Ticher's chrisis : page 2

Petite salle. Un professeur et sa collège discutent, tout en mangeant des gâteaux.

Le professeur : mais quand je pense au mal qu'on se donne pour les intéresser, et de quelle façon ils nous remercient! Des ingrats, ces ados, des ingrats! Ils se foutent de notre ... notre ... FIGURE ... à longueur de journée! Non, écoutez, ce n'est plus possible, là! Ah, et le petit John ... il m'ENERVE! Toujours en train de parler! Et il vous prend de haut quand il vous regarde! Enfin ... surtout quand il répond! Moi, vous comprenez, j'essaye de ne pas y faire attention .... Mais c'est dur, oui, franchement, ça me blesse dans mon orgueil!

Le professeur ( féminin ) : oh, John, ce n'est pas le pire, hein! Y en a qui sont ... mais ... insupportables! Vraiment!

Le professeur : puis y a les petits leaders, aussi! Enfin ... on se le dira entre nous : «les GRANDES GUEULES» !! C'est eux qui foutent la mauvaise ambiance, faut pas croire! Mais je suis pas dupe! Maintenant, quand l'un d'eux ouvre la bouche, je m'écris presque instantanément : « A tous ceux qui voudront le - ou la - suivre, c'est deux heures de plus avec moi» ! Alors là, croyez-le ou non, il y a un silence qui s'installe ... Je n'ai toujours pas compris pourquoi, d'ailleurs ... !

Le professeur (féminin) : pas mal du tout! Moi, j'ai mis en place le système du patriotisme. Tout pour sauver sa classe! J'explique : à chaque fois qu'il y a du chahut, des bavardages, je fais mine de n'avoir rien entendu ! Or, j'ai fait distribuer au début de l'année une circulaire avec toutes les règles que j'impose. Et il s'avère que sur cette feuille, j'ai écrit un long paragraphe sur le système dont je vous parle maintenant. En deux mots, les élèves qui chahutent se font dénoncer par leurs camarades eux-mêmes; les accusateurs récoltent des bons points, les accusés des points négatifs. J'ai quelques bons accusateurs, vous savez! De vrais patriotes, vraiment ! Extra, pour un cours d'histoire, non ?!

Le professeur : je dois avouer, c'est épatant. Surtout de penser qu'ils s'entendent si bien alors qu'ils se déchirent les uns les autres ...

Le professeur ( féminin) : ah, mais non, justement ! C'est bien ça qui est drôle ! Ils se détestent tous ! Donc maintenant, comme ils se détestent, ils n'ont plus rien à se dire et ne parlent plus en cours ! Bon, j'exagère ! Il n'y a que quelques élèves qui dénoncent ... et se font détester par la suite! Mais entre nous, ils étaient déjà détestés au départ ...

Ils éclatent de rire.

Le professeur : c'est horrible, ce que vous dites! Pauvres petits enfants solitaires, désemparés, perdus ... dans la jungle sans pitié du collège ! Je peux vous avouer quelque chose ?!

Le professeur ( féminin) : je vous en prie !

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Adrien Krasniqi : "Teacher's crisis"