestacles » auxquels, enfant, tu nous conviais dans le salon de Chantoiseau. J'ai senti mon cœur se serrer et en l'espace de quelques secondes je me suis retrouvée complètement ailleurs, je ne saurais pas dire où, mais en tout cas auprès de toi. C'est à toi que sont allés mes applaudissements.
Je sais - c'est une petite histoire de rien du tout que je te raconte là, elle te paraît sans doute bien banale, et pourtant elle a son importance, comme tous les moments, prosaïques ou solennels, qui permettent de te retrouver.
Je t'embrasse tendrement.
Ta marraine qui t'aime et qui pense beaucoup à toi

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Dadou a écrit le : 22/06/2011 à 00 : 56

Alors que joie et musique sont dans la rue,
Mon cœur est triste.
Mes fenêtres sont closes,
Aucun son n'en sort.

Si mon esprit est vide,
Lourd semble mon corps.
A mes yeux ne monte aucune larme,
Tout parait calme,
Au dehors.

Mon être est en veilleuse,
Attendant que mes démons s'endorment,
Rassasiés, en somme.

Insatisfaits de ma fragile douceur sans armes
Dédaignant ma silencieuse douleur
Ils dévorent peu à peu ce dernier soupçon d'âme
Tentant d'avaler toute essence de vie,
Ma dernière flamme.

Ils sont fourbes et retors,
Ressemblent à ceux qui les adorent.
Et si leurs méthodes empreintes de vices
Semblent parfois me pousser au bord du précipice
Ta couleur à mes côtés,
A défaut de ton corps
Ils ne l'arracheront jamais,
Quel que soit mon sort.
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Sylvie a écrit le : 20/06/2011 à 15 : 52

Si seulement j'avais compris. . .

Ce dimanche 13 novembre à Paris où je ne savais pas encore que je te voyais pour la dernière fois, je n'ai pas compris.
Je n'ai pas compris que tu te sentais mal.
Tu semblais heureux de nous revoir Hermann, Louisa et moi et pourtant, tu paraissais absent. Une ombre était passée sur ton visage au restaurant, comme au musée de la magie.
Cette "inquiétude", je l'ai ressentie mais j'ai pensé que c'était la fatique : tu sortais beaucoup et tu m'avais avoué avoir peu dormi ces derniers jours. . .
Tu as bien déjeuné au restaurant et bien bu, et tu as beaucoup ri au musée de la magie avec Louisa.
Elle m'en parle encore aujourd'hui!
Nous avions peur toi et moi d'être choisis par le magicien comme cobaye pour un de ces tours! Si seulement ce magicien t'avait choisi ce jour là! Il t'aurait fait disparaître - pendant un temps- pour te faire réapparaître aujourd'hui.
Nous nous sommes quittés dans le tumulte du Marais. . . Hermann a proposé que notre taxi te dépose, mais tu préférais marcher.
Nous t'avons dit au revoir à travers la vitre : je ne savais pas encore qu'il s'agissait d'un adieu.

J'ai compris trop tard. . .

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Maman a écrit le : 20/06/2011 à 00 : 10

Mon biboche adoré,
Je sais que tu n'aimes pas les banalités, mais j'ai quand même envie de te dire que le temps a beau passer, pour moi, chaque jour est le même depuis que tu es parti. Six mois ont passé, mais pour moi, c'était hier.
J'ai préparé pour toi un poème qui me trottait dans la tête depuis quelques jours.
Je sais qu'il est un peu triste, mais il faut le lire au second degré.
Je sais que tu me comprends.
Il s'intitule : "Promesse"

J'espère qu'il te plaira.


PROMESSE

Tu m'avais promis si souvent
Des jours meilleurs, avec ta sœur
Et toi présents.
Tu nous disais mes chers parents,
J'ai tant à faire à vingt ans,
Dans l'immensité de ce globe
Le master, le toefl, mes jobs,
Londres et Paris, et mes amis
Mais avant tout mon permis
Pour venir vous voir plus souvent,
A vingt et un an ans, c'est promis.

Mais en ce froid lundi d'hiver
Mon très cher enfant de lumière
Si sérieux travailleur et sage
Il a manqué un candidat
A cet examen de passage
Et ce candidat c'était toi.
L'école s'appelait « Cosmos »,
Elle t'attendait ce jour là.
J'avais moi aussi rendez-vous
Tôt avec toi ce matin là
Pour te dire encore une fois
Tu es le meilleur, ça ira
Mais j'ai manqué ce rendez-vous.
J'étais pourtant venue à l'heure,
Comme tant d'autres fois pour toi
Mais tu étais déjà parti
Dans ce Cosmos de l'au-delà
Celui dont on ne revient pas.
Tu ne m'avais pas attendue.
Je ne t'avais pas entendu.

Ma maison est vide, ton portable s'est tu
Dans mon sac à main qu'il ne quitte plus.
Alors j'écoute le silence écrasant de ton absence.
Et quand l'ennui m'anéantit, j'entends la voix du silence
Qui me parle de toi tout bas,
De tes voyages sans fin ni temps,
Comme ceux de cette histoire
Qui te faisait rêver le soir
Du temps que tu étais enfant.

Seule dans ma maison vide,
Je n'en finis pas de t'attendre.
J'entends le bruit du moteur
Qui aurait amusé ta sœur
Et j'imagine son bonheur
Quand tes grands bras protecteurs
l'auraient installée en princesse
Dans ce carrosse inopiné.

J'imagine aussi tes retours,
Toujours le soir, toujours très tard,
Vers ta vie comblée d'étudiant
Et puis tes départs en vacances,
Tes converses aux pieds, tes lunettes de star
Ton carrosse plein de valises et plein d'amis,
Destination soleil, rires et vie
J'imagine aussi tes appels, me disant comme avant « coucou maman »
Pour simplement me rassurer, toi qui savais ô combien
Je m'inquiétais toujours d'un rien.

Je t'imagine tant que parfois comme hier
J'entends claquer la porte du jardin désert
Et je te vois la-bas, sous ma fenêtre.
Et même si je sais
Que ce qui devait être
Ne sera plus jamais
Que la vie avec toi, jusqu'à ma fin, à mes côtés
N'était qu'un conte de fée
A jamais figé désormais
Je continue à me le raconter.
Je n'ai pu te prendre à la mort
Mais dans cet ailleurs où tu vis
Je t'arracherai à l'oubli
Et je continuerai à te voir,
A t'entendre et à te parler
Car je sais que toi non plus tu n'oublieras pas ta promesse
Je ne sais pas ni comment ni où ni quand
Tu viendras me voir plus souvent
Mais sache que si mes yeux ne peuvent te voir encore
Ni mes oreilles t'entendre encore, ni mes mains te toucher encore
A chaque fois que tu viendras, mon âme sera là qui t'attend.

MAMAN





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Isabelle a écrit le : 19/06/2011 à 23 : 59

Adrien, mon filleul bien-aimé,
Constance, de retour à Budapest ce soir, m'a envoyé un mail à l'instant pour me rappeler qu'aujourd'hui, cela fait six mois que tu nous as quittés. Je venais juste de lire le dernier message de Laurence dans le Livre d'Or - elle aussi parle de l'importance des dates anniversaires. Il se trouve que moi-même, aujourd'hui, j'ai eu l'occasion de parler de toi très longuement et pourtant je n'ai pas pensé que nous étions le 19. Sans doute parce que depuis cette nuit fatale tous les jours sont également marqués par ton absence. . .
Ta marraine qui t'aime tendrement

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Constance a écrit le : 19/06/2011 à 23 : 51

Cousin,

6 mois que tu es parti. . .
Mais ce n'est pas ce dont j'ai envie de te parler dans ce message. Je me rends compte que j'ai oublié de te raconter quelque chose d'étonnant qui m'est arrivé la semaine dernière.

Figure toi que quand je suis allée à mon rendez-vous avec mes collègues à Bruxelles vendredi, le bonhomme de l'accueil s'appelait Mr "Krasniqi"! Il était en train de prendre nos noms pour nous laisser passer et distraitement je regarde son badge : Mr Krasniqi! J'ai d'abord eu un petit choc, je ne voulais pas montrer mon trouble à mes collègues. . . Une larme a perlé puis un sourire m'est revenu. . . Je me suis dit : 'Tu es avec nous"

Je t'aime cousin

Constance
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Brigitte et Claire ont écrit le : 19/06/2011 à 23 : 26

Dimache 19 Juin. Cela fait maintenant 6 mois. . .
La peine ne s'en va pas.
Tu nous manques.
On t'aime.

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Laurence a écrit le : 19/06/2011 à 09 : 17


Mon grand Chéri,

Cette nuit, comme toutes les nuits, je me suis réveillée plusieurs fois. A un moment, le cadran du réveil affichait 3h55. Et comme toutes les nuits depuis que tu nous as quittés
- il y a exactement six mois aujourd'hui - j'ai pensé à toi. J'ai tourné, viré, sans trouver le sommeil. Je me suis posé ces mêmes questions que je me pose depuis six mois et qui resteront sans doute sans réponse. Je me suis passé les mêmes films que je visionne en boucle dans ma tête depuis ton départ, des films dont tu es évidemment le héros (un héros souvent haut comme trois pommes et passablement tyrannique, mais tellement craquant!!!).
Pour la première fois depuis que tu as tiré ta révérence, le calendrier nous impose un "copier-coller" des dates et jours de décembre 2010 : samedi 18, dimanche 19, lundi 20. C'est curieux comme je suis "accro" aux dates anniversaires, alors que chaque jour qui passe est pareillement marqué du sceau de ton absence.
Dans un moment, je partirai avec Jean-Marc rejoindre nos amis de l'ARPION, pour la "Fête de l'été", autour d'un barbecue. C'est à l'occasion de cette fête de l'été que nous nous sommes rencontrés, Jean-Marc et moi, il y a treize ans cette année. Depuis, comme un rituel, nous nous y rendons traditionnellement chaque année (tu vois, quand je te disais que j'étais stupidement obsédée par les dates anniversaires!).
Je sais que je vais manger (un peu), boire (un peu. . . trop, peut-être), rire aux blagues (plus ou moins fines. . . et généralement moins que plus!) des uns et des autres, et peut-être même - l'alcool aidant - me hasarder à lâcher moi-même une ou deux bonnes histoires (je m'étais taillé en son temps une assez bonne réputation à ce petit jeu).
Et je sais que je vais immanquablement culpabiliser d'arriver à manger, à boire, à rire, en un mot, à vivre, alors que toi, tu n'es plus.
Mais je sais aussi que je vais penser à toi, parler de toi, te raconter à certains. . .
Tu seras avec moi - avec nous - ce dimanche 19 juin, comme tu l'es chaque jour depuis ce fatal week-end de décembre. . .
Je t'aime infiniment.

Laurence



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Lisiane a écrit le : 14/06/2011 à 00 : 03

Le 11 juin dernier, le calendrier décida (bien malgré moi) que mon 21e anniversaire était arrivé.
Comme tu le sais, je n'ai aucun goût pour les anniversaires, ces étapes, obstacles que l'on dresse en travers de la course effrénée du temps que l'on ne parvient pas à suspendre. Vanité, disais-je, alors que toi de ton côté tu les aimais ces anniversaires, ces occasions de faire la fête. Avec le temps, tu m'as transmis un peu de ta joie en ces occasions. J'ai tenté de m'en souvenir lorsque samedi dernier, les témoignages d'amitié ont afflué, les cadeaux, les attentions délicates, et cependant, une absence déchirante, des sourires-cicatrices. Montaigne avait raison : "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé". Cet être de lumière, ange exilé sur terre qui par un soir d'hiver décida de rejoindre sa galaxie, c'est toi l'Ami. L'alchimiste capable de transformer chaque instant en jaillissement de vie.
Selon Virginia Woolf, "La mort donne tout son prix à la vie, par contraste". Je m'accroche à cette conviction pour tromper le manque. . .
En espérant que mon amour te parvienne par-delà les étoiles. . .



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Maman a écrit le : 08/06/2011 à 01 : 24

Mon biboche adoré,

Je ne te parle pas souvent de ta petite sœur mais tu sais combien elle est présente dans nos vies.

Voilà neuf mois aujourd'hui qu'elle est entrée dans cette unité de soins où nous avons ton papa, toi et moi "fêté " son onzième anniversaire.
Je me souviens très bien du jour de son arrivée que je n'ai jamais évoqué avec toi avant ce soir, car je te parlais un peu trop d'elle, je le sais. . .
Il faisait très chaud ce jour-là.
Nous ne connaissions pas l'heure précise de son arrivée, alors je m'étais postée à l'entrée du bâtiment de peur de la « manquer »; j'attendais ainsi, au soleil, depuis deux heures; je l'attendais tout en sachant que je n'arriverais pas à l'approcher mais l'important était que je sois là.
Lorsque je l'ai enfin aperçue, elle marchait entre deux ambulanciers comme une petite automate.
Elle tenait à bout de bras une poupée qui lui ressemblait, toute bancale comme elle, avec des cheveux sombres et ébourriffés et qui pendouillaient comme elle, des vêtements tout chiffonnés comme elle, des yeux sans regard, comme elle.
Lorsqu'elle est arrivée à ma hauteur, mon cœur s'est serré à la fois d'amour et de peur et je l'ai appelée doucement; elle a lâché sa poupée, mais sans me voir vraiment alors je me suis approchée pour lui donner la main, ma main, qu'elle a mordue violemment.
Je me suis contentée de ramasser la poupée et j'ai gardé mes distances par rapport à elle et aux ambulanciers qui semblaient tendus et comme agacés par la présence de cette maman inutile qui leur compliquait la tâche.

Depuis ce jour, neuf mois ont passé.
Neuf mois, le temps béni d'une grossesse.
Aude est toujours là mais toi, tu es parti depuis bientôt six mois.

Aude ne t'oublie pas, elle parle de toi souvent avec ses mots à elle qui sont toujours les mêmes, en apparence simples mais qui résument si bien l'énigme de la vie et de la mort : quand, pourquoi, comment.
Mes modestes réponses semblent lui convenir et je me dis que s'il en est ainsi, c'est qu'elles parlent à son âme et qu'alors Aude est peut-être en train de naître ici-bas, pendant que toi mon cher ange, tu continues de naître dans l'au-delà.
Ne nous oublie pas.
Maman
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Dadou a écrit le : 06/06/2011 à 00 : 06

J'adore les orages.
Je regarde dehors, fenêtres grandes ouvertes, j'écoute.
Le murmure de la pluie s'intensifie rapidement pour devenir un crissement intense, les gouttes que l'on ne discerne plus se fondent en une énorme masse pressée de fuir, désespérément, toujours plus fort, toujours plus vite. Un grondement sourd s'élève pour faire éclater sa rage dans une série de douloureux hurlements, tandis le vent souffle sa folie avec délice dans un rire vicieux. L'étrange chaos est ponctué de courtes et muettes apparitions lumineuses révélant un ciel anxieux, furtive alerte précédant un nouveau déchainement de violence.
L'ambiance est saturée d'une grisante passion électrique.
Quelques secondes, quelques minutes tout au plus avant qu'un calme douceâtre ne vienne remplacer cet exaltant spectacle.

Tant d'émotions déchargées dans l'air en l'espace de quelques instants me font dire que les nôtres te parviennent, forcément.
Alors j'aime beaucoup penser à toi pendant un orage.

Et donc, je voulais te dire que si tu avais intercédé en ma faveur pour en déclencher à partir du soir de mon anniversaire, tu m'avais fait un très beau cadeau.
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"Camille la rousse" a écrit le : 05/06/2011 à 00 : 00

Mon dridou,
Quelques mots seulement.
Le 3, j'ai fêté mes 21 ans en famille. J'ai recu des messages de mes amis.
Pour tout te dire - je te vois sourire d'ici - je les ai compté ces messages d'amitié.
Il y en avait 80. Il en manque un.
Et ce message n'aurait pas été comme la plupart.
Tu ne te serai pas contenté d'un "bon anniversaire". Jamais!
L'année dernière j'avais eu droit à un roman par sms que tu avais conclu d'un "bon. . . Je suis en panne d'inspiration donc je vais m'arrêter là".
Cette année qu'est ce que je donnerai pour que tu aies une de ces "pannes d'inspiration".
Mais non. Cette année, pas de message.
Et le temps passe. Bientôt 6 mois.
Je ne t'oublie pas, c'est impossible!
Et je sais que toi non plus tu ne nous oublies pas!
Mon cœur a mal. Tu me manques. . .
Je t'aime Adrien!

TA rousse

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Dadou a écrit le : 04/06/2011 à 00 : 06

Hey "mon tout mon loubard, mon gangster superstar".
Parlons peu parlons bien.
20 ans sans toi, c'est pas cool, pas cool du tout.
J'appréhende.
Je n'aurais pas ton message dans quelques minutes.
Il y aura un petit apéro de rien du tout demain soir, mais je sais que nous ne passerons pas la nuit à discuter tous les deux sur mon balcon sans voir les heures défiler.
Je ne pourrais pas immortaliser la grâce de tes traits si particuliers avec l'appareil photo qu'on projette de m'offrir, et que j'aurais tant aimé avoir eu à Bruxelles l'an dernier.
Je ne pourrais pas te montrer toutes les bonnes, toutes les merveilleuses nouvelles et les nouveaux projets dont tu serais fier.
Mais d'une certaine façon, je sais que tu les vois. Étrangement, parfois, je ressens ta présence, je vois ton sourire, je dessine tes traits, ta couleur m'entoure comme un parfum léger, une douce brume qui vient m'enivrer quelques secondes.
Ma petite montgolfière reste à terre depuis bien trop longtemps.

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Constance a écrit le : 02/06/2011 à 20 : 27

Cher Adrien,

Une journée comme une autre, rien de particulier ici en Hongrie, ni rien de bien précis à te raconter. Un jour comme un autre et aujourd'hui, comme tous les jours, je pense à toi. Je pense à toi si fort que je te vois presque à coté de moi, que pour ainsi dire je t'entends me parler et rire.
Je t'embrasse fort, cousin, je sais que tu n'es pas loin. Juste de l'autre coté.

Constance
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Maman a écrit le : 02/06/2011 à 00 : 12

Mon biboche adoré,

Pour satisfaite la curiosité de ta tante Brigitte, oui, tu as réalisé mon souhait, mais à ta façon, surprenante et pleine d'humour tendre.
Je ne pense pas trahir notre secret en racontant ce dont je me souviens de ce rêve.
Ce n'est pas le beau jeune homme de 20 ans qui est venu m'y retrouver cette nuit là, mais le petit garçon de 5 ans que tu étais, tout blond, tout rond, tout bronzé et souriant. Et tu ne m'as pas dit « bonne fête, maman », car c'était un rêve sans parole, fait uniquement de regards et de sensations.
Tu m'as montré un énorme ballon de baudruche que tu tenais dans ta main d'enfant encore potelée. J'ai trouvé que c'était un magnifique cadeau, drôle et terriblement original (et d'avance je me réjouissais de montrer à tout le monde à quel point tu étais démesurément inventif et aimant) car sur ce gigantesque ballon, il y avait l'image, précise comme une photographie, de ton même visage d'enfant, radieux comme un soleil et qui me souriait.
Tout en exhibant ton cadeau géant, tu me regardais, sans parler mais avec insistance et ton regard tendrement provocateur me faisait comprendre que tu t'apprêtais à ouvrir ta main rondelette pour laisser le ballon s'envoler.
Tu savais bien que je n'approuvais pas ton geste car je voulais garder ce merveilleux ballon à ton image comme un cadeau exceptionnel, et mes yeux te disaient que si tu le lâchais, nous ne pourrions plus jamais le rattraper. Mais tu ne m'écoutais pas et je voyais en même temps que ton sourire de défi tes petits doigts d'enfant s'ouvrir doucement comme pour me dire que tu ne pouvais pas t'en empêcher et qu'il te fallait laisser cette si belle chose s'envoler.
Je savais au fond que je ne pourrais rien faire contre la force irrésistible qui te ferait lâcher le ballon pour l'entraîner loin vers le haut dans une ascension sans fin.
J'aurais aimé que mon rêve continue pour suivre son itinéraire mais je me suis réveillée, avant que le ballon géant se soit envolé.
J'ai bien évidemment interprété ce rêve à ma manière, mais ça, c'est une autre histoire, secrète celle-là.
Je t'aime de toute mon âme.
Maman


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Brigitte a écrit le : 29/05/2011 à 22 : 03

Mon cher Adrien,
Comme tu le sais, c'est aujourd'hui la fête des mères, moment si douloureux pour ta maman (et pour Grandmère qui a perdu Hubert à ce moment de l'année )Pour la première fois, ta maman n'aura pas entendu ces petits mots "Bonne fête, maman" de ta part.
Inutile de te parler encore une fois de notre souffrance à tous, ici bas. . . .
Pour en revenir à cette fameuse fête des mères, je sais ce que tu aurais peut-être dit. . "C'est une fête commerciale, pas besoin de la fête des mères pour penser à maman et l'aimer". Je suis d'accord avec toi. N'empêche! Je veux savoir! As-tu réalisé le souhait de ta maman ? Tu sais combien c'est vital pour ton père et ta mère de recevoir des petits signes de toi!
Par la même occasion, pense aussi au reste de la famille!!!!
Nous t'aimons tant et tu es si présent dans notre vie devenue si triste depuis ton départ que nous nous raccrochons à l'espoir que là où tu es, tu es en paix et que tu veilles sur nous. ( et pourquoi pas, que tu as rejoint Hubert)
Veille sur nous et surtout sur ta petite sœur et tes parents, si admirables dans leur souffrance!
Je t'embrasse et j'en profite pour embrasser Hubert. A bientôt, mon neveu tant aimé.
Brigitte.
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Maman a écrit le : 26/05/2011 à 00 : 05

Mon biboche adoré

La fête des mères approche.
Tu sais que je n'ai jamais été très exigente pour ce genre d'évènement; une petite rose de ta part me suffisait largement; et même sans la rose, ta seule présence ou le son de ta voix me disant « bonne fête maman » me comblaient, en me rappelant que le ciel m'avait fait un merveilleux cadeau que je fêtais chaque jour : ton existence.
Maintenant que tu n'es plus là, j'aimerais un cadeau de toi.
Encore une fois je ne serai pas très exigente.
Je voudrais juste que tu me rejoignes dans l'un de mes rêves, pour t'entendre me dire une dernière fois « bonne fête maman »; qu'il me soit donné en rêve de revoir ton doux visage, ta silhouette fine et élégante, d'entendre le son de ta voix un rien monocorde, et tes éclats de rire; et que ce rêve, ultime et suprême cadeau, reste à jamais gravé dans ma mémoire comme le gage éternel de ton amour.
Tu vois, je crois que ce n'est pas trop te demander et que, là où tu es maintenant, tu pourrais peut-être y arriver pour l'amour de moi. Je te fais confiance pour les bons plans.
Je t'aime et je t'attends.
Maman
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Laurence a écrit le : 24/05/2011 à 23 : 25

Mon grand Chéri,
Voilà un moment que je n'ai pas pris la plume (ou plutôt la souris. . . ) pour laisser ma petite griffe sur ton Livre d'Or. Et pourtant, tu sais combien je pense à toi!
Mais voilà, après les textes magnifiques de ta Maman, les anecdotes trop mignonnes - et si bien écrites - de ta marraine ou encore les œuvres de ta cousine Claire (sa vidéo et son poème sont vraiment super!)on se sent "juste" (c'est le dernier mot à la mode d'ici bas, qui doit ponctuer tout adjectif ou adverbe) un peu nul!
N'importe. Aujourd'hui, 24 Mai, jour férié sur mon calendrier personnel depuis dix-neuf ans(j'ai en effet un calendrier un peu particulier, avec mes propres jours fériés, au nombre desquels, désormais, le 19 Décembre)il fallait que je te dise à quel point tu étais là, présent à chaque instant dans nos vies. Et je sais que cela sera toujours ainsi.
Comme Hubert, dix-neuf ans après, continue de vivre à travers nous, tu vis et tu vivras bien au delà de ton trop court passage terrestre, avec nous et en nous.
Nous n'arrêterons jamais de t'aimer.

Laurence

PS : Au fait, si vous pouviez, Hubert et toi, intercéder auprès de qui vous savez, là haut, pour notre petite Aude, ce serait bien. . .
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brigitte a écrit le : 24/05/2011 à 21 : 00

Cher Adrien,
C'est aujourd'hui le 24 mai. . . .
Je pense à Hubert et à toi. . .
Au collège, Claire a fait un très beau poème pour toi et sur toi. Le sujet donné était "Départ". Elle a pensé immédiatement à son grand cousin.
Voici son poème. Je le recopie tel qu'il est. Qu'en penses-tu?

DEPART

Voilà maintenant cinq mois qu'il n'est plus là
Parti très loin, là haut, là bas;
Mais je sais qu'un jour je le reverrai. . .
Quand? me demanderez-vous? Je ne le sais. .

Parti loin de mes yeux, mais présent dans mon cœur,
Sentant sa présence à chacun de mes pleurs;
Ne sachant plus si cela est malheur ou bonheur!

"Adieu" n'est pas facile à dire;
Plus difficile qu'un simple "Bonjour"
Pourtant "Adieu"je le lui ai dit un jour,
Depuis mon cœur souffre comme un enfant martyr.

De son vivant on le surnommait la "Star";
A présent il est pareil à cette étoile,
Insaisissable mais toujours visible du haut des cieux!

Claire

Adrien, toi le poète si doué, qu'en penses-tu?
Visiblement le professeur de Claire a du trouver le poème médiocre puisqu'elle ne lui a mis que 15/20!!!!!
Qu'importe!! Claire a parlé avec son cœur.
Tu vois, Adrien, on ne peut pas t'oublier. . .
Je pense à toi et à Hubert. Je vous embrasse
Brigitte.
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Isabelle a écrit le : 22/05/2011 à 22 : 10

Adrien, mon filleul bien-aimé,
Hier soir, à la tombée de la nuit, j'ai assisté avec Ouliana, Constance et Tanguy à un magnifique spectacle son et lumière donné en l'honneur de la cathédrale qui fête ses huit cents ans. Je me suis rappelé qu'une fois, il y a longtemps, à ce même endroit, je t'avais emmené voir une projection nocturne sur écran géant d'un spectacle qui retraçait les grandes heures de la vie de Jeanne d'Arc. Même si ce personnage ne m'a jamais inspiré de sympathie, je pensais que le spectacle pouvait te plaire. Tu étais très jeune à l'époque, mais tu connaissais l'histoire de la petite bergère devenue chef de guerre. Je me souviens que tu étais fasciné par les images qui défilaient devant toi, plus le moment crucial de l'immolation approchait, plus tu étais tendu, à la fois inquiet et en même temps terriblement impatient de voir enfin les flammes lécher les pieds de l'infortunée. . .
Tous ces moments passés avec toi me reviennent en mémoire aujourd'hui. Ils me rendent infiniment triste parce que tu n'es plus là pour m'entendre te les raconter, et en même temps ils me disent que j'ai très souvent été présente à tes côtés et que le petit garçon qui regardait les yeux écarquillés Jeanne d'Arc disparaître au milieu des flammes en se serrant contre moi m'aimait sûrement assez pour que le jeune homme qui m'a échappé ne m'en veuille pas de l'avoir laissé partir comme ça.
Ta marraine qui t'aime tendrement.
Isabelle

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Isabelle a écrit le : 18/05/2011 à 21 : 59

Adrien, mon filleul bien-aimé,
Aujourd'hui, j'ai fêté mon anniversaire sans ton petit coup de fil rituel.
Le mercredi étant une journée exclusivement consacrée à Ouliana, je me suis fait plaisir hier en abandonnant mes copies pour m'occuper de mon minuscule jardin laissé à l'abandon depuis le 20 décembre. Les fleurs que j'ai plantées m'ont sans cesse ramenée en pensée vers le cimetière où tu (te) reposes, et malgré son état pitoyable je n'ai pas pu me résoudre à jeter le petit sapin que j'avais acheté pour Noël et que je me suis mise à détester tout d'un coup et même à persécuter, ne lui accordant ni regard ni soin. . .
J'ai eu l'impression d'avoir passé la journée avec toi. Et je me suis souvenue d'une anecdote : nous revenions ensemble à l'appartement, et voilà que j'aperçois un superbe massif de fleurs fraîchement plantées. Depuis plusieurs jours, je n'avais qu'une idée en tête : installer des jardinières sur votre balcon pour l'égayer. « Quelle aubaine! », dis-je, « c'est exactement ce que je cherchais ». Et je suggère que tu fasses le guet pendant que je déterrerai ni vu, ni connu quelques unes de ces plantes. Tu n'as pas compris que je plaisantais, et je vois encore, comme si c'était hier, ton air épouvanté, je t'entends protester. . .
Comme si c'était hier. . .
Je t'embrasse très fort.
Ta marraine qui t'aime tendrement.

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Hermann a écrit le : 10/05/2011 à 23 : 38

Une site bien triste mais pourtant très beaux, plein de poésie, rappellant plein de souvenirs, de la naissance d'Adrien et notre visite à la maternité dans le 14e de l'Adrien le bébé atteint de la jaunisse, en passant par les spectacles d'Adrien le petit garcon, fêtes de famille avec Adrien l'adolescent, visite à Luxembourg et fiereté d'un étudiant débutant dans ses études de droit (et admiration pour sa mère avocate), dinner au Boef sur le Toît avec Adrien devenu habitué de sorties, à l'ultime rencontre à Paris avec Adrien devenu jeune homme lors d'un dejeuner suivie par une visite bien apprécié du musée de la magie avec Adrien le farceur. . .

Hermann
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Isabelle et Ouliana ont écrit le : 10/05/2011 à 16 : 17

Adrien, mon filleul bien-aimé,

Hier, dans le train qui nous ramenait à Reims, Ouliana m'a demandé une feuille de papier pour écrire une lettre à Nathalie et à Arif, une lettre « pour Adrien », comme elle dit toujours pudiquement. Je lui ai suggéré de mettre plutôt un petit mot dans le Livre d'Or. Un événement pour elle qui n'a pas souvent le droit d'utiliser mon ordinateur!
D'autant plus qu'elle ne se rend pas vraiment compte du caractère particulier de cette correspondance. . .
Et ce matin, l'occasion de t'écrire s'est présentée tout naturellement.
Voici son mail. Elle l'a rédigé (presque) toute seule en pianotant sur le clavier.
Ta marraine qui t'aime tendrement.

De la part d'Ouliana :
Merci a Adrien qui avai acheter les baskéte verte pour Aude; elle me von très bien.
Toi osi adrien tu aver des baskéte grise.
Je taime très fors.
Ouliana.

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Isabelle a écrit le : 08/05/2011 à 15 : 35

Adrien, mon filleul bien-aimé,

Devine d'où je t'écris ce petit message d'amour et de tendresse. De TA chambre de Franconville, assise à TON ordinateur, au milieu de TES livres (Code Civil, dicos d'anglais. . . qui ne me disent rien du tout) et de certains de TES DVD préférés (comme toi, j'ai adoré "Big Fish", et d'ailleurs je crois bien que c'est moi qui t'ai fait connaître Tim Burton. ). Et curieusement, le souvenir très vif des moments que j'ai passés avec toi ici, assise à cette même place, à regarder les photos de tes ami(e)s ou à peaufiner avec toi quelque devoir de français, ne me met pas mal à l'aise. Ta chambre n'est pas devenue un sanctuaire, je n'ai pas le sentiment de commettre un sacrilège en y pénétrant. Au contraire - la porte est ouverte, le grand pêle-mêle qui nous "interpelle" lorsque nous en franchissons le seuil nous invite à entrer. Tu continues à nous accueillir dans ce qui est et doit rester un lieu de vie, comme on dit, même si je sens le chagrin m'envahir à l'idée que non, désormais, mon premier mot ne pourra plus être - comme tant de fois auparavant - : "Bon sang, Adrien, c'est insupportable, cette odeur de cigarette™.
Quand je pense à toi, non pas de façon abstraite, mais bien concrète, en essayant de te convoquer physiquement, de ressusciter ton image, c'est toujours d'abord à tes yeux que je pense. Ils étaient tellement particuliers, si incroyablement expressifs - un duo d'acteurs à l'œuvre sur une scène qui aurait été ton visage : deux fentes minuscules lorsque tu riais; grand ouverts, étonnés et même graves sur certaines photos (je regarde celle qui trône sur l'étagère à côté de l'ordinateur - avec tes boucles dorées et tes joues rebondies tu es irrésistible, et en même temps on a l'impression que ce bébé potelé découvre le monde et s'interroge); ton regard tour à tour charmeur, tendre, ironique, moqueur et même hautain; l'éclat de tes prunelles ou le voile qui les assombrissait de temps à autre; et tes paupières parfois mi-closes qui te donnaient un air énigmatique, comme si tu retenais quelque chose au dedans de toi, une part de mystère que tu te refusais à livrer. . .
Il y a quelques jours, alors que je pensais très fort à toi, le poème de Sully Prudhomme qui s'intitule précisément "Les yeux" m'est revenu en mémoire. Lorsque j'étais adolescente, je me suis souvent répété ces vers que je trouvais très émouvants. Aujourd'hui, une bonne moitié de vie plus tard, je te les dédie en y ajoutant toute mon affection, mon immense chagrin et aussi mon espoir ténu mais bien réel que là où tu te trouves maintenant, tu nous regardes.
Je t'embrasse.
Ta marraine qui t'aime.

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Les Yeux

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore;
Ils dorment au fond des tombeaux,
Et le soleil se lève encore.

Les nuits, plus douces que les jours,
Ont enchanté des yeux sans nombre;
Les étoiles brillent toujours,
Et les yeux se sont remplis d'ombre.

Oh! qu'ils aient perdu leur regard,
Non, non, cela n'est pas possible!
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible;

Et comme les astres penchants
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent.

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l'autre côté des tombeaux
Les yeux qu'on ferme voient encore.

Sully Prudhomme


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Maman a écrit le : 02/05/2011 à 00 : 39

Mon biboche adoré,

En ce premier mai, je pense à toi, aux jours si heureux avec toi, beaux comme ces petites clochettes blanches porteuses, dit-on, de bonheur. En allemand, on les appelle « Maïglöckchen », les clochettes de mai.
Je sais que tu n'appréciais pas beaucoup la langue de Goethe, mais elle est pleine de poésie. Et puis, elle me fait songer au Rhin, et le Rhin, à ce poème d'Apollinaire qui commence si légèrement : « Le mai, le joli mai en barque sur le Rhin » et puis, à cet autre poème qui finit ainsi : « Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire. »
Depuis que tu m'as quittée, ma pauvre vie s'est brisée en mille éclats de verre qui assaillent mon cœur, jour après jour, et nuit après nuit mon âme.
Mais en ces temps de Pâques à peine révolus, j'ai envie de t'écrire que chaque fleur déposée pour toi en ta dernière demeure, reste toujours un symbole de bonheur, celui qui a été, du temps que tu vivais, et celui qui sera lors de nos retrouvailles.
Je suis tout près de toi.


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a écrit le : 01/05/2011 à 21 : 37


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a écrit le : 01/05/2011 à 21 : 10


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Dadou a écrit le : 01/05/2011 à 21 : 07

En souvenir de notre petite journée, c'est surement mon récent voyage en Belgique qui m'y a fait penser; )


Je n'avais pas de cadeau
Pour t'offrir à Noël
J'en voulais un très beau
J'ai pensé à Bruxelles
Offrir une ville c'est vaniteux
Je le reconnais mais je m'en fous
Parce que c'est quand même mieux
Que de rien offrir du tout
Tu te serais contenté
D'un cadeau moins tape-à-l'oeil
D'un livre ou d'un CD
D'une paire de boucles d'oreille
Mais dans une bague ou un collier
Je te mets au défi
De faire entrer sans les casser
Saint-Josse et la Gare du Midi

Alors Bruxelles je te la donne
Mais faut le dire à personne
Ça menacerait la couronne
Et j'ai donné ma parole d'homme
(Qui vaut ce qu'elle vaut. . . )

Il a fallu que le roi s'en mêle
Il disait à court d'arguments
"C'est ma capitale, bordel!
Et ce n'est pas un présent"
J'ai dit "Mon king, je vous arrête
Bruxelles est un joyau
Nous sommes en période de fêtes
C'est idéal comme cadeau"
Il s'entêtait dans son refus
Je l'ai d'ailleurs trouvé têtu
Il disait "C'est pas à toi
Et tu peux pas l'offrir comme ça
Bruxelles est aux Bruxellois"
"C'est entendu" j'ai dit au roi
"Mais ils n'en sauront rien
Ce sera notre secret, mon cher souverain"

Alors Bruxelles je te la donne
Mais faut le dire à personne
Ça menacerait la couronne
Et j'ai donné ma parole d'homme
(Qui vaut ce qu'elle vaut. . . )

"Moi qui suis roturier
C'est mon seul titre de noblesse
Je voudrais négocier
Soyez cool votre Altesse"
Le roi qui est un gentleman
A étudié la question
"Comme c'est pour une dame
Je vais te faire une proposition. . . "
"Bien entendu" m'a-t-il dit
"Tout ça ne sort pas d'ici
Mais en échange je veux Paris
En dessous de quoi je gagne pas ma vie!"
Sans hésiter j'ai répondu
"C'est d'accord, marché conclu
Avec vous, Messire
Faire des affaires c'est un plaisir"

Alors Bruxelles je te la donne
Mais faut le dire à personne
Ça menacerait la couronne
Et j'ai donné ma parole d'homme
(Qui vaut ce qu'elle vaut. . . )

BENABAR
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a écrit le : 01/05/2011 à 20 : 56


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Dadou a écrit le : 01/05/2011 à 20 : 33

Tout ce que je t'écris est très niais mais bon.
Au moins cela me permet de ne plus embêter mon entourage quand j'ai trop envie d'extérioriser pour ne rien dire. Je n'ai pas pu te donner ton maxi kinder cette année, je voulais te l'apporter mais me suis dit qu'il allait fondre et qu'il y aurait du chocolat partout et que ça n'était finalement pas une bonne idée
Tu me manques.

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Claire a écrit le : 01/05/2011 à 00 : 28

Adrien,
J'ai fait une petite vidéo sur toi à partir de tes photos, en pensant à toi.
Grâce à ton papa que je vois ce weekend, j'ai enfin pu le mettre sur ton site.
Il faut cliquer sur la chanson 'SOS Balavoine'.
Ou bien cliquer ici pour le voir directement.

Tu sais que nous n'arrêtons pas de penser à toi et grâce à Arif nous pouvons toujours communiquer avec toi.

Je pense à toi, Claire.
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Constance a écrit le : 26/04/2011 à 22 : 53

Cousin,

Pâques avec Tanguy à Budapest, premières Pâques sans toi. . . et pourtant tu étais là, quelque part, avec nous, dans les lumières et les dorures du New York Café. Très haut, dans l'éclat des lustres et l'ambiance surannée, tout près, dans nos éclats de rires et nos larmes émues. Je t'aime, cousin. . .
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Isabelle a écrit le : 23/04/2011 à 06 : 18

Adrien, mon filleul bien-aimé,

Tu dois te demander pourquoi je t'écris si peu alors que je parle avec toi à longueur de temps, sans me laisser décourager par ton silence, simplement portée par l'espoir que là où tu te trouves maintenant tu m'entends et peut-être même tu m'écoutes.

On croit souvent que lorsque les mots viennent du cœur, il est facile de les aligner sur le papier, chacun trouvant naturellement la place qu'il est censé occuper. Pour moi, il en va autrement. Je te vois partout, à tout moment, à Reims, à Levallois, dans Paris, plus rarement à Chantoiseau et à Franconville, le présent se fige, le passé m'aspire, les souvenirs qui me donnent envie de pleurer et ceux qui me font sourire s'entrechoquent, les mots surgissent en pagaille, c'est la panique, le chaos, la débandade (sans doute le reflet de mon monde intérieur, car depuis ce jour fatal de décembre où j'ai appris que tu nous avais quittés, j'ai perdu l'essentiel de mes repères), je ne parviens pas à les ordonner. Et quand il m'arrive par hasard d'en attraper quelques uns au passage pour tenter de décrire une émotion ou une image, ce qui naît sous ma plume n'est qu'un embryon de phrase qui se dilue dans le chagrin et la tristesse…
Ce n'est pas seulement quand on a rien à dire qu'on éprouve l'angoisse de la page blanche, c'est aussi - et même parfois plus souvent - quand on a trop à dire, qu'on ne sait pas par quoi commencer. Peux-tu comprendre cela, toi qui écrivais comme tu respirais, sans même y prendre garde, comme s'il s'agissait là d'un acte vital ou simplement d'un réflexe? Des petits faits anodins de la vie quotidienne aux sujets plus sérieux, des intrigues policières aux scènes croquées sur le vif - tout était pour toi prétexte à écrire, tu puisais partout ton inspiration, ton imagination trouvait toujours mille et une raisons de s'emballer. Ton amour des mots me plaisait, je le partageais et je l'ai nourri en te donnant à lire des recueils de poèmes que ta cousine avait lus avant toi - par exemple ceux de Jacques Charpentreau lorsque tu étais encore très jeune et, un peu plus tard, les Exercices de style de Queneau qui nous faisaient rire aux larmes. - Tu nous en as laissé des ébauches de romans, des pastiches, des pièces de théâtre inachevées, des poèmes de circonstance et d'autres, plus aboutis, dans lesquels tu te livrais davantage. Rappelle-toi : j'étais convaincue qu'avec un peu de travail et de persévérance tu pourrais devenir, en marge de tes études ou une fois celles-ci achevées, un excellent parolier pour quelque grand nom de la chanson francaise. Je t'agaçais sans doute à te le répéter. Et puis, il y a ce message que tu as laissé en partant. Je suis certaine que ce n'est pas là ton dernier mot, que tu as encore beaucoup de choses à (nous) dire, il faut (faudra) juste que nous te prêtions notre voix ou notre plume, quand nous aurons réussi à prendre un peu de distance avec le malheur, quand la souffrance qui nous paralyse commencera à lâcher prise, quand le mur de douleur qui nous sépare de toi ne nous empêchera plus d'entendre ta voix.

Ta marraine qui t'aime tendrement.

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Laurence a écrit le : 19/04/2011 à 03 : 00

Mon grand Chéri,

Je ne dors pas. La lumière blanche de la pleine lune inonde le séjour. Je pense à toi et je t'aime.

Laurence
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Dadou a écrit le : 15/04/2011 à 04 : 58

J'écris et je crie, Adri.
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brigitte a écrit le : 12/04/2011 à 21 : 30

Adrien, mon chéri
Je reviens du salon où Claire m'a appelée : elle regardait Xfactor et passait à ce moment là un beau jeune homme, qui te ressemblait beaucoup et qui interprétait SOS de Balavoine.
Clairette pleurait quand je suis arrivée. Alors une fois de plus nous avons parlé de toi.
Tu sais, Adrien, notre souffrance reste la même; plus les jours passent et plus nous ressentons ton absence car tout nous rapelle toi. . . . . Comme les petits enfants qui croient aux miracles, nous voudrions l'impossible : revenir en arrière et empêcher ce jour fatal.
Je pense à toi et je t'embrasse.


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Dadou a écrit le : 09/04/2011 à 01 : 07

C'était moi Adri, tu connais mon don pour les fails, et tu comprends surement pourquoi j'oublie de mettre mon nom.
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a écrit le : 09/04/2011 à 01 : 02

Quand je me regarde 
Je te vois
Je vois toutes tes folies et tes faiblesses
Je te vois
Dans mes yeux sont les tiens 
Ton nom crie en moi 
Comme un demon furieux
Et me laisse
Pathétique proie 
De toutes ces passions
Que tu me défendais de vivre
Que je me défendais de vivre 
Car nous n'avons jamais cru
Au cruels artifices
Auquels certains vouent un culte
Car nous n''aurions jamais cru
Qu'il suffisait de voir pour croire
Que la vie ne vaut pas d'etre vécue 
Sans toi.

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Isabelle a écrit le : 03/04/2011 à 12 : 07

Adrien, mon filleul que j'aimais tant et que j'aimerai toujours,

Tu es né au début du printemps, la saison de tous les miracles, et - tel le bourgeon fragile et duveteux - tu portais en toi, avec ton auréole de boucles blondes, ton visage potelé d'angelot, ton sourire charmeur et ton irrésistible drôlerie, une immense promesse de bonheur pour tes parents et pour nous tous. Tu nous as quittés à l'entrée de l'hiver - la neige doucereuse qui tombait sur Paris avait planté la ville dans un décor artificiel -, glaçant nos cœurs d'épouvante, figeant nos vies dans une indicible souffrance, plongeant chacun de nous dans un froid existentiel.

Aujourd'hui, 19 mars 2011, nous voici réunis autour de toi pour te dire combien nous t'aimons et combien tu nous manques. Et nous sommes, nous, tes oncles et tantes, tes cousins et cousines, auprès de tes parents pour qu'ils sachent eux aussi toute l'affection que nous leur portons.

De ma boîte à secrets dans laquelle je conserve pêle-mêle mille petits faits de ton enfance, minuscules tranches de vie qui me font tantôt rire tantôt pleurer, s'échappe un souvenir. . .

Le calendrier affiche le 18 mars 1994. Tu t'apprêtes à fêter ton quatrième anniversaire. Pour l'occasion, je suis venue passer le week-end à Levallois avec Constance, ta grande cousine que tu admires éperdument. Tu me regardes ouvrir ma valise, sans doute impatient de savoir s'il y a dedans quelque chose pour toi, et voilà que parmi mes affaires tu découvres une boîte de boules Quiès. Tu es fasciné par ces drôles de petites choses roses et cotonneuses, tu me poses mille questions sur leur utilité, tu me demandes la permission d'en toucher une, et tu la remets à regrets dans sa boîte.

Ce soir-là comme tant d'autres, graine de despote en pyjama, bambin tyrannique solidement campé sur tes petites jambes pour mieux défier l'autorité, alors que ta grande cousine dort déjà depuis longtemps, tu nous soumets à la rude épreuve du coucher. Sans cesse tu te relèves, tu vas, tu viens, tu exécutes quelques pitreries, tu demandes à boire, tu exiges la présence de ta mère auprès de toi. L'heure tourne, tu finis par capituler d'épuisement, sans te soucier qu'une fois de plus tu nous as privés d'une soirée de détente entre adultes.

Le lendemain, c'est le grand jour. Tes amis sont attendus pour le goûter, tu te réveilles sous une avalanche de baisers et de cadeaux. Tu prends, tu ouvres, tu regardes, tu reposes - curieusement, tu as l'air déçu, tu sembles chercher quelque chose que tu ne trouves pas. Nathalie remarque ta mine dépitée. « Eh bien », demande-t-elle avec un soupçon d'agacement dans la voix, « tu n'es pas content, avec tous ces cadeaux ? ». Tu la regardes et dis avec cette franchise brutale des enfants : «Je ne voulais pas ça. » - et tu as déjà un sens du théâtre suffisamment développé pour appuyer comme il convient sur « ça ». « Mais alors », s'écrie Nathalie dont le ton commence à monter, « qu'est-ce que tu voulais ? ». Et la réponse tombe, désarmante de simplicité et - au regard de tous les paquets éventrés - désespérement cocasse : « Je voulais des boules Quiès. »

Je saisis l'occasion au vol. « Très bien », dis-je, « si ce soir tu vas te coucher sans faire d'histoires, demain matin je te donnerai une paire de Boules Quiès. ». Tu as respecté le contrat, j'ai tenu ma promesse - je vois encore ton visage illuminé de joie, l'air important que tu as pris lorsque je t'ai glissé dans la main cet ultime cadeau.

Ce dimanche-là, j'avais prévu de vous emmener quelque part, Constance et toi, je ne me souviens plus où. Nous étions dans le métro. Tu gardais les mains dans tes poches, tournant et retournant entre tes doigts les précieuses boules Quiès, la tête haute, persuadé comme tu l'étais d'être devenu tout d'un coup l'heureux dépositaire d'un inestimable trésor, et tu regardais du coin de l'œil, mais avec insistance, la dame assise à côté de toi jusqu'à ce qu'elle remarque ton petit jeu et se tourne vers toi. Et à ce moment-là, tu lui as dit d'un ton solennel, comme si tu lui faisais une incroyable révélation : « Tu sais, madame, moi - et tu prenais soin d'insister sur le mot « moi » -, j'ai des boules Quiès. » Et de tes yeux plissés dans un ineffable sourire, tu lui montrais tes mains qui s'agitaient dans tes poches.

Ce fut une scène d'une extraordinaire drôlerie, c'est resté pour moi, pour Constance aussi sans doute, un petit morceau d'anthologie. J'espère avoir réussi à en restituer toute l'authenticité et le comique, même si je sais bien que pour la faire revivre, ce ne sont pas des mots qu'il aurait fallu, mais tes yeux noirs qui s'étiraient en deux fentes minuscules lorsque tu riais. . .

Aujourd'hui où tu n'es plus là (je veux dire « physiquement » présent parmi nous), je revois cette scène sous un éclairage différent, infiniment triste, même si le souvenir de ta petite personne rigolote au possible me fait sourire encore, des années après. Les boules Quiès, objets triviaux entre tous, ont pris une dimension symbolique, et une question revient, lancinante. Tu étais beau, tu étais brillant, tu étais aimé - un enfant gâté, au meilleur sens du terme. Quelle est alors cette chose qui t'a manqué tout à coup si cruellement et que nous n'avons pas pu te donner ? Cette chose que dans les derniers mois, et peut-être depuis plus longtemps déjà, il te fallait absolument posséder, comme autrefois la paire de boules Quiès ? Une chose qui, pour nous adultes qui regardons le monde avec le recul de l'âge, était peut-être insignifiante au regard de l'existence mais qui pour toi, à un certain moment, est devenue vitale, à l'image de ces boules Quiès, cadeau dérisoire et pourtant essentiel à l'enfant que tu étais ? Et puis cette autre question : y avait-il seulement quelque chose ?. . .

Je finirai là cette page que j'ai voulu écrire aujourd'hui, jour de ton vingt-et-unième anniversaire, pour te rendre un modeste hommage et te ressusciter un court instant. Et si on a l'impression qu'elle n'est pas vraiment achevée, je dirai que c'est mieux ainsi, que les points de suspension sont une invitation à d'autres récits, à d'autres conversations avec toi, et que je ne peux pas imaginer mettre un jour un point final à ton histoire.

Je t'aime très fort.

Ta marraine
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Dadou a écrit le : 03/04/2011 à 01 : 43

"Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher"
C. Baudelaire
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Maman a écrit le : 03/04/2011 à 00 : 23


Adrien bébé
Mon biboche adoré

Lorsque tu es né, il y a 21 ans, du haut de tes 54 centimètres, tu m'as toisée de tes petits yeux noirs perçants et légèrement tirés et ce regard m'a instantanément transformée.
Je n'étais plus "moi" désormais, mais "toi et moi".
Et dès ce jour béni, je t'en fais l'aveu solennel, j'ai vécu par toi et pour toi.
Je ne peux me résoudre et ne me résoudrai jamais à ce qu'il n'en soit plus ainsi.
Alors, malgré ce jour maudit où je t'ai trouvé sans vie, je continuerai à vivre avec toi et tu continueras à vivre avec moi.
Nous serons désormais "moi et toi" et je te ferai vivre, aussi longtemps que je vivrai, à travers moi.
Je t'en fais le serment solennel pour tes 21 ans en ce monde, et pour tes premiers pas que je ne verrai pas dans cet autre monde où tu m'attends déjà.
Et si cet autre monde n'existait pas, alors je t'aurais simplement rêvé, nos vies ne seraient que des songes dont on pourrait s'éveiller sans âme et donc sans souffrance et sans joie.
Je ne le crois pas, je préfère souffrir et te retrouver que vivre dans un songe et tout oublier.
Je t'aime à l'infini.
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Arif et nathalie ont écrit le : 02/04/2011 à 23 : 38

Chère famille, chers amis,

Nous nous sommes rassemblés en ces 19 et 26 mars pour Adrien.
Pour l'amour de lui, ces deux réunions n'ont rien eu de funèbre; elles ont été pleines de fleurs, de rires, de soleil et de souvenirs heureux.
Merci à tous de votre présence, de votre soutien, de vos pensées et de votre affection.
Le temps passera, nous vieillirons, nous changerons, et comme dans la chanson, nous nous "habituerons", nous le savons.
Mais pour Adrien, nous nous sommes arrêtés ensemble, pour quelques heures où le temps s'est figé.
Quelques heures seulement, mais qui seront à jamais, nous le savons aussi, dans nos cœurs et dans nos pensées, tel un petit morceau d'éternité qui nous rapproche de notre Adrien bien aimé.

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Dadou a écrit le : 02/04/2011 à 03 : 33

< 3
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Dadou a écrit le : 02/04/2011 à 03 : 33

< 3
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Dadou a écrit le : 02/04/2011 à 00 : 27

Tu ne peux pas savoir a quel point tu me manques.
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brigitte a écrit le : 28/03/2011 à 01 : 05

Adrien, mon chéri
J'étais en train de travailler lorsque j'ai eu soudain le besoin de retourner sur le site merveilleux de tes parents et. . au lieu de me remettre à travailler, je n'ai pas pû m'empêcher de relire encore tous tes poèmes, ta lettre adressée aux députés, les poèmes écrits par la famille ou tes amis, les messages. Je vais finir par les savoir par cœur! J'ai écouté à nouveau les deux chansons, celle de Balavoine et celle de Cold Play ( mais là, ça a été vraiment trop dur. . )
Adrien, tu sais que tu me manques trop, que tu nous manques trop, à nous tous. La vie n'est plus et ne sera jamais plus la même depuis que tu n'es plus avec nous.
J'ai plein de choses à te raconter ( mes vacances, ton anniversaire le 19 mars. . . )
mais hélas, je dois absolument me remettre au travail pour mes cours demain. Aussi je te retrouve très bientôt pour te parler un peu de la vie ici, sans toi, mais toujours avec toi.
Tu es dans mes pensées.
Je t'embrasse. brigitte



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Sylvie a écrit le : 24/03/2011 à 22 : 30

Adrien chéri,

Il y a 3 mois, ta famille et tous tes amis sont venus te dire dans la douleur et le désespoir "au revoir".
Mon interrongation reste toujours la même : pourquoi ?
Tu avais tant de richesses en toi. . . Je suis sure que tes atouts nombreux, ton intelligence, ta maturité, ton sens critique, ta sensibilité et ta force t'auraient permis de construire une vie intéressante, ou du moins la vie que tu aurais souhaité mener.

Aujourd'hui, tu n'es plus là avec nous, et pourtant tu es tellement présent parmi nous.

En forêt noire, à Luxembourg, tous ces endroits où tu es passé, tous ces gens que tu as rencontrés à travers moi et Hermann, mes ami(e)s, mes voisin(e)s, ne serait-ce qu'une soirée, te font continuer à vivre parmi nous car ils ne t'oublient pas.
Tous te trouvaient sympathique, brillant et attachant.
Tu vois comme tu étais apprécié et aimé.

Tu nous manques tant. . .

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Constance a écrit le : 21/03/2011 à 12 : 23

Cousin,

De retour d'un week-end passé à Franconville à l'occasion de ton anniversaire, et sur le point de manger une pizza spéciale qui-cuit-en-trois-minutes-au-micro-ondes (oui oui, maintenant ça existe, même si c'est super mauvais - toi l'amateur de pizza, tu aurais trouvé ça infect : ) ), je m'apprête à aller voir le dr. S. . . à Levallois, pour ma dent, en prévision de mon départ en Hongrie.

Rendez-vous 15h30, rue d'Alsace. . .

C'est si dur de retourner dans ce quartier que j'ai tant aimé et qui me rappelle tant de souvenirs avec toi! Retraverser le boulevard de Reims, dont le nom me faisait toujours rigoler à l'époque(j'avoue, il m'en faut peu!), passer devant l'église et le square. . .

Il fait beau, le soleil étincelle et malgré mon chagrin, comme à chaque fois que j'avais rendez-vous avec toi, je vais soigner ma tenue. Car tout à l'heure, c'est un peu toi que je vais voir.

Comme avant. . .

J'espère juste pas trop en retard : )

Je t'embrasse

Constance
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Victoria a écrit le : 21/03/2011 à 11 : 45

Adrien,
Je me souviens des années de primaire, des fêtes d'anniversaire, de Starmania (besoin d'amour) qu'on a chanté en classe de musique, des rires en cours. . .
J'aurais aimé être là, l'apprendre plus tôt, je me retrouve à l'étranger, le jour de ton anniversaire, à apprendre la triste nouvelle. . .
J'ai mis Starmania au plus fort et je l'ai chanté, moi qui ne chante jamais, j'ai crié les paroles de "Banlieue Nord" et j'ai tapé dans l'air, fait valser mes affaires jusqu'à ce que toute force me quitte.
Je suis allée à concert barcelonais, et mes amis et moi t'avons dédié la nuit. Des gens de Barcelone que tu n'as pas connus, mais qui t'auraient adoré. . . Nos sourires et mes pensées t'étaient dédiées, malgré la tristesse intérieure, je souhaite te laisser des rires. . .

Je viendrai te voir la semaine prochaine,

Victoria
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Isabelle a écrit le : 19/03/2011 à 15 : 00

Lire le message d'Isabelle posté le 3 avril 2011

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Grand-père et grand-mère ont écrit le : 19/03/2011 à 09 : 00

A l'occasion de ce 19 mars qui aurait dû être fêté dans la joie, comme les années précédentes, voici, Adrien, quelques fleurs pour que tu saches combien grand-père et moi, nous t'avons aimé, t'aimons et t'aimerons toujours.

Nous sommes très tristes de ne pouvoir nous rendre au cimetière ce jour-là, si important pour nous, afin de nous recueillir auprès de toi, et nous joindre à tes chers parents, si courageux malgré leur désespoir, tes oncles, tes tantes, cousins et cousines, afin de partager tous ensemble dans un même amour, l'immense chagrin causé par ta brutale disparition.

Aujourd'hui, notre journée t'est consacrée : messe, photos, poèmes et contes, pièces de théâtre, lecture de cartes …Tout nous parle de toi et nous évoque ta présence.

Nous vivons dans le souvenir de ta trop courte vie, qui nous a pendant des années tant comblés de bonheur, de joie et de fierté que jamais nous ne nous consolerons de ton départ.

Où que tu sois, mon petit Adrien, sois heureux, et n'oublie pas que pour toute ta famille, tu vis encore.

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Sylvie a écrit le : 19/03/2011 à 08 : 46

Mon cher Adrien,

Aujourd'hui 19 mars, tu aurais eu 21 ans.
Je ne veux pas parler de ton absence, mais me rappeler ton existence, le moment de ta naissance. Hermann est là pour m'y aider…

Il y a 21 ans, en mars 1990, nous sommes venus te voir à la maternité où tu es né. C'était notre première rencontre avec toi.
Tu ressemblais à un gros chinois, tout jaune, car tu avais la jaunisse. Les sages-femmes t'avaient placé en couveuse quelque temps.
A la place des yeux, tu avais deux petites fentes sombres et déjà bien malicieuses!
A cette époque, Hermann et moi n'avions aucun intérêt pour les bébés, mais nous avions quand-même craqué… Tu étais à croquer!
Nathalie, jeune maman, était jolie comme tout, et Arif était très heureux d'avoir un fils. Nous gardons le souvenir d'un petite maternité lumineuse et accueillante, pas loin de l'appartement de l'avenue du Maine. Nous étions venus d'ailleurs à pieds…

J'ai l'impression que c'était hier.

Je ne peux alors m'empêcher de me répeter cette phrase :

« Pourquoi serais- je hors de votre pensée
Simplement parce que je suis hors de votre vue ? »

Bon anniversaire, mon cher Adrien!

Louisa t'embrasse tendrement, Hermann et moi aussi, comme si tu étais là.
Car en vérité tu seras toujours là!

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laurence a écrit le : 19/03/2011 à 06 : 56

"Je dis toujours ton nom, ton nom en moi, comme si tu étais" (Jacques Roubaud : "Quelque chose noir").

Laurence
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Maman a écrit le : 11/03/2011 à 21 : 30

Mon biboche adoré,
Tu nous avais offert, à ton papa et moi, à Noël 2009 une smart box pour un dîner à deux dont nous n'avons eu ni le temps ni l'envie de profiter, mais nous y pensions… Et en voyant sur ton cadeau la date du 31 mars 2011, nous nous sommes évidemment décidés à faire ce dîner, non pas à deux mais à trois, en y conviant Constance. Un dîner entre nous, mais en ton honneur, sans toi mais pour toi et grâce à toi. . Nous avons laissé à Constance le choix du restaurant. Les goûts raffinés de ta grande cousine l'ont portée vers un restaurant thaïladais à proximité du métro Rome. Comme nous sommes arrivés un peu en avance, et Constance comme à son habitude, un peu en retard, nous avons flâné dans ce quartier qui n'évoquait pour moi que le tribunal d'instance du 17ème arrondissement. Et c'est alors que tu nous a envoyé, pour ouvrir cette soirée où nous étions si tristes d'aller sans toi, un premier petit signe; en effet, comme guidés par ton étoile, nos pas nous ont menés devant le magasin de la rue de Rome où j'achetais, il y a bien longtemps, tes livres de musique et tes petites partitions de violon. Et là, nous qui souffrons tant que les souvenirs de toi, enfant, se soient évanouis dans la tourmente de ces dernières années, les images de ce passé si heureux ont soudain afflué : tu devais avoir à peine 7 ans quand tu as commencé les cours de solfège et violon au conservatoire de Levallois. Nous nous sommes rappelés cette période bénie où, parents vaniteux, nous t'imaginions, en raison de tes origines balkaniques et de ta sensibilité si perceptible déjà, en petit virtuose. Sur ce point nous nous sommes trompés, c'est vrai, mais à moitié seulement car tu as été un virtuose, non des notes mais des mots. Qu'importe…. nous avons retrouvé le souvenir de toi, enfant, avec ton petit violon, et de ces moments magiques où l'on pense en toute sérénité que seul le meilleur est possible pour son enfant chéri. Mais revenons à notre dîner que nous nous réjouissions tous les trois, il faut bien l'avouer, de savourer, et de partager avec toi, malgré la tristesse de ton absence. Si c'est toi qui as soufflé à Constance le choix du restaurant, tu nous a fait une belle blague digne des meilleures que tu puisses servir, car jamais dîner ne fut aussi infect, de l'entrée au dessert. Et les saveurs, les odeurs, les goûts que nous y avons découverts étaient indescriptibles, et pour parler franchement, détestables. Comme c'était toi qui nous invitais, nous avons stoïquement terminé nos assiettes sauf ton papa qui n'a pas pu démarrer son entrée au-delà d'une bouchée, et Constance qui a calé, malgré ses efforts, sur le bouquet final, un "jacquier". Elle pensait se délecter de saveurs doucereuses avec ce dessert de fruits exotiques qui devait racheter le reste, mais en guise de délice, ce fut plutôt un mets au goût fromagé et fermenté qui clôtura pour elle ce dîner. Immanquablement, nous qui avons fêté tant de Noëls ensemble, à Chantoiseau, le "jacquier" a fait ressurgir le souvenir du fameux DOUBITCHOU et cette pièce de théâtre dont Constance et toi ne vous lassiez pas, et dont vous connaissiez par cœur les répliques de Pierre et Thérèse auxquelles nous applaudissions sans complexes en ces veillées de Noël toujours si animées par tes spectacles. Soudain, le poids de ton absence nous a terrassés de chagrin. Pour consoler Constance, je lui ai dit que dans les moments les plus difficiles pour nous, il nous arrivait de capter des signes de son cher cousin et quelle en ferait sans doute l'expérience avant la fin de la soirée. Et ce petit signe, tu nous l'as adressé juste à la fin de notre soirée, alors que nous ramenions Constance en voiture, dans son petit studio de Montrouge. Grâce à son sens de l'orientation au moins aussi aiguisé que le mien, nous avons traversé une bonne partie du 14ème arrondissement, jusqu'à ce que nous prenions une grande rue qui devait nous rapprocher de la bonne destination. A droite de cette rue, j'ai aperçu un grand bâtiment un peu austère qui se dressait, dans la pâleur lunaire et qui était surmonté d'une croix : j'ai ressenti une grande émotion, sans savoir pourquoi et j'ai pensé que c'était une église mais le H qui se dressait sur le mur m'a indiqué que c'était un hôpital. Et c'est alors que j'ai entendu Arif qui disait à Constance : « tu vois Constance, ce grand bâtiment sur la droite, c'est l'hôpital de Bonsecours, là où Adrien est né ». Je crois que c'est ton étoile nous a amenés là où tout avait commencé, il y a aujourd'hui 20 ans, 11 mois, 20 jours, et 7 heures et qu'elle voulait nous dire que tout continue ailleurs. Je t'aime, mon biboche, éternellement.

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Laurence a écrit le : 11/03/2011 à 07 : 36

Mon grand Chéri,

Aujourd'hui, 11 Mars, est une date "banale".
Ce n'est pas une date anniversaire, ni même une date particulière au calendrier.
Juste un jour "ordinaire".
Et pourtant, depuis ton départ, aucun jour n'est banal ni ordinaire.
Chaque jour qui passe, désormais, est un jour
marqué de ta présence et signé de ton nom,
que je ne cesse de répéter.
Je t'aime, Adrien.

Laurence
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brigitte a écrit le : 24/02/2011 à 20 : 14

24 février : anniversaire de louisa
24 mars : anniversaire de Claire
24 septembre : anniversaire de Charles
24 mai : disparition de ton oncle Hubert
24 décembre : tous tes amis, toute la famille est là POUR toi, SANS toi. . . . . . .
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Claire a écrit le : 23/02/2011 à 20 : 43

Mon grand cousin;
Cela fait plus de deux mois maintenant que tu es partis et que je ne cesse de penser à toi et à ce matin 20 Décembre, où, rêvèllée par les hurlements de ma mère, j'ai appris ta disparition. Je n'y est pas cru. . . Comment aurais-je pu y croire ? Toi qui nous apportait toujours de la joie et de la bonne humeur et dont mes seuls souvenirs avec toi n'étaient que sourires et éclats de rire.
Tu nous faisais rire et maintenant tu nous fais pleurer, et nous ne cessons de penser a toi.
Je t'aimais tant mon petit Adrien;
Je t'aime.
Ta petite cousine Claire.
(Pardonne moi pour les fautes d'orthographes. )

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Margo a écrit le : 21/02/2011 à 13 : 32

Tous mes remerciements et tout mon soutien aux parents et à la famille d'avoir créé cette page-hommage, permis la diffusion des écrits d'Adrien ainsi que de m'avoir tenue informée.
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Cher Pygmalion,

Vendredi et Samedi derniers pouvaient être l'occasion de fêtes moroses : cela va faire plus d'un an que ma mère est partie et plus de deux mois que tu n'es plus des nôtres. Pourtant, en fredonnant les morceaux que ma mère et toi aimiez chanter (ou mimer parce que vous n'aimiez pas donner de la voix, par pur modestie), je me suis surprise à sourire béatement. Ne t'inquiète pas, le rire "gomarique" ponctue toujours les jours de ta pastèquewoman. Seulement, il a perdu un peu de sa tonalité d'antan. Comme un violon désaccordé, mais subtilement. Dans deux jours, je penserai de nouveau à vous deux : le 24, le symbole de vos cérémonies respectives, mais surtout le souvenir de ton épaule qui m'a empêchée de dériver sur des flots de désespoir. Et, devant ou derrière, tu me rappelles toujours à l'ordre, m'évitant les chutes et les blessures. Ma mère doit bien rire à tes histoires dont tu as le secret.

Ta Gomar qui ne t'oublie pas
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Brigitte a écrit le : 21/02/2011 à 07 : 00

Un petit mot pour te dire que tu seras avec moi tout au long de cette journée de galère.
Pense à moi qui vais devoir bêtifier toute la journée! Tu te rappelles? Tu me disais souvent que tu aurais adoré m'avoir comme prof!! Et bien, en ce moment, je dois bien avouer que je ne suis pas "in tip top shape"!
Je t'emmène avec moi au collège. Tu me donneras un peu de courage et d'énergie.

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Brigitte a écrit le : 20/02/2011 à 08 : 20

Adrien, mon chéri
C'est encore moi. Je me suis levée tôt ce matin car je n'arrivais pas à dormir. . . j'ai tout de suite pensé à toi et à cet effroyable lundi 20 décembre lorsque Grandmère m'a appelée. . Alors j'ai eu besoin de te parler, de te regarder. Tu es si beau sur les photos! J'ai l'impression que tu nous parles et j'entends ta voix que j'aimais tant,
je vois ton beau sourire, espiègle et un tantinet ironique.
Pourquoi es-tu parti aussi tôt? Toi seul peux le savoir. Te voyant si réussi et si combattif, nous étions loin de nous douter de ta solitude et de ton désespoir éprouvés lors de cette fatale nuit et petit matin. Sache seulement que nous t'avons profondément aimé (tu étais le premier petit neveu arrivé, et quel neveu!!)Combien de fois t'ai-je cité en exemple!
Adrien, nous ne cesserons jamais de penser à toi, à Aude et à tes parents dont tu serais encore une fois si fier en voyant leur courage admirable alors que leur souffrance est inhumaine. Veille sur eux.
A plus tard, mon neveu chéri.
Brigitte
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Maman a écrit le : 19/02/2011 à 23 : 48

Mon biboche adoré,
Il est un endroit à Levallois-Perret où je ne pensais jamais me rendre pour te parler; j'y suis allée aujourd'hui avec ton papa et Laurence; c'est un endroit où ton nom est gravé, et bordé de plein de fleurs multicolores qui, quel que soit le temps depuis ton grand départ il y a deux mois aujourd'hui, résistent et continuent à s'épanouir comme pour nous dire : "là où je suis, tout est haut en couleurs, ne pleurez pas".
Malgré tous mes efforts, mon biboche, je pleure chaque jour dans mon cœur, là où tu es, autant qu'il a plu aujourd'hui sur ta ville tant aimée. Mais ces larmes ne sont que pour toi, toi seul les voit, car elles scintillent, comme celles d'Arif, de l'amour éternel que nous avons pour toi. Et ta petite sœur, avec sa manière bien à elle a voulu nous dire aujourd'hui combien elle t'aime et combien tu lui manques. Lorsque Laurence lui a demandé comment s'appelait son petit ours anglais (celui offert par Dadou), elle a répondu : Adrien.

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Laurence a écrit le : 19/02/2011 à 22 : 38

Mon grand Chéri,
Deux mois aujourd'hui. Deux mois déjà que tu nous as fait cette mauvaise blague, à laquelle nous n'arrivons toujours pas à croire.
Ce matin, je suis venue te faire une petite visite.
Sous la pluie glacée - et malgré le temps triste et gris - ta tombe était insolemment belle et flamboyante! Comme ta belle âme.
Tu nous manques, mon grand Chéri. Tu nous manques terriblement.
Ton départ insupportable nous a tous dévastés.
Et pourtant, je dois me rendre à l'évidence : malgré ce départ, étrangement, tu n'es pas "parti". Au contraire, tu es PARTOUT : dans nos conversations, dans nos pensées, dans
nos rêves, dans nos vies. . .
Nous ne nous lassons pas de dire ton prénom : ADRIEN, ADRIEN
Nous t'aimons tant.
Je t'aime tant.

Laurence


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brigitte a écrit le : 19/02/2011 à 17 : 43

Adrien, mon neveu que j'aime tant,
Déjà deux mois que tu nous a quitté, sans prévenir.
Si tu savais comme tu peux nous manquer à tous et comme ta disparition nous laisse dans un état de stupeur et de souffrance intolérable.
Mais même loin de nous, tu es continuellement avec nous. Tu étais parfois accaparant de ton vivant, tu l'es plus encore maintenant que tu n'es plus physiquement parmi nous.
Nous t'aimons tous tellement.
Envoie nous un petit signe et donne nous du courage, toi qui en a tellement eu tout au long de ta trop courte vie.
Adrien chéri, je pense très fort à toi et je t'embrasse.
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Dadou a écrit le : 17/02/2011 à 02 : 00

Cela fait plus d'une heure que je t'attends maintenant, devant chez toi. Tes voisins qui rentraient de soirée m'ont tous demandés, interloqués, pourquoi j'étais assise sur le trottoir toute seule contre un mur d'immeuble. Ta mort est un mauvais rêve, je t'attends. En cherchant ton nom au hasard sur Google je viens de trouver la page qui t'es dédiée. Je pleure mais je t'attends. Celui qui m'a fait croire à nouveau en la beauté de la vie, celui qui m'a répété que j'avais changé la sienne à jamais ne peut être parti. Je viens de lire certains poèmes que tu ne m'avais pas montrés, comme j'aurais aimé te les entendre me réciter de vive voix.
On dirait que Florence And the Machine ont écrit une chanson pour moi, je te la dédie même si, tu t'en doutes, je n'en ai pas les droits.

A falling star fell from your heart
And landed in my eyes
I screamed aloud, as it tore through them
And now it's left me blind

The stars, the moon, they have all been blown out
You left me in the dark
No dawn, no day, I'm always in this twilight
In the shadow of your heart

And in the dark, I can hear your heart beat
I tried to find the song
But then it stopped, And I was in the darkness
So darkness I became.


Je t'attends.

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Sylvie a écrit le : 01/02/2011 à 22 : 52

Adrien chéri,

Cette photo est pour toi. Elle n'est pas truquée. Blitzi, petit chat de forêt noire, dort dans cette position.

Le chat de Louisa

Je suis sure que cette photo va te faire rire aux larmes!
Peut-être Nixon dormait-il aussi ainsi à tes côtés ?
A chaque fois que je regarde Blitzi, je pense à Nixon et à toi, pour toujours.

Je t'embrasse affectueusement de tout mon cœur.

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Laurence a écrit le : 30/01/2011 à 21 : 41

Mon grand Chéri,

Aujourd'hui, j'ai passé un long moment auprès de toi, à faire un peu de "tri" dans toutes ces fleurs qui te disent comme nous t'aimons. . . mais dont beaucoup n'avaient pas résisté au froid de ces derniers jours.
Une de tes amies est passée et a déposé un pot d'hellébore, cette plante si étonnante et si belle qui a la particularité de fleurir en hiver et dont certains disent qu'elle ne meurt jamais. Comme toi.
Je pense à toi à chaque instant.
Je t'aime.

Laurence

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— Cette page est dédiée à notre fils, Adrien —